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lundi 27 janvier 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (35)

HISTOIRE CHRONOLOGIQUE DES ÉVÉNEMENTS DÉCRITS DANS LA TAPISSERIE DE BAYEUX. 

LA BATAILLE D’HASTINGS (14 octobre 1066) ;

LA STRATÉGIE DES NORMANDS

Guillaume de Poitiers nous apprend que le duc  Guillaume, pour attaquer la colline et l’encercler,  avait divisé son armée en plusieurs corps : les normands formaient le corps principal et le fer de lance de l’assaut ; le reste, composé d’auxiliaires et d’alliés,  était constitué en deux corps latéraux (le chroniqueur mentionne une aile gauche ce qui permet de penser qu’il existait une aile droite).

Dans un premier temps, le chroniqueur montre que « le duc et les siens, nullement effrayés par la difficulté du lieu, montèrent peu à peu la colline escarpée. Le terrible son des clairons fit entendre le signal du combat, et de toutes parts l'ardente audace des Normands entama la bataille ».

Guillaume envoya alors au front les gens de pied, d’abord les archers puis l’infanterie aux soldats armés de cotte de mailles. Combattant en contrebas de la colline contre un ennemi qui les dominait en altitude, il était évident qu’ils étaient dans une position défavorable et ils se firent massacrer. 

Guillaume de Poitiers le reconnaît : 
« Les gens de pied des Normands, s'approchant donc, provoquèrent les Anglais, et leur envoyèrent des traits et avec eux les blessures et la mort. Ceux-ci leur résistent vaillamment, chacun selon son pouvoir. Ils leur lancent des épieux et des traits de diverses sortes, des haches terribles et des pierres appliquées à des morceaux de bois. Vous auriez cru voir aussitôt les nôtres écrasés, comme sous un poids mortel. »

Le duc alors envoya alors la cavalerie à l’assaut de la colline, l’attaque se produisit de tous les côtés afin de l'encercler et d’obliger les anglais à combattre sur tous les fronts. 

C’est  cette second phase que l’on montre sur la tapisserie de BAYEUX : On y voit les cavaliers s’avancer ; ceux du premier rang (A) utilisent la lance comme arme d’estoc tandis que les suivants se préparent à lancer le javelot (B).   


Cette charge fut évidemment un nouvel échec : 
   . Pour attaquer à la lance d’estoc, il fallait gravir la colline et subir de contrebas les attaques des anglais.
   . Pour lancer le javelot avec force, il était nécessaire de dégarnir la poitrine afin de ne pas être gêné par le bouclier lors du lancer ; cette technique, bien visible sur la tapisserie de BAYEUX (cavalier B), laissait, pendant un temps, le cavalier vulnérable, elle fut évidemment utilisée par les anglais pour décimer les premiers rangs. 

Les cavaliers dans de telles conditions, tentèrent le corps à corps : « Honteux de combattre de loin, le courage de ces guerriers les anime à se servir de l'épée, c’est un nouvel échec. Les cris perçant que poussent les Normands et les barbares sont étouffés par le bruit des armes et les gémissements des mourants. On combat ainsi des deux côtés pendant quelque temps avec la plus grande force; mais les Anglais sont favorisés par l'avantage d'un lieu élevé, qu'ils occupent serrés, sans être obligés de se débander pour y arriver, par leur grand nombre et la masse inébranlable qu'ils présentent, et de plus par leurs armes, qui trouvaient facilement chemin à travers les boucliers et les autres armes défensives. Ils soutiennent donc et repoussent avec la plus grande vigueur ceux qui osent les attaquer l'épée à la main. Ils blessent aussi ceux qui leur lancent des traits de loin »

La tapisserie de Bayeux témoigne que cette phase fit de nombreuses victimes, ils sont représentés à deux niveaux : 
   .  En bas de la scène principale : Au vu de leurs position. L’un (C) est anglais, les autres (D) sont normands.
   . Au niveau de la bande inférieure (E) : De nombreux morts jonchent le sol. Ils sont tous représentés au pied de la colline comme si l’on voulait montrer que c’étaient des anglais. Cela n’est guère vraisemblable vu le déroulement des premières phases de la bataille.

Dans de tels conditions, il n’y avait pour les assaillants qu’une solution, la retraite : « Voilà qu'effrayés par cette férocité, les gens de pied et les chevaliers bretons tournent le dos, ainsi que tous les auxiliaires qui étaient à l'aile gauche; presque toute l'armée du duc recule ». 

Les Normands font de même  « à la nouvelle, vraie ou fausse, du trépas de (leur) chef. Les Normands crurent que leur duc et seigneur avait succombé »  

Cette retraite fut ressentie par les anglais comme une grande victoire, ils commettent alors l’erreur de descendre de la colline pour poursuivre l’armée de Guillaume en déroute. 

A suivre

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