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mardi 24 octobre 2017

ESTONIE-LETTONIE (5) : vicissitudes de l’histoire et émergence d’une culture nationale

Suite de l’article précédent

LA SITUATION DES PAYS ESTES ET LETTONS AU TEMPS DE LA COLONISATION ALLEMANDE

Les colons allemands se sont imposés et  superposés aux peuples Letton et  Este sans qu’apparaisse un quelconque amalgame des populations : ces deux mondes se côtoient et forment quasiment des entités sociales séparées.

D’un côté,  se trouvent ceux qui ressortent du monde germanique, ils se constituent en classe dominante et prospère  qui habite les villes enrichies par le commerce hanséatique ;  Riga et Tallinn servent de débouché aux produits russes (miel, cire, peaux et fourrures ) et approvisionnent la Rus par l’intermédiaire du comptoir de Novgorod ; les deux villes s’affilieront d’ailleurs à la Hanse au cours du 13e siècle.

Elles présentent encore aujourd’hui un aspect typiquement germanique associant :
   - des hautes maisons étroites à pignons donnant sur la rue,
   - une place principale où trône un Rathaus (maison du conseil)  pourvu d’un beffroi, manifestation que les villes sont devenues des petites républiques autonomes,
   - de très hauts clochers d’églises, de puissants remparts.

Commerçants et artisans s’unissent en guildes qui se réservent le monopole de l’activité économique et dans laquelle la spécificité germanique est maintenue intacte.

La campagne constitue un monde complètement séparé et dominé. Les vassaux nommés par les évêques et les chevaliers de l’ordre se sont taillés de vastes domaines qu’ils font cultiver par les paysans Estes et  Lettons sous forme de corvées selon un système typiquement féodal ; ils lèvent les impôts, dont la dîme, effectuent la justice et en perçoivent les revenus. Peu à peu, la situation des paysans jusqu’alors libres se dégrade, ils se voient imposer des mesures qui vont peu à peu faire apparaître un véritable servage, ils seront attachés à la terre sans pouvoir vendre leurs petites exploitations et ils subiront des corvées de plus en plus lourdes.  Des actes de vente de paysans apparaissent mêmes.

Les paysans se voient aussi dirigés spirituellement par des prêtres germaniques qui imposent l'évangélisation et répriment toute référence aux cultes païens traditionnels autochtones.

Un tel dualisme social et politique sera maintenu inchangé jusqu’au milieu du 19e siècle, les « barons baltes » s’adapteront aux envahisseurs successifs et en deviendront même des serviteurs zélés afin de garder leur influence sur la campagne.

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