REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

dimanche 16 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ?  (8) Les voies nouvelles d'information

3/ L'ÉMERGENCE DE NOUVELLES MÉTHODES D'INFORMATION permettent d'envisager l'avenir avec plus d'optimisme : grâce à Internet, le champ de la connaissance et de l'information s'est développé de manière extraordinaire,  s'amplifiant à l'ensemble de la planète,  pour peu, bien entendu, que l'on applique son esprit critique et sa raison à tout ce que l'on peut trouver.

     . En premier lieu se sont développés des sites spécialisés dans les rubriques informatives qui font paraître des informations émanant de multiples sources : des nouvelles d'agences données brutes, des articles de journaux et de magazines  ayant un site internet et produisant des analyses plus construites mais orientées selon leurs tendances politiques.

   . Ces sites spécifiques d'informations sont nombreux et présentent un évidente pluralité ; pour peu qu'on lise l'anglais, on peut avoir accès à une information mondialisée qui permet de trouver de multiples interprétations d'un même fait. Ainsi, il est très intéressant de consulter les sites américains et arabes en plus des sites en français : en croisant les informations, on peut se faire une idée précise et personnelle des événements survenus ; aucune censure n'est plus possible dans le cadre de cette universalité sur laquelle les gouvernements et les groupes de pression n'ont, pour l'instant, aucune prise.

   . Si une information semble suspecte ou partielle, il est possible de la vérifier au moyen des encyclopédies sur papier et en ligne et des sites à vocation culturelle. Certes, il faut savoir chercher et surtout faire jouer son esprit critique car les sites en ligne peuvent alterner le meilleur et le pire mais on arrive assez facilement à détecter ce qui est approfondi et présente la vérité du moment par rapport aux approximations et aux élucubrations de certains.

Ainsi l'univers est maintenant à portée de main avec possibilité pour chacun d'avoir une vision convenable de ce qui se passe : en croisant les informations, en se documentant par des recherches plus approfondies, il est possible d'élaborer ses propres synthèses et de se faire une opinion en toute connaissance de cause. Pour moi,c'est cela la liberté de penser.

Désormais, il est possible de biffer de sa vie cette attitude passive du téléspectateur assis sur son fauteuil, regardant les présentateurs de journaux télévisés gesticuler devant leur caméra : la quête d'information devient un acte volontaire alliant curiosité et appétit de savoir, ce qui est une autre forme précieuse de liberté.

Cette révolution des méthodes d'information va sans doute s'effectuer au détriment de tous les autres moyens d'information, presse écrite, magazines, journaux radiophoniques et télévisuels. La plupart de ces médias ont cependant bien senti le péril puisqu'à leur tour, ils ont mis en place des sites sur Internet en complément de leurs méthodes de diffusions traditionnelles . Cette adaptation est déjà fait en grande partie pour les médias écrits, par contre les journaux télévisés ne semblent pas encore avoir compris le message, ce qui détournera probablement très vite les gens de s'y intéresser.

samedi 15 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ?  (7) Les voies nouvelles d'information

2/ LA RÉGRESSION CALAMITEUSE ACTUELLE DE L'INFORMATION
Autrefois, l'information présentait deux caractères que l'on a déjà indiqués dans l'article précédent :
     . L'omission volontaire d'informations qui en masque l'objectivité,
     . Le travestissement de l'information par le biais de commentaires orientés,

L'époque actuelle a ajouté de nombreux travers en particulier au niveau des journaux télévisés dont il faut ici stigmatiser les multiples errements.

Ces errements proviennent en premier lieu de la prédominance de l'oralité. Autrefois, dans les journaux écrits, entre l'information brute fournie par les agences d'information et la parution d'un article, il y avait la phase intermédiaire de la rédaction écrite par le journaliste. Ce passage permettait à la fois de rechercher dans la documentation antérieure les informations nécessaires et de ménager un temps de réflexion afin de tenter d'élaborer une synthèse.

Même s'ils ne présentaient qu'une version partielle et tronquée, le travail des journalistes était cohérent et construit.

Cela ne se produit pratiquement jamais dans les journaux télévisés actuels :
     . Dans un premier temps, le présentateur du journal lit sur prompteur une dépêche d'agence brute à peine mise en forme,
     . Ensuite, sans aucun recul sur l'événement ni réflexion, il livre le commentaire à chaud de sa rédaction,
     . Est établi ensuite un contact avec un ou plusieurs envoyés spéciaux qui, en général, n'en savent pas plus que ce qu'écrit la dépêche d'agence. Combien de fois entend-on " pour l'instant, on n'en sait pas plus, simplement, on peut vous dire que..." suit alors une information non vérifiée, colportée par un vague témoin qui souvent n'a rien vu !
    . Enfin, un expert est sollicité, il apporte son interprétation au fait cité ; en général, telle une moderne Cassandre, il va, afin de se faire valoir, dramatiser un avenir qu'il pressent presque toujours négativement.

Il n'y a dans ce scénario, aucun moment véritable de réflexion et d'analyse en vue d'une présentation raisonnée.

À cette nouvelle méthodologie s'ajoutent d'autres graves errements :
En premier lieu, il faut citer la conséquence perverse de la concurrence acharnée à laquelle se livrent les différents journaux télévisés : c'est à qui donnera l'information le plus rapidement possible, qui trouvera un témoin avide de passer à la télévision... Cette recherche du "scoop" conduit à d'innombrables erreurs et imprécisions : on colporte des rumeurs immédiates sans fondements : on a pu le constater à propos d'une récente affaire de mœurs : la victime de cette affaire dans un hôtel de New-York par un individu en vue fut déclarée originaire de presque tous les pays d'Afrique noire avant que l'on sache vraiment sa nationalité, elle passa aussi par toutes les réputations possibles, fut encensée puis salie selon les divers témoignages.

Bien évidemment, les "scoop" successifs de vagues nouvelles diffusées trop tôt, sans le moindre recul, accrochent le spectateur, avide d'en connaître plus ; ils l'amènent à rester figé devant son poste de télévision pendant de longues périodes. Pour moi, les attentats du 11 septembre furent révélateurs de cette diffusion en continu avec lecture brute de dépêches d'agences, mise en communication avec les envoyés spéciaux qui se contentaient de dire qu'ils ne savaient rien de plus, diffusion de témoignages qui ne donnait qu'une vision parcellaire de leur réalité, et d'images en boucle des tours qui s'effondraient.

Un deuxième travers, encore plus grave, est également apparu : la dramatisation des événements qui sont presque  toujours interprétée négativement en entretenant un pessimisme constant chez tous ceux qui regardent les journaux télévisés : inondations, tempêtes, coupures d'électricité, attentats, tornades, guerres et massacres, augmentation d'impôts, chômage, crimes et jugements, délocalisations, pollutions... occupent l'essentiel des journaux. C'est seulement en fin de journal que l'on donne quelques nouvelles plus optimistes, sans doute pour permettre les téléspectateurs à être bien disposé devant les publicités qui vont suivre !

À cela s'ajoute, comme en corollaire,un autre travers qui est la conséquence de la méthodologie actuelle de l'information :
   . On apprend une nouvelle, elle est ressentie comme un "scoop" qui risque d'appâter le téléspectateur, cette nouvelle est montée en épingle, dramatisée à l'excès surtout si la chaîne qui la diffuse est la première à le faire.
   . Les rédactions axent alors tous leurs moyens techniques sur cette nouvelle, elle est l'occasion d'une mobilisation des envoyés spéciaux et des pseudo-experts.
   . Quelques jours plus tard, la nouvelle est éculée, elle n'intéresse plus personne, on passe alors à un nouveau "scoop" et on ne parle plus du problème qui, pourtant, ne disparaît pas pour autant.

Ainsi, on a nettement l'impression qu'un problème n'existe que parce que la télévision s'intéresse à lui ; à l'inverse, si la télévision ne s'intéresse pas à un problème c'est qu'il n'existe pas ! Combien de guerres et massacres ont été décrits avec multiplication de détails sordides et macabres pendant quelques jours puis complètement ignorés ensuite bien qu'ils se perpétuent !

Cette atmosphère pessimiste, savamment entretenue par tous les médias, amène les gens à porter une vision totalement négative sur leur époque et à ne plus présager de l'avenir : on ne croit plus que les prophètes de mauvaise augure ! par contre, on traite de menteurs ceux annonçant que la situation s'améliorera dans le futur.

On peut vraiment se demander pour quelle raison la télévision entretient cette psychose pessimiste : la réponse doit être dans l'importance accordée à cet outil infâme qu'est "l'audimat " : plus on annonce de catastrophes, plus les gens regardent les journaux télévisés, plus on fait d'audience et plus on peut faire payer cher la diffusion des spots publicitaires qui vont suivre le journal !

Ainsi, aux tares anciennes des méthodes de diffusion de l'information, s'ajoutent celles des évolutions actuelles conduites par le média télévisuel  :
     - catastrophisme perpétuel rythmé par les scoops,
     - information donnée sans recul ni analyse, sans aucune réflexion ni effort d'élaborer une synthèse et de développer une argumentation.

La même évolution se généralise au niveau de presque tous les médias à l'exception toutefois de quelques chaînes et radio à vocation culturelle, qui par leur spécificité, échappent à cette décadence.

Tout cela aggrave le phénomène de désinformation, ce qui fait que finalement, on ne dispose actuellement que d'une information pessimiste, tronquée, manipulée, orientée.

Pourtant, il se profile de nombreuses indices d'espoir...

vendredi 14 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (6) Les voies nouvelles d'information

1/ AUTREFOIS, il y a un demi-siècle,  dans le domaine de l'information, régnaient le journal et la radio. 

La plupart des gens étaient abonnés à un ou plusieurs journaux,  Les journaux étaient, comme d'ailleurs actuellement, de plusieurs sortes : les journaux d'opinion, les magazines hebdomadaires et les journaux pluralistes donnant à la fois les informations locales, nationales et internationales. Ces derniers étaient les plus communément lus : les journaux étaient distribués à domicile le matin, on les avait à sa disposition pour le petit-déjeuner. En général, les gens parcouraient les gros titres,  puis ils lisaient les articles concernant leur village ; on consultait les rubriques nécrologiques, puis on approfondissait les autres articles selon ses goûts et préoccupations habituels.

Étions-nous convenablement informés ? Je l'ai longuement pensé, pourtant je me suis mis à douter quand, au cours de mes recherches personnelles sur la seconde guerre mondiale,  j'ai pu constater à quel point la presse pouvait nous manipuler en interprétant les événements  : il m'a suffit pour cela de lire les journaux de l'époque.

Voici deux exemples des méthodes de travestissement de la vérité employées :

Le premier exemple provient du  journal LE MATIN  du 23 juin 1941 qui annonce l'invasion de l'URSS (soit le lendemain de l'événement)  et rend compte du discours du Führer au peuple allemand justifiant cette invasion : l'information est juste mais l'interprétation qui en est donnée est totalement orientée dans le sens de la politique allemande : les soldats allemands vont combattre pour la défense, non de l'Allemagne ou de la conquête d'un Lebensraum, mais de l'Europe tout entière. On apprend en lisant les journaux que l'Europe est une citadelle assiégée par un complot quasiment planétaire alliant  les " excitateurs anglo-saxons" et les "maîtres juifs" de Moscou. Seul le Troisième Reich est capable d'agir pour sauver la civilisation : à entendre Hitler, il s'agit d'une véritable  croisade : comme on le voit ici, les faits sont convenablement révélés mais l'interprétation qui en est donnée vise à manipuler plus qu'à informer.

Le deuxième exemple, tiré du journal LE PETIT PARISIEN du 4 novembre 1942, est révélateur des méthodes employées par la presse de l'époque : l'omission des informations. Dans ce journal, on apprend que l'offensive anglaise a échoué à El-Alamein, et que les pertes britanniques sont considérables, que "dans le Caucase, les troupes allemandes ont accentué leur avance"

Ces deux informations sont exactes mais elles sont fallacieuses si on considère l'ensemble du contexte militaire :
   . En fait, à El-Alamein, la situation de l'armée allemande était désespérée devant l'offensive victorieuse anglaise, il n'y avait d'autre solution que le repli et la retraite ; pour protéger cette retraite il fallait livrer un combat d'arrière-garde, c'est ce combat qui est mentionné dans l'article, par contre, on omet totalement de parler du contexte de défaite , ce qui rend l'information totalement erronée.
   . De même l'offensive dans le Caucase vers les champs pétrolifères de Bakou était réelle ; par contre, rien n'est mentionné sur la situation désespérée des allemands pris au piège à Stalingrad.

Ce type d'information par omission se généralisera ensuite dans la dernière partie de la guerre  : après la défaite de Stalingrad, pour laquelle les français furent exactement informés par le biais du discours de Hitler qui annonçait la guerre totale, les journaux donnèrent ensuite tous les jours des nouvelles du front russe en reproduisant les  communiqués du haut quartier général de la Wehrmacht : la ligne de front était assez exactement décrite mais son interprétation stratégique  était totalement erronée ; on ne parlait bien entendu pas du recul de l'armée allemande sous les coups de boutoirs des armées soviétiques mais de raccourcissement du front et de rectifications de celui-ci vers des lignes plus solides de défense en vue de prochaines offensives qui devaient mener à la victoire. De tels communiqués durèrent pendant presque toute la fin de la guerre.(1)

Je pensais qu'à l'époque de mon enfance, l'information était redevenue libre. Avec du recul, on peut se le demander car on vivait à une époque de tension importante (guerre d'Indochine et guerre d'Algérie) , il fallait susciter et préserver l'unité morale du pays, ce qui orientait nécessairement l'information dispensée . On ne s'en rendait pas compte car on était dans l'événement, il n'y avait pas de recul possible face aux nouvelles dispensées au jour le jour. Il était impossible de relativiser en faisant jouer son esprit critique, on pouvait certes ressentir l'impression que telle ou telle information était orientée mais il n'y en avait aucune preuve.

Certes, la presse d'opinion permettait un certain pluralisme en donnant les diverses interprétations possibles de tel ou tel événement. Pourtant ces interprétations sont effectuées selon des à-priori philosophiques ou moraux qui étaient une autre forme de manipulation.

Nous n'étions pas mieux lotis au niveau de la radio et de la télévision nationale : ceux-ci étaient la "Voix de la France" et les informations dispensées prenaient la forme de journaux radiophoniques ou télévisuels présentant les prises de positions officielles. Là aussi, l'information était orientée dans ses commentaires et tronquée quant au choix des nouvelles à donner. On ne pouvait cependant pas dire qu'il s'agissait de censure véritable, il se produisait plutôt un phénomène d'auto-censure : les journalistes faisaient la part des choses de ce qu'il fallait dire et ce qu'il fallait plutôt taire pour éviter les ennuis.

C'est alors que se produisit une évolution d'importance, celle de la multiplication des radios et des télévisions  dans un souci de pluralisme : ce furent d'abord des radios privées émettant hors du sol national (Luxembourg, Monaco, Sarre) vivant de publicité puis des télévisions privées après l'éclatement du service public ; cette concurrence ne fut pas un progrès, ce fut même l'inverse ! À cet égard, je ne crains pas d'utiliser le terme fort de régression calamiteuse de l'information.

 (1) De même, ces journaux ne parlent jamais de résistance mais de terrorisme : un train de munitions vers le front  qui était détruit était le fait de ces terroristes qui étaient, selon eux, sources de maux innombrables pour la population 

vendredi 31 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (3) tramway et trolleybus



Autrefois, dans la plupart des villes, les transports en commun s’effectuaient au moyen de tramways sur rails, mus par l’électricité, comme celui de la photo de gauche. Les perches que l’on devait déplacer à la main à chaque terminus permettaient d’établir le contact avec les lignes électriques qui surmontaient les rues ; les tramways circulaient au milieu de la chaussée, ce qui laissait de part et d’autre des lignes de rails des couloirs de circulation pour les automobiles, les motos et les vélos. Il ne fallait d’ailleurs pas circuler sur les rails à vélo car c’était la chute quasiment assurée, j’en ai fait plusieurs fois la douloureuse expérience.

La montée dans le tramway était particulièrement incommode pour les personnes âgées, il fallait se précipiter au milieu de la circulation, escalader les marches qui permettaient d’accéder aux wagons. Heureusement, on savait assez tôt quand le tram arrivait car le frottement des roues sur les rails faisait beaucoup de bruit, ce dont d’ailleurs les riverains se plaignaient souvent.

A l’intérieur se trouvaient des sièges de bois et des strapontins, la plupart des gens devaient rester debout faute de places assises. La chaleur était grande en été, voire même étouffante quand il y avait beaucoup de monde ;  par contre, en hiver, il fallait bien s’emmitoufler tant il faisait froid.

Les trajets étaient assez longs à la fois parce que le tram était lent et aussi à cause des nombreux arrêts ; souvent, je constatais que j’allais plus vite en vélo que le tram, c’était d’ailleurs devenu l’occasion pour moi de le dépasser ! Je me suis rendu compte de cette lenteur quand, lors de la suppression du tramway, j’empruntai les nouveaux bus :  partant à la même heure de la maison, j’arrivai au collège avec un quart d’heure d’avance !

Apres maintes évolutions des transports urbains, est arrivé le règne des trolleybus. Comme pour les chemins de fer, l’évolution est spectaculaire par rapport aux antiques tramways :
     . Les trolley-bus sont rapides, silencieux, spacieux et agréables même si les places assises manquent aux heures d’affluence,
     . Ils circulent au milieu de rues et boulevards qui leur sont affectés ; de part et d’autre des couloirs de circulation sont aménagés des trottoirs faisant office de quais aux arrêts en sorte que l’on se trouve de plain-pied, sans marche pour accéder à la rame. On trouve aussi des abris pour l’attente et le temps d‘attente est spécifié au moyen de panneaux lumineux.

Faut-il regretter le « bon vieux temps » des tramways ? Nous avons eu l’occasion de monter dans un d’entre eux récemment : encore une fois, j’affirme qu’il ne faut pas les regretter même par nostalgie de sa jeunesse passée !

jeudi 30 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (5) Les voies nouvelles de communication 

La révolution ORDINATEUR-INTERNET est assortie de tant de contreparties qu'elle est ressentie comme néfaste par beaucoup de gens : cela explique le point d'interrogation qui suit le titre de cette série d'articles. 

La critique la plus importante émise est celle qui a trait à L'ACCELERATION DES METHODES DE COMMUNICATION : il faut toujours aller plus vite ; à peine un "mail" est-il envoyé qu'on s'étonne de ne pas recevoir de réponse. La plupart des gens sont à l'affût des courriels qu'ils reçoivent, comme si leur vie en dépendait.

À l'inverse, il se produit souvent un chassé-croisé de "mails" qui énerve au plus haut point : vous envoyez un "mail", quelques minutes plus tard, une réponse vous parvient indiquant qu'il manque telle ou telle précision, vous interrompez ce qui est en cours pour satisfaire votre interlocuteur, vous répondez... Quelques instants plus tard, un nouveau message vous parvient vous posant une nouvelle question à laquelle on vous demande de répondre, vous répondez...

Cette accélération de la communication conduit à de la précipitation qui est source d'erreurs et amène à répondre "à chaud" sans prendre la peine de réfléchir, en témoignant d'un comportement plus émotionnel que réfléchi : on en arrive à écrire n'importe quoi dans le feu de l'action, sans "laisser du temps au temps" sans même relire ce qu'on a écrit.

À cela s'ajoute le fait qu'avec les ordinateurs portables et avec les téléphones mobiles, la vie privée n'est plus préservée ; comme il est possible de travailler partout, on peut être amené à répondre à une sollicitation du patron dans les transports en commun, chez soi, en vacances... : combien de fois ai-je vu des gens interrompus chez eux par des demandes impromptues de leur hiérarchie via Internet !

Un autre travers se développe dans la même veine, l'utilisation du PUBLIPOSTAGE : un même courrier électronique est envoyé à un grand nombre de personnes, c'est certes utile pour des convocations d'associations ou pour la diffusion de circulaires, mais que penser de ces méthodes employées pour des relations privées et familiales ?  qui n'a pas reçu de tels types de courriers indiquant qu'en annexe se trouvent des photos de famille ? Ce caractère d'impersonnalité est éminemment dommageable aux relations familiales et intimes.

Autre caractéristique enfin, le matériel informatique est robuste pendant le temps où l'obsolescence lui permet de fonctionner ; cependant, il peut tomber en panne du fait des erreurs de l'utilisateur, Il existe certes de multiples avertissements dispensés par les systèmes d'exploitation pour corriger ces erreurs, mais  il suffit parfois d'une frappe malencontreuse pour perdre tout ce qu'on a conservé en mémoire ; cela explique que beaucoup de personnes aient PEUR DE L'ORDINATEUR, ils n'osent pas s'en servir et sont même parfois paralysés par un écran informatique, Cette peur devient peu à peu un facteur de marginalité puisque, dans l'avenir, tout passera de plus en plus par l'informatique.

Enfin, il convient de citer ici la large publicité qui est de plus en plus dispensée à propos d'une maladie  appelée BURN OUT. Voici la reproduction de la page de couverture d'une revue émanant d'une mutuelle de santé.

Cette "maladie" dont on peut traduire le nom générique par "incendie intérieur" est une forme de dépression provenant du rythme effréné du travail consécutif à la généralisation des outils de communication basés sur l'ordinateur. Les hommes sont devenus totalement dépendants de celui-ci qu'ils alimentent de données et dont ils attendent des résultats immédiats. Comme la capacité et la rapidité de l'ordinateur dépassent de beaucoup celles de l'homme et comme, en conséquence, on en demande de plus en  plus à l'ordinateur, on en demande aussi de plus en plus à l'homme qui devient un véritable esclave de la machine.

Cette évolution oblige à travailler de plus en plus rapidement sans prendre le temps de réfléchir et de relativiser. L'accélération des rythmes de travail confine maintenant à un harcèlement continuel tant au niveau de la masse de travail qu'à celui des exigences de sa hiérarchie.

C'est alors que surviennent les symptômes de cette maladie essentiellement "psychologique"  :
   . On se sent débordé par les dossiers qui s'accumulent,
   . On se sent incapable de les étudier et de régler les problèmes, apparaissent ainsi des difficultés de concentration et d'indécision, on se ressent en échec, on se déprécie et on se rend compte que l'on est plus performant,
   . Cette conviction d'inefficacité fait que face aux autres, on s'isole, on devient indifférent et on se coupe totalement du monde.

Ces maux qui touchent, paraît-il, de plus en plus de gens, sont essentiellement dus à l'incapacité de l'homme à suivre et à contrôler les performances de la machine.

Dans le cas de l'ordinateur et de ses corollaires, le "monde formidable" peut conduire à la souffrance. Le seul remède à cette situation est de replacer l'homme au centre de ce monde dont il semble actuellement de plus en plus exclus.

mercredi 29 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (4) Les voies nouvelles de communication

C'est une des modifications les plus importantes du demi-siècle qui précède. 

AUTREFOIS, le stylo, le papier, la machine à écrire et le timbre-poste régnaient en maître. Quand on devait envoyer une information dans le cadre de son travail, il fallait le faire au moyen d'une lettre que l'on dactylographiait sur une machine à écrire ; il était nécessaire d'utiliser un ou plusieurs calques successifs afin d'en garder des doubles, le dernier double était d'ailleurs souvent à peine lisible ; il ne fallait pas non plus faire une faute d'orthographe ou de frappe car il fallait tout recommencer sauf à utiliser un incommode blanc-correcteur.

Il était aussi nécessaire de disposer d'un classement rigoureux et de grandes salles d'archives car tout devait être conservé. Les lettres étaient expédiées nécessairement par la Poste à un destinataire  qui fonctionnait selon les mêmes méthodes en sorte que la réponse au courrier envoyé arrivait plusieurs jours après. Cela obligeait souvent à user de méthodes dérivées : on négociait son problème par téléphone puis on confirmait la réponse orale au moyen d'un courrier.

Les correspondances privées étaient écrites pour la plupart à la main, elles ne recevaient de réponse que beaucoup plus tard. Cette méthode de communication conduisait à tant de délais que l'on utilisait le système du "cachet de la poste faisant foi" pour justifier qu'un courrier était bien adressé à la date convenue.

Une extraordinaire évolution s'est produite avec LA GÉNÉRALISATION DE L'ORDINATEUR EN TANT QU'OUTIL DE COMMUNICATION. Étant à l'affût des nouveautés technologiques, j'avais acquis un ordinateur dit "de salon" dès qu'il fut vendu à un prix abordable. J'en fus assez déçu ; pour moi, ce n'était qu'une machine à écrire doublée d'une calculatrice améliorée, disposant toutefois d'une mémoire permettant de conserver les documents, de les reprendre et de les corriger facilement.

Très rapidement, l'évolution s'accéléra avec développement des logiciels puis surtout des systèmes d'exploitation rapides, efficaces et disposant d'un très grand nombre d'applications. À cela s'ajoutèrent les améliorations techniques (augmentation de la capacité mémorielle, plus grande rapidité du travail qui confine parfois à l'instaneïté...), la diversification du matériel (ordinateur portable, tablettes...) et l'apparition de nombreux outils annexes (lecteurs divers et disques durs annexes..)

Certes, la mise en place de toutes ces améliorations fit qu'une grande partie du fonctionnement des systèmes informatiques échappa alors à notre entendement, ce qui nous rendit esclave de ce matériel que l'on applique sans comprendre les mécanismes.

Cette limitation mise à part, il convient de noter les étonnantes améliorations et avantages apportés à tous par l'ordinateur tant au niveau personnel que professionnel.
   . Au lieu d'une machine à écrire, on dispose d'un traitement de texte performant, capable de corriger les fautes, de trouver des synonymes, de modifier des tournures sans avoir à tout refaire ; d'effectuer, en conséquence, un travail parfait n'ayant d'autre limite que l'incapacité des utilisateurs à bien gérer le fonctionnement de ce qui n'est qu'un outil (combien de fois subissons-nous des allégations totalement fausses du type "c'est la faute de l'ordinateur")
   . Au lieu des sempiternels recopiages de lettres, il est possible d'en conserver les bases en mémoire, de les compléter et d'en adapter les tournures pour chaque destinataire.
   . De même, à partir de logiciels spécifiques, on peut, par le biais de leur méthode de calcul, effectuer n'importe quel bilan financier, emploi du temps, rapports... Il suffit d'entrer les données, l'ordinateur fera le reste et produira un travail fini et exact, pour peu, bien entendu, que les données de base aient été convenablement enregistrées auparavant ; il ne faudra à la machine que quelques instants alors que l'homme aurait mis plusieurs heures à accomplir la même tâche.
   . Les ordinateurs disposent d'une grande capacité de stockage : alors qu'il fallait du temps, parfois quelques heures pour rechercher un document dans des archives, il suffit de quelques instants pour le retrouver grâce à la mémoire de l'ordinateur.

Cette évolution des outils de gestion et de traitement des données reçut une extraordinaire accélération avec la généralisation d'INTERNET dans tous les actes de la vie quotidienne et professionnelle.

Désormais, une lettre reçue le matin peut être traitée immédiatement et recevoir une réponse le jour même par le biais du courrier électronique ; plus besoin désormais de passer par le courrier postal, la transmission de tout document par " mail"  est devenu quasi-instantanée,

Il en est de même pour beaucoup d'actes de la vie quotidienne : réserver un hôtel, un séjour balnéaire, un voyage par avion ou par chemin de fer, acheter ou vendre un objet... Le tout est traité et payé par le biais de la carte bancaire en quelques instants.

De même, se sont développés grâce à l'ordinateur et Internet, les réseaux sociaux qui transforment en profondeur la société, je les évoquerai plus loin.

Cette instaneïté est un des ajouts les plus précieux des nouvelles formes de communication mises en œuvre par l'ordinateur et son corollaire, Internet. Il va de soi qu'il s'agit, pour l'être humain d'une révolution comparable à la révolution industrielle du 19ème siècle. Il paraît évident que cette révolution fera disparaître à plus ou moins brève échéance  de larges secteurs de notre vie quotidienne : l'écrit sur papier ( tant mieux pour la forêt ! ), la lettre et le timbre-poste... On en voit d'ailleurs les prémices par la baisse de la fréquentation des bureaux de poste par exemple.

Bien entendu, cette formidable révolution est assortie d'un certains nombre de contreparties...

mardi 28 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (2) Le chemin de fer

Les deux images ci-dessus semblent révéler deux mondes tant elles sont dissemblables, pourtant elles ne sont séparées que de quelques décennies.



À l’époque de la photo de gauche, la locomotive à vapeur régnait en maître ; les wagons comportaient un couloir et des compartiments, ces derniers étaient souvent complets et beaucoup de gens passaient leur voyage dans les couloirs, assis sur leurs valises, et parfois même dans les sas entre les wagons. Dans ces compartiments, la place entre les sièges était exiguë surtout pour les personnes de grande taille : s’ils étendaient les jambes, ils risquaient de donner de douloureux coups de genoux à leur vis-à-vis,

Il ne fallait surtout pas ouvrir les fenêtres  pour se pencher au dehors car on risquait de recevoir quelques escarbilles de charbon dans l'œil, ce qui était très désagréable ; de même dans les tunnels, il fallait fermer les fenêtres car outre ces escarbilles, on recevait la fumée dans la figure !

Les trains locaux s’arrêtaient généralement à toutes les gares, ce qui allongeait les trajets qui étaient déjà très longs,

A cette époque, La SNCF se faisait une gloire de respecter les horaires à la minute même. Cela se comprenait aisément, les contraintes techniques étaient réduites à leur minimum, le matériel était à la fois sophistiqué et simple, il suffisait d'eau et de charbon pour faire fonctionner la machine à vapeur. Par contre, pour les chauffeurs, le travail était dur, puisqu'il fallait pelleter le charbon et l'enfourner dans la chaudière rougeoyante de chaleur.

J'ai retrouvé toutes ces impressions lors d'un voyage dans un pays étranger qui utilisait encore ce type de  matériel et ai pu constater à quel point l'évolution survenue était importante et positive.

Quelle évolution est en effet intervenue !  :
     . Au lieu des compartiments où certes l'ambiance était généralement conviviale mais où on était plutôt mal assis, on dispose maintenant de fauteuils agréables, positionnables et confortables dans des wagons climatisés.
    . Plus de fumée, l'électrification a conduit à créer des trains circulant à vive allure, presque sans bruit, raccourcissant considérablement les temps de trajets.
   . Les réservations obligatoires effectuées au niveau des TGV fait qu'il n'y a théoriquement plus personne debout, la compagnie ferroviaire étant capable d'ajuster le nombre de places offertes à celui des places achetées.
  . Les clients ont la possibilité d'acheter leurs billets de train depuis chez eux, échappant ainsi aux interminables attentes aux guichets et espaces de vente.
  . Les cheminots ont vu un allégement considérable de leur travail, ce qui est un bienfait précieux pour cette profession.

Certes cette évolution a été assortie de l'émergence de difficultés nouvelles qui en furent la contrepartie :
   . En premier lieu, de nombreuses lignes dites secondaires ont été fermées ce qui peut aisément se comprendre puisque la plupart des trains qui y circulaient étaient à moitié vides. Néanmoins le service public est quand même assuré par le biais des autobus.
   . Les pannes et les retards sont de plus en plus nombreux, alors que les locomotives à vapeur circulaient par tous les temps, les locomotives actuelles et les caténaires sont d'une grande fragilité, sensibles à la moindre anicroche.

Malgré ces difficultés, il convient de mesurer à sa juste mesure l'évolution positive survenue.

lundi 27 janvier 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (1) prologue

 Peut-on porter un regard positif sur le monde qui nous entoure et sur cette imprégnation de la société de consommation dont j'ai maintes fois dénoncé les travers dans les articles qui précédent ?

Peut-on penser que, malgré cette captation constante de notre libre-arbitre, la concurrence et l'esprit de lucre peuvent avoir malgré tout du bon ? Les filouteries de toutes sortes que nous subissons, les manipulations mentales ont-elles leur contrepartie ? Faut-il trouver des points positifs à la société de consommation ?

La réponse est évidente : bien entendu !

Tout ce que j'ai écrit précédemment procédait d'une analyse morale ; par contre, si on effectue une analyse matérielle et matérialiste de l'évolution survenue, le point de vue change totalement : même s'il faudrait peut-être tempérer les propos en s'interrogeant sur le concept de progrès, il convient de s'enthousiasmer à la vue de tout ce qui a changé en quelques décennies afin d'améliorer la vie des gens.

Ainsi, il apparaît que la négativité de l'esprit de lucre se conjugue avec la positivité de la mise en œuvre de l'ingéniosité humaine dans chaque aspect quotidien. Il suffisait autrefois de se rendre dans les pays communistes pour s’en rendre compte.

Les sociétés communistes avaient établi une société basée sur une égalité parfaite entre les personnes en faisant cesser toute idée « d’exploitation de l’homme par l’homme » ; dans cette phase appelée «dictature du prolétariat», la propriété privée avait été supprimée, tous les moyens de production, tant agricoles, industriels et de services, tous les biens avaient été collectivisés et mis à disposition du peuple par l’intermédiaire de l’Etat ; c’étaient les services de l’Etat qui fixaient les quantités à produire dans tous les domaines de la vie du pays afin de satisfaire les besoins de chacun. Les responsables des usines recevaient les objectifs chiffrés de production et devaient s’y astreindre. Dans cette méthode de penser où tout était planifié, le progrès technique n’intervenait que secondairement, seulement pour permettre d’atteindre les objectifs du plan. Lors de la chute du communisme, on put constater à quel point les machines et usines étaient totalement dépassées technologiquement et n’étaient plus rentables :  la plupart des usines furent fermées ou totalement restructurées.

En simplifiant la réalité, on peut ainsi constater qu’il existait deux mondes antinomiques à la fin du XXe siècle :
     . Les pays d’économie libérale basés sur une société inégalitaire mais où le progrès technique était indéniable,
     . Les pays communistes où la société était égalitaire mais où l’économie souffrait d’une stagnation technique constante.

Il convient aussi de remarquer que, dans ces deux types de société, la liberté n’était que théorique :
     . Dans les pays communistes, la liberté est limitée par la dictature du prolétariat dont l’objectif était de modeler l’être humain selon un schéma théorique .
     . Dans les pays d’économie libérale, la liberté est entravée par les multiples et insidieuses manipulations de pensée de la société de consommation.

Il n’y a certes pas de monde idéal, il reste cependant un constat essentiel, celui de ces progrès techniques suscités par l’économie libérale qui ont transformé,en la facilitant, la vie quotidienne des gens.

En voici quelques aspects…