La
démarche que je propose est inverse de celle du jaillissement des souvenirs pour lequel
le cerveau agit en tant que simple conservateur de mémoire. Le but est d'effectuer une démarche volontaire et un
cheminement ardu afin de retrouver en soi-même les clés de compréhension de nos
comportements. Cette démarche est à la mesure de tout homme puisque chacun de
nous dispose de l'outil nécessaire qui est celui de la raison. Pour moi, le
" CONNAIS-TOI TOI-MÊME " est
une capacité de l'être en soi, il n'existe pas de domaines cachés, qui nous
soient inaccessibles ou interdits.
Par
exemple, devant une agression physique ou verbale comment va-t-on agir ? Tenter
de riposter selon principe "œil pour œil, dent pour dent", fuir,
essayer de calmer le jeu ou tendre l'autre joue ? Quelle que quoi soit sa riposte,
L'individu concerné doit se poser la question : pourquoi ai-je eu cette
réaction ? Quel facteur intérieur m'a poussé à celle-ci ?
La
réponse à cette question nécessite une démarche qui est cet acte parfaitement
conscient d'introspection vers un des tiroirs du cerveau qui donnera
l'explication nécessaire.
Pour
expliciter cette perspective, je voudrais donner un exemple personnel :
Je
me trouvais aux Indes dans une gare grouillante de monde, il y avait là des
milliers de gens et en particulier des lépreux .Ceux-ci vivaient de
mendicité, ils avaient l'habitude pour apitoyer les gens de les toucher en
quémandant de quoi manger. L'un d'entre eux s'approcha de moi, il avait perdu
une grande partie de ses doigts et il me toucha à l'épaule. Je ne pus réprimer
un recul instinctif. J'en eus honte ensuite ; je retrouvai en moi deux
éléments qui justifièrent la stupidité de ce comportement instinctif : je
savais que la lèpre n'était pas contagieuse et donc qu'il n'y avait aucune
raison objective de mon recul ; surtout, j'avais, face à cette terrible
maladie, eu un mouvement égoïste sans aucune compassion pour l'être humain qui se trouvait devant
moi. La fois suivante, lorsque d'autres lépreux ne touchèrent pour mendier, je
pris sur moi de me laisser faire et de les accepter tels qu'ils étaient.
Pour
employer la métaphore des tiroirs, j'ai effectué un double cheminement : dans
le premier tiroir, j'ai trouvé les connaissances qui m'ont permis de trouver
des faits objectifs concernant la lèpre ; j'ai ensuite recherché dans le tiroir
des valeurs intrinsèques de mon être celle qui correspondait à la situation
dans laquelle je me trouvais, ce fut la compassion
Cet exemple déjà ancien fut pour moi l'occasion de réfléchir à ce que j'étais et de me conduire à cette méthodologie du tiroir que je m'efforce d'appliquer et pour qui, j'ai trouvé trois phases successives d'élaboration :
. Phase instinctive du ressenti qui
pousse à une réaction immédiate soit comportementale, soit intellectuelle,
. Mise en place d'un cheminement en
soi-même qui va permettre de trouver la voie vers un tiroir où sont rangées les
informations conceptuelles permettant d'analyser la réaction instinctive selon
ses propres valeurs,
. Détermination en fonction de ces
critères de la décision à prendre si un
cas semblable se produisait á nouveau.
C'est à ce moment que l'on jouit de la
"liberté en soi" car on a effectué une recherche de la connaissance
de soi qui aboutit à un choix raisonné transcendant l'instinct et permettant de
se trouver face à soi-même et a ses propres valeurs.
Ainsi, à partir du moment où on sait pourquoi on agit et pourquoi on a effectué tel ou tel choix, on dispose de sa totale liberté .
A suivre...
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