REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
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samedi 23 janvier 2021

QUATRE TRIPTYQUES DE JEROME BOSCH (15)

 LE TRIPTYQUE DU « JARDIN DES DELICES » (2)

 Le PANNEAU GAUCHE DU TRIPTYQUE OUVERT présente une scène idyllique : au centre, se trouvent trois personnages : Dieu vient de créer Ève et la présente à  Adam qui s'est tout juste réveillé. Près d’un palmier, est représentée une forêt où pousse un arbre aux fruits rouges (A), sans doute celui de la "connaissance du bien et du mal" qui deviendra celui de la tentation.

 Tout autour, se développe le jardin d'Eden, il est parcouru par des animaux existant réellement (éléphant (B), sorte de girafe (C ) ou fantastiques (licorne) (D). Des compositions florales exubérantes  surmontant un étang (F) et, au fond, des montagnes bleuies (E) terminent le jardin. Dans cette scène, comme dans les autres,  n'apparaît aucun perspective construite, le peintre se borne à mettre au-dessus ce qui est le plus lointain.

Cet ensemble est assez différent de celui représenté sur les deux triptyques précédemment décrits :

   . D’abord par son décor plus exubérant que sur les  triptyques du jugement dernier qui présentaient un paysage apaisant, reposant, au relief adouci, sur ce panneau du JARDIN DES DELICES, les paysages sont beaucoup plus heurtés et, selon moi, évoquent peu le jardin d’Eden tel qu’on se l’imagine

    . Ensuite, le panneau se caractérise non seulement par la présence d’un grand nombre d’animaux mais aussi par le fait que des animaux se dévorent entre eux : un chat tient une souris dans la gueule (G),  des oiseaux mangent des grenouilles,(H), rien n’est bucolique dans ces scènes.

     . Enfin, le panneau ne montre que la naissance d’Ève, il ne présente explicitement ni le péché originel, ni la chute. Pourtant, il apparaît un certain nombre de détails qui augurent de ce qui va se passer :

               - à la base de la composition florale se trouve un trou dans lequel est cachée une chouette (I)  un symbole médiéval du malheur de la mort et du péché.

             - on peut aussi être aussi étonné de voir représenter une myriade d’oiseaux qui semblent émerger des profondeurs de la terre (J) et tournoient dans le ciel, certains sont noirs, d’autres sont blancs préfigurant peut-être le combat des anges et des démons.

            - D’autres oiseaux noirs (K) semblent écouter les ordres d’un oiseau perché sur une sorte d’œuf.

A suivre..



 

dimanche 17 janvier 2021

QUATRE TRIPTYQUES DE JEROME BOSCH (14)


LE TRIPTYQUE DU « JARDIN DES DELICES »

Ce nom de JARDIN DES DÉLICES  a été donné par référence au panneau central, il est probable que le nom primitif, actuellement inconnu, n'était pas celui là. Le terme de "jardin des délices" est, on le verra,  totalement impropre.

 Le TRIPTYQUE FERMÉ représente la création du monde, avec cet extrait d'un psaume d'Elie "Lui parle, ceci est. Lui commande, ceci existe ". Dans le coin gauche, se trouve un vieillard, manifestement Dieu dans son œuvre de création.

 Les deux panneaux représentent, selon la Genèse, le monde au troisième jour : la terre a été créée sous forme d'un cercle plat inclus dans une sphère. Au-dessus de la terre se trouve le ciel, en dessous le monde souterrain. Dans le ciel se sont amassés des nuages et Dieu a créé la végétation.

 

mercredi 6 janvier 2021

QUATRE TRIPTYQUES DE JEROME BOSCH (13)

   LE TRIPTYQUE DU JUGEMENT DERNIER DE BRUGES 

LA PARTIE BASSE DU PANNEAU DE DROITE

 Je n’en décrirai que trois ensembles significatifs : 

     . Au centre du panneau est représentée une tour (1) pourvue d’une porte donnant sur un espace de couleur noire qui doit représenter l’entrée du monde infernal. Cette tour est cantonnée d’un mur (2) derrière lequel sont entassés des damnés qui semble refuser d’avancer, sans doute doivent-il pressentir que la tour mène directement aux enfers, ces tentatives de révolte amènent les démons armés et coiffés d’un casque de lansquenet à monter sur des échelles pour rétablir l’ordre.(3) Au pied du mur,  deux échelles ayant porté des démons sont à terre, ce qui montre bien que la tentative d’assaut des démons a subi des revers (4).

   . En contrebas, d’autres damnés sont conduits en cortège vers la porte de l’enfer, ils sont précédés par un chariot à quatre roues  (5) sur lequel se trouve un chaudron contenant un moine et une religieuse. Le char est tiré par une vache chevauchée par un damné portant un casque, il est transpercé par une épée et  tient un calice à la main.

   . Près du char, un démon ailé  porte la tenue habituelle portée par les soldats turcs ottomans : turban, longue djellaba, cimeterre. (6)

 Enfin en dessous, est représenté une mare (7) dans laquelle se trouvent des damnés ; à droite, un petit démon tente de les pêcher, un de ces damnés a d’ailleurs été amorcé ; à gauche, un poisson avale un damné. Une tête et une jambe coupées complètent la scène. 

 

Il existe une grande parenté entre le triptyque de Vienne et celui de Bruges, ils présentent tous les deux une vision  catastrophique de la destinée humaine ; lors du jugement dernier, il n’y aura guère de rémission pour la quasi-totalité des êtres humains qui seront voués à l’enfer et à ses tourments. Le triptyque de Bruges est pourtant moins pessimiste que celui de Vienne en ce sens qu’il présente aussi la vie heureuse des élus au paradis : il montre qu’avec une vie vertueuse et orientée vers la foi en Dieu, il est possible d’échapper au règne de la mort et de l’enfer. Avec le triptyque du « jardin des délices » on retrouvera une impression de désespérance encore plus aiguë que celui des deux triptyques précédemment décrits. 

prochain article : le jardin des délices.