Le parc naturel de TIMANFAYA correspond aux dernières éruptions volcaniques survenues dans l’île entre 1730-36 pour la principale et ensuite en 1824. Cette éruption est bien connue grâce au témoignage d’un prêtre, don Andres Lorenzo Curbelo, curé de Yaiza. En voici quelques extraits relatant les premiers jours de l'éruption :
Le 1° septembre 1730, entre neuf heures et dix heures du soir, la terre s’entrouvrit tout à coup auprès de Timanfaya, à deux lieues de Yaiza.
Dès la première nuit, une énorme montagne s’était élevée du sein de la terre et de son sommet s’échappait des flammes qui continuèrent à brûler pendant dix-neuf jours... un torrent de lave se précipita sur Timanfaya, sur Rodeo et sur une partie de Mancha Blanca. La lave s’écoula sur les villages vers le nord, d’abord avec autant de rapidité que l’eau, mais bientôt sa vitesse se ralentit et elle ne coula plus que comme le miel ...
Le 11 septembre, l’éruption se renouvela avec force et la lave recommença à couler. De Santa Catalina, elle se précipita sur Maso, incendia et recouvrit tout ce village et poursuivit son chemin jusqu’à la mer ; elle coula pendant six jours de suite avec un bruit effroyable et en formant de véritables cataractes. Une grande quantité de poissons morts surnageaient à la surface des eaux de la mer...
Bientôt tout se calma. Mais le 18 octobre, trois nouvelles ouvertures se formèrent au-dessus de Santa Catalina qui brûlait encore et de ses orifices s’échappèrent des masses d’une fumée épaisse qui s’étendit sur toute l’île... Les coups de tonnerre et les explosions qui accompagnèrent ces phénomènes, l’obscurité produite par la masse de cendres et de fumées qui recouvrait l’île, forcèrent plus d’une fois les habitants de Yaiza et des lieux voisins, à prendre la fuite...
Le 28 octobre, l’action volcanique s’était exercée de cette manière pendant 10 jours entiers, lorsque tout à coup le bétail tomba mort, asphyxié dans toute la contrée, par un dégagement de vapeurs pestilentielles, qui se condensèrent et tombèrent sous forme de gouttelettes. Le 30 octobre tout redevint tranquille.
Chaque fois que les hommes croyaient que leur malheur s’achevait, de nouvelles fissures s’ouvraient, de nouveaux cônes s’érigeaient. Il y eu même des éruptions sous-marines...
Ce texte permet de montrer les trois phases de l'éruption :
. La « terre s’entrouvre »
. Apparition d’une montagne au sommet incandescent
. Un torrent de lave s’écoule d’abord rapidement puis plus lentement, ce qui permit aux habitants d’évacuer leurs villages
Ensuite, le même cycle recommence, de nouvelles fissures se produisent qui créent de nouveaux cônes et de nouvelles coulées de lave et conduisent à l’évacuation des villages puis à leur destruction et à leur ensevelissement sous la lave.