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lundi 6 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (12)

 LE CAS PARTICULIER DES CURES DESTINÉES À LUTTER CONTRE L'OBESITE. 

Les cures effectuées au titre de la lutte contre l'obésité ont été étudiées dans une enquête spécifique de l'AFRETh, appelée MAATHERMES, elle est  plus statistique que scientifique.

 "Cette étude a été effectuée sur deux groupes de personnes :
     - Le groupe cure : 120 patients, reçus dans 5 stations thermales pendant 3 semaines pour suivre le traitement thermal spécifique pour  l’obésité.
      - Le groupe témoin : 157 patients, accompagnés par leur médecin généraliste dans un suivi contre le surpoids et l’obésité. "

Selon cette enquête, la perte de poids est beaucoup plus importante pour les curistes que pour ceux qui ont suivi "un programme de modification de style de vie et un  traitement médicamenteux"

" Les résultats de l'étude MAATHERMES sont d'autant plus pertinents que la cure nécessite une période d'intervention très inférieure aux programmes habituels de modifications de style de vie (16 à 26 semaines), et n'entraîne aucun effet secondaire indésirable." (Citation de l'enquête)

Pourtant cette même étude, donnant l'avis de médecins, semble considérablement minorer le rôle de l'eau thermale. Pour eux, la cure est surtout l'occasion d'une prise en charge globale de l'obèse. Ils effectuent pour le montrer six types d'observations :

La durée de la cure (trois semaines) permet aux gens de se couper de leurs habitudes, de leurs activités habituelles génératrices de stress et d'impression d'être continuellement  débordé, ce qui induit grignotage et "malbouffe" ; en cure, on vit pour soi-même, on n'a d'autres préoccupations que sa santé, on est pris en charge pour le reste.

La cure est aussi l'occasion d'effectuer des exercices physiques : les villes thermales organisent des activités de toute sorte pour les curistes, ceux-ci peuvent accomplir de nombreux sports (cyclisme, marche gymnastique...) ainsi que des activités de type relaxation.
 
Les cures s'accompagnent aussi de conseils diététiques sur les besoins en calories de chacun établis par des diététiciennes selon l'âge, le poids, les habitudes de vie.. ainsi que sur les équilibres alimentaires. Pour chaque curiste est rédigé un programme nutritionnel précis et détaillé effectué à partir de leur vécu. De même, des conférences sont organisées pour montrer les risques de l'obésité et les nombreuses pathologies qui en découlent (maladies cardio-vasculaire, arthrose...)

Dans les villes thermales ayant mis en place des programmes minceur, la prise en charge des curistes s'étend jusque dans les hôtels qui servent un menu diététique à 1400 kcl : le temps assez long de la cure permet aux organismes des curistes de s'habituer à ce rythme nouveau d'alimentation qui constatent que l'on peut manger de tout mais raisonnablement.

les conclusions des médecins insistent aussi sur le côté psychologique de la cure, les gens qui y viennent sont souvent perturbés par leur obésité, ils en ont honte et, de ce fait, se retranchent de la vie sociale ; pendant la cure, ils se retrouvent entre obèses, ce qui leur permet d'établir des contacts avec des personnes qui leur ressemblent ; chacun peut alors partager son problème de sur-poids et confronter son point de vue avec ceux des autres.

Ainsi, pour ces médecins, la cure est essentiellement la rééducation des habitudes comportementales même si l'eau thermale y a sa part à la fois par son action mécanique (l'eau chaude contribue à la fonte de la graisse, les jets permettent de masser) et chimique. (l'eau ingurgitée permet de drainer le fois et a un effet anorexique qui diminue la boulimie)

Enfin, les médecins qui témoignent dans MAATHERMES indiquent explicitement que la cure thermale est un "starter"  et non une fin en soi : il est nécessaire que tous les comportements acquis lors de la cure soient poursuivis. Cela n'est rarement le cas comme je l'ai écris précédemment, le retour à la maison s'accompagne généralement du retour aux habitudes et pratiques quotidiennes antérieures à la cure ; peu à peu, on en revient à tous les errements qui avaient conduit à l'obésité : nourriture trop riche et trop abondante, absence d'activités physiques, incitations continuelles de la société de consommation en ce qui concerne la nourriture... Bref, en peu de temps, les effets de la cure risquent d'être obérés et les bonnes résolutions oubliées.

Si on veut éviter cet échec, il est nécessaire que les cures d'amaigrissement soient assorties d'un suivi médical à la fois parce que les régimes, généralement déséquilibrés, peuvent avoir des résultats nocifs à long terme en créant des carences, et surtout parce qu'il est nécessaire d'accompagner les efforts des malades pour empêcher qu'ils ne renoncent. Dans cette perspective, il faudrait que les médecins refusent de prescrire de telles cures médicalisées si les patients ne font pas les efforts qu'on leur demande .

Il convient cependant de relativiser les affirmations qui précédent :
   . Les prises en charge par la sécurité sociale sont limitées aux cas les plus graves d'obésité : cela est perceptible quand on considère le pourcentage des curistes ressortant des différents agréments : 73% pour les prescriptions de cures RH, 11% pour le soin des Voies Respiratoires et 5% pour le secteur " affections digestives et urinaires" qui englobent non seulement l'obésité mais aussi toute sorte d'autres pathologies.
   . En fait, une grande partie des cures destinées à l'amaigrissement ne sont pas prises en charge, elles font partie d'une troisième catégorie de pratiques thermales qui sont à mi-chemin entre les cures de bien-être et les cures médicalisées. Ces cures, dont la durée est fixée par le curiste lui-même, ne sont pas remboursées par la sécurité sociale et donc sont effectuées en toute liberté par les gens qui choisissent de les suivre.


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