REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

mardi 8 mars 2016

LA LIBERTÉ, FRUIT DE LA CONNAISSANCE DE SOI (3)

PRINCIPES ET JUSTIFICATIONS THÉORIQUES DE LA LIBERTÉ EN SOI Suite de l’article précédent

La démarche  que je propose est inverse de celle du jaillissement des souvenirs pour lequel le cerveau agit en tant que simple conservateur de mémoire. Le but  est d'effectuer une démarche volontaire et un cheminement ardu afin de retrouver en soi-même les clés de compréhension de nos comportements. Cette démarche est à la mesure de tout homme puisque chacun de nous dispose de l'outil nécessaire qui est celui de la raison. Pour moi, le " CONNAIS-TOI  TOI-MÊME " est une capacité de l'être en soi, il n'existe pas de domaines cachés, qui nous soient inaccessibles ou interdits.

Par exemple, devant une agression physique ou verbale comment va-t-on agir ? Tenter de riposter selon principe "œil pour œil, dent pour dent", fuir, essayer de calmer le jeu ou tendre l'autre joue ? Quelle que quoi soit sa riposte, L'individu concerné doit se poser la question : pourquoi ai-je eu cette réaction ? Quel facteur intérieur m'a poussé à celle-ci ?

La réponse à cette question nécessite une démarche qui est cet acte parfaitement conscient d'introspection vers un des tiroirs du cerveau qui donnera l'explication nécessaire.

Pour expliciter cette perspective, je voudrais donner un exemple personnel :

Je me trouvais aux Indes dans une gare grouillante de monde, il y avait là des milliers de gens et en particulier des lépreux .Ceux-ci vivaient de mendicité, ils avaient l'habitude pour apitoyer les gens de les toucher en quémandant de quoi manger. L'un d'entre eux s'approcha de moi, il avait perdu une grande partie de ses doigts et il me toucha à l'épaule. Je ne pus réprimer un recul instinctif. J'en eus honte ensuite ; je retrouvai en moi deux éléments qui justifièrent la stupidité de ce comportement instinctif : je savais que la lèpre n'était pas contagieuse et donc qu'il n'y avait aucune raison objective de mon recul ; surtout, j'avais, face à cette terrible maladie, eu un mouvement égoïste sans aucune compassion  pour l'être humain qui se trouvait devant moi. La fois suivante, lorsque d'autres lépreux ne touchèrent pour mendier, je pris sur moi de me laisser faire et de les accepter tels qu'ils étaient.

Pour employer la métaphore des tiroirs, j'ai effectué un double cheminement : dans le premier tiroir, j'ai trouvé les connaissances qui m'ont permis de trouver des faits objectifs concernant la lèpre ; j'ai ensuite recherché dans le tiroir des valeurs intrinsèques de mon être celle qui correspondait à la situation dans laquelle je me trouvais, ce fut la compassion

Cet exemple déjà ancien fut pour moi l'occasion de réfléchir à ce que j'étais et de me conduire à cette méthodologie du tiroir que je m'efforce d'appliquer et pour qui, j'ai trouvé trois phases successives d'élaboration :
      . Phase instinctive du ressenti qui pousse à une réaction immédiate soit comportementale, soit intellectuelle,
      . Mise en place d'un cheminement en soi-même qui va permettre de trouver la voie vers un tiroir où sont rangées les informations conceptuelles permettant d'analyser la réaction instinctive selon ses propres valeurs,
      . Détermination en fonction de ces critères  de la décision à prendre si un cas semblable se produisait á nouveau.

 C'est à ce moment que l'on jouit de la "liberté en soi" car on a effectué une recherche de la connaissance de soi qui aboutit à un choix raisonné transcendant l'instinct et permettant de se trouver face à soi-même et a ses propres valeurs.

Ainsi, à partir du moment où on sait pourquoi on agit et pourquoi on a effectué tel ou tel choix, on dispose de sa totale liberté .

A suivre...


lundi 7 mars 2016

LA LIBERTÉ, FRUIT DE LA CONNAISSANCE DE SOI (2)

PRINCIPES ET JUSTIFICATIONS THÉORIQUES DE LA LIBERTÉ EN SOI

 LA METHODOLOGIE INTROSPECTIVE DU TIROIR

J'ai emprunté cette métaphore à Napoléon 1er qui expliquait que son cerveau était organisé comme un meuble pourvu d'un grand nombre de tiroirs dans lesquels étaient classés tous les dossiers dont il devait s'occuper ; au moment où les problèmes se posaient, il lui suffisait d'ouvrir le tiroir et de retrouver tout ce qui pouvait résoudre le problème.

 Cette méthode témoigne chez l'Empereur, mais aussi pour tout être humain, de l'extraordinaire capacité du cerveau à emmagasiner une foule d'informations, de sensations et d'images : il suffit par exemple de feuilleter un  album photographique pour s'en rendre compte : les anciennes photos permettent de retrouver des anciennes sensations visuelles, auditives, olfactives que l'on croyait oubliées et qui ne l'étaient pas en réalité. Il en est de même pour les acquis anciens : pendant les études secondaires, j'ai appris deux langues étrangères à mon corps défendant car je détestais cela ; à la fin de ma scolarité, je croyais qu'il ne me restait rien de cet apprentissage ; pourtant, beaucoup plus tard, j'ai constaté à ma grande surprise que toutes les notions essentielles réapparaissaient en moi lorsque j'en eus besoin.

 Le cerveau ressemble à une mémoire d’ordinateur qui conserve une multitude d'informations susceptibles de ressortir quand on en ressent le besoin Ces informations émergent le plus souvent spontanément (c’est le cas lorsque l'on retrouve tel ou tel mot d'une langue étrangère)  ou par association avec des faits ou événements du présent (la photo faisant ressortir le souvenir).

 L'émergence spontanée de souvenirs et de connaissances anciennes existe chez tous les individus. Pourtant, elle se produit aussi par une recherche consciente et organisée parmi tout ce que l'on a emmagasiné au fil du temps dans son cerveau ; quand on tente de se remémorer par exemple le nom d'une personne que l'on vient de rencontrer et dont on ne se souvient pas, on effectue une recherche, un peu á la manière de celle que l'on effectue sur internet, en exerçant sa mémoire ; on tente de retrouver des souvenirs ou des images associées à cette personne et, en général, son nom surgit au bout de quelques instants, il arrive même que ce cheminement ne soit pas conscient, la réponse à une question peut être différée et s'effectuer alors que l'on ne s'y attend pas. Ce cheminement de l'esprit s'est effectué selon ce que l'appelle la "méthode du tiroir", le cerveau a accédé à  l'information en ouvrant un tiroir où étaient amassés un certain nombre de renseignements concernant la période pendant laquelle on a rencontré la personne dont on recherche le nom et a livré l'information nécessaire.

 C'est cette méthodologie que je me propose d'utiliser pour définir les chemins menant la "liberté en soi" 

A suivre …


dimanche 6 mars 2016

LA LIBERTÉ, FRUIT DE LA CONNAISSANCE DE SOI (1)


PROLOGUE : "LIBERTÉ EN  SOI" ET LIBERTÉ SOCIALE


" Je suis libre, je fais ce que je veux" combien de fois, ai-je entendu cette phrase proclamée à tous propos, combien de fois aussi ai-je constaté que cette allégation n'était utilisée pour exprimer son égocentrisme et son narcissisme  et justifier n'importe quel comportement ! Combien de fois également ai-je remarqué que la revendication indue de sa totale liberté va de pair avec les maux de notre société : irrespect, incivilité et impolitesse individualisme, incivisme, indifférence qui eux-mêmes sont le fruit d'un monde dont la déliquescence sociale est le fruit de la perte de toute valeur. Dans cette perspective, le "je suis libre, je fais ce que je veux" a pour corollaire un aphorisme du type " seule compte ma personne, tout le reste m'importe peu" qui constitue la base d'un individualisme destructeur.

Revendiquer sa liberté ne veut cependant pas dire "être libre" : c'est d'ailleurs là que se pose le problème de la véritable signification du terme de liberté.

Pour moi, la liberté comporte deux faciès  différents l'un de l'autre : la liberté de "l'être en soi" (liberté ontologique) et la liberté sociale.

On pourrait penser que ces notions sont si semblables que les différencier est totalement artificiel. Pourtant les différences entre ces deux formes de liberté sont essentielles pour qui veut comprendre la manière dont s'exprime la nature de l'homme :
     . Au niveau de liberté en soi, on se trouve face à soi-même, sans autres entraves que les limitations que l'on s'impose á soi-même,  tandis qu'au niveau de la liberté sociale, les règles sont fixées par  la communauté rassemblant les individus pour établir les codes de vie et où chacun a théoriquement sa part décisionnelle.
   . Au niveau de la liberté sociale, les notions de bien et de mal deviennent fondamentales, ce qui n'est pas le cas lorsque l'on se place dans la perspective de la liberté ontologique. Chacun se fixant à soi-même ses propres critères, et ses valeurs personnelles, il ne peut y avoir une dichotomie bien-mal face à soi-même.

Il  existe néanmoins  une étroite corrélation entre ces deux formes de liberté qui apparaissent intimement mêlés :
     . Le sens que l'on donne librement, individuellement et personnellement à ses propres valeurs induit les comportements  sociaux que l'on mettra en œuvre.
     . Les expériences et les liens sociaux pourront amener chacun à faire évoluer ses propres concepts de valeurs.

Le dualisme liberté ontologique-liberté sociale est donc un concept mouvant qui évolue par interaction entre les valeurs de l'être et les comportements sociaux. Dans cette perspective,  la liberté ontologique n'a rien à voir avec le " je suis libre, je fais ce que je veux" qui sert de base à notre société. On le verra d'ailleurs, cette liberté factice,  stupide et irrationnelle n'a aucun rapport avec cette liberté de l'être dont il convient maintenant d'entamer la description.

Pour moi, la "liberté en soi" peut se définir par un aphorisme simple : face à une situation donnée, j'accomplis tel ou tel acte et je sais pourquoi je l'accomplis en mettant en œuvre les valeurs que j'ai librement choisies et qui guident ma vie au moment de mon acte.

Encore faut-il connaître les valeurs qui permettre  d'être libre, cela implique une méthodologie introspective que j'ai appelé la méthodologie du tiroir.

samedi 5 mars 2016

LA GUADELOUPE D’ALI TUR (15) : Le Lamentin

LE PRESBYTÈRE ET LE GROUPE SCOLAIRE DU LAMENTIN

Ces deux  édifices ont été construits autour de la place centrale du Lamentin par Ali Tur :


LE PRESBYTÈRE  (à droite) est un bâtiment de forme rectangulaire à deux niveaux, il est précédé sur les deux niveaux et sur les trois côtés  d'une véranda à auvent et colonnes, le balcon est courbe aux deux extrémités, ce qui permet d’équilibrer et d’harmoniser les formes. Au centre de la balustrade est sculptée une croix stylisée.

Le GROUPE SCOLAIRE (à gauche) dont la photo ne présente que la partie centrale,  possède une forme en U  typique de l'architecture ternaire d'Ali Tur :
   . Au centre, un bâtiment central à deux niveaux pourvu d'un balcon à l'étage encadrant une véranda. Le rez-de-chaussée comporte une galerie à colonnes qui s'ouvre de part et d'autre sur une galerie de liaison à un niveau.
   . De part et d'autre de la galerie se trouvent deux bâtiments en équerre primitivement à un niveau et qui furent rehaussés en 1960

Enfin, pour terminer cette série sur la Guadeloupe d’Ali Tur, voici le MARCHÉ  construit par l’architecte pour le Lamentin.

On y retrouve toutes les formes  stylistiques qui caractérise son art  : colonnes simple sans base ni chapiteaux, équilibre des structures  et double corniche séparant un entablement.

Ce marché témoigne aussi du souci d’Ali Tur d’adapter son architecture aux conditions atmosphériques de la Guadeloupe : l’entablement est ajouré ce qui permet qu’un  courant d’air circule dispensant de la fraîcheur aux marchands et à leurs clients.

Cette dernière particularité que l’on retrouve dans tous les édifices construits par Ali Tur en Guadeloupe s’ajoute à la recherche d’harmonie des formes  et donne à son architecture une originalité unique au monde.

jeudi 3 mars 2016

LA GUADELOUPE D’ALI TUR (14) : Le Lamentin

L'ÉGLISE DU LAMENTIN

L’église a été réalisée sur le site  de l'ancienne église détruite par le cyclone de 1928 et présente la même structure globale qu’elle, cependant Ali Tur en modifia totalement l’organisation comme le montrent les deux photos ci-dessous.

 Sur la photo de l’ancienne église, apparaît une large nef encadrées de deux clochers qui correspondent à la largeur des  bas-côtés. Trois portes donnaient  accès à la nef centrale et aux deux bas-côtés. Ali Tur conserva l’organisation d’ensemble de la façade mais en en modifia quasi-complètement la structure :
   . La nef a été considérablement élargie en sorte qu’elle parait plus massive. Cette impression de massivité est encore renforcée par les lourds piliers quadrangulaires  qui séparent les trois portes.
   . Au centre du mur occidental se trouve une unique décoration composée de claustras verticales encadrant une baie centrale également à claustras qui comporte  en son milieu un Christ en croix.
   . De part et d’autre de cette large nef, Ali Tur construisit deux corps latéraux  qui paraissent beaucoup plus hauts et élancés que ceux de l’ancienne église du fait de leur élévation avec leurs deux piliers latéraux encadrant  d’étroites petites fenêtres.  Ces deux corps latéraux sont surmontés de clochers à jalousie encadrées de piles à redents.

Latéralement, l'église donne sur la place principale et fait face à la mairie ; la photo de la façade latérale montre en élévation :
   . Le bas-côté terminé par une corniche qui souligne les formes et comporte de triples fenêtres, hautes et étroites,
   . Au dessus, se trouvent les fenêtres rondes de la nef dont les claustras forment une croix,
   . Enfin, débordant de la largeur de la place, s’élèvent  d'une part le clocher et d’autre part l'abside circulaire entourée de son déambulatoire.

L’intérieur de l’église est sans doute la partie la mieux réussie de l’édifice.

 On note d’abord la présence de hautes colonnes circulaires verticales qui organisent les travées. Ces colonnes sont reliées, comme dans l’église de Morne à l’Eau,  par deux  larges poutres horizontales de béton  qui constituent l’ossature architecturale :
   . Une poutre de béton construite à mi-hauteur des colonnes qui les relie entre elles et supporte à la fois le plafond du bas-côté et le mur supérieur de la nef dans lequel les colonnes sont engagées.
   . A leur faite, ces colonnes portent une poutre horizontale pourvue de petites fenêtres servant à l’éclairage de la partie haute de la nef et portant le toit.

Les colonnes  servent également à porter des poutres transversales ornées de claustras décoratives soutenant les poutres de béton qui elles-mêmes supportent  le toit à deux pans.

Cette église se réduit à un simple jeu de construction et pourrait paraître austère  sans trois particularités qui équilibrent les formes :
   . La présence de claustras décoratives au niveau des poutres transversales de faite,
   . Les oculus circulaires à mi-hauteur de la nef dont les claustras sont pourvues de vitraux qui créent un chatoiement de couleurs dans l’église,
  . Au dessus de la tribune, les baies  à vitraux colorés mettent en valeur la grande croix dont la statue du  Christ  orne l’élévation extérieure de la façade occidentale.

mercredi 2 mars 2016

LA GUADELOUPE D’ALI TUR (13) : Le Lamentin

La place centrale du LAMENTIN à fait l'objet d'un aménagement urbanistique complet par Ali Tur ; en conséquence, la structure d'ensemble montre une  grande unité.

La place s'organise comme suit :
. 1- Église : elle forme un ensemble séparé puisque seule la façade latérale fait face à la place et à la mairie. Cela s'explique par le fait que la construction nouvelle a été effectuée sur la localisation de l'ancienne.
. 2- Mairie
. 3- École
. 4- Presbytère
. 5- Justice de paix devenue école de musique et commissariat
. 6- Monument aux morts

La façade de la MAIRIE DU  LAMENTIN possède une organisation conforme aux structures architecturales caractérisant l'art d’Ali-Tur.

Elle est en premier lieu  organisée selon l’habituel rythme ternaire mais avec un plan inverse de celui observé à la mairie de Sainte-Rose. En effet, les deux corps latéraux sont en avancée tandis que le corps principal, celui qui encadre la porte et donne sur le hall de distribution des salles, se trouve en retrait.

Cette partie centrale est bien mise en valeur à la fois par le présence de deux colonnes précédant le porche d'entrée et surtout par l’encadrement de la porte au moyen de deux murs à claustras. Ces deux claustras possèdent une forme d’ensemble d’une double croix formée par l’alternance de grilles à base de  rectangles  et circulaires. De part et d’autre se trouvent les deux corps latéraux de forme beaucoup plus simple.

En second lieu, l’élévation montre la même dissymétrie des étages ;  le rez-de-chaussée étant plus haut et plus massif que l’étage ; cette dissymétrie étant renforcée, comme à l’habitude, par l’effet d’optique dû au fait que l’étage est construit en retrait du premier niveau puisque précédé d’une galerie à portique.

A la dissymétrie verticale s’oppose une stricte symétrie horizontale :
   . Au dessus du porche à deux colonnes se trouve une galerie semblable, également à deux colonnes, séparée de celle du premier niveau par un mur plein servant de balustrade à la galerie. Aux trois fenêtres de l’étage correspond la porte ouvrant sur le hall d’entrée et son encadrement des deux murs à claustras.
  . De part et d’autre, les deux corps latéraux sont ordonnés selon une stricte symétrie : chacun comporte deux fenêtres au premier niveau, ils sont surmontés d’une balustrade centrale qui forme transition avec le second niveau. Leurs galeries sont encadrées de deux colonnes accolées, élevées aux extrémités du corps central.

Enfin, comme ailleurs, la façade est surmontée d’un étroit entablement mis en valeur par une corniche qui termine l’élévation. .

Selon ce que j’ai pu observer, la mairie du Lamentin m’a semblé une sorte d’archétype des conceptions architecturales d’Ali-Tur qui associe symétrie et dissymétrie dans une savante synthèse parfaitement harmonieuse.

lundi 29 février 2016

LA GUADELOUPE D’ALI TUR (12) L'église de Morne à l'Eau

L’EGLISE SAINT ANDRÉ DE MORNE À L’EAU (suite)

La structure interne de l'église de Morne à l’Eau est parfaitement lisible de l’extérieur comme le montre la photo ci-dessous qui représente la façade latérale et sur laquelle sont notées les composantes de l’élévation.


A l'arrière, s’élève le clocher dont l’architecture est organisée à partir des mêmes formes parallélépipèdes que celles observées au niveau de l’hôtel de ville de Grand Bourg avec une haute tour ornée des motifs habituels en croix de saint André, surmontée d’un petit kiosque enserrant les cloches et enfin de petits auvents portant la croix.

La façade occidentale, précédée d’un haut escalier, est particulièrement visible de loin. Pour la concevoir, Ali Tur dût tenir compte de la différence de hauteur entre la nef et les bas-côtés. Ce qui le conduisit à l'organiser selon trois niveaux :
   . Le niveau supérieur est celui qui correspond à la nef. Il est surmonté d’un fronton correspondant à la pente du toit. Ce  mur de façade, même orné de deux  rangées de claustras qui dispensent de la lumière à la nef est, selon moi,  trop massif, ce qui le rend disharmonieux.
   . En dessous, un niveau de claustras correspond aux bas-côtés et à la tribune de la nef.
   . Enfin, au niveau de la dernière volée d’escaliers, est construit un portique en avant des trois  portes d’entrée

En ce qui me concerne, je trouve que cette église est beaucoup plus belle vue de l’intérieur que de l’extérieur ce qui était d’ailleurs le cas dans la plupart des églises et en particulier dans les églises médiévales.

dimanche 28 février 2016

LA GUADELOUPE D’ALI TUR (11) L'église de Morne à l'Eau

L’EGLISE SAINT ANDRÉ DE MORNE À L’EAU

L'église saint André de Morne à l’eau est un des premiers édifices construits par Ali Tur en Guadeloupe. Elle présente une organisation assez différente de celle de Baie Mahault. Pour en comprendre l’architecture, il est nécessaire de considérer d’abord la structure intérieure qui est la plus significative car elle explique les formes extérieures.

L’ossature de la nef comporte de hautes colonnes circulaires qui s’élèvent d’un seul jet du sol jusqu'à un haut caisson de faîte pourvu de fenêtres rectangulaires dispensant la  lumière et permettant la ventilation de l’église. Ce haut caisson porte le plafond dans lequel sont ciselés deux longues bandes de croix de saint André et deux motifs centraux.

Entre ces colonnes se trouvent des murs pleins pourvus de fenêtres hautes. Autrefois, ces intervalles comportaient de grandes fenêtres de vitrail.

Au tiers de la hauteur des colonnes se trouve une grosse poutre horizontale de béton servant à la fois à relier les colonnes afin de renforcer la structure et de porter le plafond dallé du bas-côté.

Ainsi apparaît nettement la structure interne de l’église qui comporte un assemblage de colonnes verticales et de poutres de liaison horizontales portant, pour l’une le bas-côté et pour l’autre le plafond.

Dans cette église existe un contraste surprenant entre la hauteur de la nef et celle, beaucoup plus basse, du bas-côté ; cette dissymétrie aura de l’importance au niveau de l'élévation de la façade occidentale.

A la différence de l’église de Baie Mahault qui ne comporte qu’un chevet plat, l’église Saint André se termine à l’est par une abside pentagonale ;  cette abside est composée selon le même schéma que la nef avec des colonnes rondes moins hautes que celles de la nef se terminant par un plafond orné de motifs colorés.

Comme dans l’église de Baie Mahault, l’assemblage géométrique de poutrelles de béton pourrait être ressenti comme austère si les murs séparant les colonnes de l’abside n’étaient pas colorés, cela fait que les regards se tournent en priorité vers l’autel.

A suivre...