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vendredi 21 octobre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (55) YASHODARAPURA 4, LE TEMPLE DU TA PROHM

LE PLAN ET LES CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES DU TA PROHM (suite)

Pour décrire le reste de la ville de RAJAVIHARA, il convient de se reporter au plan d’ensemble du site.


Passées les douves entourant l’espace cultuel, on se trouve dans la cité elle-même, il n’en reste rien à l’exception d’une construction bordant l’allée menant au temple qui devait servir de gîte d’étape et était du même type de ceux que Jayavarman 7 fit construire dans tout le royaume le long des routes réparées après les invasions. Il existe aussi une ruine de terrasse érigée, selon les spécialistes, à une époque postérieure à celle du reste du temple.

Enfin, se trouve le mur d’enceinte de la ville, il est construit en latérite ( la limonite de la stèle) et comporte cinq ouvertures : quatre portes principales situées dans l’axe des points cardinaux et une porte secondaire. C’est au niveau de ces portes principales rappariait un intéressant changement  architectural comme le montrent les deux photos ci-dessous de la porte nord.


La photo de gauche montre la porte nord vue de l’intérieur, elle est surmontée d’une tour comportant les quatre visages représentatifs du bouddhisme que l’on trouvera sans cesse répétés au temple du Bayon. Cette porte était cruciforme et comportait deux porches ouverts sur l’intérieur et sur l’extérieur de la ville.

La photo de droite montre la même porte vue de l’extérieur, l’élément le plus surprenant de cet endroit se trouve dans le coin de celle-ci : il y est sculpté un atlante,  les deux bras levés comme s’il portait la tour à visages ( ou le serpent Naga formant le faîte du mur comme au PREAH KHAN) ; ce personnage mi-homme mi-oiseau possède une tête d’oiseau que l’on reconnaît sans peine comme celle de Garuda, la monture de Vichnou. La présence de ces deux entités, tour à visages et atlante, au même endroit montre à quel point elles sont associées et même complémentaires : Garuda semble protéger l’espace immédiat tandis que les visages bouddhiques regardent plutôt vers le lointain.

CONCLUSION SUR LA COMPARAISON ENTRE LES RUINES ACTUELLES DU TA PROHM ET SUR L’INSCRIPTION DE LA STÈLE

Ainsi, apparaît, selon moi, une certaine similitude entre l’inscription de la stèle et les ruines actuelles du Ta Prohm qui permet d’élaborer une probable  chronologie de l’histoire du temple :
     . Antérieurement à 1186 : construction des cella et du temenos afin d'abriter les statues de la mère du roi et de son guru et permettre d’effectuer leur dédicace aux "dieux".
     . Entre 1186 et l’érection de la stèle survenue dans les premières années suivant la victoire contre les Chams : construction de la quasi-totalité du temple dont l'enceinte extérieure.
     . Postérieurement à la pose de  la stèle : travaux complémentaires dont la construction de la deuxième enceinte (selon le nom traditionnel donné à celle-ci) entourant le temenos central.

Cette chronologie ne permet pas de résoudre une particularité du Ta Prohm : la datation des tours à visages de l’entrée de la ville : deux alternatives sont possibles : La construction des tours à visages est-elle contemporaine de l’érection de la stèle ou résulte-t-elle d’un réaménagement postérieur des portes de l’enceinte de la ville ? Si la  première hypothèse était vérifiée, on pourrait considérer que le Ta Prohm serait un précurseur d’une  stylistique qui conduira à l’architecture du Bayon. Il est cependant probable que seule la deuxième alternative est envisageable.

Prochain article : le PREAH KHAN

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