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jeudi 2 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (8)

LES SOINS : L'EXEMPLE DE L'ARTHROSE
Je prendrai ici l'exemple des soins apportées dans le cadre de l'orientation RH (1) :

Ceux-ci se répartissent en trois catégories :
   . Les soins au moyen de l'eau seule :
       . Exercices en piscine de type kinésithérapie,
       . Bains bouillonnants,
       . Douches au jet,
       . Douches sous immersion,
    . Les soins associant l'eau à d'autres produits :
       . Illustration avec mélange de boue et d'eau thermale,
       . Douches térébenthinées,
   . Les massages sous l'eau par un kinésithérapeute.

Entre ces différents soins, c'est le médecin thermal qui choisit les trois soins journaliers en fonction des pathologies constatées.

Comment, à partir de ces soins essentiellement externes, peut-on obtenir un soulagement de la douleur occasionnée par l'arthrose ? Selon ce que j'ai pu lire et entendre, il existe deux actions possibles de l'eau thermale :
   . Un effet mécanique,
   . Un effet chimique.

En ce qui concerne l'action mécanique, elle parait évidente : on peut la montrer à partir de deux exemples :

Lors des soins de kinésithérapie en piscine thermale, il apparaît un phénomène de portance de l'eau qui, selon les études que j'ai pu lire, supprime 80% du poids réel. Or l'arthrose consiste en une dégénérescence du cartilage enrobant l'extrémité des os et sa destruction avec, parallèlement, prolifération osseuse sous le cartilage. Il en résulte des douleurs lors du mouvement puisque les os frottent l'un contre l'autre. Cette douleur est augmentée si l'articulation supporte le poids du corps comme c'est le cas pour le genou surtout en cas d'obésité de la personne. Plutôt que de souffrir, beaucoup limitent leurs mouvements à l'indispensable. Dans l'eau, la portance de l'eau diminuant le poids sur l'articulation, ce qui n'était plus possible à l'air libre le redevient dans l'eau. Lors de la kinésithérapie dans l'eau, les malades réussissent à refaire des mouvements oubliés et qu'ils croyaient impossibles à réaliser : ils retrouvent un peu la mobilité de leurs articulations ankylosées. Ainsi les exercices dans l'eau thermale s'apparentent à une rééducation.

Le deuxième exemple est celui des bains bouillonnants : ils s'effectuent dans une piscine d'eau thermale portée à 36°, des jets dits " toniques"  sont projetés dans l'eau aux endroits où se développe l'arthrose, passant  successivement sur les chevilles, puis sur les genoux, les hanches, le dos, les épaules et les cervicales. Ces jets effectuent un massage complet des articulations.

Ainsi se définit clairement les effets mécaniques de la cure : il s'agit de tenter d'assouplir les articulations pour leur permettre de fonctionner à nouveau. Il se pose alors une question : celle de savoir si de tels effets nécessitent de l'eau thermale ? Ne pourrait-on pas obtenir le même résultat chez soi ou dans une piscine avec de l'eau du robinet ?

D'après ce que l'on m'a dit, si on effectue un soin avec de l'eau normale, l'effet mécanique sera le même qu'avec de l'eau thermale ; par contre l'effet chimique se se produira pas, ce qui ôtera à la cure la moitié de son efficacité.

Je me suis permis de demander à la responsable des cures de Vittel si les effets chimiques de l'eau thermale avaient été déjà étudiés, elle m'a répondu par l'affirmative au moyen de deux arguments :
   . Des comparaisons de soins ont été effectués avec de l'eau normale et de l'eau thermale : une amélioration significative n'a été constatée que pour les personnes ayant été soignées avec de l'eau thermale.
   . Lors des cures, beaucoup de gens se plaignent que, pendant la deuxième semaine, ils subissent une grande fatigue et sentent que leur douleur ne se calment pas et même s'accroissent : selon la responsable des cures, c'est normal car il faut que l'organisme s'adapte aux effets chimiques de la cure ; ensuite, pendant la troisième semaine, ces douleurs disparaissent.

Voici ce qu'elle m'a ensuite expliqué : l'eau thermale est portée à 36° ; cette chaleur permet de surchauffer la zone à traiter de telle sorte que les substances actives contenues dans la boue ou dans l'eau traversent la barrière cutanée dilatée par la chaleur. Il va se produire alors un échange avec pénétration dans le corps des ions du calcium et du sulfate et évacuation des déchets métaboliques. La chaleur de l'eau permet d'augmenter le mécanisme d'échange de 1 à 10. Passés les vaisseaux périphériques, les ions de l'eau thermale accèdent à la circulation sanguine.

À cette double action mécanique et chimique de l'eau thermale dispensée lors des soins s'ajoute le fait que les curistes sont amenés à boire de l'eau minérale distribuée au moyen de griffons dans tout l'établissement. Cette ingestion complète l'effet de l'eau thermale qui pénètre alors dans la circulation sanguine via l'estomac.

Ainsi apparaît trois effets de l'eau thermale :
   . Un effet mécanique qui permet d'assouplir les articulations ankylosées par l'arthrose.
   . Un effet chimique résultant de deux types de pénétration des ions de l'eau thermale dans le corps :
           . Par ingestion d'eau,
           . Par les vaisseaux sanguins de la peau.

(1) En France, 12 orientations thérapeutiques ont été définies par la sécurité sociale pour les cures thermales :
          . RH : Rhumatologie et séquelles de traumatismes ostéo-articulaires
          . VR : Maladies des voies respiratoires
          . MCA : Maladies cardio-vasculaires
          . AU : Maladies de l'appareil urinaire et maladies métaboliques
          . AD : Maladies de l'appareil digestif et maladies métaboliques
          . PHL : Phlébologie
          . GYN : Gynécologie
          . DER : Dermatologie
          . AMB : Affections des muqueuses bucco-linguales
          . NEU : Neurologie
          . PSY : Thérapeutique des affections psycho-somatiques
          . TDE : Troubles du développement chez l'enfant

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