LA NOMENCLATURE DES DIVERS RÉGIMES POLITIQUES suite du précédent article
LES PREMIERS TEMPS ET LA NAISSANCE DE LA MONARCHIE
Dans les premiers temps, selon Machiavel, les êtres humains qui vivaient jusqu’alors dispersés, vont choisir comme chef le plus fort , c’est-à-dire celui qui est susceptible de les protéger et de bien gouverner. Cela permit aux hommes de discerner la voie entre ce qu’il convient de faire et ce qui doit être prohibé. C’est alors qu’on vit naître le concept de justice :
« On s’avisa d’opposer à ces maux la barrière des lois, et d’infliger des punitions à ceux qui tenteraient d’y contrevenir » (ibid)
Puisque l’instauration de la justice devint le critère fondamental de la gouvernance, les êtres humains décidèrent alors de choisir « le plus sage, et surtout le plus juste » (ibid) pour organiser l’Etat : ainsi, se créa une MONARCHIE.
DE LA MONARCHIE À LA TYRANNIE
La MONARCHIE vertueuse du fondateur ne sera cependant qu’éphémère, elle ne dure le plus souvent que pendant la vie de l’instaurateur du régime. Machiavel constate généralement que ce Prince a, en effet, malgré sa sagesse, instauré un système héréditaire de succession, léguant à ses descendants son titre et ses fonctions ; on passa alors de la MONARCHIE à la TYRANNIE :
« Le prince venant ensuite à régner par droit de succession et non par le suffrage du peuple, les héritiers dégénérèrent bientôt de leurs ancêtres ; négligeant tout acte de vertu, ils se persuadèrent qu’ils n’avaient autre chose à faire qu’à surpasser leurs semblables en luxe, en mollesse et en tout genre de voluptés. » (ibid)
Il en résulte des troubles et des séditions :
« Le prince commença dès lors à exciter la haine ; la haine l’environna de terreur ; mais, passant promptement de la crainte à l’offense, la TYRANNIE ne tarda pas à naître ».(ibid).
Cette évolution amène alors à la chute du régime : en effet, plus le tyran organise la répression, plus le nombre de ses ennemis augmente :
« Alors, s’ourdirent contre eux les conjurations, les complots, non plus d’hommes faibles ou timides, mais où l’on vit entrer surtout ceux qui surpassaient les autres en générosité, en grandeur d’âme, en richesse, en naissance, et qui ne pouvaient supporter la vie criminelle d’un tel prince. » (ibid).
Les mouvements révolutionnaires s’organisent et se structurent recueillant l’adhésion du plus grand nombre, inéluctablement ils conduisent à la chute du Prince et de ses séides.
DE LA TYRANNIE À L’ARISTOCRATIE
Alors apparaît la troisième étape de l’évolution historique : le régime dit de l’ARISTOCRATIE. Selon Machiavel, ce sont ceux « qui surpassaient les autres en générosité, en grandeur d’âme, en richesse, en naissance » qui prennent la direction de l’Etat
« La multitude, entraînée par l’exemple des grands, s’armait contre le souverain, et après son châtiment elle leur obéissait comme à ses libérateurs. Ces derniers, haïssant jusqu’au nom de prince, organisaient entre eux un gouvernement, et, dans les commencements, retenus par l’exemple de la précédente tyrannie, ils conformaient leur conduite aux lois qu’ils avaient données : préférant le bien public à leur propre avantage, ils gouvernaient avec justice et veillaient avec le même soin à la conservation des intérêts communs et particuliers. » (ibid)
A suivre
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