REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

vendredi 31 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (3) tramway et trolleybus



Autrefois, dans la plupart des villes, les transports en commun s’effectuaient au moyen de tramways sur rails, mus par l’électricité, comme celui de la photo de gauche. Les perches que l’on devait déplacer à la main à chaque terminus permettaient d’établir le contact avec les lignes électriques qui surmontaient les rues ; les tramways circulaient au milieu de la chaussée, ce qui laissait de part et d’autre des lignes de rails des couloirs de circulation pour les automobiles, les motos et les vélos. Il ne fallait d’ailleurs pas circuler sur les rails à vélo car c’était la chute quasiment assurée, j’en ai fait plusieurs fois la douloureuse expérience.

La montée dans le tramway était particulièrement incommode pour les personnes âgées, il fallait se précipiter au milieu de la circulation, escalader les marches qui permettaient d’accéder aux wagons. Heureusement, on savait assez tôt quand le tram arrivait car le frottement des roues sur les rails faisait beaucoup de bruit, ce dont d’ailleurs les riverains se plaignaient souvent.

A l’intérieur se trouvaient des sièges de bois et des strapontins, la plupart des gens devaient rester debout faute de places assises. La chaleur était grande en été, voire même étouffante quand il y avait beaucoup de monde ;  par contre, en hiver, il fallait bien s’emmitoufler tant il faisait froid.

Les trajets étaient assez longs à la fois parce que le tram était lent et aussi à cause des nombreux arrêts ; souvent, je constatais que j’allais plus vite en vélo que le tram, c’était d’ailleurs devenu l’occasion pour moi de le dépasser ! Je me suis rendu compte de cette lenteur quand, lors de la suppression du tramway, j’empruntai les nouveaux bus :  partant à la même heure de la maison, j’arrivai au collège avec un quart d’heure d’avance !

Apres maintes évolutions des transports urbains, est arrivé le règne des trolleybus. Comme pour les chemins de fer, l’évolution est spectaculaire par rapport aux antiques tramways :
     . Les trolley-bus sont rapides, silencieux, spacieux et agréables même si les places assises manquent aux heures d’affluence,
     . Ils circulent au milieu de rues et boulevards qui leur sont affectés ; de part et d’autre des couloirs de circulation sont aménagés des trottoirs faisant office de quais aux arrêts en sorte que l’on se trouve de plain-pied, sans marche pour accéder à la rame. On trouve aussi des abris pour l’attente et le temps d‘attente est spécifié au moyen de panneaux lumineux.

Faut-il regretter le « bon vieux temps » des tramways ? Nous avons eu l’occasion de monter dans un d’entre eux récemment : encore une fois, j’affirme qu’il ne faut pas les regretter même par nostalgie de sa jeunesse passée !

jeudi 30 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (5) Les voies nouvelles de communication 

La révolution ORDINATEUR-INTERNET est assortie de tant de contreparties qu'elle est ressentie comme néfaste par beaucoup de gens : cela explique le point d'interrogation qui suit le titre de cette série d'articles. 

La critique la plus importante émise est celle qui a trait à L'ACCELERATION DES METHODES DE COMMUNICATION : il faut toujours aller plus vite ; à peine un "mail" est-il envoyé qu'on s'étonne de ne pas recevoir de réponse. La plupart des gens sont à l'affût des courriels qu'ils reçoivent, comme si leur vie en dépendait.

À l'inverse, il se produit souvent un chassé-croisé de "mails" qui énerve au plus haut point : vous envoyez un "mail", quelques minutes plus tard, une réponse vous parvient indiquant qu'il manque telle ou telle précision, vous interrompez ce qui est en cours pour satisfaire votre interlocuteur, vous répondez... Quelques instants plus tard, un nouveau message vous parvient vous posant une nouvelle question à laquelle on vous demande de répondre, vous répondez...

Cette accélération de la communication conduit à de la précipitation qui est source d'erreurs et amène à répondre "à chaud" sans prendre la peine de réfléchir, en témoignant d'un comportement plus émotionnel que réfléchi : on en arrive à écrire n'importe quoi dans le feu de l'action, sans "laisser du temps au temps" sans même relire ce qu'on a écrit.

À cela s'ajoute le fait qu'avec les ordinateurs portables et avec les téléphones mobiles, la vie privée n'est plus préservée ; comme il est possible de travailler partout, on peut être amené à répondre à une sollicitation du patron dans les transports en commun, chez soi, en vacances... : combien de fois ai-je vu des gens interrompus chez eux par des demandes impromptues de leur hiérarchie via Internet !

Un autre travers se développe dans la même veine, l'utilisation du PUBLIPOSTAGE : un même courrier électronique est envoyé à un grand nombre de personnes, c'est certes utile pour des convocations d'associations ou pour la diffusion de circulaires, mais que penser de ces méthodes employées pour des relations privées et familiales ?  qui n'a pas reçu de tels types de courriers indiquant qu'en annexe se trouvent des photos de famille ? Ce caractère d'impersonnalité est éminemment dommageable aux relations familiales et intimes.

Autre caractéristique enfin, le matériel informatique est robuste pendant le temps où l'obsolescence lui permet de fonctionner ; cependant, il peut tomber en panne du fait des erreurs de l'utilisateur, Il existe certes de multiples avertissements dispensés par les systèmes d'exploitation pour corriger ces erreurs, mais  il suffit parfois d'une frappe malencontreuse pour perdre tout ce qu'on a conservé en mémoire ; cela explique que beaucoup de personnes aient PEUR DE L'ORDINATEUR, ils n'osent pas s'en servir et sont même parfois paralysés par un écran informatique, Cette peur devient peu à peu un facteur de marginalité puisque, dans l'avenir, tout passera de plus en plus par l'informatique.

Enfin, il convient de citer ici la large publicité qui est de plus en plus dispensée à propos d'une maladie  appelée BURN OUT. Voici la reproduction de la page de couverture d'une revue émanant d'une mutuelle de santé.

Cette "maladie" dont on peut traduire le nom générique par "incendie intérieur" est une forme de dépression provenant du rythme effréné du travail consécutif à la généralisation des outils de communication basés sur l'ordinateur. Les hommes sont devenus totalement dépendants de celui-ci qu'ils alimentent de données et dont ils attendent des résultats immédiats. Comme la capacité et la rapidité de l'ordinateur dépassent de beaucoup celles de l'homme et comme, en conséquence, on en demande de plus en  plus à l'ordinateur, on en demande aussi de plus en plus à l'homme qui devient un véritable esclave de la machine.

Cette évolution oblige à travailler de plus en plus rapidement sans prendre le temps de réfléchir et de relativiser. L'accélération des rythmes de travail confine maintenant à un harcèlement continuel tant au niveau de la masse de travail qu'à celui des exigences de sa hiérarchie.

C'est alors que surviennent les symptômes de cette maladie essentiellement "psychologique"  :
   . On se sent débordé par les dossiers qui s'accumulent,
   . On se sent incapable de les étudier et de régler les problèmes, apparaissent ainsi des difficultés de concentration et d'indécision, on se ressent en échec, on se déprécie et on se rend compte que l'on est plus performant,
   . Cette conviction d'inefficacité fait que face aux autres, on s'isole, on devient indifférent et on se coupe totalement du monde.

Ces maux qui touchent, paraît-il, de plus en plus de gens, sont essentiellement dus à l'incapacité de l'homme à suivre et à contrôler les performances de la machine.

Dans le cas de l'ordinateur et de ses corollaires, le "monde formidable" peut conduire à la souffrance. Le seul remède à cette situation est de replacer l'homme au centre de ce monde dont il semble actuellement de plus en plus exclus.

mercredi 29 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (4) Les voies nouvelles de communication

C'est une des modifications les plus importantes du demi-siècle qui précède. 

AUTREFOIS, le stylo, le papier, la machine à écrire et le timbre-poste régnaient en maître. Quand on devait envoyer une information dans le cadre de son travail, il fallait le faire au moyen d'une lettre que l'on dactylographiait sur une machine à écrire ; il était nécessaire d'utiliser un ou plusieurs calques successifs afin d'en garder des doubles, le dernier double était d'ailleurs souvent à peine lisible ; il ne fallait pas non plus faire une faute d'orthographe ou de frappe car il fallait tout recommencer sauf à utiliser un incommode blanc-correcteur.

Il était aussi nécessaire de disposer d'un classement rigoureux et de grandes salles d'archives car tout devait être conservé. Les lettres étaient expédiées nécessairement par la Poste à un destinataire  qui fonctionnait selon les mêmes méthodes en sorte que la réponse au courrier envoyé arrivait plusieurs jours après. Cela obligeait souvent à user de méthodes dérivées : on négociait son problème par téléphone puis on confirmait la réponse orale au moyen d'un courrier.

Les correspondances privées étaient écrites pour la plupart à la main, elles ne recevaient de réponse que beaucoup plus tard. Cette méthode de communication conduisait à tant de délais que l'on utilisait le système du "cachet de la poste faisant foi" pour justifier qu'un courrier était bien adressé à la date convenue.

Une extraordinaire évolution s'est produite avec LA GÉNÉRALISATION DE L'ORDINATEUR EN TANT QU'OUTIL DE COMMUNICATION. Étant à l'affût des nouveautés technologiques, j'avais acquis un ordinateur dit "de salon" dès qu'il fut vendu à un prix abordable. J'en fus assez déçu ; pour moi, ce n'était qu'une machine à écrire doublée d'une calculatrice améliorée, disposant toutefois d'une mémoire permettant de conserver les documents, de les reprendre et de les corriger facilement.

Très rapidement, l'évolution s'accéléra avec développement des logiciels puis surtout des systèmes d'exploitation rapides, efficaces et disposant d'un très grand nombre d'applications. À cela s'ajoutèrent les améliorations techniques (augmentation de la capacité mémorielle, plus grande rapidité du travail qui confine parfois à l'instaneïté...), la diversification du matériel (ordinateur portable, tablettes...) et l'apparition de nombreux outils annexes (lecteurs divers et disques durs annexes..)

Certes, la mise en place de toutes ces améliorations fit qu'une grande partie du fonctionnement des systèmes informatiques échappa alors à notre entendement, ce qui nous rendit esclave de ce matériel que l'on applique sans comprendre les mécanismes.

Cette limitation mise à part, il convient de noter les étonnantes améliorations et avantages apportés à tous par l'ordinateur tant au niveau personnel que professionnel.
   . Au lieu d'une machine à écrire, on dispose d'un traitement de texte performant, capable de corriger les fautes, de trouver des synonymes, de modifier des tournures sans avoir à tout refaire ; d'effectuer, en conséquence, un travail parfait n'ayant d'autre limite que l'incapacité des utilisateurs à bien gérer le fonctionnement de ce qui n'est qu'un outil (combien de fois subissons-nous des allégations totalement fausses du type "c'est la faute de l'ordinateur")
   . Au lieu des sempiternels recopiages de lettres, il est possible d'en conserver les bases en mémoire, de les compléter et d'en adapter les tournures pour chaque destinataire.
   . De même, à partir de logiciels spécifiques, on peut, par le biais de leur méthode de calcul, effectuer n'importe quel bilan financier, emploi du temps, rapports... Il suffit d'entrer les données, l'ordinateur fera le reste et produira un travail fini et exact, pour peu, bien entendu, que les données de base aient été convenablement enregistrées auparavant ; il ne faudra à la machine que quelques instants alors que l'homme aurait mis plusieurs heures à accomplir la même tâche.
   . Les ordinateurs disposent d'une grande capacité de stockage : alors qu'il fallait du temps, parfois quelques heures pour rechercher un document dans des archives, il suffit de quelques instants pour le retrouver grâce à la mémoire de l'ordinateur.

Cette évolution des outils de gestion et de traitement des données reçut une extraordinaire accélération avec la généralisation d'INTERNET dans tous les actes de la vie quotidienne et professionnelle.

Désormais, une lettre reçue le matin peut être traitée immédiatement et recevoir une réponse le jour même par le biais du courrier électronique ; plus besoin désormais de passer par le courrier postal, la transmission de tout document par " mail"  est devenu quasi-instantanée,

Il en est de même pour beaucoup d'actes de la vie quotidienne : réserver un hôtel, un séjour balnéaire, un voyage par avion ou par chemin de fer, acheter ou vendre un objet... Le tout est traité et payé par le biais de la carte bancaire en quelques instants.

De même, se sont développés grâce à l'ordinateur et Internet, les réseaux sociaux qui transforment en profondeur la société, je les évoquerai plus loin.

Cette instaneïté est un des ajouts les plus précieux des nouvelles formes de communication mises en œuvre par l'ordinateur et son corollaire, Internet. Il va de soi qu'il s'agit, pour l'être humain d'une révolution comparable à la révolution industrielle du 19ème siècle. Il paraît évident que cette révolution fera disparaître à plus ou moins brève échéance  de larges secteurs de notre vie quotidienne : l'écrit sur papier ( tant mieux pour la forêt ! ), la lettre et le timbre-poste... On en voit d'ailleurs les prémices par la baisse de la fréquentation des bureaux de poste par exemple.

Bien entendu, cette formidable révolution est assortie d'un certains nombre de contreparties...

mardi 28 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (2) Le chemin de fer

Les deux images ci-dessus semblent révéler deux mondes tant elles sont dissemblables, pourtant elles ne sont séparées que de quelques décennies.



À l’époque de la photo de gauche, la locomotive à vapeur régnait en maître ; les wagons comportaient un couloir et des compartiments, ces derniers étaient souvent complets et beaucoup de gens passaient leur voyage dans les couloirs, assis sur leurs valises, et parfois même dans les sas entre les wagons. Dans ces compartiments, la place entre les sièges était exiguë surtout pour les personnes de grande taille : s’ils étendaient les jambes, ils risquaient de donner de douloureux coups de genoux à leur vis-à-vis,

Il ne fallait surtout pas ouvrir les fenêtres  pour se pencher au dehors car on risquait de recevoir quelques escarbilles de charbon dans l'œil, ce qui était très désagréable ; de même dans les tunnels, il fallait fermer les fenêtres car outre ces escarbilles, on recevait la fumée dans la figure !

Les trains locaux s’arrêtaient généralement à toutes les gares, ce qui allongeait les trajets qui étaient déjà très longs,

A cette époque, La SNCF se faisait une gloire de respecter les horaires à la minute même. Cela se comprenait aisément, les contraintes techniques étaient réduites à leur minimum, le matériel était à la fois sophistiqué et simple, il suffisait d'eau et de charbon pour faire fonctionner la machine à vapeur. Par contre, pour les chauffeurs, le travail était dur, puisqu'il fallait pelleter le charbon et l'enfourner dans la chaudière rougeoyante de chaleur.

J'ai retrouvé toutes ces impressions lors d'un voyage dans un pays étranger qui utilisait encore ce type de  matériel et ai pu constater à quel point l'évolution survenue était importante et positive.

Quelle évolution est en effet intervenue !  :
     . Au lieu des compartiments où certes l'ambiance était généralement conviviale mais où on était plutôt mal assis, on dispose maintenant de fauteuils agréables, positionnables et confortables dans des wagons climatisés.
    . Plus de fumée, l'électrification a conduit à créer des trains circulant à vive allure, presque sans bruit, raccourcissant considérablement les temps de trajets.
   . Les réservations obligatoires effectuées au niveau des TGV fait qu'il n'y a théoriquement plus personne debout, la compagnie ferroviaire étant capable d'ajuster le nombre de places offertes à celui des places achetées.
  . Les clients ont la possibilité d'acheter leurs billets de train depuis chez eux, échappant ainsi aux interminables attentes aux guichets et espaces de vente.
  . Les cheminots ont vu un allégement considérable de leur travail, ce qui est un bienfait précieux pour cette profession.

Certes cette évolution a été assortie de l'émergence de difficultés nouvelles qui en furent la contrepartie :
   . En premier lieu, de nombreuses lignes dites secondaires ont été fermées ce qui peut aisément se comprendre puisque la plupart des trains qui y circulaient étaient à moitié vides. Néanmoins le service public est quand même assuré par le biais des autobus.
   . Les pannes et les retards sont de plus en plus nombreux, alors que les locomotives à vapeur circulaient par tous les temps, les locomotives actuelles et les caténaires sont d'une grande fragilité, sensibles à la moindre anicroche.

Malgré ces difficultés, il convient de mesurer à sa juste mesure l'évolution positive survenue.

lundi 27 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (1) prologue

 Peut-on porter un regard positif sur le monde qui nous entoure et sur cette imprégnation de la société de consommation dont j'ai maintes fois dénoncé les travers dans les articles qui précédent ?

Peut-on penser que, malgré cette captation constante de notre libre-arbitre, la concurrence et l'esprit de lucre peuvent avoir malgré tout du bon ? Les filouteries de toutes sortes que nous subissons, les manipulations mentales ont-elles leur contrepartie ? Faut-il trouver des points positifs à la société de consommation ?

La réponse est évidente : bien entendu !

Tout ce que j'ai écrit précédemment procédait d'une analyse morale ; par contre, si on effectue une analyse matérielle et matérialiste de l'évolution survenue, le point de vue change totalement : même s'il faudrait peut-être tempérer les propos en s'interrogeant sur le concept de progrès, il convient de s'enthousiasmer à la vue de tout ce qui a changé en quelques décennies afin d'améliorer la vie des gens.

Ainsi, il apparaît que la négativité de l'esprit de lucre se conjugue avec la positivité de la mise en œuvre de l'ingéniosité humaine dans chaque aspect quotidien. Il suffisait autrefois de se rendre dans les pays communistes pour s’en rendre compte.

Les sociétés communistes avaient établi une société basée sur une égalité parfaite entre les personnes en faisant cesser toute idée « d’exploitation de l’homme par l’homme » ; dans cette phase appelée «dictature du prolétariat», la propriété privée avait été supprimée, tous les moyens de production, tant agricoles, industriels et de services, tous les biens avaient été collectivisés et mis à disposition du peuple par l’intermédiaire de l’Etat ; c’étaient les services de l’Etat qui fixaient les quantités à produire dans tous les domaines de la vie du pays afin de satisfaire les besoins de chacun. Les responsables des usines recevaient les objectifs chiffrés de production et devaient s’y astreindre. Dans cette méthode de penser où tout était planifié, le progrès technique n’intervenait que secondairement, seulement pour permettre d’atteindre les objectifs du plan. Lors de la chute du communisme, on put constater à quel point les machines et usines étaient totalement dépassées technologiquement et n’étaient plus rentables :  la plupart des usines furent fermées ou totalement restructurées.

En simplifiant la réalité, on peut ainsi constater qu’il existait deux mondes antinomiques à la fin du XXe siècle :
     . Les pays d’économie libérale basés sur une société inégalitaire mais où le progrès technique était indéniable,
     . Les pays communistes où la société était égalitaire mais où l’économie souffrait d’une stagnation technique constante.

Il convient aussi de remarquer que, dans ces deux types de société, la liberté n’était que théorique :
     . Dans les pays communistes, la liberté est limitée par la dictature du prolétariat dont l’objectif était de modeler l’être humain selon un schéma théorique .
     . Dans les pays d’économie libérale, la liberté est entravée par les multiples et insidieuses manipulations de pensée de la société de consommation.

Il n’y a certes pas de monde idéal, il reste cependant un constat essentiel, celui de ces progrès techniques suscités par l’économie libérale qui ont transformé,en la facilitant, la vie quotidienne des gens.

En voici quelques aspects…

dimanche 26 janvier 2014

LES FILOUS : L'ORGANISME ASSOCIATIF DE VOYAGES (3)

Le 6 mars 2011, nous nous inscrivons par internet à un voyage organisé toujours par le même organisme pour un départ en Turquie et versons 35% au titre de la réservation. Nous recevons confirmation de notre inscription via notre adresse électronique, constatons qu'il y a 10 inscriptions fermes pour ce voyage : vu ce nombre qui permet normalement à un voyage de s’effectuer, nous achetons le billet de train permettant de nous rendre de notre domicile à l'aéroport soit 165€.

Le surlendemain, la secrétaire de l'association  nous téléphone en nous disant que le voyage auquel nous étions inscrits est annulé ; elle nous proposa un voyage qui part la veille mais qui coûte plus cher ! Nous avons évidemment refusé car ces procédés dépassaient vraiment les bornes et frisaient l'indécence,

J'ai immédiatement demandé ce qu'il en était du billet de train, non remboursable et non échangeable. La réponse de cette secrétaire me stupéfia : " on dit pourtant toujours à nos clients de ne pas prendre de billets de train non remboursables ! C'est même écrit dans la brochure"

Je fis, dans une conversation téléphonique ultérieure puis par lettre recommandé, état d'un article du code du tourisme, bien entendu non cité dans la brochure (eh oui, on ne peut pas tout mettre !) et que je cite ci-dessous :

Il était clair, selon cet article, que les dommages et intérêts mentionnés incluaient au minimum le remboursement du billet de train.

Il ne me fut même pas répondu ! Je décidai alors de demander l'assistance juridique de notre assurance et reçu cette réponse que j'ai déjà citée : "c'est le pot de terre contre le pot de fer", ils ont des avocats habiles, à chaque fois que vous avancerez un argument, ils trouveront un autre article de la loi pour y répondre. Vous n'aurez aucune chance !" 

Je ressortis écœuré par ce monde dans lequel un esprit retors peut toujours trouver un artifice qui lui permettra d’avoir toujours raison ! C'est d'ailleurs ce que disait Jean de La Fontaine dans ces aphorismes continus dans deux fables :

Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Les animaux malades de la peste

La Raison du plus fort est toujours la meilleure
Le loup et l'agneau.


samedi 25 janvier 2014

LES FILOUS : L'ORGANISME ASSOCIATIF DE VOYAGES (2)

 Le second contentieux avec cet organisme se produisit lors d'une annulation d’un voyage valant 2200€ pour raisons familiales  impérieuses. Pour l'en informer, je lui ai adressé 21 jours avant le départ une télécopie authentifiée par la poste puis une lettre recommandée avec accusé de réception, le cachet de la poste faisant foi.

Je m'étais référé aux conditions d’annulation contenues dans leur brochure et ainsi libellées:

Compte tenu de la date d’annulation par rapport à la date du départ ou du début du programme, les frais d’annulation sur le total ont été défini comme suit :...
    - Entre le 45è et le 21è jour, retenue de 15% du montant du voyage
    - Entre le 20ème jour et le 10ème jour, retenue de 35% du montant du voyage…
Quelque soit le type d’annulation, bien noter que la date prise en compte est celle du jour où l’annulation, par écrit (courrier, télécopie ou mail) arrive à l’association.

Pour moi, il n'y avait aucune ambiguïté : l'annulation étant survenue 21 jours avant le départ, c'est la retenue de 15% qui devait s'appliquer.

L'organisme, sans aucune explication écrite, m'adressa un chèque de 1430€ alors que j'attendais 1870€, soit un manque de 440€. Je pris alors contact téléphoniquement avec ses services et demandai à la secrétaire de me mettre en relation avec un des responsables ; elle me répondit qu’ils étaient bien trop occupés (sous-entendu, pour s'intéresser à un cas aussi minable que le mien !) on me passa alors la directrice des ressources humaines (Ah ce titre ronflant et prétentieux d'un petit chef à la botte ! ) qui m'expliqua que je n'avais rien compris au fonctionnement de cette machine huilée à la perfection qu'était son association : j'appris alors que la date du départ à utiliser pour une annulation est la veille du départ.

Eh oui, en cas d'annulation LA DATE DU DÉPART EST LA VEILLE DU DÉPART ! Une perle que l’on pourrait traduire ainsi : DEMAIN EST AUJOURD’HUI, HIER EST AUJOURD’HUI … une allégation stupide qui était totalement en contradiction avec les termes de la brochure : pour ces quidams, Il n'y avait donc que 20 jours de délai donc la retenue de 35% s'appliquait.

Je demandai alors à cette directrice de me donner des preuves écrites de ses allégations : voila le dialogue qui suivit :
  . Bien sur que ces  preuves existent,
  . Indiquez-moi à quel endroit de la brochure elles sont mentionnées,
  . Vous ne vous rendez pas compte ! Si on devait tout écrire, la brochure doublerait de volume !
  . Dans ce cas envoyez-moi ces preuves,
  . Je vous les enverrai... (Je n'ai évidemment rien reçu)
  . Je pourrais porter plainte car vos propos  contredisent ce qui est mentionné dans la brochure.
  . Faites-le...
Un peu plus tard, j'appris que le directeur se vantait de n'avoir jamais perdu un procès en particulier grâce à la horde d'avocats qui l'entourait.

J'ai laissé tomber et perdis ainsi 440€ par le fait d’individus malhonnêtes qui vont jusqu'à faire fi de ce qu'ils ont eux-mêmes édicté, qui détournent à leur profit leurs propres règlements, arrangent la vérité à leur façon, utilisent les armes infâmes du mensonge pour flouer indûment les gens et qui règnent avec morgue et mépris sur cette valetaille de clients n'ayant qu’un droit, celui de payer et de se faire plumer si necessaire sans retenue.

J'imagine de quelle manière il a du se vanter de son exploit : " j'ai réussi à faire passer le jour du départ d'un voyage pour la veille de celui-ci"



vendredi 24 janvier 2014

LES FILOUS : L'ORGANISME ASSOCIATIF DE VOYAGES

Étant avides de découvrir le monde, nous sommes de grands voyageurs ; après avoir beaucoup baguenaudé en Europe, nous avons été amenés à nous inscrire à des voyages organisés afin de visiter des pays lointains ; pour cela nous avons choisi un organisme de voyage un peu particulier puisqu'il s'agit d'une association à vocation essentiellement culturelle.

Nous pensions ainsi pouvoir bénéficier de voyages intéressants et à prix abordables, en fait nous nous trompions à au moins trois points de vue :
  . Une association ne doit normalement pas faire de bénéfices mais celle-ci a reçu une dérogation pour en réaliser, ce qui ne la différencie plus des entreprises privées.
  . Le rôle de l'association se borne à :
       .  Acheter des circuits " clés en main" à des prestataires de voyages dans les pays étrangers en leur laissant la maîtrise totale des circuits.
       . Imprimer un catalogue et à l'envoyer aux adhérents.
       . Prendre les billets de transport.
  . S'agissant d'une association avec nécessité de payer une carte d'adhérent, nous pouvions espérer bénéficier d'une bonne écoute de nos éventuels  problèmes par ses membres dirigeants, Notre déception fut à la mesure de nos espérances : nous avons été "arnaqués" de manière éhontée.

En voici trois exemples :

EXEMPLE 1
Nous nous étions inscrits à un voyage au Ladakh à une date que le catalogue avait mentionnée de manière particulièrement alléchante puisque le voyage comprenait la possibilité d'assister à un festival dans un monastère perdu de la chaîne himalayenne à Korzok.

Pour aller à Korzok, il fallut effectuer un long trajet de deux jours entier en 4x4 sur des pistes cahoteuses mais l'envie d'assister à cette grande fête religieuse nous maintenait en forme. Le soir du premier jour de trajet, nous fîmes halte dans un camp de toiles car le long de cette route, il n'y a évidemment pas d'hôtels, c'était prévu et cela ne gênait personne.

Le soir venu, on nous rassembla pour le repas dans une grande tente prévue à cet effet ;  les membres du groupe étaient enjoués, demain serait le grand jour du festival ! Seuls le guide local et l'accompagnatrice du voyage ne participaient pas à la bonne humeur générale, ils se livraient à voix basse à des conciliabules et semblaient très ennuyés.

Juste avant de servir le repas, ils nous annoncèrent qu'ils avaient une mauvaise nouvelle à nous annoncer : il n'y avait pas de festival religieux au monastère de Korzok le lendemain.

Le premier moment de stupeur passé, le groupe exigea d'avoir des explications, il fallut du temps pour connaître la vérité : le festival avait eu lieu un mois plus tôt ! Les moines bouddhistes réajustent tous les ans le calendrier des fêtes religieuses afin de le faire coïncider avec les phases de la lune, ce qui avait conduit à ce changement de dates du festival. Ces modifications étaient effectuées depuis plusieurs mois, sans doute avant l'impression du catalogue de l'association.

Il va de soi que les gens du groupe étaient furieux à un triple point de vue :
    . que personne ne les ait informés auparavant : l'agence locale prestataire de service, le guide et l'accompagnatrice étaient au courant de ce changement de calendrier mais n'osèrent pas le dire,
    . que l'on ait maintenu le long déplacement vers Korzok alors que l'on savait pertinemment que le festival n'aurait pas lieu,
    . que surtout l'organisme de voyage ait vendu un voyage comprenant une prestation qu'il devait savoir impossible à réaliser.

Nous avons, malgré ce contretemps, continué jusque Korsok et visité un monastère vide !

Bien entendu, à notre retour, le groupe entier a adressé à l'organisme de voyage une lettre de réclamation. Il nous fut répondu qu'il n'était pas responsable de ce qui était arrivé mais que néanmoins il condescendait à nous indemniser de quelques aumônes.

Deux questions restèrent alors en suspens ?
  - qui était vraiment responsable ? La lune ? Les moines ? L’agence indienne ?, sûrement pas ! Le seul responsable était l'association à qui nous avions acheté ce voyage et qui n'avait même pas pris  la peine de vérifier si le voyage réel était conforme aux mirifiques promesses de son catalogue
  - l'indemnité versée fut-elle à la mesure de notre déception ? Sûrement pas non plus ! En outre, elle ne fut pas conforme à l'article R211-11 du code du tourisme dont voici ci-dessous un extrait :

Ce premier exemple montre à l'évidence que cet organisme de voyage s'estime au dessus des lois et se moque de ses adhérents. Il y eut pire ensuite comme je le raconterai les jours prochains !

jeudi 23 janvier 2014

LES FILOUS : LE DÉMARCHEUR D'ENERGIE

Nous avons accepté il y a quelques mois de recevoir à notre domicile une personne qui nous veut du bien : il doit nous parler de la hausse du coût de l'énergie électrique et nous aider à y remédier .

Son propos s'articule en trois phases :

Il prend d'abord la forme d'une enquête sur nos habitudes et sur notre consommation avec quelques questions débiles du type :”laissez-vous les lampes allumées ?”. Puis il nous demande quelle est notre consommation annuelle d'électricité.  Nous la lui donnons, son visage s'allonge et devient si sévère que nous baissons la tête de honte : son regard semble nous rendre coupable de tous les maux, l’épuisement des ressources de la planète, le réchauffement climatique, le gâchis  à grande échelle... il griffonne des notes sur une pseudo-enquête qui nous catalogue parmi les inconscients energivores. Il a l'air très ennuyé pour nous et pour l'humanité toute entière.
 
Puis prenant un ton plus docte et péremptoire, il se mue en véritable chiromancien afin de nous prédire l'avenir :  il nous le  décrit  à coup de statistiques évidemment invérifiables : notre futur sera sombre, le coût de l’énergie  va augmenter de telle manière que l'on sera obligé soit de payer des sommes de plus en plus importantes, soit de restreindre tellement sa consommation que l'on devra abandonner totalement le confort dont on dispose actuellement. La situation est donc pour nous catastrophique, cataclysmique et il n'y a aucune échappatoire. À ce stade, nous nous imaginons vivant pelotonnés dans une couverture sale et défraîchie, autour d'un feu de bois allumé dans les ruines de notre maison décrépite faute d'argent pour l'entretenir !

Au bout d'une heure de démonstration, après avoir établi les caractéristiques  de notre vie future et imprégné notre esprit de l'imminence de la catastrophe vers laquelle on va inéluctablement, le visage de notre baratineur s’éclaire et s’humanise enfin car il existe une solution : “si vous voulez échapper à cela, achetez un ..... qui maintiendra le coût de votre énergie au prix actuel. Ce.... ne coûtera que 28.000 euros mais vous rattraperez très vite cette somme puisque le prix de l'électricité augmentera sans commune mesure avec vos revenus.”

Je lui ai signifié qu'il aurait pu se dispenser de son prologue inutile pour venir directement au fait, il  aurait  ainsi évité de  nous faire perdre notre temps. Je lui ai dis aussi que tabler sur la peur de l'avenir et créer une psychose de pessimisme afin d'amener les gens à acheter n'importe quoi était malhonnête et que je n'avais pas besoin de ses conseils, étant capable de déterminer mes choix en tant qu'être libre et responsable.

J'imagine aussi la dangerosité de ces propos vis à vis de personnes un peu sensibles ! Tout cela pour vendre plus et enrichir une entreprise !


mercredi 22 janvier 2014

LES FILOUS : LES BOULANGERIES DU BOURG


Le bourg où nous habitons comporte deux boulangeries. Elles se livrent soi-disant à une concurrence si acharnée que les habitants se sont divisés en deux camps, chacun est ancré dans la certitude  que le pain de sa boulangerie est le meilleur et qu'il se garde très frais plus longtemps que celui de l'autre. 

En ce qui me concerne, je ne vois pas de différences entre les pains de l'une et ceux de l'autre mais je ne suis ni un gourmet, si surtout un gros mangeur de pain.

Cette concurrence entre les deux boulangers n'existe pourtant que dans l'imagination des gens : j'en ai eu la preuve récemment avec la dernière augmentation que nous avons subie.

Un matin, je me rendis chez un des deux boulangers pour acheter une baguette. L'employée m'informa que le prix du pain avait augmenté et que la baguette était passée de 0,85€ à 0,90€ (soit une augmentation de 5,6%).

Le lendemain, je me rendis chez l'autre boulanger et constatai qu'il avait aussi augmenté sa baguette de 5 centimes d'euros. Je m'étonnai alors de l'importance de l'augmentation et surtout de sa simultanéité dans les deux boulangeries.

Il me fut répondu par deux arguments :
   - cela fait plusieurs années qu'on essaie de ne pas augmenter le prix du pain, mais là, on ne peut plus s'en passer, tout augmente tellement, la farine, les charges, l'énergie... qu'on y arrive plus ! 
   - nous nous sommes concertés avec l'autre boulangerie et nous avons déterminé d'un commun accord les nouveaux tarifs ; par égard pour  nos clients, on a augmenté au plus juste. 

Lorsque je rétorquais que cette pratique de concertation portait le nom d'ENTENTE ILLICITE et était interdite puisqu'elle entravait la libre concurrence à laquelle le client à droit, il me fut répondu : " si on avait pratiqué deux prix différents, les gens auraient été complètement perdus, en particulier les personnes âgées qui ont déjà du mal à s'y retrouver " 

Ah si c'est pour le client, Merci Madame et Monsieur les boulangers !

Suite à cet échange incisif mais courtois, j'ai voulu savoir ce que pouvait encourir les boulangers pratiquant ce procédé d'entente illicite.

J'ai trouvé une intéressante décision du 11 mars 2004, N° 04-D-07 émanant du conseil de la concurrence et incriminant des boulangers ayant, par entente illicite, augmenté leur pain en 2001 en profitant du passage à l'Euro. Voici quelques extraits de ce document :

PROCES- VERBAL D'AUDITION
M ... à déclaré : " je pensais initialement procéder à une augmentation de l'ordre de 0,10 francs, mais j'ai pris connaissance au travers de discussions avec les collègues du secteur que le prix qui devait se pratiquer sur la baguette de 250 grammes ressortait à 4,90 francs... J'ai donc décidé de fixer le prix de la baguette à 4,90 francs.

ACTE DE RENVOI
Les boulangers concernés.. "ont enfreint les dispositions de l'article L. 420-1 du code du commerce ledit article disposant : " sont prohibés.. Lorsqu’elles ont pour objet d'empêcher, de restreindre ou de fausser la concurrence sur le marché, les actions concertées, conventions, ententes expresses ou tacites ou coalitions, notamment lorsqu'elles tendent à ...faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement leur hausse... "

M est accusé... " d'avoir courant 2001 ... mis en œuvre une entente de prix de vente de la baguette de pain de 250 grammes dont il connaissait le caractère anticoncurrentiel en alignant dans une certaine proportion et au même moment que ses concurrents, ses prix sur le comportement desdits concurrents sans pouvoir expliquer ce parallélisme par des  conditions de fonctionnement du marché ou la poursuite d'un intérêt individuel de fonds de commerce exploité" 

DÉCISION
Le chiffre d'affaire de ce boulanger, réalisé en France au cours de l'exercice clos le 30 septembre, s'élève à 184.220€. Il a vendu 144.000 baguettes. En fonction des éléments tant généraux que particuliers, il y a lieu de lui infliger une sanction pécuniaire de 1000€.


Personne dans le bourg n'a, bien entendu, réagi à cette entente illicite : la plupart ont maugrée dans leur coin tout en continuant à faire des ronds de jambes aux boulangers, les autres ont dit que c'était normal que le prix du pain soit le même dans les deux boulangeries du bourg, personne n'a  pensé qu'il s'agissait d'une faute répréhensible et n'a alerté la direction de la concurrence et des prix. Je regrette de ne pas l'avoir fait.

mardi 21 janvier 2014

LES FILOUS : LA  LETTRE DÉCHIRÉE

Nous venons de recevoir une carte de vœux expédiée dans une enveloppe déchirée comme la photo ci-dessous le montre :

L'enveloppe a été manifestement arrachée par la machine utilisée pour le tri. De tels incidents peuvent arriver, l'essentiel pour nous est d'avoir à peu près compris le message et d'avoir identifié son envoyeur.

L'enveloppe déchirée était accompagnée d'une lettre provenant de la "plateforme industrielle courrier"

Je ne résiste pas au plaisir d'en reproduire ici quelques extraits :

Comme on le lit, l'incident survenu est exceptionnel : nous n'avons pas de chance,  nous aurions pu être les 2.999.999 destinataires qui ont reçu normalement leur lettre, il a fallu que cet incident tombe sur nous

Désormais, c'est décidé, je n'ennuierai cette plateforme de tri qui semble écrasée sous le poids des lettres et ne communiquerai plus que par mails.

Je m'attendais qu'ensuite, dans sa lettre, la plateforme de tri regrette l'incident, assume sa responsabilité et présente ses excuses, ce n'est pas le cas, en voici pour preuve la suite de la lettre :


Ainsi, la responsabilité du déchirement des lettres est du fait :
   - des crétins de clients  qui ne ferment pas leurs enveloppes, ou y mettent n'importe quoi !
   - des idiotes de machines qui font n'importe quoi en dépit du soin que les employés apportent à les régler.

Alors à qui la faute ? Qui est responsable ? : Sans doute LA FATALITÉ !

A la fin de cette lettre qui mériterait de figurer dans un recueil d'anthologie, le responsable-qualité indique que l'on peut déposer une réclamation ! Mais contre qui ? Contre LA FATALITÉ ? : Encore un bel exemple de mauvaise foi et d'irresponsabilité !

Dans un premier temps, j'ai pensé qu'on se moquait de nous, mais en y réfléchissant, je me suis dis que la Poste avait peut-être choisi la moins mauvaise des solutions : si le centre de tri reconnaissait son erreur et sa responsabilité dans ce genre d'incident, il serait abreuvé de lettre de réclamation et de demandes d'indemnisation.

J'imagine ce qu'aurait pu être ma lettre de réclamation :

J'ai reçu, déchirée, une carte de vœu écrite par une personne qui m'est particulièrement chère. Cela m'a profondément traumatisé, j'ai eu l'impression d'un viol de mon intimité, j'en ai pleuré toute la soirée. Je suis dans un état psychologique lamentable, j'ai même rêvé que cette personne elle-même  avait été déchiquetée  par un train en passant un passage à niveau. 

J'irai demain chez le médecin car je suis désormais incapable de travailler. Je lui demanderai un certificat médical et porterai plainte si nécessaire. 

J'espère ne pas en arriver à cette extrémité et espère qu'une juste indemnisation tempèrera un peu ma peine.

lundi 20 janvier 2014

LES FILOUS : L'ASSURANCE (3)

4. CONSTAT N°4 : L'ARME ULTIME ET ABSOLUE DE LA MAUVAISE FOI ET DE L'IRRESPONSABILITÉ

Ce dernier incident relate un autre fait qui montre que la mauvaise foi et l'irresponsabilité sont pratiquées à grande échelle dans ce secteur, comme d'ailleurs dans bien d'autres.

Vous possédez trois diamants de valeur venant de votre famille et vous décidez de les faire monter sur une bague. Vous vous rendez chez un bijoutier qui effectue le travail demandé. Quelques semaines plus tard, vous constatez que deux des diamants sont dessertis et qu'ils sont tombés ; il vous est impossible de les retrouver.

Vous vous rendez alors chez le bijoutier et lui faites part de votre mécontentement, vous lui indiquez qu'il n'a pas bien fait son travail puisque les diamants ne tenaient pas dans leurs chatons, qu'il est responsable de cette perte et qu'il doit donc remplacer les deux pierres manquantes à ses frais.

Le bijoutier tente de se défendre en attaquant : « vous avez sûrement utilisé votre bague pour faire des travaux qui ont fragilisé mes sertissures, elles étaient en effet parfaites quand elles sont sorties de mon atelier ! » Vous l'assurez que ce ne fut pas le cas. Le bijoutier annonce alors qu'il contactera son assurance pour obtenir le remplacement des deux diamants car il n'a pas les moyens financiers de le faire.

Le bijoutier écrit alors à son assurance et assortit sans doute sa demande de commentaires désobligeants pour vous puisque l'assurance décide qu'elle n’indemnisera pas le bijoutier afin qu'il puisse acquérir et changer les diamants. Bien entendu, le bijoutier va utiliser, avec une parfaite mauvaise foi, la lettre de l'assurance pour dégager sa responsabilité : " vous voyez bien que je n'y suis pour rien !"

Au bout du compte, vous ressentez une profonde amertume devant cette chaîne d'irresponsabilités qui permet aux coupables de se désintéresser de l'affaire et de l'oublier en reportant la faute sur votre soi-disant inconséquence,

Vous pouvez toujours essayer de réagir par exemple en portant plainte et en faisant fonctionner votre garantie juridique, j'ai essayé de le faire à plusieurs reprises pour d'autres injustices, mais à chaque fois, il m'a été répondu " vous pouvez toujours essayer, mais c'est le pot de terre contre le pot de fer"  j'ai laissé tomber ces affaires et le regrette..

En attendant, il ne faut pas se laisser faire et tout essayer, ne serait-ce que pour se convaincre si besoin est à quel point notre société est pervertie par les puissants qui agissent comme ils l'entendent :
règle n° 7, 8, 9
   . NE PAS  FAIRE CONFIANCE À QUI QUE CE SOIT DANS CE GENRE D'AFFAIRES,
   . OBLIGER LA GARANTIE JURIDIQUE À FONCTIONNER JUSQU'AU BOUT A LA FOIS POUR TOUT TENTER MAIS AUSSI POUR SE RENDRE COMPTE DE LA MALICITE DE L’ASSURANCE,
   . DÉNONCER PUBLIQUEMENT CES PROCÉDÉS, mais en faisant attention à ce que l'on dit car votre dénonciation pourrait vous valoir une plainte en diffamation !

CONCLUSION
Voici un tableau qui explique tous les errements constatés ci dessus :  il est contenu dans le bilan annuel d'un groupe d'assurances qui publie cyniquement ses résultats :

ce tableau se passe de commentaires  et permet de formuler ces ultimes règles :

Règle n° 10 et 11
   . NE JAMAIS OUBLIER CE  PRINCIPE "MOINS L'ASSURANCE REMBOURSE, PLUS ELLE PAIE DE DIVIDENDES AUX ACTIONNAIRES," 
   . LORSQU'ON PASSE DEVANT LA VITRINE DE L'ASSUREUR,  SE RETENIR DE TOUT ACTE DE VIOLENCE EN SERRANT LES POINGS DANS SA POCHE, ET SURTOUT NE PAS AVOIR DANS SA POCHE UN CAILLOU CAR ON POURRAIT ÊTRE TENTÉ DE LE LANCER !

dimanche 19 janvier 2014

LES FILOUS : L'ASSURANCE (2)

3. CONSTAT N°3 : L'ARME IMPARABLE DE LA DEPRECIATION

Le troisième exemple concerne un accident de voiture qui m'est arrivé il y a quelques années. À cette époque, je possédais une voiture ancienne, ayant beaucoup de kilomètres au compteur mais fonctionnant encore parfaitement, cette voiture était garée normalement au bord du trottoir et je vaquais à mes occupations.

Soudain, j'entendis un bruit de ferrailles : un conducteur automobile roulant à trop vive allure malgré la nuit avait percuté ma vieille voiture et l'avait projetée contre un mur : ce n'était plus qu'une épave ! dans cet accident je n'avais, bien entendu, aucune responsabilité.

J'ai adressé à mon assurance le constat à l'amiable effectué ; elle me répondit que ma voiture ne valait plus rien selon les barèmes de dépréciation : on me remboursa une somme dérisoire et je dus acheter à mes frais une nouvelle voiture.

Cet accident me permis de formuler deux nouvelles règles  n° 5 et 6 :
   . PLUS LA  VOITURE EST ANCIENNE, PLUS IL FAUT FAIRE ATTENTION À NE PAS AVOIR D'ACCIDENT : Mieux vaut être responsable d'un accident avec une voiture neuve plutôt que de n'être pour rien dans un accident avec une vieille voiture, vous serez mieux remboursé dans le premier cas !
   . PRENEZ L'ASSURANCE MINIMALE, DE TOUTES LES FAÇONS, ON NE VOUS REMBOURSERA QUE LE MINIMUM.

samedi 18 janvier 2014

LES FILOUS : L'ASSURANCE (1)

"L'assurance n'est chère qu'avant l'accident " disait-on autrefois : on savait que l'on pouvait compter sur elle en cas de sinistre pour être remboursé des dommages survenus. C'est beaucoup moins vrai actuellement : on a l'impression de payer toujours plus et d'être de moins en moins bien remboursé. Les compagnies d'assurances sont en effet rentrées en plein dans la sphère des marchés financiers où la quête de la rentabilité est le seul moteur d'action. 

Plusieurs constats me confortent dans cette impression.

1. CONSTAT N°1 : DE MULTIPLES CONTRATS D'ASSURANCE POUR LA FRIME

Un constat s'impose tout d'abord : nous sommes assurés de toutes parts et plusieurs fois pour chaque acte de notre vie ; en voici deux exemples :
   . Si on achète un voyage dans une agence de voyages et si on le paie au moyen d'une carte bancaire adéquate, on est assuré pour des prestations semblables  par la carte bancaire, par l'agence de voyages, par le voyagiste, par la compagnie aérienne en ce qui concerne le voyage ; on est aussi assuré par les mutuelles de santé et l'assurance-multirisques... Comme si cela ne suffisait pas, on vous propose de prendre de prendre en plus une assurance spécifique au titre d'un éventuel rapatriement !
   . Si on acquiert un téléviseur également payé par la carte bancaire, on est assuré par la carte bancaire, par l'assurance habitation, par la garantie du constructeur… en outre, on vous propose d'étendre la garantie pour cinq ans...

Tant qu'il n'y a pas de problèmes, tout se passe très bien, mais à la moindre anicroche, le client qui se croyait à l'abri des difficultés  va entrer dans le cercle infernal du système :

   . En premier lieu, il va se heurter à une question de fond : qui va l’indemniser ?  Un mur d'incompréhension se dresse alors devant lui. On pourrait penser que toutes les assurances partageraient l'indemnisation, ce n'est bien sûr pas le cas, chacune prétextera que " ce n'est pas moi, c'est l'autre" en agissant comme des gamins dans une cour de récréation ! Finalement, l'assurance qui paiera sera celle qui ne pourra pas faire autrement !

   . Une fois l'interlocuteur trouvé, il va se poser un problème important : de combien le client sera t'il indemnisé ?, celui  qui souscrit une assurance ne prend généralement pas la peine de lire en détail les petites lignes qui se trouvent sur le contrat, elles sont minuscules et surtout absconses : il y a tant de règles et contre-règles qu'on ne sait plus sur laquelle, il faut compter ! En outre les conditions de non-application  sont si nombreuses que, finalement, le client à toutes les chances de ne pas se faire rembourser.

Voici deux exemples de la manière dont peut se faire flouer par les assurances :
     . Lorsqu’on achète un billet de train par internet, on propose généralement une garantie annulation, le client se dit naïvement que s'il était contraint de ne pas faire ce voyage, il aura intérêt à prendre celle-ci. En réalité, les clauses de cette garantie sont particulièrement étroites : pas de remboursement en cas de grève, d'accident de sports avant le voyage, de train annulé ou supprimé, de guerre ou d'attentat... Pas de remboursement non plus en absence d'aléas, en particulier si le voyage prévu est annulé de votre fait : cela veut dire que cette assurance est inutile puisque son champ d'application est le même que celui d'une carte bancaire de type Gold.

     . Autre exemple, si vous tombez en ski à cause de la neige, vous déclarez votre accident à l'assurance multirisques ainsi qu'à la sécurité sociale : l'assurance vous demande immédiatement s'il y a un tiers dans l'accident : s'il n'y en a pas (la neige fondue n'ayant pas souscrit d'assurance), aucune indemnisation ne sera effectuée par votre assurance puisqu'elle ne trouvera personne contre qui se retourner. C'est la sécurité sociale seule qui prendra en charge les frais occasionné par l'accident.

Cela me permet de définir les règles N° 1 et 2 que j'applique désormais :
   . NE JAMAIS SOUSCRIRE DES CONTRATS D'ASSURANCE COMPLÉMENTAIRES ET SE CONTENTER D'UNE SEULE ASSURANCE.
   . LIRE EN DÉTAIL LES PETITES LIGNES DU CONTRAT car ils contredisent les mirifiques promesses orales de l'assureur.

2. CONSTAT N°2 : LA PANOPLIE D'ARMES FOURBIES PAR L’ASSUREUR POUR NE PAS PAYER

Une autre arme fréquemment utilisée par les assurances est l'utilisation de règles allant toutes dans le même sens, limiter au maximum les dédommagements : franchises et obligation de produire des preuves sont, à cet égard, pour elles, des armes précieuses.

Nous l'avons observé lors de deux cambriolages récents :
     . Lors du premier cambriolage il m'a été volé plusieurs outils à bras ainsi qu'une scie électrique. En ce qui concerne les outils, ils étaient anciens et je n'avais pas gardé de facture, par contre je disposais d'une facture pour la scie électrique, je la produisis à l'assurance qui m'indiqua que cette scie avait subi depuis son achat une dépréciation telle que sa valeur vénale était inférieure à la franchise : en conséquence, je n'obtins aucun remboursement et je laissai tomber ma demande !
    . Lors du second cambriolage, la quasi-totalité des bijoux en notre possession fut volé, c'étaient soit des héritages de famille, soit des cadeaux : nous n'avions aucune facture et n'avions pas de photos qui les représentaient. En conséquence, l'expert a estimé, au vu de la liste fournie par le procès-verbal de gendarmerie, que les bijoux valaient une somme dérisoire à laquelle il fallait retirer la franchise : au bout du compte l'argent versé servit à payer le remplacement de la serrure ! En outre, nous avons été amené  vue l'insécurité ambiante, à nous faire poser une alarme avec téléassistance  pour laquelle nous payons un abonnement mensuel : Ainsi, nous sommes doublement puni : non seulement nous avons perdu une partie de nos biens , en plus nous devons payer pour assurer notre sécurité.

Voici encore deux règles N°3 et 4 :
   . À CHAQUE FOIS QU'ON VOUS OFFRE UN CADEAU, DEMANDEZ LA FACTURE,
   . FAITES VOUS PHOTOGRAPHIER AVEC TOUS VOS BIJOUX, CE N'EST PAS DU NARCISSISME MAIS DE LA PRÉCAUTION,

vendredi 17 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 15.  conclusion

Au terme de cette longue série sur le néo-libéralisme, je voudrais, en conclusion, revenir sur l'image qui a conduit ma réflexion, celle de l'HYDRE de LERNE, représentée ici sur un vase grec du 5e siècle avant JC


De nombreuses têtes ont été identifiées : 
Publicité invasive
Incitation au crédit
Tromperie
Obsolescence
Manipulation des esprits
Confiscation de la liberté
Refus de régulation économique
Lois asservies au marché
Refus de sanction. 

Chacune de ces caractéristiques permet de conforter ma position de départ qui était de dire que les "braves gens" forment la majorité des êtres humains mais que c'est la société qui, en les asservissant a la société de consommation, les rend veules, haineux, individualistes et méchants.

Nous avons vu qu'il est possible de lutter contre ces désordres créés par la SOC-COM  soit individuellement, soit collectivement.

Pourtant l'HYDRE DE LERNE, selon les légendes,  possédait une tête immortelle que l'on ne pouvait détruire, cette tête existe dans notre société, elle porte le nom  "de marchés financiers", je les décrirai plus tard...

jeudi 16 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 14.  La manipulation par la vente (fin)

3/ LA GUERRE SANS MERCI ENTRE LES GRANDES SURFACES. 
     .  La pseudo guerre des prix est un des moteurs de cette guerre, c'est à qui se proclamera le moins cher ! On distribue dans les boîtes aux lettres  des monceaux de catalogues avec des prix bas (mais par rapport à quoi ?) , des réductions du type : " le troisième gratuit" " produit à prix coûtant", "promotion jusqu'au..." tout cela devrait amener à la réduction des sommes payées au magasin, n'importe qui peut constater que c'est plutôt le contraire qui se produit car si on effectue une réduction sur un seul produit, on augmente tous les autres. Les statistiques témoignent d'ailleurs de cette impression : de 1998 à 2013, les indices des prix dans la grande distribution passèrent de 100 à 128.

     . Les grandes surfaces organisent aussi des semaines spécifiques assorties d'occasions annoncées de bonnes affaires , spécial Noël, spécial Réveillon, les soldes, le Blanc, la semaine du goût, la rentrée des classes, les jouets, la semaine du plein-air, l'électroménager, les arts ménagers, le multimédia... Les prix pratiqués lors de ces semaines spéciales ne sont pas plus bas que d'habitude, les objets sont simplement rassemblés sur le passage obligé des clients avec une décoration adaptée qui donne envie d'acheter. Même la Toussaint, fête pourtant familiale et intime,  n'échappe pas à cette furie nauséabonde. Ces campagnes réussissent-elles ? C'est difficile de le dire, pourtant lors de ma dernière venue dans un hypermarché, j'ai constaté que les rayons vendant "le blanc " étaient quasiment déserts, d'autant que la même semaine débutèrent les " soldes" ; en outre, selon ce que j'ai pu observer, parmi les soldes se trouvaient des rayons entiers d'invendus durant les fêtes de Noël et Nouvel-an. Il convient aussi de se souvenir de l'échec complet d'une campagne de vente pour la fête d'Halloween 

   . C'est sans doute pour pallier aux échecs de ces semaines spécifiques que les hypermarchés pratiquent  l'anticipation des dates afin d'être le premier à appâter le client et à l'amener à l'achat. C'est à qui commencera au plus tôt sa pseudo-campagne promotionnelle, cela devient même ridicule : la campagne "rentrée des classes" commence dès juin et "c'est Noël" débute juste après la Toussaint !

     . Les grandes surfaces tentent aussi de fidéliser le client au moyen de cartes de magasins, celles-ci permettent de menus avantages :  réductions occasionnelles, points qui s'accumulent et donnent droit à des rabais ou des cadeaux. Ce type de carte possède un double but : donner l'impression au client qu'il est privilégié, qu'on le reconnaît comme tel et qu'avoir la carte du magasin établit des liens quasi-intimes entre lui et le magasin : "c'est avec de tels hochets qu'on fait tourner le monde"  disait Napoléon.
Cette politique ne fidélise cependant guère, (sauf quand la carte de fidélité devient carte de crédit,) chaque grande surface proposant sa carte, les clients se contentent d'amasser ces cartes sans les utiliser vraiment.

    . C'est dans le cadre de cette concurrence exacerbée qu'il convient de placer les tentatives d'ouverture des magasins les dimanches et aussi les rabais accordés quand on se rend dans les grandes surfaces aux jours et heures de faible affluence à la condition, bien sûr, que l'on possède le sésame représenté par la carte du magasin ! Tous ces efforts sont probablement vains : ce n'est pas parce qu'on ouvre le magasin plus longtemps que les clients auront plus d'argent à dépenser !

4/ QUE SERA L'AVENIR ?
À qui va profiter cette concurrence acharnée à laquelle se livrent les grandes surfaces ? Nul ne peut prédire l'avenir, pourtant on aperçoit de nouvelles tendances dans l'évolution des pratiques commerciales qui sembleraient, selon moi, aller dans le bon sens.

Parmi celles-ci, on peut citer le cas des entreprises livrant à domicile. L'exemple des vendeurs itinérants de produits surgelés est révélateur. Ces entreprises vendent sur catalogue, ce qui laisse le temps aux clients de choisir en toute connaissance de cause, le prix du catalogue est le prix payé, il n'y a pas de surprise. En outre, ces entreprises sont suffisamment nombreuses pour qu'il se crée entre elles une concurrence propice à la liberté de choix du client.

Signe des temps, les grandes surfaces ont constaté que ces nouvelles méthodes risquaient de leur faire une concurrence dont elles pourraient souffrir et même périr. Elle ont tenté de s'adapter en créant le système du "drive" (1)  : on effectue sa commande sur Internet grâce à un catalogue en ligne, puis on passe chercher ses achats sans entrer dans le magasin ni subir les habituels désagréments des hypermarchés (queues aux caisses et aux boutiques, caddies avec lequel il faut zigzaguer entre les clients, impacts désagréables des méthodes de vente...  )

Ces évolutions vont toutes dans le bon sens puisque la manipulation des esprits y est considérablement limitée, le client choisit calmement et librement ses achats sur catalogue, peut comparer les produits, rechercher des informations complémentaires sur ceux-ci, effectuer des choix en toute connaissance de cause : le consommateur retrouve une grande partie de sa liberté même s'il reste encore victime de l'imprégnation publicitaire et de l'obsolescence programmée.


(1) drive en anglais signifie conduire, en français, cela veut dire achat à distance.. Ah ce sabir qui travestit les mots anglais pour faire bien ! 

mercredi 15 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 14.  La manipulation par la vente (suite)



Pour ressentir cette évolution globale qui semble se développer actuellement au niveau des pratiques commerciales, il suffit de se replonger dans un passé récent en considérer l'histoire de ces pratiques depuis la deuxième moitié du 20ème siècle.

1/ LE RÈGNE DU PETIT COMMERCE.
Il y a une cinquantaine d'années, le petit commerce régnait en maître. Un village digne de ce nom possédait, outre l'église desservie par un curé et l' école avec un ou plusieurs instituteurs, un café faisant office de dépôt de pain, d'épicerie, de bureau de tabac....  En outre, les commerçants des bourgs organisaient des tournées en camionnettes pour la viande par exemple ; à cela s'ajoutait le fait que beaucoup de villageois pratiquaient l'auto-suffisance, élevant poules et lapins et même cochons...

On ne se rendait au bourg ou à la ville que les jours de marché ou quand c'était nécessaire, en particulier en cas de problème de santé.

À cette époque, les petits commerçants étaient utiles puisqu'on y trouvait tout ce dont on avait besoin dans une aire géographique limitée. Ils gagnaient beaucoup d'argent car les prix étaient élevés et beaucoup s'enrichissaient rapidement, achetaient des maisons ou du terrain pour leurs vieux jours.

2/ L'EMERGENCE DES GRANDES SURFACES
C'est à cette époque que commencèrent à se développer les supermarchés. Ceux-ci n'avaient cependant pas à ce moment  un objectif uniquement financier et de profit.

Voici en particulier les idées que développa M Édouard Leclerc en 1947.

Après les souffrances, privations et rationnement de la guerre, M Leclerc pense qu'il fallait modifier en profondeur les circuits de distribution alimentaire pour faciliter la vie des français  : « Jusqu’ici, l’Eglise a créé des œuvres sociales. Les œuvres, c’est très bien. (…) L’œuvre sociale est accidentelle, momentanée, gratuite. (…) On a soulagé quelques cas isolés, on n’a pas résolu un problème social général. (…) Les moines du Moyen-Age, pour venir en aide aux pauvres gens, s’y prenaient d’une tout autre façon. Ils avaient jugé plus sage de distribuer des outils, des semences, à charge pour ceux qu’ils aidaient de cultiver les champs. (…) C’est sur des bases analogues  qu’au XXème siècle, on doit concevoir l’action sociale. Il faut créer des entreprises rentables, durables, en s’intégrant dans l’économie et dont le but soit l’amélioration du sort de tous. » .  (1)

Son idée est de faire baisser les prix de vente des biens de consommation en supprimant le maximum d'intermédiaires et de grossistes et donc en passant directement du producteur au consommateur dans une perspective d'amélioration du niveau de vie pour tous.

« Ce que j'ai fait est bête comme chou, je me suis mis grossiste pour vendre au détail. Il suffisait d'y penser....Je m'approvisionnais à la source. Je ne m'encombrais pas de luxe de présentation et je me rattrapais sur la quantité d'articles écoulés. »

La petite structure fondée par Édouard Leclerc va se développer grâce à deux méthodes :
   . Dans sa première boutique, il vend à prix bas en supprimant la chaine de grossistes qui prenaient leur commission à chaque étape du processus de vente,
   .  Il acceptera de prêter son enseigne à d'autres commerçants isolés pour peu qu'ils respectent sa déontologie.

Le développement des supermarchés puis des hypermarchés accompagnant la généralisation de l'équipement des foyers en automobile,  ruina presque complètement le petit commerce dit de proximité, les boutiques disparurent d'abord dans les villages puis dans les bourgs et les villes : on ne compte plus les magasins d'alimentation ou de petites fournitures qui fermèrent, les seuls commerces qui subsistent sur mon lieu d'habitation sont deux boulangeries, une boucherie, un bureau de tabac vendant des articles de presse, un supermarché franchisé ainsi que des services à la personne, coiffeurs, banques, assurances, agences immobilières. Une promenade dans le bourg m'a permis de compter 31 boutiques fermées soit 55% d'entre-elles  Parallèlement les banlieues des villes se couvrent de grandes surfaces de toutes sortes qui forment des sortes de villes-satellites desservant à la fois le centre-ville et la campagne.

Pendant la phase de lutte entre petit commerce et grandes surfaces, ces dernières respectèrent le mot d'ordre initié par Édouard Leclerc sur la baisse des prix par la disparition des intermédiaires ; une fois la victoire acquise, les grandes surfaces se retrouvèrent seules sur le marché et se mirent à pratiquer entre elles  une guerre sans merci, c'est la phase que nous vivons actuellement....

(1) source http://www.histoiredunmouvement.com/thematiques/portraits-et-temoignages/portrait-d-edouard-leclerc-biographie

mardi 14 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 13. La manipulation par la vente (suite)

Voici la suite de mes observations lors de ma promenade dans une grande surface...

LA MUSIQUE QUE L'ON ÉCOUTE PAS
Dans presque toutes les grandes surfaces existe un environnement musical qui participe à la manipulation mentale. Partout les caractéristiques sont les mêmes :
   . Les chansons diffusées sont en quasiment toutes en  langues étrangères (anglais essentiellement) : il ne faut surtout pas distraire le client qui pourrait être tenté d'écouter les paroles au lieu de se cantonner à son rôle de consommateur. Pour la même raison, ces chansons sont généralement  assez peu connues afin qu'elles n'attirent pas trop l'attention, le but est de créer un environnement et non de permettre aux gens d'écouter la musique.
   . Les rythmes sont enjoués de manière à établir une atmosphère de gaité, de bonne humeur et d'optimisme qui donnera envie d'acheter. Les rythmes sont cependant différents selon les heures de la journée : plus rapides avant le repas, plus lent pour la digestion.
   . Le volume sonore est calculé avec soin, il faut qu'on entende la musique sans l'écouter, sans y prêter attention : quand je fais part aux gens que cette musique m'énerve et me donne envie de partir au plus vite, j'obtiens souvent cette  réponse : " la musique ? , je ne l'entends même pas ! ", cela est, bien entendu, le but recherché.

Je pensais que le programme musical était du ressort des employés du magasin qui organisaient l'environnement sonore comme ils l'entendaient ; ce n'est pas le cas, j'ai appris qu'il existe des officines spécialisées qui établissent  le programme à diffuser, non pour faire plaisir au client mais pour créer une ambiance propice à l'achat : comme manipulation on ne fait pas mieux !

Les PRODUITS QUI SENTENT "BONS"
Les grandes surfaces commencent à doter leurs rayons de diffuseurs d'odeurs évidemment chimiquement constituées. Pour les fruits et légumes c'est très facile : au dessus des rayons, il existe des diffuseurs de vapeur d'eau destinés à conserver un aspect frais aux produits présentés, il suffit alors d'ajouter quelque parfum synthétique dans ce diffuseur pour obtenir l'effet souhaité :  le client se dit que ces fruits et légumes exhalent une odeur qui éveille les papilles et conduit à l'achat : j'ai vu un tel procédé dans un étalage de fruits dit " bio" !

Il paraît que de telles méthodes sont utilisées pour d'autres produits, les lessives, les produits ménagers. Si de tels procédés se développent, je serai curieux de savoir quel parfum sera diffusé pour le papier des toilettes !

Les PARCOURS OBLIGÉS.
certains magasins organisent entre l'entrée et le passage aux caisses des parcours obligés afin que le client soit tenu de traverser tout le magasin : qui sait si son périple à travers les rayons ne le conduira pas à regarder des  étalages qui attireront son regard, à s'intéresser à quelque chose dont il n'avait pas envie, dont il n'avait pas  pas besoin et dont même il ignorait l'existence ? Qui sait si, par une impulsion subite, il n'achètera pas quelqu'objet  ? Qui sait, s'il se raisonne pour résister immédiatement à l'envie, ne reviendra-t'il pas plus tard l'acquérir  ?

Ces parcours obligés sont de deux sortes :
   - parfois, on fait circuler le chaland en boucle, afin de lui montrer toutes les opportunités offertes par le magasin : s'il a besoin d'un anneau de rideau, il devra, pour accéder à la caisse, passer par le rayon vaisselle, puis par les rayons petit-mobilier, objets exotiques, appareils ménagers...
  - parfois aussi le parcours devient initiatique : ainsi dans un magasin de botanique, si l'on vient pour acheter des plantes à repiquer, on va devoir passer par les étalages de fleurs exotiques, de pots fantaisies, de coupe de fleurs à offrir, de salon de jardin, de barbecue,  de vases et statuettes .. Ce périple a bien évidemment un sens puisque généralement on va de l'utile à l'accessoire, de l'économique au très cher,

Les hypermarchés classiques ont plus de mal à concevoir de tels parcours mais ils le font quand même de manière détournée :
   . Sous couvert de journées spécifiques (le Blanc par exemple), on recompose l'organisation du magasin : le client qui savait qu'à tel endroit était la farine, s'aperçoit qu'il se trouve maintenant dans le rayon des  alcools, il va donc rechercher le nouvel emplacement de la farine et passe dans de nombreux autres rayons : qui sait s'il n'achètera pas quelque chose lors de son périple !
  . Les allées destinées à la circulation obligée des clients sont de plus en plus encombrées d'étalages divers et de présentoirs établis latéralement aux gondoles afin d'appâter encore le client..
  . Les queues lors du passage en caisse, alors que le client a acheté tout ce dont il a besoin, offrent  à la grande surface l'occasion de dernières occasions de ventes, bonbons, revues, piles, briquets, rien n'est laissé au hasard .

Ces quelques exemples ne sont qu'une face cachée de l'iceberg, il y a bien d'autres méthodes de manipulation mentale des clients, celles que j'ai citées ici sont le fruit d'observations effectuées lors de mes passages dans quelques grandes surfaces.

Peut-on lutter contre ce type de manipulation ? Évidemment !  Pour une fois ce ne sera pas seulement à notre échelle individuelle. En effet, une évolution globale semble se profiler qui ira dans le sens d'un meilleur respect de la liberté de choix du consommateur,

lundi 13 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 12. La manipulation par la vente (suite)

Une promenade dans une grande surface est d'un grand intérêt ethnologique, elle permet de se rendre compte que partout, on manipule insidieusement les clients de toutes les manières. 

en voici de nombreux exemples :

L'ÉTIQUETAGE DES PRODUITS
Il est apparemment effectué selon les règles de la consommation : chaque article est assorti d'une étiquette comportant toutes les informations nécessaires et légales : le prix de l'objet, son poids, le prix à l'unité ou au kilo selon les cas...

Pourtant, ces mentions ne sont pas traitées selon la même présentation : le prix est indiqué au moyen de caractères de grande taille, par contre l'information essentielle, le prix à l'unité ou au kilo, est en caractères si minuscules qu'il faudrait presque avoir une loupe pour l'identifier : en conséquence, cette indication, pourtant fondamentale,  n'est généralement  pas prise en compte par le client !

Des RABAIS QUI N'EN SONT PAS
La pratique d'effectuer des gros conditionnement pour vendre un produit est courante : naïvement, le client imagine que, s'il achète en gros conditionnement, il bénéficiera de prix avantageux. Cette idée est, pour la grande surface, une occasion rêvée de l'abuser.

Voici un exemple récent et qui concerne une marque de café :
   . Le produit seul vaut 1,50€,
   . Si on achète en plus gros conditionnement, on bénéficie,selon l'emballage, de trois paquets gratuits, cela veut dire que l'on en paie que neuf. Effectuons un rapide calcul : 9 x 1,50€ = 13,50€,  or le gros conditionnement coûte 15,75€ soit 2,25€ plus cher que le prix du paquet au détail. À ce tarif, chacun des 9 paquets de cafés payants vaut réellement 1,75€
   . La mention 3 paquets gratuits n'est donc que du vent !

Les CONSEILS ORIENTÉS
Ce double exemple relate des faits qui me sont arrivés il y a quelques années :
     . Voulant acheter un appareil photo, je me rendis dans une grande surface, le rayon des appareils-photo est, dans ce magasin,  une structure de vente séparée auquel est affectée un vendeur censé donner des conseils. Je constate qu'à prix égal,  tous les appareils se ressemblent et possèdent les mêmes caractéristiques techniques. C'est alors que le vendeur s'approche de moi et me demande si j'ai besoin d'un conseil. Je lui expose ma demande et immédiatement, il me sort un premier appareil de la marque C... Il me vante ce produit et me présente d'autres appareils de la même marque.  Pour lui,  ce sont les meilleurs appareils mis sur le marché. Je lui demande alors ce qu'ils ont de plus que les autres, il me répond : "quand on veut faire des photos ou de la vidéo en grand angle, les déformations sont moindres que pour les autres appareils". J'accepte ses arguments et achète cet appareil-photo bien que je ne fasse jamais de photos en grand angle.

Quelques jours plus tard, ARTE diffuse une émission qui explique l'acharnement du vendeur à me faire acheter la marque C.. En réalité, l'appareil photo n'était pas spécialement meilleur, simplement, la firme C.. lui  versait une commission plus élevée que les autres marques !

C'est fort de ces renseignements que je me rendis dans un magasin de bricolage afin d'acheter un radiateur électrique : pour cela, je consultais Internet pour trouver le radiateur qui me convenait  : je trouvai un modèle en solde possédant toutes les caractéristiques souhaitées et vérifiai les avis des consommateurs sur les forums adéquats.  Je me rendis ensuite dans la grande surface et demandai au responsable du rayon d'aller me chercher ce radiateur : sa réponse fut la suivante : " vous n'allez pas pas acheter ce radiateur ! Je vous le déconseille, il n'est pas fiable, ni solide, il n'aura qu'une durée de vie limitée, en plus il est fait en Chine et vous ne trouverez pas de pièces détachées  ! vous devriez acheter plutôt ce modèle, il est plus performant et surtout il est français" ; bien entendu, le modèle français était deux fois plus cher. Fort de mon expérience, j'achetai le modèle chinois, il fonctionne depuis plusieurs années sans problèmes. C'est à propos de ce radiateur que je pus constater la fiabilité des avis des consommateurs :  tout ce qu'ils écrivaient (robuste mais difficile à installer et difficile à programmer) était la réalité.

LES AFFAIRES QUI N'EN SONT PAS
Las d'entendre mon entourage me vanter l'efficacité des nettoyeurs projetant de l'eau à haute pression, je me décidai à déroger à mes principes et à en acquérir un, je vis dans les présentoirs situés au bout des rayons d'une grande surface consacrée au bricolage, de part et d'autre des allées de circulation, là où tout le monde passe, un appareil en "réclame" ; je l'acquis, et m'en servis à quelques reprises, ce nettoyeur tomba très vite en panne, comme il était sous garantie, je le reportai au service après-vente de la dite grande surface.

Lorsque je vins rechercher ce nettoyeur, je fus étonné qu'au lieu de le réparer, le fabricant avait effectué un échange standard : l'employé du service après-vente me dit alors : " ça ne sert à rien de les réparer, votre appareil ne vaut rien, d'ailleurs au prix où vous avez payé, c'est normal ! pour avoir du matériel fiable, il faut mettre au moins cinq fois cher.. " 

Merci à cet employé qui eut le courage de me dire tout haut ce que tout le monde sait et ne dit pas !

D'autres manipulations mentales demain ...

dimanche 12 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 11. La manipulation par la vente

Dans son objectif de contrôler la vie des gens et de manipuler les esprits, la SOC-COM a mis en place trois volets d'actions : la publicité, l'obsolescence programmée et la manipulation par les techniques de vente : les deux premiers ont été évoqués dans les articles précédents, il me faut maintenant démonter les arcanes de ce troisième volet. 

L'autre jour, en me rendant dans une grande surface, je me mis à observer le comportement des clients, ce fut, pour moi, particulièrement instructif...

L'ETALAGE D'UN HYPERMARCHÉ : LE MIROIR AUX ALOUETTES


Ce qui frappe immédiatement à la vue des deux photos ci-dessus, c'est l'extraordinaire profusion des produits présentés aux clients dans ces deux rayons.

 En voyant cela, je songe à une remarque que j'avais entendue à Saint Peterbourg par une russe qui avait vu fondre sa retraite du fait de la dévaluation du rouble : " autrefois, on avait de l'argent mais il n'y avait rien dans les magasins, maintenant, il y a profusion d'articles mais on ne peut pas les acheter car on n'a pas d'argent : c'est le miroir des alouettes !".   On pourrait transposer cette idée aux photos de l'hypermarché : " il y en a tant qu'on ne sait que choisir"  ! 

Apparemment dans ces rayons, la liberté de choix du consommateur semble totale face à la multitude des produits présentés ;  en réalité, cette liberté est étroitement  canalisée  par la société de consommation. Le maître-mot de nos concitoyens , " je suis libre, j'achète ce que je veux !" n'est, à cet égard, qu'une illusion.

En regardant les chalands, j'ai pu observer chez eux une double forme de manipulation mentale.

LA MANIPULATION DES CONSOMMATEURS PAR EUX MÊMES
La liberté de choix est  limitée d'abord par l'imprégnation de la publicité ; quand on reconnaît certains produits décrits par les séquences publicitaires, on semble se trouver en pays de connaissance, le produit nous est familier, on retrouve le scénario du petit film du spot publicitaire qui le présente,  on se souvient de l'enfant qui avale goulûment son yaourt, et, par association, on achète le produit. Parfois même apparaît le signe "vu à la télé", comme pour rappeler à ceux qui l'auraient oublié, que si la "télé" daigne s'intéresser à un produit, c'est qu'il ne peut être que bon !

Le choix du client est également influencé par la présentation du produit et son emballage :
   . Un produit de couleur verte évoque la nature, le "bio" que l'on veut faire ainsi passer pour bon pour la santé et non pollué par les pesticides et autres produits chimiques : le produit est acheté de confiance sans qu'on se soucie de sa composition réelle.
   . La dominante rouge est associée au dynamisme, à la mise en forme,
   . Des fruits exotiques sur fond coloré en bleu évoquent l'exotisme, les horizons lointains, les vahinés dansant sous les cocotiers,...
   . Par contre, le client n'est guère porté à acheter des produits qui sont peu colorés car ils ne sont associés à aucun désir particulier.

La manière dont les emballages sont conçus compte beaucoup pour la société de consommation : certains reportages diffusés sur Arte sont à cet égard édifiants : il existe des officines spécialisées qui reconstituent  des présentoirs et font circuler des cobayes en leur demandant de choisir un produit  ; ensuite, ce pseudo-client doit expliquer pourquoi il a choisi un produit plutôt qu'un autre afin d'en tirer des conclusions sur les améliorations à apporter à l'emballage. On constate même, dans ces officines, la présence d'appareils capables de mesurer les impulsions électriques émanant du cerveau à la vue d'un article. La qualité du produit, dans ce type d'expérience, n'a aucune importance !

Une autre méthode de choix est effectuée par les mots-clés qui vantent le produit sur les emballages, outre le mot BIO, les mots-clés à la mode sont SANS SUCRE, SANS SEL, NATUREL, DU TERROIR, DIMINUE LE CHOLESTEROL, FACILE LE TRANSIT, SANS GRAISSE : ces qualificatifs vont permettre de vendre. Dans une époque où la surabondance conduit à la "mal-bouffe", au surpoids et à l'obésité..., tout le monde voudrait maigrir pour ressembler aux mannequins filiformes qui présentent la mode, il est bon faire attention à sa ligne et donc d'acheter ce type de produit. Bien entendu, on achète de confiance, sans aucun esprit critique. Je suis toujours effaré à la vue des pseudo informations des étiquettes colportées par certaines marques : en voici un exemple concernant une eau minérale " 9 consommatrices sur 10 déclarent que l'eau de .... les aide à éliminer !" ; moi aussi, quand je bois l'eau du robinet, je vais uriner, pas besoin de l'eau de... !

Le prix vient ensuite, on choisit en général un produit de prix moyen,  ni trop bas ( "à ce prix là, ce ne peut être que de la mauvaise qualité" ) ni trop haut ( " ils se moquent de nous! " ou " on paie la marque" ou " ils s'en mettent plein les poches ! " )

Par contre, seule une infime minorité de personnes prend la peine de regarder la composition du produit, trois raisons au moins l'expliquent :
   . Les gens sont pressés, ils n'ont pas le temps !
   . La composition des produits est indiquée en caractères si minuscules qu'il  faudrait presque une loupe pour la regarder.
   . La composition indiquée est si précise par sa technicité qu'il faut avoir fait de longues études de chimie pour en comprendre le sens.

Voici par exemple la composition d'un produit lacté à base de fruits :

Lait écrémé pasteurisé (79,8 %) - Fruits (9,5 %) - Protéine laitière - Fructose - Stabilisants : amidon modifié, pectine gomme guar, gomme xanthane, E1442, E1422, gélatine alimentaire (porc) - Ferments lactiques sélectionnés - Bifidobacterium - Lactobacillus - acidophilus - Arômes - Conservateur du fruit : E202 - Colorants : E120- Extrait de paprika - E141 - Jus de raisin concentré - Extrait de tagète - Correcteurs d'acidité du fruit : Acide citrique, E331 - Sel sequestrant : phosphate de calcium - Edulcorant : Aspartame.

Comment un client peut-il comprendre un tel charabia ! Des méthodes de simplification ont été proposées, elles ont, bien entendu, été refusées par l'industrie agroalimentaire.

LA MANIPULATION ORGANISÉE PAR LA GRANDE SURFACE AU NIVEAU DES GONDOLES DE VENTE

La présentation des produits dans les rayons des magasins n'est pas le fait du hasard, tout est parfaitement organisé : il suffit de regarder comment se comporte un individu face aux multiples sollicitations de la société de consommation rassemblées dans les gondoles de vente :
   . le client regarde d'abord ce qui est à hauteur des yeux, c'est à ce niveau que s'effectue la plus grande partie des choix.
   . Il regarde ensuite au dessus, cela ne lui nécessite que peu d'efforts, il suffit de lever le bras !
     . Par contre, pour regarder les produits des niveaux inférieurs, il faut se baisser, ce qui n'est guère commode.
     . Enfin, les produits qui sont au niveau du sol ne sont accessibles qu'en s'accroupissent, ce qui est quasiment impossible pour beaucoup. Pourtant, c'est en bas, que se trouve le plus souvent le produit présentant le meilleur rapport qualité-prix !

J'en ai fait l'expérience l'autre jour : je cherchais une plaque de beurre normal dans le supermarché local ; dans le rayon affecté à ce produit, il y avait une variété étonnante de beurre, certains étaient appauvris en graisse, d'autres étaient pourvus d'ingrédients permettant d'en diversifier le goût, les uns à tartiner, les autres à cuire... Après quelques vaines recherches, je me résignai à demander à une employée si le magasin vendait encore du beurre normal ; elle fut assez estomaquée par ma question, me répondit que oui, puis elle s'accroupit, plongea le bras au plus profond de l'étagère la plus basse et me ressortit la plaque de beurre que je désirais !

J'en tirai la conclusion que pour acheter un produit simple, sans fioritures ni ingrédients inutiles, il convient d'être physiquement en forme tant au niveau des genoux qu'à celui des étirements des bras !

On pourrait penser que cette disposition est la conséquence des arrivages, on met le produit là où il y a de la place dans le rayon, d'autres pourraient imaginer que l'on met à hauteur des yeux ce qui est le meilleur pour la santé dans la perspective d'une attitude responsable ; ce serait grande naïveté que de le croire ! En réalité, les produits mis en évidence sont ceux pour laquelle la marque paie une commission au magasin plus forte que les autres.

Finalement, si on tient compte de toutes les observations qui précédent, on en conclut que le choix du client s'effectue dans une zone restreinte du présentoir à portée du regard pour des produits à l'emballage plaisamment coloré rappelant les films publicitaires. J'ai observé les clients de cette grande surface et ait constaté que la majorité réagissait comme je viens de l'écrire.

Le MIROIR DES ALOUETTES est devenu un PETIT MIROIR DE POCHE.

samedi 11 janvier 2014

..L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 10. L'obsolescence (fin)

TENTER DE S'EN SORTIR À SON NIVEAU

Faute de sortir de l'obsolescence programmée collectivement par le moyen de la loi, je n'ai trouvé d'autres solutions que de me donner à moi-même une discipline de vie permettant de le faire.

N'étant pas un YAKA, je n'ai aucunement la prétention ni de donner des conseils, ni même de détenir une quelconque vérité. Je veux simplement ici porter témoignage de ce que je tente de faire pour échapper à ces méthodes ressenties comme scandaleuses :

   - je ne cède jamais aux mirages de la publicité qui propose de changer une machine ancienne pour une autre plus "moderne" : les machines anciennes étaient robustes et conçues pour durer longtemps, si je change cette machine, je suis presque sûr que la durée de vie de la nouvelle sera au maximum de cinq ans.

   - à chaque fois que c'est possible, je préfère utiliser des outils utilisant "l'huile de coude" : pour scier du bois, je n'utilise qu'une robuste scie mécanique, je me suis d'ailleurs aperçu que j'allais aussi vite à travailler avec ce type d'outil qui ne nécessite ni électricité, ni essence qu'avec une machine à la mode. Cela étonne beaucoup les gens : l'autre jour, alors que je sciais du bois devant la maison , une dame m'interpella ainsi : " vous vous donnez beaucoup de peine ! Vous n'avez pas d'amis ou de voisins qui pourraient vous prêter une scie électrique ? " elle fut très étonnée quand je lui répondis que j'avais une telle scie mais que je préférais de beaucoup ma simple scie égoïne.

   - quand j'achète un objet, je choisis systématiquement le plus simple, celui qui remplit la fonction pour laquelle je l'achète : plus un matériel dispose de fonctions, plus il est fragile et susceptible de tomber en panne : je choisis un téléphone mobile pour téléphoner, je n'ai pas besoin qu'il me permette de prendre des photos ni qu'il me serve de calendrier, j'ai un appareil photo et un agenda pour cela.. D'ailleurs, quand on achète un appareil à multiples fonctions, on n'utilise jamais toutes ses potentialités. Bien sûr, je ne suis pas contre les évolutions techniques, ne serait-ce que par curiosité intellectuelle, mais je me refuse à en être dépendant.
 
  - je prends toujours le temps de réfléchir avant un quelconque achat :
          . En me demandant si j'ai vraiment besoin du produit et pour cela en appliquant la méthode d'Epicure citée plus haut.
          . En me renseignant sur les produits par consultation des sites de consommateurs,
          . En recherchant des informations sur les sites des entreprises car certaines, heureusement, visent la durabilité de leurs produits ; à cet égard, pratiquer l'obsolescence programmée est une grossière erreur : lorsque on se fait flouer par une marque, on en conclut que cette marque ne produit que de la mauvaise qualité et qu'il est temps d'en rechercher d'autres,

    - j'essaie de n'être esclave de rien, ni de la mode, ni des marques, je tente toujours de faire jouer mon libre-arbitre, tant pis si on me prend pour quelqu'un de ringard et je me moque totalement du qu'en-dira-t'on.

Je suis d'autant plus conforté dans mes idées et mes choix quand je me rends dans la déchèterie de mon lieu d'habitation et que je constate l'amoncellement de déchets provenant de la pratique de l'obsolescence programmée comme en témoignent ces deux photos :