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mercredi 14 juillet 2021

QUATRE TRIPTYQUES DE JEROME BOSCH (28) : PEUT-ON TRANSPOSER LE RESSENTI DES TRIPTYQUES DE JÉRÔME BOSCH À NOTRE ÉPOQUE ?

 LE RETENTISSEMENT SUR LES COMPORTEMENTS HUMAINS 

A l’époque de Jérôme Bosch, j’ai observé qu’il existait deux comportements humains : tandis que la majorité des gens essayaient de se repentir pour que cessent leurs divers maux, d’autres ont profité à outrance des plaisirs de la vie en s’affranchissant de toutes les règles. 

Ces deux types d’attitude existent-elles aujourd’hui ? Apparemment, c’est le cas mais selon un schéma différent : tandis que la plupart par peur ou par respect des lois appliquent à la lettre les consignes des autorités, d’autres s’en affranchissent au nom de leur liberté individuelle.

En ce qui concerne la deuxième alternative, les médias stigmatisent en bloc les « jeunes » ils nous informent que, tous les jours ou presque, se tiennent des fêtes clandestines organisées par l’intermédiaire des réseaux sociaux pendant laquelle ni le port du masque, ni le respect des règles de distanciation ni même le couvre-feu ne sont respectés. Selon ces médias, les « jeunes » dans leur ensemble ont un comportement semblable à ceux des individus de la nef des fous  ; ils imaginent qu’ils proclament haut et clair des idées telles que : « on nous vole notre jeunesse, on veut en profiter tant qu’on peut car pour nous l’avenir sera sombre, on a toutes les chances, malgré nos diplômes de subir la crise économique et de rester chômeur.. »

Est-ce la réalité ? Évidemment pas, j’ai consulté divers sites sur internet et y ai trouvé de nombreux témoignages ( sur un article de la libre-Belgique et sur un forum de France-inter) et ai la sensation que la plupart de ces jeunes sont beaucoup responsables que beaucoup d’adultes.

     . Le sentiment d’angoisse de presque tous est patent, ils ont l’impression que l’on ne va pas s’en sortir et que l’avenir est, pour eux, encore plus problématique que pour les autres générations. S’ils ont peur de la Covid, c’est certes pour eux, mais beaucoup plus pour leurs proches car ils les savent plus vulnérables.

     . Le manque de rapport direct et réel avec les autres est aussi une caractéristique générale dans les témoignages des jeunes ; certes, ils essaient d’y pallier grâce aux réseaux sociaux, en particulier en  constituant des groupes d’amis pour se retrouver malgré le confinement. À cet égard, certains jeunes qui bravent le couvre-feu ne le font pas tous par provocation, ainsi l’un d’entre-eux écrit : « Au début, je condamnais ceux qui ne respectaient pas le couvre-feu. Aujourd'hui, c'est ma planche de salut. Quand on habite seul et qu'on travaille la journée, c'est le seul moyen de voir ses amis. Je ne vois pas d'autre astuce pour ne pas craquer ou sombrer dans la déprime. » un autre exprime ainsi sa détresse « Le bénéfice sur ma santé mentale est bien plus grand que le risque de finir en garde-à-vue. » 

En ce qui concerne les rapports avec la famille, ils varient selon les cas : 

     . Certains se sont rapprochés de leur famille : le chômage et le télé-travail ont crée de nouveaux liens familiaux en permettant aux familles d’être rassemblée et solidaire : « Ma mère travaille habituellement de 9 h à 19 h ; nous on part très tôt le matin pour aller à l’école ou au travail… On se disait bonjour le matin et on mangeait ensemble le soir, et voilà… Mais là, c’est hyper étrange, on se retrouve à faire des trucs hyper bizarres, par exemple à faire des baccalauréats en zoom avec toute la famille... Auparavant, on n’aurait jamais pensé à ça, avec notre rythme hyper intensif. Cette pause très violente nous a finalement conduits à dépenser notre temps autre part. »

 

     . D’autres se coupent de plus en plus avec leur famille et avec les adultes, se réfugiant dans leurs chambres pour se retrouver entre amis sur internet « Les adultes ? J’évite de parler de mes souffrances avec eux, j’élude un peu, j’édulcore parce que de toute façon, avec leur « expérience » et leur « maturité », ils te disent tout le temps : c’est normal à ton âge de réagir comme ça, tu va voir ça va passer, tout le monde vit ça en ce moment. ». Certains s’évadent de la réalité, se réfugient dans le rêve et imaginent un monde meilleur

 

     . Les jeunes ressentent aussi durement dans leur rapport avec les adultes, l’impression d’être jugé en bloc comme immatures et irresponsables : « quand on est un jeune de notre âge, on nous met tous dans le même sac marqué « ado » et on nous considère pas comme une personne unique avec ses propres souffrances, on se sent banalisés et ça c’est la pire chose. ». 

 

     . Cet état d’esprit ne possède cependant pas que des aspects négatifs, la plupart des «jeunes » se semblent plus responsabilisés et autonomes, ils ont aussi l’impression de former une classe d’âge soudée qui souffre des errements de la société et espèrent bâtir un monde meilleur : « J'espère que la folie humaine a atteint son paroxysme et que le vieux monde se meurt. J'espère que cette pandémie aura pu être un déclic pour tous, une prise de conscience. J'espère que face aux excès de notre système économique, face aux inégalités qui se confirment, nous aurons la force et le courage d'imaginer un autre monde. Il est grand temps de changer. » « quoiqu’il arrive, l’avenir reposera sur nous les jeunes » « Si la jeunesse perd espoir, à qui va-t-il en rester ? », 


     . Certains jeunes  décident aussi, sans attendre, de s’engager au service des autres : l’un d’entre eux, habitant d’une banlieue difficile, écrit «  À Pantin, on a créé un collectif, qui réunit des associations et des militants de la ville … pour soutenir les habitants de Pantin face à la crise. On sait que ce sont les classes populaires qui sont touchées, que ce sont les miens qui vont être touchés. Il y a un côté instinctif qui ressort très vite. C’était naturel pour certains d’aider, parce que ça touchait ceux avec qui on a grandi…., c’est de se dire qu’on est dans un même bateau et qu’il est en train de couler ; ça fait trente ans qu’il chavire, et là, il coule. On partage ce sentiment-là, celui de se dire qu’on va tout faire pour ne pas qu’il coule, et c’est maintenant qu’il faut agir. …On a vu que la résilience s’est surtout faite en dehors des institutions : les associations auto-organisées ont été plus réactives que les pouvoirs publics. La lenteur administrative a été très forte et au bout d’un moment, devant la réussite et l’ampleur de nos actions, les élus ont été davantage présents, mais plus pour nous contrôler, pour récupérer ce que l’on faisait. Je n’ai pas l’impression qu’on réussira à renverser la vapeur, mais il y a eu des avancées. On a tenu certains de nos maîtres en respect, des élus, des institutions. Notre mentalité, c’est de se dire que l’on y va par nous-mêmes : même si ça doit passer par le système D, même si ça doit passer par de la galère, on y va, on avance. »


Il existe néanmoins parmi les « jeunes » des brebis galeuses, mais je suis convaincu que l’immense majorité ressemble à ceux dont je viens de relater quelques réactions significatives. Dans ces conditions, qui sont alors tous ceux qui, dans notre société, ressemblent aux convives de la « nef des fous » ? Je les trouverais plutôt dans les gens des classes huppées qui organisent des repas clandestins dans les arrière-salles des restaurants de luxe et dans tous ceux qui ne respectent pas les règles au nom de leur liberté, qui ressentent l'obligation de se faire vacciner comme une atteinte à leur dignité et même, nient la maladie.

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