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mercredi 5 mars 2014

L' HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité

Dans ce troisième volet consacré à l'électricité, après avoir raconté la légende de la "fée électricité", je voudrais plus prosaïquement tenter d'expliquer simplement et clairement ce que j'ai compris des problèmes complexes de modification des coûts constatés de l'électricité.

Pour cela, il convient d'abord de replacer  la production d'électricité dans la perspective historique de la création et de l'évolution de l'EDF ; loin de moi l'idée de d'effectuer une étude exhaustive de l'entreprise,  j'en serais probablement incapable, mais je voudrais plutôt montrer que la production de courant procède d'une analyse économico-idéologique.

1. LA NATIONALISATION
Le 8 avril 1946 est décidé, sous l'impulsion du parti communiste, la nationalisation des 1450 entreprises de production et de transport de l'énergie électrique en France. Le but de cette nationalisation procédait d'une triple analyse :
    . Une analyse idéologique : en 1944, le conseil national de la résistance  inscrit à son programme le "retour à la nation de tous les grands moyens de productions monopolisées, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques" : ce qui est au service direct de la nation doit lui appartenir. Certes, ce n'étaient pas les premières nationalisations se produisant en France, le front populaire avait par exemple nationalisé les usines d'armements et les chemins de fer, créant en 1937 la SNCF, cependant c'était la première fois qu'une idéologie sous-tendait une réforme aussi importante.
   . La nationalisation avait aussi pour but la reconstruction du pays éprouvé par quatre années de destructions et surtout de pillage économique durant la guerre. La globalisation des moyens était la seule méthode permettant de disposer des ressources financières suffisantes à la fois pour reconstruire et pour moderniser.
   . Il fallait aussi permettent à chaque citoyen de recevoir de l'électricité à bon marché afin de permettre au niveau de vie des français de s'améliorer et d'établir des tarifs semblables sur tout le pays au nom de la solidarité.

Cette  nationalisation établissait un système à mi-chemin entre le capitalisme traditionnel bâti sur la liberté d'entreprendre et la collectivisation de tous les moyens de production des pays communistes ; elle créait la coexistence entre un service public étroitement encadré par l'Etat et un système capitaliste réglementé et encadré  par des lois sociales.

La loi du 8 avril 1946 prévoyait deux dispositions principales : l'EDF nouvellement créé reçut :
   . Le monopole total de concession sur la distribution,
   . Le quasi monopole sur la production, seules subsistant quelques régies autonomes et le droit laissé à des entreprises ( charbonnage de France par exemple) de produire leur propre courant et de l'utiliser pour leurs besoins propres (par contre, en cas de surplus de production, celle-ci devait être vendue à EDF,

Ainsi s'établissait une double concentration, horizontale et verticale qui créait un monopole

2/LA PÉRIODE DU MONOPOLE
Cette période couvre la deuxième moitié du 20ème siècle, elle se divise en deux périodes : cela de la main-mise de la gouvernance d'EDF par les ministères de tutelle puis à partir de la décennie 1960-70, celle du développement plus important de l'autonomie marquée en particulier par la création de contrats de programme fixant les objectifs à réaliser avec trois grandes exigences :
   . Diminuer les prix de vente de l'électricité aux clients,
   . Augmenter la productivité,
   . Réduire la dette.

EDF détermina alors une politique que l'on pourrait appeler par paraphrase celle du "juste prix" basée sur trois considérations :
 
1/ Etablir un quasi-équilibre budgétaire ne dégageant qu'un léger bénéfice pour trois raisons au moins :
         - montrer que l'entreprise est au service du public, qu'elle ne fait pas de bénéfices importants et donc que le prix de vente de l'électricité est établi au plus juste afin de contribuer prioritairement au bien-être du client et à la croissance de l'économie,
         -  éviter que l'état ne profite de bénéfices trop élevés et ne s'empare d'une "partie du gâteau" pour ses besoins propres,
         - justifier le fait que l'on ne baisse pas le prix du courant comme le demandaient les gouvernements qui, dans un contexte d'inflation galopante, prônaient la diminution des prix de vente de l'électricité pour tenter de réguler la hausse des prix.

 2/  moderniser les installations de distribution et augmenter la production en tablant d'abord sur l'auto-financement. < br />
3/ Permettre la plus large redistribution possible des surplus financiers aux employés de l'entreprise par une politique sociale nettement affirmée.

Au moyen de ces objectifs, l'EDF réussit avec intelligence et opiniâtreté à maintenir le double cap de moderniser la production d'électricité et de maintenir un juste prix aux usagers. Ce fut d'ailleurs un exploit car le dernier quart du 20ème siècle subit deux crises pétrolières qui augmentèrent considérablement le coût de l'énergie.

Afin de rester fidèle à l'esprit du service public, l'EDF décida de mener une reconversion totale de la production de l'énergie en équipant le pays des centrales nucléaires qui fournissent actuellement encore près de 80% du courant électrique. Cet équipement excédait évidemment les capacités d'autofinancement d'entreprise, il fallu emprunter et s'endetter et aussi augmenter provisoirement les prix de vente du courant électrique

Une fois le parc nucléaire terminé, l'EDF  :
     . s'employa à rembourser les emprunts,
     . effectua des provisions permettant la maintenance des centrales et la prévision des investissements qui ne manqueraient pas d'être nécessaires.
     . Diminua les tarifs d'électricité  tant aux niveau des particuliers qu'à celui de l'économie générale.

Ainsi, à  l'aube du 21ème siècle, l'EDF avait parfaitement appliqué les objectifs qui étaient ceux ayant présidé à la nationalisation de 1946. Le bilan de l'entreprise en 2000 le montre clairement :
À SUIVRE...

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