REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

jeudi 31 décembre 2015

Regard sur... FORT DE FRANCE (2)

Suite de l'article précédent 

C'est Jacques DU PARQUET qui va se charger de la colonisation de la Martinique :
     - dans un premier temps, les colons et les engagés s'installent sur le littoral ouest du Prêcheur à Case Pilote, ils sont environ un millier défrichant les terres concédées par la compagnie, cultivant du petun (tabac) et égrenant leurs cases le long du littoral.
   - les indiens Caraïbes qui peuplaient l'île jusqu'alors se révoltent mais un accord survient en 1639 avec le chef caraïbe appelé "le Pilote" qui laisse à la compagnie la côte ouest et s'installe à Rivière Pilote au sud-est de l'Ile. La Martinique est partagée en deux parties : L'ouest, de Macouba à la baie du Marin, est laissé à la compagnie, l'est reste le domaine des indiens Caraïbes.
  - cet accord permet à la compagnie de progresser vers le sud et d'atteindre la vaste baie actuellement appelée de Fort de France qui forme un site idéal à la fois pour la défense de la partie sud des possessions de la compagnie et en tant que mouillage pour les bateaux, ce mouillage étant bien supérieur à celui de saint Pierre. Il est possible qu'un fortin ait été déjà aménagé à cet endroit.

Parallèlement, la Compagnie des Îles d'Amérique développe ses possessions :
     - á la mort d'Esnambuc en 1637, c'est Philippe LONGVILLIERS DE POINCY, commandeur de l'ordre de Malte,  qui devient lieutenant général des îles d'Amérique ; en poste dans la partie de saint Christophe occupée par les français , il prend possession de l'île de la Tortue ( Nord de l'actuel Haïti), signe un traité avec les hollandais pour le partage de saint Martin, fait occuper saint Barthélemy.
    - Jacques DU PARQUET occupe Grenade et Sainte-Lucie.

La compagnie avait reçu le droit d'exclusif sur ses terres, elle détient le monopole du commerce, les colons sont obligés de lui vendre leurs productions et de lui acheter tout ce qui leur était nécessaire. Malgré cela, la compagnie des Îles d'Amérique fit faillite et les îles furent vendues à des particuliers.

Débute alors l'ère des SEIGNEURS PROPRIÉTAIRES qui durera jusque 1664. En ce qui concerne la Martinique, elle fut achetée par Jacques DU PARQUET ainsi que Sainte-Lucie.  Le roi nomme alors DU PARQUET gouverneur et lieutenant général des îles qui sont en sa possession.

Cette période,  très importante pour l'avenir de la Martinique est marquée par l'introduction de la culture de la canne à sucre, par son corollaire, l'introduction du système esclavagiste et, afin d'acquérir des terres, l'extermination en 1657-8 des derniers indiens Caraïbes au mépris de la parole donnée.

Après l'intermède d'une nouvelle compagnie LA COMPAGNIE DES INDES OCCIDENTALES (1664-1674), qui fit faillite à son tour, la Martinique passa directement sous le contrôle du pouvoir royal en 1774.

mercredi 30 décembre 2015

Regard sur... FORT DE FRANCE (1)

1635-1672 LES PREMICES DE LA FONDATION DE FORT DE FRANCE

Cette fondation entre dans le cadre d'un vaste plan d'ensemble mis en place par Richelieu afin de permettre l'enrichissement du royaume de France, appauvri par les guerres de religion, grâce au commerce colonial. Cela impliquait la possession par la France de quelques îles des Antilles susceptibles de produire des produits exotiques que l'on pourrait ramener en France et exporter dans toute l'Europe.

Cette entreprise n'était pas évidente à réaliser, il fallait en effet conquérir ces îles sur des terres qui théoriquement étaient sous la domination des espagnols, lutter contre leurs occupants réels, les indiens Caraïbes, attirer de la main-d'œuvre européenne pour venir créer et travailler dans les plantations, subir la chaleur et le climat ainsi que la concurrence des autres pays européens (anglais et hollandais) qui s'étaient également  lançés dans la course...

Le cardinal-ministre de Louis XIII ne fut cependant pas l'initiateur de ce projet, deux circonstances s'étaient produites auparavant :
     - en 1625, les français, sous la conduite de BELIN D'ESNAMBUC, avaient débarqué à saint Christophe, une ile déjà occupée par les anglais et qui fut partagée entre les deux nations. Ils y développent la culture du tabac.
     - en 1621, les Pays-Bas avaient créé la " compagnie des Indes occidentales" á qui ils avaient donné le monopole du commerce en Amérique et en Afrique de l'Ouest.

BELIN d'ESNAMBUC se rendit à Paris et démontra au roi tout l'intérêt qu'il y aurait á créer une compagnie semblable à celle des Indes occidentales : les colons de saint Christophe produiraient le tabac et autres plantes exotiques, ils vendraient leur production à la compagnie qui se chargerai du transport et de la revente en Europe.

La première compagnie, créée en 1626, fut appelée COMPAGNIE DE SAINT CHRISTOPHE ; elle était seulement basée sur les productions de  l'île de saint Christophe et ce fut un échec. BELIN d'ESNAMBUC en tira la conclusion qu'il fallait élargir l'aire de la colonisation pour qu'une compagnie de ce type soit rentable.

En février 1635, il obtient de  Richelieu la création d'une nouvelle compagnie, la COMPAGNIE DES ÎLES D'AMÉRIQUE.

Pour étendre la colonisation, deux expéditions sont menées la même année :
     - Charles LIENARD DE L'OLIVE et Jean DU PLESSIS, partent de Dieppe avec des engagés volontaires et des dominicains. Ils arrivent aux Antilles en juin 1635 et tentent de s'emparer de la Martinique ; ils  abandonnent cette ile et s'emparent de la Guadeloupe
     - BELIN D'ESNAMBUC, á partir de Saint Christophe, débarque au Carbet, fait construire un premier fort á saint Pierre puis, après deux mois passés sur l'île, rentre à saint Christophe, laissant son neveu Jacques DU PARQUET en charge de la Martinique.

A suivre...

mercredi 23 décembre 2015

Un regard sur.. L'ÎLE GRECQUE DE SIMY (36)

Le monastère de PANORMITIS (suite)

Lorsque l'on passe la tour-porche, on se trouve dans un vaste cloître à deux niveaux d'arcades au centre duquel se trouve l'église. Au dessus de ces niveaux, se trouve un étage supplémentaire manifestement ajouté.

Les balustrades ouvragées, les arcades finalement soulignées d'un léger trait brun, la profusion de fleurs en pots, les fanions de la Grèce et de l'église orthodoxe ( Aigle bicéphale noir sur fond jaune), les mosaïques au sol de cailloux blanc et noir... donnent à ce monde clos qu'est un cloître un air de gaité, de sérénité et de paix. Les arcades donnent sur des galeries qui s'ouvrent sur les cellules des moines ainsi que sur les salles nécessaires à la vie monastique (réfectoire)

Ce cloître, comme le reste du monastère est enchâssé dans la roche, ce qui fait que pour gagner la rue arrière, il faut monter à l'étage de la galerie

Au centre du cloître se trouve l'église. Cette particularité se retrouve habituellement dans les monastères orthodoxes, ce qui les différencie des monastères occidentaux dans lesquels l'église est construites sur le côté nord du cloître, laissant ce dernier vide de tout édifice.

Le plan est également conforme aux canons orthodoxes : elle est en forme de croix  grecque, le bras occidental est prolongé par le narthex, le bras oriental par l'abside où se trouve l'autel.

Enfin, si on se retourne vers la tour-porche, on peut admirer la profusion décorative de sa façade interne ; on y trouve une foule de sculptures de terre cuite dont des aigles, des vases, des fleurs et des coquilles...



mardi 22 décembre 2015

Un regard sur.. L'ÎLE GRECQUE DE SIMY (35)

LE MONASTERE DE PANORMITIS

Sur la face sud de l'île de Symi, à l'opposé de la ville se déploie une large baie protégée au fond de laquelle se trouve un splendide monastère, celui de PANORMITIS. Une route relie la cité de Symi à Panormitis mais elle est, paraît-il,  si incommode qu'il est préférable de se rendre de la ville au monastère par le ferry reliant l'île à Rhodes via Panormitis, D'ailleurs, la vue dont on dispose depuis le bateau est magnifique.

On se trouve dans une vaste baie fermée par un amphithéâtre de montagnes qui crée un panorama de grande ampleur. Entre la mer et la montagne, la mince frange littorale est occupée par la façade du monastère. Au dessus des bâtiments monastiques poussent quelques conifères qui forment une transition vert-sombre entre la mer et les montagnes dénudées. Enfin, vu de la mer, le monastère semble se dédoubler par son reflet dans l'eau.

En avant du monastère,se trouve le quai d'accostage des bateaux utilisés par les touristes et les pèlerins venus rendre un culte à l'archange Michel.

La façade sur la mer est toute en harmonie et en symétrie :
   . Au centre, se trouve le clocher de style baroque servant de porche d'entrée. Il comporte quatre étages dénivelés,
   . De part et d'autre du clocher-porche, sont accolés les bâtiments proprement monastiques étincelants de blancheur. Ils comportent une simple architrave jaune qui souligne, s'il en était besoin, l'harmonie de l'ensemble ;  derrière ces murs se dissimule un vaste cloître comportant en son centre l'église abbatiale.
    . De part et d'autre encore, sont construits des bâtiments qui abritaient les moines à l'époque de la prospérité du monastère. Ils sont de style éclectique  tout en respectant les canons de l'art néo-baroque,
         - les uns comportent deux étages d'arcades surmontées d'un étage en retrait ,
         -les autres se contentent de rythmer leur façade par l'association de moulures et de pilastres blancs
Ces bâtiments annexes ont été construits pour abriter les 300 moines que comportait le monastère autrefois ; comme il ne reste actuellement que trois moines, ils ont été reconvertis en hostellerie et  maison d'accueil pour les personnes âgés, seules et indigentes.

Tous ces bâtiments sont adossés et enchâssés dans le versant si bien qu'ils ne comportent qu'un étage à l'arrière ; l'escalier que l'on voit entre les deux édifices relie le quai à la rue qui se trouve à l'arrière.

A suivre...

lundi 21 décembre 2015

Un regard sur.. L'ÎLE GRECQUE DE SIMY (34)

Suite de l'article précédent 

 La grande majorité des maisons de Symi ressortent d'un même type architectural et comportent deux niveaux d'habitation et trois parties :
   . En haut, un fronton masquant le toit avec un oculus qui évoque un œil protecteur,
   . En dessous, trois fenêtres, dont la fenêtre centrale avec balcon, derrière lesquelles se trouve le logis d'habitation,
   . En dessous encore,  le rez-de-chaussée avec porte centrale encadrée de deux fenêtres, ce niveau sert de communs.

Les plus belles maisons sont colorées et la façade est encadrée par des pilastres blancs.

La photo montre aussi des maisons dont la façade est coupée en deux avec un décor différent de part et d'autre de cette ligne verticale : cette particularité s'explique par une partition effectuée lors d'un héritage.

Symi possède aussi deux autres caractéristiques qui rendent particulièrement intéressantes la visite de la cité  :
     . En premier lieu, les maisons contournent ou s'insèrent dans les blocs rocheux  qui parsèment le versant,
     . Ensuite, l'étagement des maisons nécessita la création de ruelles-escaliers étroites et tortueuses qui semblent se faufiler entre les blocs rocheux.

Monter ces escaliers, c'est s'insérer dans la vie quotidienne de la ville, admirer les perspectives sur la baie et trouver au détour d'une ruelle une multitude de détails pittoresques.

Il va de soi que les touristes ne parcourent pas ces ruelles,  ils préfèrent se cantonner au front de mer où se trouvent les boutiques et les quais bordés de bateaux de pêche. La pêche à l'éponge (1) est de moins en moins pratiquée vu l'épuisement des fonds marins. On pratique plutôt désormais la pêche à la crevette. Ce front de mer est moderne, les quais ont remplacé les anciennes grèves, néanmoins, ils ne déparent pas dans les paysages et participent à l'étonnante harmonie de cette magnifique ville.

1-La pêche aux éponges
Autrefois on s'attachait une pierre au cou pour plonger le plus profondément. Puis on a utilisé des scaphandres. Il existe plusieurs sortes d'éponges :
   . Les éponges trouvées à 10m se trouvent dans les zones à plancton, elles grossissent rapidement en sorte que l'éponge est fragile.
   . Par contre les éponges trouvées à 60/70 m sont dans une zone où il y a moins de plancton, elle grossissent moins rapidement, ce qui augmente leur solidité
Pour pêcher, on ne coupe pas la partie attachée au rocher pour laisser l'éponge repousser.


dimanche 20 décembre 2015

Un regard sur.. L'ÎLE GRECQUE DE SIMY (33)

LA VILLE DE SYMI

A l'arrivée par bateau dans la baie de Symi, on est véritablement saisi par la beauté et l'harmonie du lieu : sur les versants escarpés d'un amphithéâtre de montagnes ocres piquetées d'arbustes verts, s'accroche une ville dont les maisons, presque toutes semblables, s'étagent, constituant un magnifique panorama.

Comment une telle ville peut-elle exister dans un environnement aussi hostile ?

Des l'antiquité, le site est occupé par les grecs qui y trouvèrent deux conditions favorables à l'implantation d'une cité  : une baie profonde et bien abritée permettant un mouillage sûr des navires et une colline escarpée pouvant devenir une acropole. C'est ainsi que naquit la ville dont l'activité principale fut le commerce de transit entre la Grèce péninsulaire, la côte ionienne et l'Egypte.

L'acropole sera utilisée ensuite par les byzantins puis par les chevaliers de Rhodes puis par les turcs ottomans. Ces derniers ne virent pas l'intérêt d'occuper l'île car elle était trop sèche et infertile, ils se contentèrent d'exiger la capitation et l'impôt foncier et laissèrent toute liberté aux habitants de l'île.

Ceux-ci développèrent alors trois types d'activités : le commerce et les constructions navales, la pêche et la commercialisation des éponges que l'on trouvait en abondance dans la mer environnante et la piraterie.

Les symiotes devinrent très riches et construisirent les belles maisons de style classique que l'on voit maintenant.
A suivre...

samedi 19 décembre 2015

Un regard sur.. L'ÎLE GRECQUE DE SIMY (32)

L'île de Symi est une petite île du Dodécanèse située entre l'île de Rhodes au sud  et la côte turque au nord.

La carte montre que Symi possède un relief essentiellement montagneux aux contours tourmentés avec une succession de caps rocheux et de baies profondément échancrées dans la montagne. Les plaines littorales sont quasiment inexistantes, les versants tombent généralement directement sur la mer ne laissant qu'une minuscule frange où peuvent s'installer quelques rares maisons de pêcheurs.

A ce relief peu propice aux implantations humaines, s'ajoute une autre caractéristique, l'aridité d'ensemble de l'île ; vue de la mer, le sol est à nu et ne comporte au mieux que des buissons bas et des herbes rases. L'île ne possède pas de rivières pérennes et les habitants doivent se contenter de l'eau des citernes.

Ce qui est surprenant dans cette île défavorable aux hommes tant par son relief montagneux que par son aridité, c'est la présence de deux sites exceptionnels, la ville de Symi et le monastère de Panormitis.