PROLOGUE
1- LE LEGS DU PASSÉ
La volonté de puissance a toujours été partie intégrante des mentalités de l'Europe occidentale, elle a conduit les Etats et les peuples à imposer leur domination dès qu’ils en furent capables ou dès qu'une opportunité se présenta. En ce sens, ils diffèrent des autres civilisations, et en particulier, es civilisations asiatiques, dont le but était de préserver leur civilisation en se coupant du reste du monde ressenti par eux comme barbare et en préservant simplement leurs marges territoriales pour se prémunir de possibles invasions : alors que les chinois construisaient des murs pour se protéger des mondes extérieurs, les européens attaquaient ces mondes extérieurs pour leur imposer leur domination, les piller et si besoin était, pour les exterminer.
Les premières de ces colonisations, hormis celles de l’antiquité et du Moyen-âge, furent accomplies lors des grandes découvertes du 16e siècle, elles en constituent l'archétype dans toute leur sauvagerie et leur inhumanité : il me suffit d'en évoquer ici quelques caractéristiques de la conquête espagnole en Amérique pour le montrer :
. Destruction totale de toutes les civilisations qui sont pratiquement complètement perdue pour nous et de toutes leurs structures tant politiques, religieuses et administratives.
. Spoliation généralisée de tout ce qui avait de valeur, confiscation des terres les plus fertiles, pillage éhonté de ce qui pouvait avoir de l’intérêt pour permettre l'enrichissement de
l' Europe
. Travail forcé dans les mines et dans les plantations sous des conditions d'une totale inhumanité ; cette mise en esclavage s'accompagnant même d'interrogations pour savoir si les peuples que l'on asservissait étaient des hommes pourvus d'une âme ou des animaux !
. Enfin, une fois le " génocide" accompli, quand il n'y eut plus assez d'hommes valides pour travailler ( à Cuba par exemple qui fut le siège de la civilisation ARAWAK des TAINO, particulièrement brillante et dont il ne reste rien) , les européens eurent recours, sans aucun scrupule, à l'importation d' esclaves noirs ce qui amena le malheur à frapper de larges pans de l'Afrique.
Ce qui précède est le fait non seulement des espagnols mais aussi de tous les autres peuples européens en particulier aux Antilles : les premiers occupants indiens furent exterminés tant par le travail que par les guerres, il ne reste que d'eux, outre des objets découverts par les fouilles archéologiques, que quelques inscriptions et pétroglyphes ininterprétables, ainsi que de rares rescapés parqués dans des réserves ; les sociétés antillaises se résument toutes à un dualisme entre les riches colons qui possèdent encore les richesses et les descendants des esclaves auxquels la République française tente actuellement de redonner un espoir.
Dans la même perspective "génocidaire" se trouvent les guerres indiennes des plaines américaines, l'importation d'esclaves au Brésil...
Au début du 19e siècle, assez étonnamment, cette idéologie coloniale n’était plus guère à l’ordre du jour dans l’opinion publique, les français ayant été largement été échaudés par la perte de la plus grande partie de leurs colonies au 18ème siècle, en outre, beaucoup considéraient que la conquête coloniale puis l’exploitation des autochtones étaient contraire aux principes de 1789.
Dans de telles conditions, comment est-on passé en quelques décennies d’un rejet quasi-général du système colonial à une politique coloniale exacerbée qui conduira la France à s’emparer de tous les territoires vacants qui seront à sa portée ?
Selon moi, une des clés permettant la compréhension de cette mutation peut être trouvée dans l’étude de la politique de la Monarchie de juillet en Algérie.
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