LE TRIPTYQUE DU JUGEMENT DERNIER DE BRUGES
LA PARTIE BASSE DU PANNEAU DE DROITE
Je n’en décrirai que trois ensembles significatifs :
. Au centre du panneau est représentée une tour (1) pourvue d’une porte donnant sur un espace de couleur noire qui doit représenter l’entrée du monde infernal. Cette tour est cantonnée d’un mur (2) derrière lequel sont entassés des damnés qui semble refuser d’avancer, sans doute doivent-il pressentir que la tour mène directement aux enfers, ces tentatives de révolte amènent les démons armés et coiffés d’un casque de lansquenet à monter sur des échelles pour rétablir l’ordre.(3) Au pied du mur, deux échelles ayant porté des démons sont à terre, ce qui montre bien que la tentative d’assaut des démons a subi des revers (4).
. En contrebas, d’autres damnés sont conduits en cortège vers la porte de l’enfer, ils sont précédés par un chariot à quatre roues (5) sur lequel se trouve un chaudron contenant un moine et une religieuse. Le char est tiré par une vache chevauchée par un damné portant un casque, il est transpercé par une épée et tient un calice à la main.
. Près du char, un démon ailé porte la tenue habituelle portée par les soldats turcs ottomans : turban, longue djellaba, cimeterre. (6)
Enfin en dessous, est représenté une mare (7) dans laquelle se trouvent des damnés ; à droite, un petit démon tente de les pêcher, un de ces damnés a d’ailleurs été amorcé ; à gauche, un poisson avale un damné. Une tête et une jambe coupées complètent la scène.
Il existe une grande parenté entre le triptyque de Vienne et celui de Bruges, ils présentent tous les deux une vision catastrophique de la destinée humaine ; lors du jugement dernier, il n’y aura guère de rémission pour la quasi-totalité des êtres humains qui seront voués à l’enfer et à ses tourments. Le triptyque de Bruges est pourtant moins pessimiste que celui de Vienne en ce sens qu’il présente aussi la vie heureuse des élus au paradis : il montre qu’avec une vie vertueuse et orientée vers la foi en Dieu, il est possible d’échapper au règne de la mort et de l’enfer. Avec le triptyque du « jardin des délices » on retrouvera une impression de désespérance encore plus aiguë que celui des deux triptyques précédemment décrits.
prochain article : le jardin des délices.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire