L’INFLUENCE DE LA COVID DANS L’ART
Selon moi, les œuvres artistiques ont, d’une manière générale, une quadruple finalité :
. Célébrer et magnifier la beauté et l’harmonie de la création dans toutes ses composantes, nature, éléments, corps humain …en occultant ses imperfections ( exemple : le David de Michel-Ange).
. Instruire les spectateurs en leur montrant d’une manière attractive et spectaculaire des événements historiques ou mythiques qu’ils ne connaissent pas (exemple : le tableau de David sur le sacre de Napoléon).
. Émouvoir les gens en leur faisant prendre connaissance d’événements dramatiques afin de les amener à réagir face à l’injustice, à la mort d’innocents, à la dégradation des conditions sociales des plus pauvres ou au désespoir des gens vaincus par l’oppression… (exemple, le tableau de Delacroix : la Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi)
. Exorciser les peurs et les angoisses en montrant leurs éphémères inanités afin de permettre de les transcender pour espérer un avenir meilleur (exemple : la mise au tombeau de Ligier-Richier)
Les triptyques de Jérôme Bosch ressortent de la quatrième finalité : en peignant les démons en action afin de susciter l’horreur du péché et en dénonçant l’attirance des êtres humains vers le mal, il veut amener les gens à réagir et à emprunter enfin la voie du salut.
Peut-on trouver des œuvres d’art équivalentes à celles de Jérôme Bosch dans l’art de notre époque malgré la profonde déculturation de notre société ?
En regardant sur Internet, je n’en ai pas trouvé, dans les expressions artistiques traditionnelles ; pourtant, ces œuvres existent et s’expriment dans plusieurs formes artistiques originales : bandes dessinées, affiches et peintures du STREET ART : en voici plusieurs exemples :
Le premier dessin se veut effrayant : on y voit la terre attaquée par trois coronavirus, ceux-ci l’enserrent de leurs spicules représentées comme des ventouses qui s’y accrochent à la manière de pieuvres. La terre s’est certes protégée grâce à un masque pourtant, elle est effrayée et impuissante.
Dans ce dessin, on retrouve la même inspiration que dans les peintures de Jérôme Bosch : coronavirus et démons se ressemblent par leur aspect hideux, terrifiant et repoussant.
Le deuxième dessin tiré d’un journal du Guatemala est également conforme aux concepts de Jérôme Bosch, même si la manière de figurer la menace du virus est totalement différente :
Il montre le virus couronné par la mort, ses spicules ressemblent à une auréole, il regarde d’un air courroucé la terre qui s’enfuit pour échapper à la menace.
Ainsi, on retrouve de grandes similitudes entre ces deux dessins modernes et ceux de Jérôme Bosch : ils ont pour but de susciter la peur et l’angoisse face à l’inéluctable progression de la maladie que l’on ne fera même pas régresser en portant le masque.
La quatrième peinture émane du Street-Art, elle est assez différente des représentations de Jérôme Bosch puisqu’elle se veut optimiste : elle montre une infirmière masquée en tenue de travail travail détruisant le coronavirus au moyen d’une batte de base-ball. Le message est clair : la science sera capable de vaincre et d’éradiquer le virus,
Jérôme Bosch ne représente jamais des scènes de rédemption dans ses triptyques : les démons semblent si puissants que la damnation est inéluctable.
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