L’idée fondamentale d'Épicure est que tout être humain aspire au bonheur et passe son temps à la recherche de celui-ci : « il faut méditer sur les causes qui peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu’il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tout pour l’avoir. »
Cette préoccupation d'Épicure est celle de notre monde actuel : combien de fois n’entendons-nous pas des gens exprimer son absence : « j’ai droit quand même un peu de bonheur », « je ne suis pas heureux » … Pourtant notre conception contemporaine du bonheur est très différente de celle d'Épicure : notre époque ne conçoit le plus souvent le bonheur que par l’abondance et la satisfaction de tous les désirs au moment où ils se présentent.
Pour Épicure, le bonheur consiste à la fois à une bonne santé du corps et à l’ataraxie de l’âme, «perfection même de la vie heureuse ». Ce mot grec correspond en français avec l’idée d’une parfaite quiétude de l’être humain conçu dans sa globalité, Elle permet une paix intérieure profonde, crée un équilibre personnel qui permet de jouir pleinement de chaque instant qui passe et de ressentir un profond apaisement ; c’est elle qui conduit au bonheur.
Cette double quête de la santé du corps et de l’ataraxie de l’âme conduire Épicure à définir une autre notion, celle du plaisir : « le plaisir est celui qui consiste... pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble ».
En utilisant une phraséologie actuelle, on pourrait dire que l’ataraxie est l’objectif final d’une vie et que le plaisir est seulement le moyen d’y parvenir, en effet « lors ce que nous avons réussi (à atteindre l’ataraxie), toute l’agitation de l’âme tombe, l’être vivant n’ayant plus à s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni à chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l‘âme et celui du corps ». Ainsi selon Épicure, quand le stade de l’ataraxie est atteint, la recherche du plaisir n’a plus lieu d’être et ne se produit plus.
Cette définition du plaisir est évidemment aux antipodes des préoccupations des contemporains du philosophe ainsi que celles de l’épicurisme romain. Ainsi Épicure écrit : «Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs ..voluptueux.., ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens » ; pour le philosophe, la recherche du plaisir est conforme à notre nature puisqu’elle est la condition sine qua non pour atteindre l’état d’ataraxie ; cependant, pour cela, il est nécessaire de « déterminer ce qu'il faut choisir et ce qu'il faut éviter. »
à suivre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire