L’ile canarienne de Lanzarote est une des plus surprenantes des Canaries en ce sens qu’elle est aux antipodes des clichés auxquels on relie habituellement l’archipel : lieu de vacances idylliques, association de plages et de hautes montagnes verdoyantes, luxuriance de la végétation...Aucun de ces clichés ne s’applique à Lanzarote.
Ce qui frappe de prime abord, c’est l’aridité qui règne dans l’île. Il pleut 200 mm d’eau par an alors que la moyenne des précipitations à Tenerife est de 992 mm. Cette aridité se remarque partout, une maigre steppe jaune pousse dans les endroits qui ont assez de terre pour permettre sa présence. Autrefois, les habitants devaient se contenter de ces maigres ressources en eau prenant la forme de pluies d’hiver grâce à des citernes mais aussi grâce à l’apport d’eau transportée par bateaux-citernes venus des autres îles macaronésiennes.
Ce faible apport d’eau fut compensé par la construction d’usines de désalinisation consécutives aux projets de développement du tourisme et des stations balnéaires, il fallait en effet beaucoup d’eau pour emplir les piscines, entretenir les pelouses et pour répondre aux exigences des vacanciers !
Désormais, Lanzarote peut pratiquer une agriculture irriguée qui met d’ailleurs en péril les anciennes pratiques culturales traditionnelles comme on le verra plus loin.
Cette aridité est due au fait du faible relief, Le point culminant de l’île est à 670 m alors que le Teide de Tenerife culmine à 3718 m. Dans tout l’archipel des Canaries, les pluies sont apportées par les alizés, des vents constants soufflant du Nord-Est au Sud-Ouest et traversant l’Atlantique pour gagner les îles antillaises et la côte américaine. Ces vents se chargent d’eau sur l’océan ; lorsqu’ils doivent s'élever du fait du relief, ils « s’allègent » déversant leurs pluies sur les versants qu’ils rencontrent. A Lanzarote, la faible altitude du relief n’accroche pas les alizés qui se contentent de passer sur l’île sans guère y prodiguer leurs pluies.
La faible altitude générale peut paraître surprenante pour une île volcanique. On pourrait certes penser que l’île est si ancienne que les volcans ont été tant érodés et qu’il n’en reste que des reliefs résiduels ; ce n’est pas le cas puisque la dernière éruption volcanique a eu lieu au début du 18ème siècle ! Pour expliquer ce paradoxe, il convient de s’intéresser à l’histoire géologique de l’île.
À suivre...
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