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lundi 28 octobre 2024

LES JEUX OLYMPIQUES DE LA GRECE ANTIQUE (1) : l'origine mythique des jeux



 

LES ORIGINES MYTHIQUES D’OLYMPIE

 

LES JEUX ORGANISES PAR ACHILLE A LA MORT DE PATROCLE

C’est dans l’Iliade au chapitre 23 que l’on trouve une des premières mentions de jeux effectués sous forme de compétitions sportives. 

Le contexte en est très particulier puisque ces jeux  sont consécutifs à la mort de Patrocle, l’ami d’Achille  et sans doute son éromène, pendant  la guerre des Achéens contre Troie. 

Rappelons les faits  : suite à un différent avec Agamemnon, Achille s’était retiré dans sa tente et refusait de combattre. La victoire change alors de camp donnant l’avantage aux troyens. Ulysse tente d’infléchir Achille mais, malgré les risques encourus par les grecs, Achille refuse de revenir sur sa décision . Patrocle demande alors à Achille de lui prêter ses armes et sa cuirasse pour combattre Hector, fils du roi Priam et valeureux guerrier troyen. 

 Au cours du combat Patrocle est tué.

 Un combat s’engage pour récupérer le corps gisant à terre et le ramener à Achille. Celui-ci, profondément éprouvé, organise les funérailles.

Un bûcher est élevé, Achille y dépose le corps de Patrocle, puis il effectue de nombreux sacrifices d’animaux ainsi que de douze jeunes troyens,  enfin , il met le feu au bûcher. 

Le lendemain matin, les os de Patrocle sont mis dans une urne en or puis recouverts afin de former un tertre. les achéens s’apprêtaient alors à regagner leurs campements quand Achille les rappela, les fit asseoir, apporta divers prix lui appartenant et proposa, en l’honneur de Patrocle,  de les offrir à ceux qui l’emporteraient lors de huit épreuves  sportives 

La première épreuve sportive fut la course de chars. Celle-ci eut lieu sur un chemin poudreux  plus on moins défoncé. Une borne avait été plantée au milieu de la largeur du chemin, les chars devaient suivre le chemin jusqu’à la borne, la contourner puis revenir jusqu’au point de départ. L’Iliade précise que les chars sont tirés par deux chevaux. 

La deuxième épreuve est le combat à main nu, selon l’Iliade, les coups de poing concerneraient essentiellement le visage.

Suit alors la lutte ou pancrace. Les compétiteurs portent des sortes de gants où tous les coups étaient alors permis, il pouvait y avoir des corps à corps et aussi des frappes avec les pieds.

La quatrième épreuve est la course. 

Puis vient le combat avec les armes, lance, bouclier et casque. Le vainqueur est celui qui fera couler le sang de l’autre

La sixième épreuve consista au lancer d’un lourd disque en fer brut. 

La septième, mesure l’adresse des compétiteurs au tir à l’arc. On dresse un haut poteau en haut duquel on attache une colombe liée  à ce poteau par une cordon. Le gagnant sera celui qui tuera la colombe. 

Enfin, la huitième et dernière épreuve est le lancer d’une pique. 

L’Iliade précise aussi que ces jeux ne sont pas une invention d’Achille. En fait, ils existent depuis longtemps comme le montre ce que répond le vieux roi Nestor à Achille qui lui remet un prix pour le récompenser de sa bravoure passée :  

Mon fils, certes, tu as bien parlé. Ami, je n’ai plus, en effet, mes membres vigoureux. Mes pieds sont lourds et mes bras ne sont plus agiles. Plût aux dieux que je fusse jeune, et que ma force fût telle qu’à l’époque où les Épéiens ensevelirent le roi Amarinkeus ! Ses fils déposèrent des prix, et aucun guerrier ne fut mon égal. Je vainquis au pugilat ainsi qu’ à la lutte,  je triomphai, au combat de la lance. mais, à la course des chars, par leur nombre, les Aktoriônes remportèrent la victoire, et ils m’enlevèrent ainsi les plus beaux prix.  Tel j’étais autrefois, et maintenant de plus jeunes accomplissent ces travaux, et il me faut obéir à la triste vieillesse.

Ainsi, la lecture du chapitre 23 de l’Iliade permet de bien caractériser ces jeux :  ce sont des jeux effectués en l’honneur d’un défunt, ils suivent immédiatement son inhumation. Ils se composent d’épreuves sportives destinées à  magnifier l’adresse, la force et l’endurance. Enfin, Les vainqueurs reçoivent des prix offerts par la famille du défunt.

C’est dans ce cadre qu’il convient de replacer les premiers jeux organisés à Olympie. Ceux-ci sont relatés dans plusieurs mythes dont deux sont significatifs .

LE MYTHE DE PELOPS

Pelops est le fils de Tantale, ce roi de Sipyle, actuellement en Asie Mineure, qui osa defier les Dieux lorsqu’il les reçut dans son palais pour un banquet : il découpa son fils en morceaux, les fit cuire, puis les servit à table aux Dieux. Seule Demeter ne s’en aperçut pas et mangea une épaule. Les Dieux firent revenir Pelops à la vie et remplacèrent l’épaule disparue par un morceau d’Ivoire. 

La punition de Tantale fut exemplaire. Dans l’Odyssee, Ulysse, descendu aux enfers, le vit :  il « se tenait debout dans un lac, l'eau touchait à son menton, et, malgré sa soif, Tantale n'en pouvait boire. Chaque fois que le vieillard se baissait pour se désaltérer l'onde fugitive tarissait aussitôt, et sous ses pieds il n'apercevait qu'un sable noir brûlé par un dieu cruel, De beaux arbres laissaient pendre au-dessus de la tête de Tantale des fruits magnifiques mais dès que le vieillard se levait pour y porter la main, tout à coup le vent les enlevait jusqu'aux nues ténébreuses » (11-518)

Pelops, chassé de son royaume se rendit à Pise, site actuellement proche d’Olympie et appris que le roi de Pise Oenomaos  avait une fille, appelée Hippodamie. Pelops la demanda en mariage. Mais Oenomaos ayant consulté l’oracle de Delphes avait appris qu’il serait tué par son gendre le jour même du mariage de sa fille. Pour conjurer le sort, Oenomaos avait imaginé un stratagème, il donnerait sa fille en mariage à celui qui réussirait à le vaincre lors d’une course de chars  il excellait dans cet exercice du fait que ses chevaux lui avaient été donné par le dieu Ares. Par contre, le prétendant qui échouerait serait tué. Déjà 13 d’entre eux avaient déjà ete  decapités. 

Pour arriver à ses fins, Pelops soudoya Mythilos, le cocher D’Oenomaos. Mythilos fit verser le char du roi qui se tua pelops épousa Hippodamie et fit célébrer des jeux funèbres en l’honneur d’Oenomaos sur le site d’Olympie situé non loin de Pise Selon ce mythe, ce serait donc Pelops qui serait à l’origine des jeux olympiques.

Cette légende est représentée sur la mosaïque de Noheda


LA VERSION DU MYTHE DE PELOPS DONNEE PAR PINDARE

Cette première légende fut contesté  par Pindare, un poète grec du 5eme siècle avant Jésus Christ. Son poème, appelé olympique rend hommage à dix vainqueurs particulièrement valeureux et en profite pour réfuter  le mythe de Pelops que je viens de raconter. 

Selon Pindare, lors du festin, que Tantale offrit aux Dieux, Poseidon remarqua Pelops, alors adolescent, s’éprend de lui et l’enleva pour le conduire dans son palais de l’Olympe.

Quand Pelops devint adulte, il aspira à épouser Hippodamie mais connaissant les risques, il décide de faire appel à Poseidon.Seul, pendant une nuit obscure, il se rend sur les bords de la mer écumeuse, et là, au milieu du mugissement des flots, il invoque à grands cris celui dont le trident fait retentir au loin les ondes. 

Le dieu voulant honorer son favori, lui donne un char tout resplendissant d'or attelé de coursiers ailés et

 C’est donc sans avoir recours à la traîtrise que Pelops put l’emporter. Le char d’oenomaos versa quand les chevaux se cabrèrent à la vie d’une déesse infernale appelée furie apparue soudainement devant eux.



 Quand Pelops mourut, il fut inhumé sur le site même d’Olympie non loin des rives de la rivière Alphee . Devant sa tombe est érigé un autel sur lequel chaque année, on offre des sacrifices en présence d’une grande foule. pourtant, toujours selon Pindare, ce n’est pas lui qui créa les jeux olympiques, mais Heracles qui, selon Diodore. était l’arrière petit fils de Pelops par sa mère.

LA FONDATION D’OLYMPIE ET DES JEUX PAR HERACLES

 


Je me propose maintenant d’évoquer ce second mythe, développé dans les Olympiques de Pindare , il débute lors du cinquième des douze travaux d’Heracles. Il dut nettoyer les étables d’Augias, roi d’Elis, cité située non loin de Pise et d’Olympie. Pour le faire, Hercule détourna l’eau du Penée, le fleuve d’Elis et l’Alphée, fleuve bordant le site actuel d’Olympie, et les fit passer par les étables pour les décrasser. Une fois le travail effectué, Augias refuse de lui donner une part du bétail comme cela avait été convenu. 

Heracles  revient plus tard  avec une armée et vainc Augias qui est tué. Ensuite, il se rend à Olympie et consacre le site à son père , le dieu Zeus.

Citons Pindare « Alors, lui, ayant rassemblé à Pise toute son armée et tout son butin, le vaillant fils de Zeus traça au cordeau un sanctuaire très sacré pour son père très grand. Et en plantant des bornes tout autour il délimita, dans un espace nu, l’Altis, » 


l’Altis est la zone sacrée encore actuellement fermée par un mur de clôture.  Dans cet enceinte qui comportait déjà le tertre funéraire de Pelops, il érigea six autels consacrés à douze Dieux groupés deux par deux. Sur ces autels, il offrit aux Dieux les prémisses du butin pris lors de la guerre contre Augias. 

A l’extérieur de l’Altis, il  réserva un emplacement pour les festins

Quant à la colline qui borde le site au nord,  il la dédia à Chronos, le père de Zeus.

Ensuite, il organisa des jeux comportant six épreuves que Pindare cite nommément : la course à pied, la lutte, le pugilat, la course de chars attelés de quatre chevaux, le lancer de javelot et le lancer d’un disque de pierre. 

Ces épreuves durèrent un jour et furent suivis du festin  pendant lequel furent glorifiés les louanges des vainqueurs et du dieu en l’honneur de qui ces jeux furent organisés. 

Pindare donne encore deux informations  complémentaires concernant la fondation des jeux olympiques par Heracles : d’abord, il décida que de tels jeux auraient lieu tous les cinq ans, ensuite, il constata que le site de l’Altis était  peu engageant tant il était dénudé, c’est pourquoi il se rendit chez les hyperboreens et y ramena un arbre qu’il planta à Olympie, ce fut l’olivier dont les branches servirent à agrémenter le site et  à confectionner les couronnes pour récompenser les vainqueurs des jeux.

A l’examen des trois récits et mythes que j’ai évoqué , on peut constater une certaine  continuité concernant la nomenclature des épreuves sportives pratiquées, par contre, on observe une transformation des finalités des jeux : à l’origine, ils étaient funéraires, par contre les jeux olympiques décrit par Pindare servent surtout à participer au culte de Zeus à qui ils sont dédiés. 

LA FIXATION DE LA DATE DES PREMIERS JEUX A  776 av JC

La manière dont fut déterminée la date de 776 avant JC ressort à la fois du mythe et de la réalité historique

 Cette date résulte d’un calcul effectué lors de l’olympiade de 476 av JC. On demanda à un savant d’Elis, appelé Hippias, de déterminer le nombre d’olympiades qui se serait tenues antérieurement à celle de l’année en cours.

 En recherchant les noms des vainqueurs de la course à pied qui donnent normalement leur nom aux olympiades. Hippias réussit à en  retrouver 75. En multipliant ce nombre par 4 ans, soit l’intervalle entre deux olympiades, il obtint le chiffre de 300 ans, ce qui permit de déterminer la date de 776 avant JC. Il établit donc, que les jeux de 476 av JC seraient les 76eme. 

 Que se serait-il passé à cette date de –776 ? Un écrivain romain du 2ème siècle, Pausanias, historien, géographe et grand voyageur  nous indique dans le livre 5 de sa description de la Grèce, qu’après des débuts immémoriaux, les jeux avaient été interrompus et les guerres entre les cités faisaient des ravages.

 Iphitos, le roi d’Elis, demanda à l’Oracle de Delphes comment il pourrait faire cesser cet état endémique de violence : l’Oracle lui répondit qu’il fallait à nouveau organiser des jeux à Olympie et faire proclamer une trêve pendant ces jeux. Ainsi, les grecs apprendraient à se connaître et à constater qu’ils appartenaient tous à une même communauté. C’est à partir de ce moment qu’une trêve d’un mois fut instaurée, donnant à tous la garantie de pouvoir se rendre à Olympie sans être molesté et de revenir dans leur cité. 

 

 

 

 

 

TALLINN CAPITALE DE L’ESTONIE (2)

 LE CHÂTEAU

L’histoire du château de TROOMPEA est, selon moi, un condensé significatif des aléas de l’histoire de la ville et de l’Estonie. La description qui suit a été rédigée selon la description donnée sur le site « médiéval héritage, Tallinn ».

. En 1217, à l’appel à l’aide du Prince-évêque Robert de Buxhovden en guerre contre les Estes, les danois débarquent dans le Nord de Estonie, s’emparent du Nord du pays et construisent un château sur la colline de TROOMPEA à l’emplacement probable d’un ancien fort en bois.


Cette première domination danoise se termine en 1227 : en effet, l’ordre des «chevaliers Portes Glaives » conquiert le Nord de l’Estonie ainsi que Tallinn, il est probable que c’est l’ordre qui fut à l’origine du premier château érigé en pierres. Il devait comporter une tour centrale (1) et une courtine (2) dominant la falaise. 


. Après la défaite de Saüle contre les lituaniens, l’ordre des chevaliers Porte-Glaives dût accepter le traité de Stenby (1338)  attribuant à nouveau l’Estonie du Nord au roi du Danemark. L’ordre est rattaché à l’ordre Teutonique et en devint une branche plus ou moins autonome sous le nom d’Ordre de Livonie. Ainsi le Danemark récupéra Tallinn et la forteresse de TROOMPEA.

. L’occupation danoise ne dura que quelques années : en 1346, l’Estonie du Nord et Tallinn sont vendus par le roi de Danemark à l’ordre Teutonique-livonien. 

C’est à cette période que le château est modifié afin de s’adapter aux exigences militaro-monastiques des ordres militaires : la tour primitive est englobée dans le bâtiment conventuel (3) ; celui-ci comporte, en son centre, un cloître desservant les salles de service du rez-de-chaussée ; à l’étage étaient situées les salles conventuelles : réfectoire, dortoir, salle capitulaire, logement du commandeur, latrines établies en avant de la courtine Ouest. Ce bâtiment fut entouré d’un fossé (4). De même, les défenses du château sont renforcées par l’érection de deux tours gardant le front sud : tour Hermann (5 conservée) et tour Stur den Kerl (5 non conservée). À cette époque, l’accès au château s’effectue par une porte s’ouvrant sur la falaise (6).

. Dans la première moitié du 15e siècle, toujours à l’époque Teutonique, les deux tours existantes sont surélevées (la hauteur de la tour Hermann est portée de 35 à 45m) et deux autres tours sont ajoutées sur le côté nord de la basse-cour: Landskrone (8 conservée) et Pilsticker (9 conservée mais n’étant à proprement parler qu’une échauguette), un zwinger (10) et un bas rempart sont ajoutés sur les trois côtés ou l’attaque était possible. Seul le mur Ouest (11) n’a pas été pourvu d’un tel moyen de défense, étant protégé par sa situation dominant la falaise, enfin, une nouvelle porte (12) est ajoutée sur le côté Est donnant sur la place sur laquelle s’élève actuellement la cathédrale Alexandre Nevski.

. En 1561, au traité de Vilnius, Tallinn et l’Estonie sont cédés à la Suède.


. En 1721, à la paix de Nystad, l’Estonie devient russe, elle le restera jusque 1917. C’est pendant la période russe, à l’époque de Catherine 2, que la forteresse perd sa fonction militaire pour devenir un palais résidentiel remodelé selon les concepts baroques en vogue au 18è siècle. Il abrite actuellement les services du gouvernement (présidence de la République, parlement.).

. Enfin, en 1935, une aile sud a été plaquée sur les murs anciens, l’édifice construit est du même style que le palais de style classico-baroque.

VUE AÉRIENNE DU CHÂTEAU DE TOOMPEA

Principaux éléments du passé teutonique conservés :

5 la tour Hermann
8 la tour Landskrone
9 la tour-échauguette Pilstiker
11 la muraille ouest élevée à l’aplomb de la falaise




Éléments modifiés pendant l’occupation russe et postérieurement :

3 l’ancien bâtiment conventuel devenu résidentiel

Éléments reconstruits :

13 palais de style classique construit par Catherine 2
14 aile sud du palais construit en 1935


Étonnant contraste entre les façades Ouest et Est du château

. À droite, la façade du palais de style classique de l’époque de Catherine 2.

. A gauche, le mur fortifié ouest conservé avec :
. 9 La tour Pilsticker
 .11 la courtine construite sur la falaise dont on peut encore voir quelques parois avec, en son        centre le mur fermant le bâtiment conventuel avec son avancée et la tour des latrines
  .7 l’entrée primitive du château
  .5 la tour Hermann
.10 la partie subsistante du Zwinger vers le sud entouré d’un mur extérieur.

A l’horizon, on aperçoit le clocher de la cathédrale et la cathédrale Alexandre Nevski