QUATRE EXEMPLES D’HÔTELS DE VILLE (suite)
GRAND BOURG (Marie Galante)
On retrouve sur partie centrale de la façade de l’hôtel de ville de GRAND BOURG une organisation semblable à celle de Sainte Rose avec :
. La même différenciation qu’à Sainte Rose entre les deux niveaux : le premier niveau comporte un mur plein ouvert par trois portes cintrées entre lesquelles se trouvent de petites baies hautes et étroites, le second niveau, légèrement moins haut, est formé d’une galerie précédée d’un portique à colonnes et surmontée de l’habituel entablement à corniches.
. Une même structuration des lignes horizontales (bande grise à la base, ligne des balcons à la base du portique, entablement et corniche de faîte) et verticales (la petite fenêtre qui se trouve entre les portes cintrées est à l’alignement de l’entre-colonnement du portique, les balcons sont dans l’alignement des portes cintrées et des espaces entre les colonnes doubles)
. Enfin, la structure ternaire est représentée ici par la présence de deux tours latérales qui ressemblent à des clochers. Ces tours sont formées par un parallélépipède terminé par une galerie et surmonté d’un kiosque ajouré. Ce type de tours est également utilisé par Ali Tur lors de la reconstruction des clochers d’église.
Le « style Ali-Tur » transparaît dans les deux hôtels de ville décrits précédemment ; cependant, il convient de remarquer que l’architecte a su aussi utiliser les éléments caractéristiques de l’architecture coloniale avec des façades précédées d’élévations à double portique. Ce sera, par exemple le cas pour les mairies de Pointe Noire (à droite) et d’Anse Bertrand (à gauche)
REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet
Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com
jeudi 18 février 2016
mercredi 17 février 2016
LA GUADELOUPE D’ALI TUR (7) l’hôtel de ville de Sainte Rose
QUATRE EXEMPLES D’HÔTELS DE VILLE :
SAINTE ROSE
La façade de l’hôtel de ville de Sainte Rose présente à première vue un contraste frappant entre le premier et le second niveau : autant le rez-de-chaussée paraît massif, ne comportant qu’une porte centrale encadrée par quatre fenêtres cintrées, autant le premier étage s’organise en formes plus élaborées et structurées : portique à double colonnes rouges surmonté d’un fin entablement également de couleur rouge.
Cette première impression n’est qu’une simple apparence : en réalité la structure de cette mairie est organisée selon les principes chers à Ali Tur :
Il apparait d’abord la dissymétrie entre les étages, le premier niveau est beaucoup plus haut que le second, cette différence réelle est encore accentuée par l’effet de perspective.
Ensuite, sur cette façade est conservé le rythme ternaire habituel aux édifices construits par Ali Tur :
. La partie centrale comporte au niveau du rez-de-chaussée une légère avancée encadrant la porte ; au-dessus, en arrière de la galerie, se trouve une large ouverture à trois baies. Cette partie centrale correspond au hall d’entrée comportant l’escalier et au palier de l’étage ; une telle organisation se retrouve dans nombre de maisons coloniales.
. De part et d’autre, se trouvent les deux corps latéraux correspondant aux salles qui s’ouvrent sur le hall du rez-de-chaussée et sur le palier. Ces salles sont surmontées d’un étage bas supplémentaire et comporte les petites fenêtres permettant l’aération, cet étage est souligné par la corniche rouge qui le domine ; au dessus se trouve la terrasse.
Enfin, il apparait une stricte symétrie dans cette construction :
. Horizontalement, La façade est rythmée successivement par l’entablement rouge puis par la balustrade reposant sur une moulure et enfin par une bande peinte en rouge au niveau de la base.
. Verticalement, apparait un alignement entre les colonnes doubles de l’étage et les pilastres qui se trouvent au niveau du rez-de-chaussée. De même, les fenêtres des deux niveaux sont alignées même s’il n’y parait pas du fait de l’illusion d’optique.
Une organisation semblable à l’architecture de l’Hôtel de ville de Sainte Rose sera retrouvée au LAMENTIN que je traiterai à part car, dans ce bourg, Ali-Tur fit non seulement oeuvre d’architecte mais aussi d’urbaniste.
A suivre..
SAINTE ROSE
La façade de l’hôtel de ville de Sainte Rose présente à première vue un contraste frappant entre le premier et le second niveau : autant le rez-de-chaussée paraît massif, ne comportant qu’une porte centrale encadrée par quatre fenêtres cintrées, autant le premier étage s’organise en formes plus élaborées et structurées : portique à double colonnes rouges surmonté d’un fin entablement également de couleur rouge.
Cette première impression n’est qu’une simple apparence : en réalité la structure de cette mairie est organisée selon les principes chers à Ali Tur :
Il apparait d’abord la dissymétrie entre les étages, le premier niveau est beaucoup plus haut que le second, cette différence réelle est encore accentuée par l’effet de perspective.
Ensuite, sur cette façade est conservé le rythme ternaire habituel aux édifices construits par Ali Tur :
. La partie centrale comporte au niveau du rez-de-chaussée une légère avancée encadrant la porte ; au-dessus, en arrière de la galerie, se trouve une large ouverture à trois baies. Cette partie centrale correspond au hall d’entrée comportant l’escalier et au palier de l’étage ; une telle organisation se retrouve dans nombre de maisons coloniales.
. De part et d’autre, se trouvent les deux corps latéraux correspondant aux salles qui s’ouvrent sur le hall du rez-de-chaussée et sur le palier. Ces salles sont surmontées d’un étage bas supplémentaire et comporte les petites fenêtres permettant l’aération, cet étage est souligné par la corniche rouge qui le domine ; au dessus se trouve la terrasse.
Enfin, il apparait une stricte symétrie dans cette construction :
. Horizontalement, La façade est rythmée successivement par l’entablement rouge puis par la balustrade reposant sur une moulure et enfin par une bande peinte en rouge au niveau de la base.
. Verticalement, apparait un alignement entre les colonnes doubles de l’étage et les pilastres qui se trouvent au niveau du rez-de-chaussée. De même, les fenêtres des deux niveaux sont alignées même s’il n’y parait pas du fait de l’illusion d’optique.
Une organisation semblable à l’architecture de l’Hôtel de ville de Sainte Rose sera retrouvée au LAMENTIN que je traiterai à part car, dans ce bourg, Ali-Tur fit non seulement oeuvre d’architecte mais aussi d’urbaniste.
A suivre..
lundi 15 février 2016
LA GUADELOUPE D'ALI TUR (6) , Basse Terre
LE PALAIS DE JUSTICE suite
Le plan d’ensemble du palais de justice, dessiné à partir de la photo aérienne, montre la composition qui fut réalisée par Ali Tur :
Au centre (1) se trouve un corps de bâtiment de forme carrée qui s’incurve face au croisement de la rue pour constituer l’entrée principale, celle-ci consiste en un portique courbe qui comporte une triple colonnade (extérieure, intermédiaire et intérieure donnant sur un patio). Au niveau de ces colonnades, on retrouve les habituelles formes architecturales utilisées par Ali-Tur : colonnes rondes sans base ni chapiteaux, entablement entouré de deux corniches qui le mettent en valeur.
Ce vaste péristyle à colonnes ne donne pas sur un hall mais sur un charmant patio à colonnes (2) qui sert de salle des pas perdus et aussi d’accès aux deux tribunaux. Ce patio tranche singulièrement par sa beauté et son harmonie avec les salles des pas perdus sombres et inquiétantes des tribunaux métropolitains. Au centre du patio, se trouve un massif floral pourvu de fontaines rafraîchissantes.
En avant de cette entrée centrale se trouve un assemblage de terrasses dénivelées, d’escaliers de liaison et de petits espaces verts (3) qui donnent à la colonnade la monumentalité souhaitée.
De part et d’autre de la structure centrale, se trouvent deux bâtiments en équerre l’un par rapport à l’autre imbriqués dans la forme carrée centrale. chacun est organisé de la même manière avec une grande salle d’audience (4) et des bureaux. (5) ce qui juxtapose deux formes emboîtées comme on peut l’apercevoir sur la reproduction ci-contre.
La salle d’audience comporte de bas en haut :
. un soubassement qui correspond à la forme de l'escalier et de ses paliers,
. Le niveau principal, celui de la salle d’audience proprement dit, se décompose en deux parties :
. Un niveau pourvu d’un portique de colonnes rondes qui se raccorde à la colonnade centrale et est surmonté d’une terrasse formant auvent.
Les deux bâtiments dans lesquels sont enchâssées les salles d’audience sont de facture beaucoup plus simple avec deux niveaux.
Sur les deux vues de cette façade principale, on peut mesurer à quel point les différents éléments que je viens de décrire séparément se conjuguent parfaitement les uns avec les autres pour constituer un ensemble fonctionnel et harmonieux répondant avec originalité à toutes les contraintes qui furent imposées à l’architecte.
On pourrait penser que le soin apporté par Ali Tur à ces trois bâtiments de prestige que sont le palais du gouverneur, le conseil général et le palais de justice sont spécifiques à la capitale administrative de la Guadeloupe. Il n’en n'est rien comme le montrent tous les édifices construits par l’architecte dans le reste de l’ile et dont je décrirai quelques exemples.
Le plan d’ensemble du palais de justice, dessiné à partir de la photo aérienne, montre la composition qui fut réalisée par Ali Tur :
Ce vaste péristyle à colonnes ne donne pas sur un hall mais sur un charmant patio à colonnes (2) qui sert de salle des pas perdus et aussi d’accès aux deux tribunaux. Ce patio tranche singulièrement par sa beauté et son harmonie avec les salles des pas perdus sombres et inquiétantes des tribunaux métropolitains. Au centre du patio, se trouve un massif floral pourvu de fontaines rafraîchissantes.
En avant de cette entrée centrale se trouve un assemblage de terrasses dénivelées, d’escaliers de liaison et de petits espaces verts (3) qui donnent à la colonnade la monumentalité souhaitée.
De part et d’autre de la structure centrale, se trouvent deux bâtiments en équerre l’un par rapport à l’autre imbriqués dans la forme carrée centrale. chacun est organisé de la même manière avec une grande salle d’audience (4) et des bureaux. (5) ce qui juxtapose deux formes emboîtées comme on peut l’apercevoir sur la reproduction ci-contre.
La salle d’audience comporte de bas en haut :
. un soubassement qui correspond à la forme de l'escalier et de ses paliers,
. Le niveau principal, celui de la salle d’audience proprement dit, se décompose en deux parties :
. Un niveau pourvu d’un portique de colonnes rondes qui se raccorde à la colonnade centrale et est surmonté d’une terrasse formant auvent.
. Une partie supérieure comportant des baies ajourées qui permettent de recevoir dans la salle d’audience un éclairage et une aération zénithale.
Les deux bâtiments dans lesquels sont enchâssées les salles d’audience sont de facture beaucoup plus simple avec deux niveaux.
Sur les deux vues de cette façade principale, on peut mesurer à quel point les différents éléments que je viens de décrire séparément se conjuguent parfaitement les uns avec les autres pour constituer un ensemble fonctionnel et harmonieux répondant avec originalité à toutes les contraintes qui furent imposées à l’architecte.
On pourrait penser que le soin apporté par Ali Tur à ces trois bâtiments de prestige que sont le palais du gouverneur, le conseil général et le palais de justice sont spécifiques à la capitale administrative de la Guadeloupe. Il n’en n'est rien comme le montrent tous les édifices construits par l’architecte dans le reste de l’ile et dont je décrirai quelques exemples.
dimanche 14 février 2016
LA GUADELOUPE D'ALI TUR (5) Basse Terre
LE PALAIS DE JUSTICE
Le palais de justice se trouve situé en face du conseil général, de l’autre côté de l’avenue Felix Eboué qui représente la terminaison de la route provenant de saint Claude. A la différence du conseil général, situé au sommet d’un morne, le palais de justice est construit en contrebas, au niveau du croisement entre l’avenue Felix Eboué et la rue de la République.
La façade du côté du croisement des rues montre à quel point Ali-Tur réussit à juxtaposer harmonieusement les formes longilignes et courbes grâce à l’ossature de béton armé en se jouant des multiples contraintes qui lui sont imposées tant au niveau de l’implantation du bâtiment à construire qu’à celle de la forme de la parcelle et de sa situation mais aussi de l’utilisation qui en sera faite.
En ce qui concerne le palais de justice, l’architecte disposait d’une parcelle rectangulaire sur un des côtés de l'intersection de deux rues établie sur un site de faible dénivellation par rapport à la rue. Le bâtiment devait accueillir les tribunaux d’instance et d’appel, des bureaux y afférent ainsi qu’une salle des pas perdus.
A cela s’ajoutaient aussi deux nécessités que l’architecte s’imposait à lui-même :
. Construire une façade principale qui posséderait la monumentalité digne de la fonction régalienne de l’édifice,
. Utiliser une composition ternaire comportant une symétrie axiale.
Ali Tur sut dépasser toutes ces contingences pour réaliser un ensemble cohérent et harmonieux correspondant au cahier des charges qui lui était imposé.
A suivre..
Le palais de justice se trouve situé en face du conseil général, de l’autre côté de l’avenue Felix Eboué qui représente la terminaison de la route provenant de saint Claude. A la différence du conseil général, situé au sommet d’un morne, le palais de justice est construit en contrebas, au niveau du croisement entre l’avenue Felix Eboué et la rue de la République.
La façade du côté du croisement des rues montre à quel point Ali-Tur réussit à juxtaposer harmonieusement les formes longilignes et courbes grâce à l’ossature de béton armé en se jouant des multiples contraintes qui lui sont imposées tant au niveau de l’implantation du bâtiment à construire qu’à celle de la forme de la parcelle et de sa situation mais aussi de l’utilisation qui en sera faite.
En ce qui concerne le palais de justice, l’architecte disposait d’une parcelle rectangulaire sur un des côtés de l'intersection de deux rues établie sur un site de faible dénivellation par rapport à la rue. Le bâtiment devait accueillir les tribunaux d’instance et d’appel, des bureaux y afférent ainsi qu’une salle des pas perdus.
A cela s’ajoutaient aussi deux nécessités que l’architecte s’imposait à lui-même :
. Construire une façade principale qui posséderait la monumentalité digne de la fonction régalienne de l’édifice,
. Utiliser une composition ternaire comportant une symétrie axiale.
Ali Tur sut dépasser toutes ces contingences pour réaliser un ensemble cohérent et harmonieux correspondant au cahier des charges qui lui était imposé.
samedi 13 février 2016
LA GUADELOUPE D'ALI TUR (4) , Basse Terre
LA PRÉFECTURE (suite)
La deuxième différence entre les bâtiments de la préfecture et du conseil général réside dans le fait que la préfecture comporte un étage avec du bas en haut :
. Le portique du rez-de-chaussée précédant la galerie construite en avant de la façade proprement dite,
. Une double corniche en avancée encadrant un entablement ajouré et permettant le passage de l’air. Cet entablement s’interrompt au surplomb des colonnes avec un mur plein qui rappelle les colonnettes de l’architecture classique et organise verticalement l’espace.
. Une balustrade comportant une alternance de piédestaux construits dans le prolongement des colonnes du portique et de balustres aux murs pleins dans lesquels se trouvent enchâssés des bacs à fleurs.
. En net retrait, se trouve la colonnade de l'étage formant galerie, elle est surmontée d’un toit à terrasse en avancée.
Cette élévation de la façade présente une caractéristique que l’on retrouve dans beaucoup de bâtiments construits par Ali Tur : la dissymétrie de hauteur des étages, le rez-de-chaussée étant plus élevé que l’étage. Cette particularité est intentionnelle puisqu’elle se trouve dans nombre d’autres bâtiments, elle est encore beaucoup plus accentuée sur la façade de la préfecture à cause du fait qu'il se produit une double illusion d’optique : d’abord, cette façade n’est vue globalement qu’en contrebas, ensuite, la colonnade de l’étage est nettement plus en retrait que celle du rez-de chaussée. Cela accentue encore la dissymétrie effective.
Le bâtiment courbe qui forme liaison entre la façade côté cour et la façade côté jardin s’intègre harmonieusement dans l’ensemble ; on en retrouve les caractéristiques générales du style d’Ali-Tur avec une haute balustrade, des colonnes surmontées des avancées de toit...
La deuxième différence entre les bâtiments de la préfecture et du conseil général réside dans le fait que la préfecture comporte un étage avec du bas en haut :
. Le portique du rez-de-chaussée précédant la galerie construite en avant de la façade proprement dite,
. Une double corniche en avancée encadrant un entablement ajouré et permettant le passage de l’air. Cet entablement s’interrompt au surplomb des colonnes avec un mur plein qui rappelle les colonnettes de l’architecture classique et organise verticalement l’espace.
. Une balustrade comportant une alternance de piédestaux construits dans le prolongement des colonnes du portique et de balustres aux murs pleins dans lesquels se trouvent enchâssés des bacs à fleurs.
. En net retrait, se trouve la colonnade de l'étage formant galerie, elle est surmontée d’un toit à terrasse en avancée.
Cette élévation de la façade présente une caractéristique que l’on retrouve dans beaucoup de bâtiments construits par Ali Tur : la dissymétrie de hauteur des étages, le rez-de-chaussée étant plus élevé que l’étage. Cette particularité est intentionnelle puisqu’elle se trouve dans nombre d’autres bâtiments, elle est encore beaucoup plus accentuée sur la façade de la préfecture à cause du fait qu'il se produit une double illusion d’optique : d’abord, cette façade n’est vue globalement qu’en contrebas, ensuite, la colonnade de l’étage est nettement plus en retrait que celle du rez-de chaussée. Cela accentue encore la dissymétrie effective.
Le bâtiment courbe qui forme liaison entre la façade côté cour et la façade côté jardin s’intègre harmonieusement dans l’ensemble ; on en retrouve les caractéristiques générales du style d’Ali-Tur avec une haute balustrade, des colonnes surmontées des avancées de toit...
jeudi 11 février 2016
LA GUADELOUPE D'ALI TUR (3) , Basse Terre
LA PRÉFECTURE
La vue aérienne montre que, comme le conseil général, la préfecture de Guadeloupe est construite sur un morne qui descend en pente en direçtion de la mer. Cette caractéristique fut utilisée avec bonheur par Ali-Tur lorsqu’il reconstruisit l’édifice.
- Sur la pente, il aménagea un parc à l’anglaise descendant vers la rue de Lardenoy ; la partie supérieure de ce parc comporte un bassin demi-circulaire encadré par les escaliers qui mènent à la façade côté jardin.
- Cette façade trône magnifiquement au sommet du morne, ce qui renforce la monumentalité du bâtiment en créant une magnifique perspective en particulier vue du contrebas.
- La façade du côté de la cour est beaucoup plus conventionnelle, elle comporte un bâtiment en forme de U avec un corps central en avancée.
La façade côté jardin, de loin la plus intéressante, est construite selon les mêmes formes de base que le conseil général : portique composé de colonnes rondes, terrasse en avancée surplombant le portique et formant auvent, structuration par les poutrelles de béton, mince entablement...
Au delà de ces similitudes, il existe entre le bâtiment du conseil général et la préfecture deux différences importantes à la fois au niveau de l’élévation qu’à celui de l’organisation spatiale de la façade, ce qui témoigne de la faculté de renouvellement de l’architecte.
Au niveau de l’organisation spatiale de la façade, on retrouve la symétrie axiale existant dans le bâtiment du conseil général mais ici, elle est décomposée en cinq corps de bâtiments :
- Le corps central est composé d’une rotonde donnant sur un vaste hall d’accueil circulaire. Il est entouré d’un portique courbe. Ce portique est particulièrement bien mis en valeur par deux faits : il surmonte le bassin et l’escalier monumental du parc et il comporte deux colonnes accolées au lieu d’une comme dans tout le reste de l’édifice.
- De part et d’autre de cette rotonde, se trouvent deux corps latéraux comportant des galeries à une seule colonne.
- Ces deux corps latéraux se terminent par deux pavillons courbes qui servent d’entrée vers la cour et forment transition avec les façades latérales.
C’est dans cette alternance des formes courbes et longilignes que se trouve l’originalité de l’organisation spatiale voulue par Ali Tur pour le palais du gouverneur devenu préfecture.
A suivre...
La vue aérienne montre que, comme le conseil général, la préfecture de Guadeloupe est construite sur un morne qui descend en pente en direçtion de la mer. Cette caractéristique fut utilisée avec bonheur par Ali-Tur lorsqu’il reconstruisit l’édifice.
- Sur la pente, il aménagea un parc à l’anglaise descendant vers la rue de Lardenoy ; la partie supérieure de ce parc comporte un bassin demi-circulaire encadré par les escaliers qui mènent à la façade côté jardin.
- Cette façade trône magnifiquement au sommet du morne, ce qui renforce la monumentalité du bâtiment en créant une magnifique perspective en particulier vue du contrebas.
- La façade du côté de la cour est beaucoup plus conventionnelle, elle comporte un bâtiment en forme de U avec un corps central en avancée.
La façade côté jardin, de loin la plus intéressante, est construite selon les mêmes formes de base que le conseil général : portique composé de colonnes rondes, terrasse en avancée surplombant le portique et formant auvent, structuration par les poutrelles de béton, mince entablement...
Au delà de ces similitudes, il existe entre le bâtiment du conseil général et la préfecture deux différences importantes à la fois au niveau de l’élévation qu’à celui de l’organisation spatiale de la façade, ce qui témoigne de la faculté de renouvellement de l’architecte.
Au niveau de l’organisation spatiale de la façade, on retrouve la symétrie axiale existant dans le bâtiment du conseil général mais ici, elle est décomposée en cinq corps de bâtiments :
- Le corps central est composé d’une rotonde donnant sur un vaste hall d’accueil circulaire. Il est entouré d’un portique courbe. Ce portique est particulièrement bien mis en valeur par deux faits : il surmonte le bassin et l’escalier monumental du parc et il comporte deux colonnes accolées au lieu d’une comme dans tout le reste de l’édifice.
- De part et d’autre de cette rotonde, se trouvent deux corps latéraux comportant des galeries à une seule colonne.
- Ces deux corps latéraux se terminent par deux pavillons courbes qui servent d’entrée vers la cour et forment transition avec les façades latérales.
C’est dans cette alternance des formes courbes et longilignes que se trouve l’originalité de l’organisation spatiale voulue par Ali Tur pour le palais du gouverneur devenu préfecture.
A suivre...
mercredi 10 février 2016
LA GUADELOUPE D'ALI TUR (2) , Basse Terre
LES CONSTRUCTIONS D'ALI TUR À BASSE TERRE.
Trois d'entre elles sont de grand intérêt et montrent les principaux thèmes architecturaux d'Ali-Tur : le conseil général, le palais de justice et la préfecture
Le CONSEIL GÉNÉRAL
La vue générale le montre bien, le conseil général est construit sur un morne précédé d'une assez forte pente, cette disposition augmente la monumentalité de la facade du côté jardin. En avant de celle-ci est construit un escalier ainsi qu'un bassin pourvu d'un jet d'eau.
L'étude de la façade du conseil général permet de dégager deux caractéristiques principales que l'on retrouve dans la plupart des bâtiments construits par Ali-Tur :
D'abord au niveau de l'organisation de la façade :
- l'architecture est ternaire avec un corps central monumental en avancée, deux corps intermédiaires servant de transition avec deux corps latéraux en retrait et plus bas. Les corps intermédiaires mettent en valeur de manière spectaculaire le corps central. ils comportent des niches dans lesquelles sont installées deux statues de guadeloupéennes.
- la construction à base de poutrelles de béton et de terrasses crée, dans cet édifice, des formes géométriques parallélépipédiques qui semblent s'emboîter les unes dans les autres.
Ensuite au niveau de son élévation ; en effet, la façade comporte :
- De hautes colonnes de béton sans chapiteaux, formant portique en avant du mur de l'édifice ; derrière la colonnade se trouve une galerie ouverte sur de grandes baies protégées par des brises-lumière en béton formant des lames, tamisant la lumière et apportant un peu de fraîcheur. Au niveau du corps central, les colonnes sont renforcées par de gros piliers.
- Des terrasses en avancée au dessus du portique, elles forment une sorte d'auvent protégeant à la fois de la pluie et du soleil
- Des entablements surmontent ces avancées, ils sont assez étroits de manière à ne pas rompre la monumentalité de l'édifice.
On retrouve ici une architecture de style classique très épurée avec de grandes colonnades. Seul, un détail de cette construction tempère un peu sa sécheresse symétrique : l'aile de droite se termine en effet par une marquise circulaire en béton qui donne un peu de fantaisie à l'ensemble.
Le corps central donne sur un grand hall qui donne sur la salle de réunion dont on aperçoit sur la photo la surélévation et sur des bureaux de part et d'autre.
Trois d'entre elles sont de grand intérêt et montrent les principaux thèmes architecturaux d'Ali-Tur : le conseil général, le palais de justice et la préfecture
Le CONSEIL GÉNÉRAL
La vue générale le montre bien, le conseil général est construit sur un morne précédé d'une assez forte pente, cette disposition augmente la monumentalité de la facade du côté jardin. En avant de celle-ci est construit un escalier ainsi qu'un bassin pourvu d'un jet d'eau.
L'étude de la façade du conseil général permet de dégager deux caractéristiques principales que l'on retrouve dans la plupart des bâtiments construits par Ali-Tur :
D'abord au niveau de l'organisation de la façade :
- l'architecture est ternaire avec un corps central monumental en avancée, deux corps intermédiaires servant de transition avec deux corps latéraux en retrait et plus bas. Les corps intermédiaires mettent en valeur de manière spectaculaire le corps central. ils comportent des niches dans lesquelles sont installées deux statues de guadeloupéennes.
- la construction à base de poutrelles de béton et de terrasses crée, dans cet édifice, des formes géométriques parallélépipédiques qui semblent s'emboîter les unes dans les autres.
Ensuite au niveau de son élévation ; en effet, la façade comporte :
- De hautes colonnes de béton sans chapiteaux, formant portique en avant du mur de l'édifice ; derrière la colonnade se trouve une galerie ouverte sur de grandes baies protégées par des brises-lumière en béton formant des lames, tamisant la lumière et apportant un peu de fraîcheur. Au niveau du corps central, les colonnes sont renforcées par de gros piliers.
- Des terrasses en avancée au dessus du portique, elles forment une sorte d'auvent protégeant à la fois de la pluie et du soleil
- Des entablements surmontent ces avancées, ils sont assez étroits de manière à ne pas rompre la monumentalité de l'édifice.
On retrouve ici une architecture de style classique très épurée avec de grandes colonnades. Seul, un détail de cette construction tempère un peu sa sécheresse symétrique : l'aile de droite se termine en effet par une marquise circulaire en béton qui donne un peu de fantaisie à l'ensemble.
Le corps central donne sur un grand hall qui donne sur la salle de réunion dont on aperçoit sur la photo la surélévation et sur des bureaux de part et d'autre.
mardi 9 février 2016
LA GUADELOUPE D'ALI TUR (1)
En 1928, un cyclone ravage la
Guadeloupe occasionnant de grandes destructions et nécessitant une
reconstruction de nombre d'édifices publics. Pour cela, le ministère des
colonies dont dépendait la Guadeloupe y envoya l'architecte Ali Tur
(1889-1977),
Celui-ci réalisa un ensemble d'édifices dont l'architecture est profondément originale : il utilisa le style art-déco dominant à cette époque en l'épurant et surtout en l'adaptant aux conditions climatiques. Ainsi écrivait-il « J'ai toujours pris soin d'orienter tous mes bâtiments de manière à ce qu'ils puissent être traversés de part en part par la brise. J'ai pris soin de remplacer les portes, les vitres et même certaines cloisons intérieures par des lames de persiennes orientables. Je construisis autant que le permirent les crédits disponibles, des galeries couvertes ou des auvents pour abriter les façades des rayons du soleil. »
Sitôt arrivé en Guadeloupe, Ali Tur parcourut l'île afin d'évaluer les dégâts consécutifs au passage du cyclone puis s'attela à évaluer la quantité de matériaux nécessaires à la reconstruction qu'il remit au gouverneur de la Guadeloupe. Tout était prévu et évalué le plus exactement possible, du ciment aux canalisations, des menuiseries aux appareils sanitaires, des produits d'étanchéité des terrasses au carrelage. Cette méthode un peu curieuse de fonctionner avait pour cause le fait que toutes ces dépenses devaient être financées par les réparations payées par l'Allemagne au titre des dommages de guerre et consécutivement au traité de Versailles de 1919. En conséquence, la plus grande partie du matériel ayant servi à reconstruire la Guadeloupe provint d'Allemagne.
Celui-ci réalisa un ensemble d'édifices dont l'architecture est profondément originale : il utilisa le style art-déco dominant à cette époque en l'épurant et surtout en l'adaptant aux conditions climatiques. Ainsi écrivait-il « J'ai toujours pris soin d'orienter tous mes bâtiments de manière à ce qu'ils puissent être traversés de part en part par la brise. J'ai pris soin de remplacer les portes, les vitres et même certaines cloisons intérieures par des lames de persiennes orientables. Je construisis autant que le permirent les crédits disponibles, des galeries couvertes ou des auvents pour abriter les façades des rayons du soleil. »
Il en résultat une synthèse
architecturale particulièrement harmonieuse que l'on va retrouver dans nombre
de villes et bourgades de l'île. Ali Tur et son équipe d'artistes ne se
borneront pas à reconstruire des bâtiments publics (préfecture, palais de
justice, mairies, marchés, écoles..) ils y ajoutèrent des édifices religieux (églises
et presbytère). Il en reste actuellement plus d’une centaine..
Sitôt arrivé en Guadeloupe, Ali Tur parcourut l'île afin d'évaluer les dégâts consécutifs au passage du cyclone puis s'attela à évaluer la quantité de matériaux nécessaires à la reconstruction qu'il remit au gouverneur de la Guadeloupe. Tout était prévu et évalué le plus exactement possible, du ciment aux canalisations, des menuiseries aux appareils sanitaires, des produits d'étanchéité des terrasses au carrelage. Cette méthode un peu curieuse de fonctionner avait pour cause le fait que toutes ces dépenses devaient être financées par les réparations payées par l'Allemagne au titre des dommages de guerre et consécutivement au traité de Versailles de 1919. En conséquence, la plus grande partie du matériel ayant servi à reconstruire la Guadeloupe provint d'Allemagne.
Le cyclone avait détruit
inégalement la Guadeloupe ; dans certains bourgs un ou deux édifices
seulement avaient été endommagés, là, les bâtiments reconstruits par Ali Tur
sont isolés dans un environnement de maisons coloniales ; par contre, là
où les destructions avaient pris une grande ampleur, l'architecte fit œuvre non
seulement d'architecte mais aussi d'urbaniste avec recomposition des centres
villes autour d'une grande place.
Chaque édifice reconstruit
possède sa spécificité, cependant tous ressortent du même style qui résulte de
la technique utilisée qui consistait à créer une ossature de béton armé puis à remplir les intervalles au moyen de
parpaings. L'ossature de béton armé se remarque dans toutes les reconstructions
et sert de base à l'élévation des murs comme des terrasses. Pour montrer à quel
point l'architecture d'Ali-Tur est harmonieusement belle et variée, je prendrai
quelques exemples particulièrement significatifs qui me permettront de faire
découvrir toutes les facettes de cet artiste prolifique.
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