CHOIX DES VALEURS DE L'ÊTRE ET CIRCONSTANCES.(suite)
Un autre
exemple dramatique est celui qui a été révélé il y a quelques années par des témoignages concernant une guerre
récente : un jeune appelé du contingent affecté à une zone de guérilla se voit
intimer l'ordre de faire faire à un prisonnier rebelle la "corvée de
bois", cela veut dire qu'il doit emmener le prisonnier dans la périphérie
du camp pour le tuer. Ce jeune appelé qui n'a jamais tué personne, se trouve
face à un terrible cas de conscience quant-au choix qu'il devra faire.
Plusieurs
solutions peuvent s'offrir à lui, toutes aussi dramatiques les unes que les autres
:
. Il peut d'abord tuer l'homme pour
accomplir l'ordre donné en sachant que les remords le poursuivront toute sa vie.
. Il peut aussi refuser d'obéir l'ordre en
risquant de sévères sanctions et même la mort de la part de la hiérarchie
militaire,
. Il peut également laisser échapper le
rebelle au risque de le voir revenir et tuer ses compagnons d'armes ou des innocents.
. Il peut enfin décider de déserter pour
témoigner de l'inhumanité de la guerre.
Cette
situation inédite pour ce soldat va créer une véritable "TEMPETE SOUS UN
CRÂNE", il n'a que quelques minutes pour se décider : doit-il choisir le
respect absolu de la vie des autres ? L'obéissance aveugle aux ordres qui
établit son irresponsabilité ? La mise en pratique de la loi du plus fort et du
talion avec un raisonnement du type :
" tu es mon ennemi, je suis le plus fort, donc je te tue" ? Il
peut être aussi si choqué par l'ordre reçu que s'annihilent en lui toutes les
valeurs qui constituent son "être en soi" et qu'il va agir en
automate sans être conscient de ce qu'il fait.
Quelle que
soit sa décision immédiate, elle aura des répercussions sur son être avec un
bouleversement complet des "valeurs en soi" qui le caractérisaient ; il fera le tri de
celles-ci en mettant en avant des valeurs qui n'étaient peut-être pas celles
qui existaient en lui ; pour reprendre la
métaphore de la bifurcation du chemin, deux voies s'offriront à lui :
deviendra-t-il colombe pour qui la compassion envers l'autre, la paix et la
compréhension seront les valeurs dominantes ou sera-t-il faucon uniquement
préoccupé d'appétit de puissance et d'esprit de domination ? Les deux cas ont
existé dans la réalité.
Le dernier
exemple est celui d'une personne qui apprend qu'elle n'a plus que quelques mois
à vivre, une telle situation conduira à un autre type de cas de conscience :
- doit-elle décider de profiter
intensément du temps qui reste en faisant ce qui lui plait sans absolument
aucune entrave y compris, si nécessaire,
en faisant sciemment le mal au risque de faire souffrir les autres ?
- doit-elle au contraire faire la paix
avec elle-même en se réconciliant avec ses ennemis , en détachant peu à peu de
tous les liens qui l'asservissaient à une civilisation
matérialiste et en vivant le plus intensément possible les derniers moments qui
restent ?
Comme pour le
cas précédent, ce cas de conscience implique une remise en ordre des
"valeurs en soi" qui constituent l'être.
Heureusement,
le chemin de la vie ne conduit que rarement à de tels cas de conscience : la
plupart du temps à chaque bifurcation, on se contente de suivre le chemin qui
est conforme aux "valeurs en soi" si, toutefois, on est capable de
dépasser les casiers du paraître et des faux-semblants pour accéder aux valeurs
de l'être.
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