LE SYSTÈME BUGEAUD, GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L’ALGÉRIE DE 1841 À 1847
DEUX FAITS MARQUANTS DE LA POLITIQUE INTÉRIEURE EN ALGÉRIE.
L'ORGANISATION TERRITORIALE
A l’époque de Bugeaud furent prises deux dispositions à ce propos :
. En 1842, l’Algérie est scindée en trois provinces militaires, Alger, Oran et Constantine,
. Le système est modifié par l’ordonnance du 15 avril 1845 divisant les trois provinces en trois bandes parallèles :
. Les territoires civils où la population européenne est suffisamment abondante pour que soit créée une administration civile.
. Les territoires mixtes où la population européenne est trop peu nombreuse pour une organisation complète des services civils,
. Les territoires arabes
LES BUREAUX ARABES
C’est un des apports importants de Bugeaud qui lui permettait de contrôler étroitement les tribus placées sous occupation militaire.
À propos de ces zones, Bugeaud écrivait : « il faut nous servir d’hommes qui sont en possession de l’influence sur les tribus, soit par leur naissance, soit par leur courage, soit par leur aptitude à la guerre ou à l’administration …mais il ne suffit pas de faire le bon choix, il faut encore les surveiller, les diriger, s’occuper de leur éducation de manière à les modifier graduellement ; il faut, en même temps, les entourer de considération afin de maintenir leur dignité et les faire respecter de leurs administrés ».
Explicitant la pensée du maréchal, le général Rivet écrivait : « le bureau arabe, dans la pensée de Bugeaud, ne devait pas être une autorité proprement dite mais… un état-major chargé des affaires arabes auprès du commandant supérieur ».
L’ordonnance royale du 1er février 1844 officialise le système. Il institue, dans chaque division militaire, sous l’autorité immédiate du général la commandant, une direction des affaires arabes et un bureau de première classe. Des bureaux de deuxième classe sont aussi installés aux points secondaires de la division.
Les officiers en charge de ces bureaux sont chargées de tâches variées :
. Ils servent d’intermédiaires entre l’armée et les tribus, en particulier au niveau des traductions de documents,
. Ils surveillent les marchés,
. Ils rendent compte de tout ce qui se passe et transmettent leur rapport à la direction centrale des affaires arabes d’Alger qui, à son tour, adresse au ministre de la guerre une synthèse des rapports.
Les chefs coutumiers gardent certes un semblant d’autonomie mais ils sont, en réalité, sous l’autorité du commandement militaire via les bureaux arabes .
Cette dépendance se remarque nettement dans la manière dont ils sont recrutés :
. Les caïds, chefs de tribus, sont nommés par le commandant de province sur proposition de l’Agha et présentation du commandant de division.
. Les cadis, en charge de la justice, sont nommés de la même manière sous réserve de la présentation d’un certificat d’aptitude.
. La nomination des Agha, Bachaga, et khalife, chefs des peuples regroupant les tribus, est effectuée par le ministre sur proposition des commandants de province au gouverneur général.
Tous sont normalement choisis pour un an et peuvent être révoqués.
Ces chefs coutumiers possèdent des fonctions semblables et sont chargés:
. de conduire au combat les cavaliers sur réquisition des autorités militaires,
. d’assurer la tranquillité des routes et la police dans le territoire et sur les marchés,
. de percevoir l’impôt.
En outre, est instaurée une responsabilité collective des tribus pour les délits commis : si le coupable de ce délit n’est pas arrêté dans un délai de 60 jours, c’est toute la tribu qui est mise à l’amende.
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