REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

mercredi 20 septembre 2017

… SOUVENIRS DES ANNÉES 1950-60 : la vie quotidienne (4)

Les quatre pièces d’habitations que j’ai décrites dans les articles précédents  formaient un ensemble de forme rectangulaire qui correspondait à la maison primitive construite par mon grand-père. Au fur et à mesure de ses disponibilités financières, la famille agrandit la maison afin d’inclure, sous le même toit, tout ce dont nous avions besoin ; cela constituait un ensemble de communs que je me propose de décrire ci-dessous.

D’abord, fut construite une entrée carrelée servant de sas entre l’extérieur et la cuisine ; dans cette entrée se trouvaient les toilettes.

Un peu plus loin, s’étendait un vaste espace comportant tout d’abord des auges permettant de recueillir l’eau ; ces auges étaient alimentées principalement par les chêneaux recueillant l’eau de pluie du toit ; elles étaient pourvues également d’un robinet d’eau en cas de sécheresse.

Dans cet espace était installé l’atelier et l’établi de bricolage de mon père, il y avait aussi des  fils à linge pour les cas où on ne pouvait pas étendre le linge dans la cour. Cet atelier n’était évidemment pas chauffé.

Au-delà de l’atelier, se trouvait une longue annexe que nous appelions garage, elle donnait directement sur la rue. Le terme de garage était relativement impropre puisque nous n’avions pas de voiture automobile. Dans ce garage, étaient  construites deux grandes auges, l’une pour le bois et l’autre pour le charbon, elles étaient  facilement accessibles de la rue, ce qui était très utile pour les livraisons de charbon.

Près de ces auges étaient installées les cages à lapins.

Enfin, dans ce garage on rangeait les vélos ainsi que la mobylette que notre père utilisait pour se rendre au travail.

Nous disposions enfin d’une petite cour comportant les fils à linge ainsi que la niche du chien quand nous en eûmes un. Le chien dormait toute l’année dans la cour, c’est seulement quand il gelait en hiver qu’on le rentrait, soit dans l’atelier, soit même à la cuisine.  On ne trouvait alors  pratiquement pas de chiens d’appartement,  au moins dans les classes populaires. Avoir un chien était bien utile à deux points de vue : d’abord, c’était un bon gardien, ensuite et surtout, il mangeait, concurremment avec les lapins, les reliefs du repas qu’on ne pouvait pas garder.

À suivre.

lundi 18 septembre 2017

… SOUVENIRS DES ANNÉES 1950-60 : la vie quotidienne (3)

Suite de l'article précédent

La salle à manger n’était utilisée que lorsqu’on avait des invités conviés au repas, ce qui, pour notre famille, se produisait souvent  les dimanches à midi ;  si quelqu’un que nous connaissions venait à l’improviste, il était accueilli généralement à la cuisine, on ne recevait  à la salle à manger que les gens qui ne nous étaient pas familiers. Dans les deux cas, on ne manquait jamais d’offrir du café, du vin, de la bière ou de apéritif.

Dans notre maison, la salle à manger était chauffée par une cheminée à l’âtre que l'on remplaca très vite par un poêle à gaz. Cette pièce  était pour nous synonyme de fête, c’est sur le bahut contenant la vaisselle des grandes occasions,  qu’étaient installés le sapin de Noël et les cadeaux, c’est là aussi que le jour de Noël, à notre lever, on trouvait les cadeaux que nous avait apportés le père Noël. De même, les repas de Pâques et du Nouvel An étaient pris à la salle à manger.

La troisième pièce était la chambre où couchaient les enfants, elle comportait un lit cosy et un lit pliant qui pouvait servir de fauteuil, ces deux lits étaient utilisés pour coucher les deux enfants de la famille, on ne se rendait dans notre chambre que pour dormir ; on préférait jouer et faire les devoirs à la cuisine. Une armoire où on rangeait les habits complétait le mobilier. Dans notre maison, cette pièce comportait une cheminée à l’âtre qui fut très vite remplacée par un poêle à gaz, il chauffait la chambre des enfants ainsi que la chambre des parents qui lui était contiguë. Plus tard, cette pièce devint un salon

La dernière chambre constituant le logis était la chambre des parents, elle comportait un mobilier dit de "chambre à coucher" avec des meubles en bois plaqué selon le style à la mode à cette époque : un grand lit, deux tables de nuit et une grande armoire où était rangé le linge de maison. Celui-ci provenait en grande partie du trousseau amené par ma mère  au nomment de son mariage. Ce trousseau était constitué petit à petit dès l’adolescence par la jeune fille et par ses parents, ceux-ci offraient généralement à leur fille une partie de son trousseau en guise de cadeau lors des fêtes, des anniversaires et de Noël. Celle-ci était fière de voir son trousseau s’étoffer peu à peu, il se composait de linge si solide qu’il pouvait durer une vie. Certaines pièces du trousseau étaient brodées aux initiales de la jeune fille. La conception dominante était qu’elle  devait amener tout son ménage lors de son mariage. C’est ce trousseau qui était rangé dans l’armoire de la chambre des parents. Cette chambre était le domaine réservé des parents. On s’y rendait assez peu.

Une telle répartition des pièces d'habitation se retrouve aussi à la campagne. Je me propose de décrire quelques fermes de ma région dans des articles ultérieurs.

A suivre

samedi 16 septembre 2017

… SOUVENIRS DES ANNÉES 1950-60 : la vie quotidienne (2)

suite de l'article précédent

Tous les actes de la vie quotidienne se déroulaient dans la cuisine. Bien évidemment, on y préparait le repas et on y mangeait ; c’était là aussi que ma mère repassait le linge, elle utilisait pour cela un fer à repasser électrique mais, dans beaucoup de famille, on se contentait encore  de platines de fonte que l’on chauffait sur le fourneau. C’était sur la table de la cuisine que nous, les enfants, faisions nos devoirs tandis que notre mère préparait le repas. Si on jouait aux cartes en famille, c’est à la cuisine qu’on le faisait ; de même, c’est là aussi qu’on lisait le journal et qu’on écoutait la radio. Enfin, c’était dans la cuisine qu’on se lavait et qu’on lavait le linge usuel. Je reviendrai postérieurement sur ces éléments de la vie quotidienne.

Une grosse cuisinière trônait dans un coin de la pièce ; dans ma famille, il était alimenté par du charbon et fonctionnait  en continu pendant l’hiver. Le matin, le premier levé, en général notre père, s’occupait du fourneau avant de partir pour travailler. Il vidait les cendres, activait les braises qui restaient de la veille ; il suffisait ensuite d’aller emplir le seau à charbon, de rajouter du papier, du bois puis du charbon pour faire repartir le feu pour la journée. On remettait un peu de charbon quand le besoin s’en faisait sentir,

Outre le chauffage de la cuisine et du logis, le fourneau servait à beaucoup d’autres tâches ; d’abord, il permettait de disposer d’eau chaude, la bouilloire était toujours sur le feu ; quand on utilisait de l’eau chaude, on remettait tout de suite de l’eau froide dans la bouilloire  pour le prochain utilisateur ; nous n’avions pas de chauffe-eau dans la maison, l’eau de la bouilloire servait à la fois pour les besoins alimentaires mais aussi pour faire sa toilette, pour la vaisselle, pour laver le linge dans la lessiveuve....

Une grande partie de la cuisson des aliments se faisait sur la cuisinière, je me souviens des bonnes odeurs qu’exhalait la cocotte en fonte dans laquelle la viande mijotait  doucement. C’est aussi sur la cuisinière qu’on laissait la cafetière afin d’avoir toujours du café de prêt au cas où quelqu’un viendrait nous voir. Pour moudre le café, on utilisait un moulin mécanique que l’on mettait entre ses jambes pour qu’il ne tombe pas lorsqu’on tournait la manivelle. On y  faisait aussi chauffer le lait du matin en prenant bien garde qu’il ne déborde pas.

Le fourneau était périodiquement frotté à la toile émeri afin d’éliminer toutes les taches qui pouvaient s’y trouver. Il devait être ramoné une fois l’an. En été, pour cuire les aliments, un utilisait le gaz de ville.

A suivre. 

jeudi 14 septembre 2017

… SOUVENIRS DES ANNÉES 1950-60 : la vie quotidienne (1)

La troisième série d’articles qui va suivre (1), évoquera divers aspects de la vie quotidienne des années 1950-1960, vus par un enfant du peuple de l’époque, qui y raconte ses souvenirs. Comme précédemment exprimé il s’agit d’un témoignage et non d’une étude exhaustive de la société de ces années, c’est en lisant ce témoignage que l’on pourra mesurer à quel point les choses ont changées depuis.

Durant mon  enfance, j’ai vécu selon un style de vie beaucoup plus simple que celui des enfants de l’époque actuelle, les familles des classes populaires ne disposaient pas de l’attirail technologique dont on s’entoure maintenant. Ainsi, dans ma famille, lors de mes dix premières années, nous ne possédons ni voiture, ni télévision, ni téléphone , ni réfrigérateur, ni machine à laver le linge, ni  chauffe-eau, ni chauffage central, ni même de salle de bains. C’est au fur et à mesure  de ses disponibilités financières que la famille s’équipa peu à peu.

Avant d'évoquer notre vie quotidienne, il convient de décrire d’abord notre cadre de vie. Nous habitions dans une petite maison individuelle qui comportait quatre pièces composant le logis proprement dit : la cuisine, la salle à manger, la chambre des enfants, la chambre des parents.

La cuisine était la pièce principale de la maison, c’est là où se tenait habituellement la famille, là se trouvaient une grosse cuisinière à charbon, un buffet de cuisine, un évier avec un seul robinet d’eau froide, une table et des chaises ainsi qu’un placard sur lequel se trouvait le poste radio.

Les meubles de bois furent assez vite remplacés par des meubles en Formica.  En ce qui concerne ma famille, nous avions aussi une petite cuisinière à gaz à deux feux posée sur un placard ; en effet, notre maison étant située dans un village d’une  banlieue de  ville, elle était desservie par le gaz de ville.

(1) voit l’imprégnation de la vie religieuse et l’école, deux thèmes de souvenirs déjà traités précédemment

mardi 12 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (8)

LE NELSON DOCKYARD
Les installations du Nelson Dockyard étaient entourées d’un rempart défensif et était pourvues d’une seule porte du côté terrestre. Jouxtant cette porte, se trouve un poste de garde permettant essentiellement de contrôler les entrées et les sorties du chantier naval.

Il subsiste encore la maison et la loge du gardien ainsi que le portail d’entrée du chantier.


A l’intérieur de l’enceinte, le chantier comportait quatre types de bâtiments :
   . Bâtiments réservés aux hommes et à l’approvisionnement des équipages,
   . Ateliers,
   . Magasin de stockage nécessaire au chantier naval,
   . Abris des navires.

Les bâtiments réservés aux hommes et à l'approvisionnement figurent sous forme de rectangles de couleur orange.

Le plus bel édifice est la maison de l’amiral (M) . Cette maison, construite en 1855, est typique du style colonial antillais avec une galerie à deux niveaux entourant trois façades du logis et créant à son pourtour une zone d’ombre et de fraîcheur. Cette maison n’a jamais abrité d’amiral, elle fut construite pour loger les officiers commandant le chantier et les préposés en charge de l’intendance.


Le vaste édifice (J) comporte deux niveaux :
    . A l’étage, se trouvaient les chambres destinées aux officiers de passage,
    . En dessous,  furent aménagées douze citernes capables de contenir jusque 1.200.000 litres d’eau.

 La maison des ingénieurs (A) est actuellement transformée en auberge,

Une  maison sert de bureau (H) au  commissaire trésorier du chantier.

Les marins  dont les navires étaient au carénage,  étaient logés dans un vaste dortoir situé dans la maison du cuivre et du bois (K)

Dans le chantier naval se trouvaient également une boulangerie (O) , une cuisine pour l’équipage  (F) et une infirmerie.

En mauve, sont représentés les ateliers où travaillaient les artisans attachés au chantier : une forge (P) adossée au rempart  et un atelier pour le charpentier (N)

Les entrepôts sont figurés en bleu   :
   . Maison des vêtements et des cordages (E)
   . Maison des cuivres et du bois scié (K) : c’est au-dessus de cette maison qu’étaient logés les hommes d’équipage.

Les abris à bateaux sont au nombre de deux et sont représentés en vert
   . En (B), se trouve un vaste ensemble formé d’un chenal permettant d’abriter un navire de taille importante, il est entouré d’une ligne de gros piliers qui devaient porter un toit.
   . Un abri plus petit (D) donnait lui aussi sur la mer,  ce qui permettait de tirer un bateau à l’abri. Au-dessus, se trouvait un grenier où étaient entreposés les mats. Des lucarnes étaient construites sur le toit couvert de bardeaux

Enfin, est coloré en jaune (G), les cabestans permettant de tirer les navires sur la grève afin de procéder au carénage. Ils étaient surmontés d’un vaste bâtiment actuellement disparu.

dimanche 10 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (7)

Les installations militaires d'English Harbour sont figurées sur la carte ci-dessous   :

 
 . 1 : FORT BERKELEY est établi sur le cap fermant la rade. Ce fort, attesté en 1704, est mentionné parmi les trente forts construits sur le littoral d’Antigua. À cette date, les navires utilisaient la rade comme port de mouillage, mais sans installations portuaires particulières.
   . 2 : FORT CHARLOTTE,  érigé sur le cap faisant face à Fort Berkeley.
   . 3 : entre ces deux forts, une chaîne permettait de fermer la rade.
   . 4 : un premier chantier naval, dit de SAINTE HÉLÈNE, est construit en 1725, il comporte des  hangars permettant à la fois  le carénage des navires et l’entreposage du matériel nécessaire ;  il n’y a pas d’autres structures organisées à ce moment, c’est chaque équipage qui répare et entretien son navire.
  . 5 : les aménagements sommaires du chantier de Saint Hélène ne suffisant pas, il fut décidé en 1845 de construire, en face de celui-ci, un nouveau chantier naval appelé NELSON DOCKYARD en l’honneur de Nelson qui, de 1784 à 1787, mouilla dans la baie alors qu’il était capitaine de frégate.  Les installations du Nelson Dockyard, telles que l’on peut les visiter,  seront décrites dans l’article suivant.
   . 6 : les mornes qui entourent la baie furent pourvus de forts d’artillerie. Le fort de DOW HILL est figuré sur la carte, il est en ruines mais on en  aperçoit encore bien les terrasses établies en surplomb de la pente des mornes où se trouvaient les canons servant à la défense de la côte et de la rade, complétant ainsi le fort Berkeley qui ne pouvait assurer qu’une défense rapprochée.
   . 7 : sur les basses pentes du morne fut construit CLARENCE HOUSE, ancienne résidence du gouverneur d’Antigua.

Une gravure du 18ème siècle montre certains aspects d'ENGLISH HARBOUR au 18ème siècle.


Les travaux d’aménagement du chantier naval de Nelson Dockyard se poursuivirent jusque 1855 ; à cette époque, la situation géopolitique avait évolué, l’apparition des navires à vapeur et la moindre importance des Antilles, tant sur le plan économique que stratégique, conduisirent les anglais à fermer le chantier en 1889.

A suivre,,,

vendredi 8 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (6)

ENGLISH HARBOUR

Le Sud d’Antigua possède une baie particulièrement propice à l’installation d’un vaste complexe militaire ayant permis  aux colonisateurs anglais de se doter d’une base navale de première importance : English Harbour.

Le site, comme le montre la vue aérienne ci-contre, est celui d’une baie relativement étroite et profonde comportant deux caps :
   . Le premier (1) permet de protéger la baie des tempêtes, de créer en amont une zone d’eau calme et donc de constituer un mouillage sûr. On le vit en particulier en 1723, quand un ouragan détruisit 35 navires au mouillage dans les autres baies de l’île alors que les bateaux réfugiés à English Harbour ne subirent aucun dommage.
   . Un second cap (2) se trouve dans la baie proprement dite ; plus large que le précédent, il permet une implantation humaine importante. Ce second cap domine deux bassins abrités des tempêtes marines.

Le vaste complexe naval dont on peut encore visiter une partie, fut élaboré progressivement au cours du 18ème siècle dans un contexte de  luttes entre les puissances européennes pour la suprématie navale sur les mers des Antilles,

Un pays qui disposait de cette suprématie pouvait à la fois :
    .  S’emparer des îles à sucre et à épices dont le commerce en Europe était source d’importants profits, chaque pays disposant, en effet, sur les îles en sa possession, du monopole de son commerce transatlantique.
    . Armer une flotte importante de corsaires qui attaquaient les navires étrangers  transportant le sucre et autres produits provenant des Antilles ou du continent américain.

Pour assurer la maîtrise de la mer, il fallait trouver une base navale pouvait offrir aux navires :
   . Un mouillage sûr, à l’abri à la fois des tempêtes et des ouragans, mais aussi des attaques des  flotte de guerre des autres pays européens.
   . Une base de ravitaillement en armes, en nourriture et en eau.
   . Un chantier servant à la fois pour le carénage et la réparation des navires mais aussi pour la construction navale.

English Harbour fut tout cela à la fois.

A suivre

mercredi 6 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (5)

SAINT JOHN

Enfin, il convient de mentionner, dans cette description de Saint-John, le fait qu’une partie de la ville fut modifiée pour assurer le développement du tourisme de croisière, après que l'on ait créé  de larges jetées permettant d’accueillir les paquebots.

Ces jetées donnent sur un front de mer totalement rénové avec des rues bordées de petites maisons colorées construites selon un style colonial reconstitué et destinées à attirer les touristes. Ceux-ci y découvrent ainsi une ambiance  évoquant  plus  un décor de théâtre que la vie réelle. Ces rues servent de paravent à la vraie ville et permettent  aux touristes de se livrer à leur sport favori, les achats dans les boutiques. Sur ce front de mer, se trouvent aussi de nombreux bars, tous, évidemment, pourvus de terrasses orientées vers la mer.

Cette ambiance pseudo-antillaise se retrouve en particulier dans une rue qui s’ouvre par un portique annonçant que l’on se trouve dans une zone « free tax ». Dans cette rue, sont présentées  toutes les marques de haut luxe que l’on peut trouver aux  États-Unis et en Europe ainsi que quelques boutiques d’objets antillais,  généralement fabriqués en Asie.



Dans ce centre commercial s’agglutinent les touristes ; certains portent  à la main des sacs qui témoignent de leurs nombreux achats.

Passée cette rue, on entre dans la vraie ville. Beaucoup  ne s'y risquent pas, sans doute par peur d’être confronté à la réalité. Ils retournent dans leurs bateaux de luxe,  fiers de pouvoir exhiber à leurs congénères tout ce qu’ils ont acheté à, selon eux, des prix dérisoires.

La visite de cette rue m’a conduit à deux réflexions :
   . Le petit État  que constitue Antigua et Barbuda, est quasiment dépourvu de ressources : développer de telles zones de tourisme de luxe attire les croisiéristes qui y dépensent leur argent. Elles sont une source de revenus appréciable pour le pays.
   . La plupart des croisiéristes sont venu là, non pour découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles cultures,  mais beaucoup plus pour se donner du bon temps, profiter du soleil, se baigner dans une mer chaude ou dans les piscines et, bien entendu, de faire des affaires en ayant l’impression d’acheter à bas prix des objets ou des habits dont ils n’avaient pas envie avant de les voir. Cette forme de vacances leur convient parfaitement et je le comprends sans aucune réticence.

Par contre, je suis assez navré d’entendre, au retour sur le bateau,  certaines réflexions de ceux qui ont dépassé la zone détaxée et parlent de la ville en indiquant qu’elle est sale, qu’elle sent mauvais et que ce pays est très pauvre !.

Essayer de monter à ces gens, convaincus inconsciemment de la supériorité de leur civilisation matérialiste, qu’il n’est pas normal de juger un pays à quelques impressions fugitives entrevues en quelques minutes, est un exercice perdu d’avance, mieux vaut alors se taire !