L’ALGÉRIE FRANCAISE DE 1834 à 1841 (NOMINATION DU GÉNÉRAL BUGEAUD EN TANT QUE GOUVERNEUR GÉNÉRAL
LE TRAITE DE LA TAFNA (MAI 1837) ENTRE BUGEAUD ET
ABD-EL-KHADER ET LA PRISE DE CONSTANTINE
En voici les principales dispositions :
1: L'Émir Abd el Kader reconnaît la souveraineté de
la France en Afrique.
. dans la province d'Oran, Mostaganem, Mazagran, et leurs territoires, Oran, Arzew, et
un territoire limité mentionné sur la carte à l'Est par la rivière Macta (3) et les marais dont
elle sort ; au Sud, par une ligne partant des marais précités, passant par
les rives sud du lac (2) et se prolongeant jusqu'à l'oued Maleh (1) dans la direction
de Sidi Saïd (Tlemcen) de cette rivière jusqu'à la mer, appartiendra
aux Français.
. Dans la province d'Alger, Alger, le Sahel, la plaine de la Mitidja ainsi que la zone limitée par la carte et indiqué en note ci-dessous limitée à l'Est par l'oued Khuddra (chez les Aïth Aïcha) (1) , en aval ; au Sud par la crête de la première chaîne du petit Atlas blidéen, jusqu'à la Chiffa jusqu'au saillant de Mazafran, et de là par une ligne directe jusqu'à la mer,(3) y compris Koléa et son territoire – seront français.
L’émir
voit son territoire agrandi avec annexion du Titteri qui avait sollicité sa
venue en 1836 pour y établir la paix. Il ne pourra pénétrer dans aucune autre
partie de la régence
7 : L'Émir aura la faculté d'acheter en France, la poudre, le soufre, et les armes qu'il demandera.
10 : Le commerce sera libre entre les Arabes et les Français. Ils pourront réciproquement aller s'établir sur chacun de leurs territoires.
11 : Les Français seront respectés parmi les Arabes, comme les Arabes parmi les Français. Les fermes et les propriétés que les Français ont acquises, ou pourront acquérir, sur le territoire arabe, leur seront garanties : ils en jouiront librement, et l'Émir s'engage à les indemniser pour tous les dommages que les Arabes pourront leur causer.
15 : La France maintiendra des agents auprès de l'Émir, et
dans les villes sous sa juridiction, pour servir d'intermédiaires aux sujets
français, dans tous les différends commerciaux qu'ils pourront avoir avec les
Arabes. L'Émir jouira de la même faculté dans les villes et ports français.
Tafna, le 30 mai 1837
La
lecture de ce traité présente deux caractéristiques :
. Il consacre l’abandon des visées
expansionnistes des gouverneurs précédents et en particulier celle du maréchal
Clauzel ainsi les français durent évacuer Tlemcen et le camp de la Tafna. En contrepartie,
l’émir reconnaît la possession par la France de zones déjà conquises par les
Français et y ajoute Blida, localité permettant à la fois de contrôler la
Mitidja ainsi que la route menant vers l’arrière-pays. Désormais, les limites
des terres françaises sont clairement définies pour éviter toute contestation
ultérieure.
. Le traité augmente à nouveau les
territoires mis sous le contrôle de l’émir puisque celui-ci étend sa domination
sur l’arrière-pays algérois ainsi que sur Cherchell, ce qui donne une ouverture
sur la mer. En contrepartie,
Abd-El-khader reconnaît la
« souveraineté de la France en Afrique » : ce terme est particulièrement
ambigu en ce qui concerne la définition de la zone sur laquelle est
reconnue la souveraineté de la France : correspond-elle aux territoires reconnus à la France où s’étend-elle aux territoires occupés par
Abd-El-Khader ? Cette imprécision servira de prétexte aux opérations
militaires futures.
. Le traité ne concerne que la partie occidentale des possessions françaises, ni Bougie, ni Bône ne sont concernés.
Ainsi,
avec ce traité, on en revient à la politique du général Desmichels et de la
paix qu’il signa avec l’émir. Comme la précédente, cette paix ne sera cependant qu’éphémère,
elle permit néanmoins de prélever des troupes des régions d’Alger et d’Oran
pour effectuer la conquête de Setif et de Constantine en 1837 puis de Djemila
et de Skidda (rebaptisée Philippeville) en 1838. L’acquis de ces deux sites
permettait de désenclaver Constantine en lui donnant le contrôle d’une partie de
la route de l’intérieur menant à Alger et de relier la ville à la mer.
Abd-El-Khader laissa faire, l’est de l’ex-Régence n’ayant pas été placé sous sa
domination.
Rentré
en France, Bugeaud déconseille la conquête de l’Algérie « possession trop onéreuse
dont la nation serait bien aise d’être débarrassée », il préconise cependant
le maintien de la présence française mais sous le seul statut militaire afin
d’éviter toute colonisation de peuplement
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