LE TEMPLE À L’EPOQUE DE JAYAVARMAN VII
J’utiliserai ici la même terminologie que celle employée pour le Ta-Prohm à propos des enceintes successives tout en spécifiant les correspondances avec la classification habituelle :
. Galeries des temenos entourant les cella ou première enceinte,
. Enceinte entourant le temple ou troisième enceinte,
. Enceinte entourant la ville ou quatrième enceinte,
. A cela s’ajoute une enceinte supplémentaire postérieure à l’époque DE JAYAVARMAN VII, appelé couramment deuxième enceinte.
La description des cella est indiquée avec précision sur la stèle.
Citons d’abord une stance liminaire : :
. 33 : « Prayaga (actuelle Allahabad) mérite d’être abordée avec respect à cause de la proximité de deux TIRTHA ( le confluent du Gange et du Yamuna ou encore de la rivière mythique Sarasvati) où l’on fait de bonnes actions pour la purification des créatures ; que dire alors de Jayacri illustrée par les trois TIRTHA ( lieux sacré) de Bouddha, de Civa et de Vichnou. »
Cette stance nous apprend que la ville de Jayacri comporte trois temenos, dédiés à Bouddha, Civa et Vichnou, ce qui en fait un lieu de pèlerinage de tout premier ordre.
En fait, il existe non pas trois mais cinq temenos comme l’indiquent les stances suivantes :
. 34 : Le roi Cri JAYAVARMAN VII a ouvert les yeux du seigneur du monde appelé Cri JAYAVARMEÇVARA à l’image de son père,
. 35 : autour du saint AVALOKISTEVARA qui est au milieu, le roi a placé 283 dieux
. 36 : le roi a placé à l’est 3 dieux dont le premier est Cri TRIBUVARMANEÇVARA
. 37 : au sud, il a placé 32 dieux à commencer par Cri YACOVARMEÇVARA
. 38 : il a placé à l’ouest 30 dieux à commencer par Cri CAMPEÇVARA et au nord 40 dieux à commencer par CIVAPADA.
Ainsi se définissent cinq cella que l’on peut définir par leur dieu principal :
. Au centre, se trouve la cella dédiée au père du roi (Dharanindravarman ) assimilé au Bodisatva Avalokistevara mais à qui est donné le nom du roi lui-même,
. A l’ouest et au nord sont vénérés les dieux principaux de l’hindouisme Vichnou (Campeçvara) et Civa (Civapada), on retrouve la triade citée dans la stance 33.
. Au sud et à l’est, se trouvent les cella des deux prédécesseurs de JAYAVARMAN VII, YASHODVARMAN II (1160-1166) et TRIBHUVANADITYA (1166-1177) ; d’une manière assez surprenante, Jayavarman VII associe, en leur consacrant des statues, le roi assassiné et l’usurpateur du trône qui mourut à son tour assassiné par les Chams.
Sur le plan simplifié du temple, on peut encore distinguer l’emplacement de ces cellas, elles sont précédées d’un double Mandapa et entourées d’un portique formant temenos pour trois d’entre elles. Seules celle de l’est dédiée à TRIBHUVANAMEÇVARA se réduit actuellement à une simple cella sans temenos, il se peut que la galerie d’enceinte ait été détruite postérieurement à la consécration de 1191.
REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet
Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com
dimanche 23 octobre 2016
samedi 22 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (56) YASHODARAPURA 4, LE TEMPLE DU PREAH KHAN
Le PREAH KHAN présente, à beaucoup de points de vue, une grande ressemblance avec le Ta Prohm.
. D’abord, est conservée sa stèle de fondation, ce qui permet d’intéressantes comparaisons entre les informations données sur cette stèle et la topographie actuelle des ruines afin de préciser les phases et les caractéristiques de la construction.
. Le Preah-Khan est en réalité une ville appelée Jayacri à laquelle sont assorties de nombreuses dépendances. Cette ville fut fondée après la victoire du roi sur les Chams comme le montre la stance 32 de la stèle : « le lieu où dans le combat, réceptacle du sang de l’ennemi, il avait emporté la victoire, il fonda une ville appelée Jayacri dont les pierres et les lotus d’or changent la couleur du sol et brillent encore aujourd’hui comme si ils étaient enduits de sang » La consécration des temenos est donc survenue peu après 1191 ; ainsi, le Preah-Khan date du début du règne du roi et est pratiquement contemporain de la construction du Ta Prohm.
. Le PREAH KHAN présente les deux mêmes caractères généraux que le Ta Prohm :
. Il est construit sur terrain plat puisque le bouddhisme ne nécessite pas de temple-montagne,
. Il est dédié à une multiplicité de déités bouddhistes, Bouddha et Bodisatva et de dieux de l’hindouisme auxquels sont assimilés les défunts que l’on veut honorer.
Comme pour le Ta Prohm, je me propose de comparer les indications de la stèle à la topographie du temple actuel en deux étapes :
. Description du temple proprement dit.
. Vue d’ensemble de l’environnement régional du PREAH KHAN.
À suivre...
. D’abord, est conservée sa stèle de fondation, ce qui permet d’intéressantes comparaisons entre les informations données sur cette stèle et la topographie actuelle des ruines afin de préciser les phases et les caractéristiques de la construction.
. Le Preah-Khan est en réalité une ville appelée Jayacri à laquelle sont assorties de nombreuses dépendances. Cette ville fut fondée après la victoire du roi sur les Chams comme le montre la stance 32 de la stèle : « le lieu où dans le combat, réceptacle du sang de l’ennemi, il avait emporté la victoire, il fonda une ville appelée Jayacri dont les pierres et les lotus d’or changent la couleur du sol et brillent encore aujourd’hui comme si ils étaient enduits de sang » La consécration des temenos est donc survenue peu après 1191 ; ainsi, le Preah-Khan date du début du règne du roi et est pratiquement contemporain de la construction du Ta Prohm.
. Le PREAH KHAN présente les deux mêmes caractères généraux que le Ta Prohm :
. Il est construit sur terrain plat puisque le bouddhisme ne nécessite pas de temple-montagne,
. Il est dédié à une multiplicité de déités bouddhistes, Bouddha et Bodisatva et de dieux de l’hindouisme auxquels sont assimilés les défunts que l’on veut honorer.
Comme pour le Ta Prohm, je me propose de comparer les indications de la stèle à la topographie du temple actuel en deux étapes :
. Description du temple proprement dit.
. Vue d’ensemble de l’environnement régional du PREAH KHAN.
À suivre...
vendredi 21 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (55) YASHODARAPURA 4, LE TEMPLE DU TA PROHM
LE PLAN ET LES CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES DU TA PROHM (suite)
Pour décrire le reste de la ville de RAJAVIHARA, il convient de se reporter au plan d’ensemble du site.
Passées les douves entourant l’espace cultuel, on se trouve dans la cité elle-même, il n’en reste rien à l’exception d’une construction bordant l’allée menant au temple qui devait servir de gîte d’étape et était du même type de ceux que Jayavarman 7 fit construire dans tout le royaume le long des routes réparées après les invasions. Il existe aussi une ruine de terrasse érigée, selon les spécialistes, à une époque postérieure à celle du reste du temple.
Enfin, se trouve le mur d’enceinte de la ville, il est construit en latérite ( la limonite de la stèle) et comporte cinq ouvertures : quatre portes principales situées dans l’axe des points cardinaux et une porte secondaire. C’est au niveau de ces portes principales rappariait un intéressant changement architectural comme le montrent les deux photos ci-dessous de la porte nord.
La photo de gauche montre la porte nord vue de l’intérieur, elle est surmontée d’une tour comportant les quatre visages représentatifs du bouddhisme que l’on trouvera sans cesse répétés au temple du Bayon. Cette porte était cruciforme et comportait deux porches ouverts sur l’intérieur et sur l’extérieur de la ville.
La photo de droite montre la même porte vue de l’extérieur, l’élément le plus surprenant de cet endroit se trouve dans le coin de celle-ci : il y est sculpté un atlante, les deux bras levés comme s’il portait la tour à visages ( ou le serpent Naga formant le faîte du mur comme au PREAH KHAN) ; ce personnage mi-homme mi-oiseau possède une tête d’oiseau que l’on reconnaît sans peine comme celle de Garuda, la monture de Vichnou. La présence de ces deux entités, tour à visages et atlante, au même endroit montre à quel point elles sont associées et même complémentaires : Garuda semble protéger l’espace immédiat tandis que les visages bouddhiques regardent plutôt vers le lointain.
CONCLUSION SUR LA COMPARAISON ENTRE LES RUINES ACTUELLES DU TA PROHM ET SUR L’INSCRIPTION DE LA STÈLE
Ainsi, apparaît, selon moi, une certaine similitude entre l’inscription de la stèle et les ruines actuelles du Ta Prohm qui permet d’élaborer une probable chronologie de l’histoire du temple :
. Antérieurement à 1186 : construction des cella et du temenos afin d'abriter les statues de la mère du roi et de son guru et permettre d’effectuer leur dédicace aux "dieux".
. Entre 1186 et l’érection de la stèle survenue dans les premières années suivant la victoire contre les Chams : construction de la quasi-totalité du temple dont l'enceinte extérieure.
. Postérieurement à la pose de la stèle : travaux complémentaires dont la construction de la deuxième enceinte (selon le nom traditionnel donné à celle-ci) entourant le temenos central.
Cette chronologie ne permet pas de résoudre une particularité du Ta Prohm : la datation des tours à visages de l’entrée de la ville : deux alternatives sont possibles : La construction des tours à visages est-elle contemporaine de l’érection de la stèle ou résulte-t-elle d’un réaménagement postérieur des portes de l’enceinte de la ville ? Si la première hypothèse était vérifiée, on pourrait considérer que le Ta Prohm serait un précurseur d’une stylistique qui conduira à l’architecture du Bayon. Il est cependant probable que seule la deuxième alternative est envisageable.
Prochain article : le PREAH KHAN
Pour décrire le reste de la ville de RAJAVIHARA, il convient de se reporter au plan d’ensemble du site.
Passées les douves entourant l’espace cultuel, on se trouve dans la cité elle-même, il n’en reste rien à l’exception d’une construction bordant l’allée menant au temple qui devait servir de gîte d’étape et était du même type de ceux que Jayavarman 7 fit construire dans tout le royaume le long des routes réparées après les invasions. Il existe aussi une ruine de terrasse érigée, selon les spécialistes, à une époque postérieure à celle du reste du temple.
Enfin, se trouve le mur d’enceinte de la ville, il est construit en latérite ( la limonite de la stèle) et comporte cinq ouvertures : quatre portes principales situées dans l’axe des points cardinaux et une porte secondaire. C’est au niveau de ces portes principales rappariait un intéressant changement architectural comme le montrent les deux photos ci-dessous de la porte nord.
La photo de gauche montre la porte nord vue de l’intérieur, elle est surmontée d’une tour comportant les quatre visages représentatifs du bouddhisme que l’on trouvera sans cesse répétés au temple du Bayon. Cette porte était cruciforme et comportait deux porches ouverts sur l’intérieur et sur l’extérieur de la ville.
La photo de droite montre la même porte vue de l’extérieur, l’élément le plus surprenant de cet endroit se trouve dans le coin de celle-ci : il y est sculpté un atlante, les deux bras levés comme s’il portait la tour à visages ( ou le serpent Naga formant le faîte du mur comme au PREAH KHAN) ; ce personnage mi-homme mi-oiseau possède une tête d’oiseau que l’on reconnaît sans peine comme celle de Garuda, la monture de Vichnou. La présence de ces deux entités, tour à visages et atlante, au même endroit montre à quel point elles sont associées et même complémentaires : Garuda semble protéger l’espace immédiat tandis que les visages bouddhiques regardent plutôt vers le lointain.
CONCLUSION SUR LA COMPARAISON ENTRE LES RUINES ACTUELLES DU TA PROHM ET SUR L’INSCRIPTION DE LA STÈLE
Ainsi, apparaît, selon moi, une certaine similitude entre l’inscription de la stèle et les ruines actuelles du Ta Prohm qui permet d’élaborer une probable chronologie de l’histoire du temple :
. Antérieurement à 1186 : construction des cella et du temenos afin d'abriter les statues de la mère du roi et de son guru et permettre d’effectuer leur dédicace aux "dieux".
. Entre 1186 et l’érection de la stèle survenue dans les premières années suivant la victoire contre les Chams : construction de la quasi-totalité du temple dont l'enceinte extérieure.
. Postérieurement à la pose de la stèle : travaux complémentaires dont la construction de la deuxième enceinte (selon le nom traditionnel donné à celle-ci) entourant le temenos central.
Cette chronologie ne permet pas de résoudre une particularité du Ta Prohm : la datation des tours à visages de l’entrée de la ville : deux alternatives sont possibles : La construction des tours à visages est-elle contemporaine de l’érection de la stèle ou résulte-t-elle d’un réaménagement postérieur des portes de l’enceinte de la ville ? Si la première hypothèse était vérifiée, on pourrait considérer que le Ta Prohm serait un précurseur d’une stylistique qui conduira à l’architecture du Bayon. Il est cependant probable que seule la deuxième alternative est envisageable.
Prochain article : le PREAH KHAN
jeudi 20 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (54) YASHODARAPURA 4, LE TEMPLE DU TA PROHM
LE PLAN ET LES CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES DU TA PROHM (suite)
Entre l’enceinte ceignant le temenos (en brun sur la photo, troisième enceinte selon la terminologie traditionnelle) et l’enceinte extérieure du temple (quatrième enceinte) se trouve un espace divisé entre trois parties séparées par un mur dont le plan comporte un redent central.
L’espace Nord et l’espace Sud se caractérisent par les mêmes structures :
. Un bassin en forme de U suivi d’un bassin carré longe le mur à redents.
. Entre le mur de l’enceinte et les bassins se trouvent 93 petites constructions rectangulaires précédées d’un petit porche ; elles doivent correspondre aux cellules des moines ; ceux-ci devaient jouir d'un plaisant paysage propre à la méditation avec les bassins et, au delà du mur, les tours à faux étages du temple proprement dit.
L’espace central orienté Ouest- Est comporte divers bâtiments et structures :
. A l’est, est construit un vaste bâtiment à colonnes ( vert clair du plan ) comportant quatre patios. Un décor représentant des apsaras fait naturellement penser que ce bâtiment servait au danseuses dont mention est faite sur la stèle. Certains auteurs pensent que cet espace pouvait aussi être le « Palais Royal » où moines et étudiants recevaient leur subsistance ; néanmoins, l’affectation du pavillon à des activités seulement cultuelles est, selon moi, la plus probable.
. A l’ouest une chaussée surélevée cruciforme (en jaune sur le plan) relie le gopura d’entrée de l’enceinte extérieure du temple (bleu sur le plan) à celui qui entoure le temenos (brun sur le plan) .
Les deux photos ci-dessous montre cet espace et la chaussée cruciforme qui relie les deux gopuras :
Sur ces deux photos, apparaît, au premier plan, la chaussée surélevée cruciforme reliant les deux portes, elle est bordée d’une balustrade formée, selon le modèle des temples Khmers hindouistes, du corps du Naga. A chaque angle de la terrasse figurent des têtes dressées du naga en forme d'éventail,
Sur la photo de gauche, se trouve, au second plan, le mur en limonite qui sépare le temple de la ville ouvert par un porche de liaison entre les deux espaces : derrière ce porche, on devine les ruines du gopura adossé à ce mur.
Sur la photo de droite, on aperçoit la triple entrée qui donne accès à l’aire comportant les temenos et les chapelles, le porche principal cruciforme surmonté d’une tour à faux étages, les deux entrées latérales ayant la forme de pavillons cruciformes et les galeries à double portique reliant les entrées et faisant le tour de l’enceinte.
L’enceinte ceignant le temple (bleu sur le plan) se compose, comme il est dit plus haut d’un mur de limonite percé de deux portes ; en avant de ce mur a été creusé un bassin servant de douves qui s’interrompt au niveau de l’ Est par une large esplanade précédant l’entrée principale du temple. A l’ouest, l’accès au temple s’effectue par une chaussée cruciforme construite dans le bassin. ( ces deux accès sont colorés en vert foncé )
À suivre...
Entre l’enceinte ceignant le temenos (en brun sur la photo, troisième enceinte selon la terminologie traditionnelle) et l’enceinte extérieure du temple (quatrième enceinte) se trouve un espace divisé entre trois parties séparées par un mur dont le plan comporte un redent central.
L’espace Nord et l’espace Sud se caractérisent par les mêmes structures :
. Un bassin en forme de U suivi d’un bassin carré longe le mur à redents.
. Entre le mur de l’enceinte et les bassins se trouvent 93 petites constructions rectangulaires précédées d’un petit porche ; elles doivent correspondre aux cellules des moines ; ceux-ci devaient jouir d'un plaisant paysage propre à la méditation avec les bassins et, au delà du mur, les tours à faux étages du temple proprement dit.
L’espace central orienté Ouest- Est comporte divers bâtiments et structures :
. A l’est, est construit un vaste bâtiment à colonnes ( vert clair du plan ) comportant quatre patios. Un décor représentant des apsaras fait naturellement penser que ce bâtiment servait au danseuses dont mention est faite sur la stèle. Certains auteurs pensent que cet espace pouvait aussi être le « Palais Royal » où moines et étudiants recevaient leur subsistance ; néanmoins, l’affectation du pavillon à des activités seulement cultuelles est, selon moi, la plus probable.
. A l’ouest une chaussée surélevée cruciforme (en jaune sur le plan) relie le gopura d’entrée de l’enceinte extérieure du temple (bleu sur le plan) à celui qui entoure le temenos (brun sur le plan) .
Les deux photos ci-dessous montre cet espace et la chaussée cruciforme qui relie les deux gopuras :
Sur ces deux photos, apparaît, au premier plan, la chaussée surélevée cruciforme reliant les deux portes, elle est bordée d’une balustrade formée, selon le modèle des temples Khmers hindouistes, du corps du Naga. A chaque angle de la terrasse figurent des têtes dressées du naga en forme d'éventail,
Sur la photo de gauche, se trouve, au second plan, le mur en limonite qui sépare le temple de la ville ouvert par un porche de liaison entre les deux espaces : derrière ce porche, on devine les ruines du gopura adossé à ce mur.
Sur la photo de droite, on aperçoit la triple entrée qui donne accès à l’aire comportant les temenos et les chapelles, le porche principal cruciforme surmonté d’une tour à faux étages, les deux entrées latérales ayant la forme de pavillons cruciformes et les galeries à double portique reliant les entrées et faisant le tour de l’enceinte.
L’enceinte ceignant le temple (bleu sur le plan) se compose, comme il est dit plus haut d’un mur de limonite percé de deux portes ; en avant de ce mur a été creusé un bassin servant de douves qui s’interrompt au niveau de l’ Est par une large esplanade précédant l’entrée principale du temple. A l’ouest, l’accès au temple s’effectue par une chaussée cruciforme construite dans le bassin. ( ces deux accès sont colorés en vert foncé )
À suivre...
mardi 18 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (53) YASHODARAPURA 4, LE TEMPLE DU TA PROHM
LE PLAN ET LES CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES DU TA PROHM (suite)
Dans l’intervalle entre les trois temenos et l’enceinte qui les entoure ( dessinée en brun sur le plan ci-dessus, troisième enceinte selon la terminologie habituelle) , se trouve un ensemble de constructions occupant une grande partie de la surface disponible (dessinées en vert sur le plan). Elles sont de toutes les formes : halls à piliers, galeries, salles oblongues ressemblant aux bibliothèques des temples des époques précédentes , pavillons en croix surmontés d’une tour à faux étages... La plupart de ces bâtiments correspondent aux chapelles abritant les statues des nombreux «dieux». auxquels étaient assimilés les défunts que l’on voulait déifier.
Une de ces cella est représentée ci-contre :
On retrouve les formes déjà existantes à l’époque d’Hariharalaya :
. Une base carrée avec quatre porches en avant qui créent un plan cruciforme,
. Une tour formée de faux étages reproduisant le premier niveau de la cella,
. Des porches comportant deux colonnes cannelées encadrant la porte et deux piliers sculptés surmontés d’un tympan limité par la forme ondulée d’un corps de Naga.
Il existe cependant une originalité qui diffère ce tympan des tympans des époques précédentes : il représente des sculptures ayant trait au Bouddha. On aperçoit ici deux lignes de zélateurs bouddhistes, au-dessus se trouvait sans doute une représentation de Bouddha mais elle a été martelée.
Dans cet intervalle entre les temenos et l’enceinte ceignant le temple fut construite postérieurement à l’époque de l’érection de la stèle une nouvelle enceinte (deuxième enceinte selon la terminologie habituelle) que les archéologues pensent postérieure à l’époque de la stèle ; elle est figurée sur le plan au moyen d’un pointillé vert.
L’enceinte ceignant les trois temenos et les chapelles (troisième enceinte selon la terminologie habituelle représentée en brun) comporte, comme à Angkor-Vat et au Baphuon, les trois éléments habituels :
. Une galerie fermée vers l’aire des temenos et s’ouvrant vers l’extérieur par un double portique,
. Des pavillons d’angle,
. Des portes axiales, au nombre de trois à l’Est et à l’Ouest. Au Nord et au Sud, les portes s’ouvrent sur les temenos latéraux
Les photos ci- dessous montrent que l’on retrouve au niveau de cette enceinte, les caractéristiques architecturales des temples de l’époque antérieure et en particulier du Baphuon :
. La photo de gauche représente l’enceinte vue de l’intérieur de l’aire des temenos et des chapelles. Le mur est à nu sans fausses fenêtres. Un simple porche s’ouvre sur l’extérieur, il comporte, comme sur la cella représentée plus haut, deux pilastres surmontant un tympan à la forme ondulée de Naga et des représentations de zélateurs du Bouddha.
. A droite, est représentée l’aspect d’une galerie, on retrouve à gauche le mur sans ouverture jouxtant l’aire des temenos puis le double portique composé de piliers carrés. Le mur de fond est à nu ; on retrouve parfois des traces de sculptures mais l’essentiel a été martelé.
. La photo du centre montre l’enceinte extérieure de l’aire des temenos : on y aperçoit les deux portiques ainsi que le double système du couvrement : la voûte à double encorbellement au dessus de la galerie est cantonnée par une demi voûte surmontant le portique. Ces galeries donnaient un aspect particulièrement monumental à l’enceinte qui entourait les temenos.
A suivre ...
Dans l’intervalle entre les trois temenos et l’enceinte qui les entoure ( dessinée en brun sur le plan ci-dessus, troisième enceinte selon la terminologie habituelle) , se trouve un ensemble de constructions occupant une grande partie de la surface disponible (dessinées en vert sur le plan). Elles sont de toutes les formes : halls à piliers, galeries, salles oblongues ressemblant aux bibliothèques des temples des époques précédentes , pavillons en croix surmontés d’une tour à faux étages... La plupart de ces bâtiments correspondent aux chapelles abritant les statues des nombreux «dieux». auxquels étaient assimilés les défunts que l’on voulait déifier.
Une de ces cella est représentée ci-contre :
. Une base carrée avec quatre porches en avant qui créent un plan cruciforme,
. Une tour formée de faux étages reproduisant le premier niveau de la cella,
. Des porches comportant deux colonnes cannelées encadrant la porte et deux piliers sculptés surmontés d’un tympan limité par la forme ondulée d’un corps de Naga.
Il existe cependant une originalité qui diffère ce tympan des tympans des époques précédentes : il représente des sculptures ayant trait au Bouddha. On aperçoit ici deux lignes de zélateurs bouddhistes, au-dessus se trouvait sans doute une représentation de Bouddha mais elle a été martelée.
Dans cet intervalle entre les temenos et l’enceinte ceignant le temple fut construite postérieurement à l’époque de l’érection de la stèle une nouvelle enceinte (deuxième enceinte selon la terminologie habituelle) que les archéologues pensent postérieure à l’époque de la stèle ; elle est figurée sur le plan au moyen d’un pointillé vert.
L’enceinte ceignant les trois temenos et les chapelles (troisième enceinte selon la terminologie habituelle représentée en brun) comporte, comme à Angkor-Vat et au Baphuon, les trois éléments habituels :
. Une galerie fermée vers l’aire des temenos et s’ouvrant vers l’extérieur par un double portique,
. Des pavillons d’angle,
. Des portes axiales, au nombre de trois à l’Est et à l’Ouest. Au Nord et au Sud, les portes s’ouvrent sur les temenos latéraux
Les photos ci- dessous montrent que l’on retrouve au niveau de cette enceinte, les caractéristiques architecturales des temples de l’époque antérieure et en particulier du Baphuon :
. La photo de gauche représente l’enceinte vue de l’intérieur de l’aire des temenos et des chapelles. Le mur est à nu sans fausses fenêtres. Un simple porche s’ouvre sur l’extérieur, il comporte, comme sur la cella représentée plus haut, deux pilastres surmontant un tympan à la forme ondulée de Naga et des représentations de zélateurs du Bouddha.
. A droite, est représentée l’aspect d’une galerie, on retrouve à gauche le mur sans ouverture jouxtant l’aire des temenos puis le double portique composé de piliers carrés. Le mur de fond est à nu ; on retrouve parfois des traces de sculptures mais l’essentiel a été martelé.
. La photo du centre montre l’enceinte extérieure de l’aire des temenos : on y aperçoit les deux portiques ainsi que le double système du couvrement : la voûte à double encorbellement au dessus de la galerie est cantonnée par une demi voûte surmontant le portique. Ces galeries donnaient un aspect particulièrement monumental à l’enceinte qui entourait les temenos.
A suivre ...
lundi 17 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (52) YASHODARAPURA 4, LE TEMPLE DU TA PROHM
LE PLAN ET LES CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES DU TA PROHM
Le but n’est pas ici de décrire séparément et de manière détaillée chaque partie de ce temple mais beaucoup plus d’évoquer ses grands ensembles du centre vers la périphérie afin de faire ressortir son organisation générale à l’époque de JAYAVARMAN 7 et de permettre de comparer les indications de la stèle à celle du plan actuel en tenant compte des études effectuées tant au niveau stylistique qu’à celui de la susceptibilité magnétique moyenne du grès, cette dernière présente en effet de fortes variations qui correspondent aux différentes carrières dans lesquelles sont extraits les grès de construction.
Les trois sanctuaires correspondent à ce qui est mentionné dans la stèle : au centre se trouve la cella de la mère du roi , de part et d’autre, au nord et au sud sont érigées les deux cella où l’on vénère le guru du roi ( en rouge). Ces cella sont entourées de galeries carrées formant leur temenos ( que l’on qualifie habituellement de première enceinte) et ouvrant sur l’extérieur par des tours-portes orientées vers les directions cardinales.(en orange)
Les deux photos ci-dessous montrent l’architecture du temenos sud et de sa cella :
. La photo de gauche montre l’aspect extérieur de ce temenos : au centre du cliché, on trouve un pavillon d'entrée de plan quadriforme surmonté d’une tour à faux étages servant de parement à la cheminée qui surmonte la salle centrale ; ce type est ancien puisqu’on le trouve déjà dans le première ville d’Hariharalaya. Les galeries présentent vers l’extérieur un mur à nu sans décoration, le portique s’ouvrant uniquement vers la cella
. La photo de droite montre le temple central du temenos sud : il comporte une salle rectangulaire ouverte sur trois côtés et couverte d’une voûte à double encorbellement puis une tour à faux étages cruciforme. Les auteurs qui ont étudié le Ta Prohm ne sont pas d’accord sur l’attribution de ces deux salles : mandapa et tour en croix ou tour en croix et cella. La première forme avait déjà été employée dans la cella de BANTHEAY SREI.
Ainsi les trois temenos et les trois cella ne possèdent aucune originalité architecturale, l’architecte se bornant à répéter les formes héritées du passé.
A suivre...
Le but n’est pas ici de décrire séparément et de manière détaillée chaque partie de ce temple mais beaucoup plus d’évoquer ses grands ensembles du centre vers la périphérie afin de faire ressortir son organisation générale à l’époque de JAYAVARMAN 7 et de permettre de comparer les indications de la stèle à celle du plan actuel en tenant compte des études effectuées tant au niveau stylistique qu’à celui de la susceptibilité magnétique moyenne du grès, cette dernière présente en effet de fortes variations qui correspondent aux différentes carrières dans lesquelles sont extraits les grès de construction.
Les trois sanctuaires correspondent à ce qui est mentionné dans la stèle : au centre se trouve la cella de la mère du roi , de part et d’autre, au nord et au sud sont érigées les deux cella où l’on vénère le guru du roi ( en rouge). Ces cella sont entourées de galeries carrées formant leur temenos ( que l’on qualifie habituellement de première enceinte) et ouvrant sur l’extérieur par des tours-portes orientées vers les directions cardinales.(en orange)
Les deux photos ci-dessous montrent l’architecture du temenos sud et de sa cella :
. La photo de gauche montre l’aspect extérieur de ce temenos : au centre du cliché, on trouve un pavillon d'entrée de plan quadriforme surmonté d’une tour à faux étages servant de parement à la cheminée qui surmonte la salle centrale ; ce type est ancien puisqu’on le trouve déjà dans le première ville d’Hariharalaya. Les galeries présentent vers l’extérieur un mur à nu sans décoration, le portique s’ouvrant uniquement vers la cella
. La photo de droite montre le temple central du temenos sud : il comporte une salle rectangulaire ouverte sur trois côtés et couverte d’une voûte à double encorbellement puis une tour à faux étages cruciforme. Les auteurs qui ont étudié le Ta Prohm ne sont pas d’accord sur l’attribution de ces deux salles : mandapa et tour en croix ou tour en croix et cella. La première forme avait déjà été employée dans la cella de BANTHEAY SREI.
Ainsi les trois temenos et les trois cella ne possèdent aucune originalité architecturale, l’architecte se bornant à répéter les formes héritées du passé.
A suivre...
dimanche 16 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (51) YASHODARAPURA 4,LE TEMPLE DU TA PROHM
LES CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES TEMPLES DE L'ÉPOQUE DE JAYAVARMAN VII
Trois remarques liminaires s’imposent qui s’appliqueront à l’ensemble des temples bouddhistes construits par Jayavarman 7 :
. Tout d’abord, le temple du Ta Prohm n’est pas un temple-montagne, mais un temple construit sur un terrain plat : à la différence de l’hindouisme qui nécessitait la figuration du mont Mérou, le bouddhisme n'impose pas une élévation en pyramide. Seul le Bayon possède une structure à trois niveaux.
. Le changement de religion n’aboutit pas à l’introduction de l’architecture bouddhiste qui se caractérisait en particulier par l’érection de stupas autour desquels il était possible d’effectuer la circumnambulation ; les plans des temples khmers de l’époque de Jayavarman 7 conservent les formes traditionnelles des temples des époques immédiatement antérieures avec des cella entourées d’enceintes à galeries emboîtées qui empêchent la circumnambulation ; celle-ci se heurte en particulier aux galeries axiales qui se rejoignent sur les quatre côtés de la cella.
. Enfin, il apparaît une prolifération de « divinités » nouvelles ; c’est une caractéristique du bouddhisme Mahayana pour qui tout être humain est un Bodisatva en devenir. . Autrefois, il n’était d’usage d’honorer que les rois défunts en les assimilant aux Dieux hindouistes, Désormais, le culte des défunts s’étend non seulement aux ancêtres directs du roi et de sa famille, mais aussi aux hauts dignitaires, lettrés et militaires. Le système est conforme au processus utilisé pour la mère du roi : la statue érigée dans la cella représente la déité auquel le défunt a voulu s’assimiler mais la dédicace est effectuée au nom que le défunt ainsi divinisé reçoit à sa mort Cette dernière caractéristique fait que chaque chapelle possède sa spécificité ; on peut y trouver une seule statue mais aussi des triades, la plus courante associe le Bouddha, le Bodisatva Avalokistevara et le Prajnaparamata. La conséquence de ces modifications est la présence d'un grand nombre de chapelles dans l'enceinte du temenos. Rappelons dans cette perspective que JAYAVARMAN 7 a consacré, comme il est dit plus haut, 260 divinités au Ta Prohm !
A suivre ...
Trois remarques liminaires s’imposent qui s’appliqueront à l’ensemble des temples bouddhistes construits par Jayavarman 7 :
. Tout d’abord, le temple du Ta Prohm n’est pas un temple-montagne, mais un temple construit sur un terrain plat : à la différence de l’hindouisme qui nécessitait la figuration du mont Mérou, le bouddhisme n'impose pas une élévation en pyramide. Seul le Bayon possède une structure à trois niveaux.
. Le changement de religion n’aboutit pas à l’introduction de l’architecture bouddhiste qui se caractérisait en particulier par l’érection de stupas autour desquels il était possible d’effectuer la circumnambulation ; les plans des temples khmers de l’époque de Jayavarman 7 conservent les formes traditionnelles des temples des époques immédiatement antérieures avec des cella entourées d’enceintes à galeries emboîtées qui empêchent la circumnambulation ; celle-ci se heurte en particulier aux galeries axiales qui se rejoignent sur les quatre côtés de la cella.
. Enfin, il apparaît une prolifération de « divinités » nouvelles ; c’est une caractéristique du bouddhisme Mahayana pour qui tout être humain est un Bodisatva en devenir. . Autrefois, il n’était d’usage d’honorer que les rois défunts en les assimilant aux Dieux hindouistes, Désormais, le culte des défunts s’étend non seulement aux ancêtres directs du roi et de sa famille, mais aussi aux hauts dignitaires, lettrés et militaires. Le système est conforme au processus utilisé pour la mère du roi : la statue érigée dans la cella représente la déité auquel le défunt a voulu s’assimiler mais la dédicace est effectuée au nom que le défunt ainsi divinisé reçoit à sa mort Cette dernière caractéristique fait que chaque chapelle possède sa spécificité ; on peut y trouver une seule statue mais aussi des triades, la plus courante associe le Bouddha, le Bodisatva Avalokistevara et le Prajnaparamata. La conséquence de ces modifications est la présence d'un grand nombre de chapelles dans l'enceinte du temenos. Rappelons dans cette perspective que JAYAVARMAN 7 a consacré, comme il est dit plus haut, 260 divinités au Ta Prohm !
A suivre ...
samedi 15 octobre 2016
Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (50) YASHODARAPURA 4,LE TEMPLE DU TA PROHM
La stèle (suite et fin)
La troisième partie de la stèle décrit l’aspect du complexe cultuel du TA PROHM et sa composition sociale au moyen d’un ensemble de chiffres qui permettent de se faire une idée assez complète de son organisation.
Avant d’aborder cette description, il convient d’abord de préciser la chronologie de l’élaboration du temple : deux informations sont données sur la stèle :
. D’abord est indiquée l’année 1186 pour la consécration dédicatoire de la statue de la mère du roi,
. Ensuite est mentionnée à la stance 27 l’expédition du roi au Champa : « Etant allé au Campa, il avait dans le combat pris, puis relâché le roi de ce pays » or cette expédition ne se produisit qu’après l’invasion du royaume khmer par les Chams en 1190 : la stèle ne fut donc gravée qu’après cette date.
Cette dernière indication chronologique permet de penser que les informations données sur la stèle à propos du temple datent de la période légèrement postérieure à la victoire sur les Chams. L’élaboration du complexe religieux fut donc effectuée entre 1186 et le retour de l’expédition au Champa.
La stèle indique d’abord que le Ta Prohm n’est pas seulement un temple mais aussi une ville portant le nom de RAJAVIHARA. 79635 personnes en dépendent, cette population se subdivise en trois grandes catégories :
. Les premiers sont affectés au service du temple : 18 officiants principaux, 2700 officiants. 2232 assistants dont 615 danseuses. A cela s’ajoutent 400 hommes aux fonctions non spécifiées Cela représente 5350 personnes. Il paraît évident que tous ne sont pas affectés au Ta Prohm proprement dit. En fait, il est probable qu’une grande partie d’entre eux sont en service dans les temples satellites, les gîtes d’étape et les hôpitaux, la stèle mentionne 102 hôpitaux dépendant de Rajavihara. Ce premier ensemble de population représente 6,7% sur les 79356 personnes dépendant du temple.
. Une deuxième catégorie comporte 1409 personnes qui se décomposent en deux parties :
. « 439 saints religieux nourris chaque jour dans le Palais Royal, (stance 81)
. 970 personnes habitent chez le lecteur » (stance 82)
Mention est faite dans ces deux stances d’un Palais Royal et d’un lecteur : le premier est sans doute un magasin dépendant du palais, le second doit correspondre au supérieur d'une université bouddhique. Certains moines (les saints religieux) doivent habiter à deux dans les 93 cellules existantes dans le temple ce qui représente 186 moines, le reste devant loger ailleurs ; de même, il n’y a pas mention dans la stèle d’un bâtiment dévolu à l’enseignement. Ce second ensemble de population représente 1,7% des 79365 habitants
. Le reste de la population, soit 91,6%, du total, représente ceux qui sont affectés à la subsistance de la « mère des Muni » il va de soit que ces habitants ne se trouvent pas à Rajaviraya, ils sont dispersés dans les villages que le roi ou les puissants ont donnés au temple-monastère en guise d’aumônes, ils doivent fournir des prestations en nature que la stèle précise tant au niveau de la variété des produits que de leur quantité.
En ce qui concerne l’organisation spatiale telle que la stèle nous l’a décrite, quelques rares renseignements nous en sont données :
. D’abord la ville est entourée d’un mur d’enceinte en limonite de 2702 brasses,
. 39 tours à pinacle, 566 habitations en pierres et 288 en briques sont indiquées.
. Un Palais Royal.
. Mention sont faite aussi de danseuses et d’un lecteur indiquant la présence d’une université.
Pour en savoir plus, il est nécessaire de se reporter au plan du complexe tel qu’on peut le visiter actuellement.
La troisième partie de la stèle décrit l’aspect du complexe cultuel du TA PROHM et sa composition sociale au moyen d’un ensemble de chiffres qui permettent de se faire une idée assez complète de son organisation.
Avant d’aborder cette description, il convient d’abord de préciser la chronologie de l’élaboration du temple : deux informations sont données sur la stèle :
. D’abord est indiquée l’année 1186 pour la consécration dédicatoire de la statue de la mère du roi,
. Ensuite est mentionnée à la stance 27 l’expédition du roi au Champa : « Etant allé au Campa, il avait dans le combat pris, puis relâché le roi de ce pays » or cette expédition ne se produisit qu’après l’invasion du royaume khmer par les Chams en 1190 : la stèle ne fut donc gravée qu’après cette date.
Cette dernière indication chronologique permet de penser que les informations données sur la stèle à propos du temple datent de la période légèrement postérieure à la victoire sur les Chams. L’élaboration du complexe religieux fut donc effectuée entre 1186 et le retour de l’expédition au Champa.
La stèle indique d’abord que le Ta Prohm n’est pas seulement un temple mais aussi une ville portant le nom de RAJAVIHARA. 79635 personnes en dépendent, cette population se subdivise en trois grandes catégories :
. Les premiers sont affectés au service du temple : 18 officiants principaux, 2700 officiants. 2232 assistants dont 615 danseuses. A cela s’ajoutent 400 hommes aux fonctions non spécifiées Cela représente 5350 personnes. Il paraît évident que tous ne sont pas affectés au Ta Prohm proprement dit. En fait, il est probable qu’une grande partie d’entre eux sont en service dans les temples satellites, les gîtes d’étape et les hôpitaux, la stèle mentionne 102 hôpitaux dépendant de Rajavihara. Ce premier ensemble de population représente 6,7% sur les 79356 personnes dépendant du temple.
. Une deuxième catégorie comporte 1409 personnes qui se décomposent en deux parties :
. « 439 saints religieux nourris chaque jour dans le Palais Royal, (stance 81)
. 970 personnes habitent chez le lecteur » (stance 82)
Mention est faite dans ces deux stances d’un Palais Royal et d’un lecteur : le premier est sans doute un magasin dépendant du palais, le second doit correspondre au supérieur d'une université bouddhique. Certains moines (les saints religieux) doivent habiter à deux dans les 93 cellules existantes dans le temple ce qui représente 186 moines, le reste devant loger ailleurs ; de même, il n’y a pas mention dans la stèle d’un bâtiment dévolu à l’enseignement. Ce second ensemble de population représente 1,7% des 79365 habitants
. Le reste de la population, soit 91,6%, du total, représente ceux qui sont affectés à la subsistance de la « mère des Muni » il va de soit que ces habitants ne se trouvent pas à Rajaviraya, ils sont dispersés dans les villages que le roi ou les puissants ont donnés au temple-monastère en guise d’aumônes, ils doivent fournir des prestations en nature que la stèle précise tant au niveau de la variété des produits que de leur quantité.
En ce qui concerne l’organisation spatiale telle que la stèle nous l’a décrite, quelques rares renseignements nous en sont données :
. D’abord la ville est entourée d’un mur d’enceinte en limonite de 2702 brasses,
. 39 tours à pinacle, 566 habitations en pierres et 288 en briques sont indiquées.
. Un Palais Royal.
. Mention sont faite aussi de danseuses et d’un lecteur indiquant la présence d’une université.
Pour en savoir plus, il est nécessaire de se reporter au plan du complexe tel qu’on peut le visiter actuellement.
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