Suite de l'article précédent
La case de jour est un simple abri couvert d'un toit de palmes avec simplement une paroi en rondins du côté où se trouve le foyer. Celui-ci ne comporte que trois bûches disposées à 120° l'une par rapport à l'autre que l'on enflamme et que l'on entretient pour former de la braise. Tout autour se trouvent de petits bancs taillés dans un seul tronc où l'on s'assied pour manger. De part et d'autre de la case sont construites, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, des étagères et des sortes de tables sur lesquelles est posée la vaisselle.
Cette photo montre aussi que les Wayanas possèdent de nombreux ustensiles provenant de notre civilisation : bouteilles, boîtes et seaux en plastique ainsi que des cuvettes en fer blanc décorées de motifs colorés ; de même à l'arrière de la case-cuisine de cette photo se trouve une case de nuit en planches et toit de tôles. On trouve même dans le village des transistors !
Cette intrusion de produits européens dans ce village perdu est une des nombreuses surprises dont on peut s'étonner lors de la visite ; en fait, les Wayanas sont depuis longtemps au contact du monde extérieur :
. Ce fut, en premier lieu, par le fait des Noirs Réfugiés avec qui s'effectuait un commerce de troc : les wayanas échangeaient leurs produits (chiens, vannerie) contre la fourniture par les Noirs Réfugiés de perles et d'objets du quotidien provenant des colonisateurs.
. Depuis qu'ils disposent de hors-bords, les wayanas purent remonter le cours du Maroni et effectuer eux-mêmes l'achat des produits nécessaires, beaucoup, en effet, pratiquent le travail temporaire (contrats de courte durée ou effectué à la tâche) et disposent d'argent.
. Enfin la venue des touristes créé des envies là où il n'en existait pas auparavant : quand nous sommes arrivés dans le village, celui qui nous accueillit arborait un tee-shirt publicitaire dont il semblait très fier !
Cette influence serait dommageable au niveau de la civilisation Wayana si elle influait sur leur structure mentale ainsi que sur leurs modes de vie. Á l'époque de ma visite du village, cela ne semblait pas trop ressortir, au moins dans la vie quotidienne.
A suivre...
REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet
Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com
samedi 16 janvier 2016
vendredi 15 janvier 2016
Les WAYANAS (3) amérindiens de Guyane.
Suite de l'article précédent
J'ai visité un village Wayana á la fin du 20eme siècle et en ai rapporté ces quelques photos témoignant à la fois de la civilisation passée et de quelques apports occidentaux.
Le village est toujours organisé de la même manière :
. Au centre, le TUKUSIPAN utilisé lors des fêtes et des réunions,
. Tout autour, un large espace servant aux évolutions lors des danses rituelles,
. Puis se trouvent les maisons d'habitation,
. Sur le pourtour du village proprement dit, sont plantés des arbres immédiatement utiles à la vie quotidienne, arbres à flèches, roucouyers, calebassiers...
. Une importance toute particulière est accordée au degrad ( zone d'accostage des canots),
. Enfin, au delà, dispersées dans la forêt proche, se trouvent les plantations de manioc.
Les cases sont de trois sortes :
- des cases de jour servant de cuisine,
- des cases de nuit,
- des cases servant à préparer le manioc.
La case de nuit est construite sur pilotis, elle est surmontée d'un toit à quatre pans fait de palmes et ne possède, au niveau de ce toit, qu'une petite ouverture triangulaire sous le pignon.
La case de nuit est accessible par une échelle et ne comporte en façade qu'une seule porte et pas de fenêtres. Les murs sont construits en rondins accolés. Á l'intérieur se trouvent des hamacs ainsi que des bidons qui servent à conserver à la fois les affaires personnelles et l'essence pour le moteur hors-bord.
Comme on le voit sur cette photo, le sol est très propre, il est en effet balayé tous les jours. Derrière les cases se trouve une rangée d'arbres cultivés dont ici des palmiers.
A suivre...
J'ai visité un village Wayana á la fin du 20eme siècle et en ai rapporté ces quelques photos témoignant à la fois de la civilisation passée et de quelques apports occidentaux.
Le village est toujours organisé de la même manière :
. Au centre, le TUKUSIPAN utilisé lors des fêtes et des réunions,
. Tout autour, un large espace servant aux évolutions lors des danses rituelles,
. Puis se trouvent les maisons d'habitation,
. Sur le pourtour du village proprement dit, sont plantés des arbres immédiatement utiles à la vie quotidienne, arbres à flèches, roucouyers, calebassiers...
. Une importance toute particulière est accordée au degrad ( zone d'accostage des canots),
. Enfin, au delà, dispersées dans la forêt proche, se trouvent les plantations de manioc.
Les cases sont de trois sortes :
- des cases de jour servant de cuisine,
- des cases de nuit,
- des cases servant à préparer le manioc.
La case de nuit est construite sur pilotis, elle est surmontée d'un toit à quatre pans fait de palmes et ne possède, au niveau de ce toit, qu'une petite ouverture triangulaire sous le pignon.
La case de nuit est accessible par une échelle et ne comporte en façade qu'une seule porte et pas de fenêtres. Les murs sont construits en rondins accolés. Á l'intérieur se trouvent des hamacs ainsi que des bidons qui servent à conserver à la fois les affaires personnelles et l'essence pour le moteur hors-bord.
Comme on le voit sur cette photo, le sol est très propre, il est en effet balayé tous les jours. Derrière les cases se trouve une rangée d'arbres cultivés dont ici des palmiers.
A suivre...
jeudi 14 janvier 2016
Les WAYANAS (2) amérindiens de Guyane.
LE CADRE DE VIE
Á l'origine, les wayanas se déplaçaient à pieds le long des chemins tracés dans la forêt, ils apprirent des Noirs Réfugiés l'art du canotage, ce qui fait que leurs villages sont désormais tous situés le long du fleuve.
Le choix de ces villages s'effectue selon plusieurs conditions :
. Il faut que l'on se trouve à proximité des lieux de pêche et en particulier des sauts où la pêche à l'arc est possible.
. Il faut rechercher des terres établies sur les anciennes terrasses alluviales pour y cultiver. Mais aussi des endroits où l'on peut accoster avec les canots.
. Enfin, il faut trouver un endroit où ne sévissent pas les fourmis manioc.
Les villages correspondaient autrefois à une famille élargie descendant d'ancêtres communs comportant de 15 à 60 individus, le système de parenté était complexe comme je le mentionnerai dans de prochains articles. Il s'est actuellement largement transformé
Les villages se déplacent tous les 5-6 ans en moyenne tout en restant le long du fleuve. Les causes de déménagement étaient autrefois triple :
. Le fait que plusieurs personnes soient malades et meurent dans un court laps de temps fait que l'on ressent des influences maléfiques,
. L'épuisement des terres et surtout l'apparition des fourmis manioc qui ravagent les cultures.
. Des mésententes familiales qui font qu'une partie de la parenté quitte le village pour s'installer ailleurs. Ce système a actuellement tendance à s'amplifier parallèlement à la destructuration des liens de parenté.
A suivre...
Le Maroni en amont de Maripasoula |
Le choix de ces villages s'effectue selon plusieurs conditions :
. Il faut que l'on se trouve à proximité des lieux de pêche et en particulier des sauts où la pêche à l'arc est possible.
. Il faut rechercher des terres établies sur les anciennes terrasses alluviales pour y cultiver. Mais aussi des endroits où l'on peut accoster avec les canots.
. Enfin, il faut trouver un endroit où ne sévissent pas les fourmis manioc.
Les villages correspondaient autrefois à une famille élargie descendant d'ancêtres communs comportant de 15 à 60 individus, le système de parenté était complexe comme je le mentionnerai dans de prochains articles. Il s'est actuellement largement transformé
Les villages se déplacent tous les 5-6 ans en moyenne tout en restant le long du fleuve. Les causes de déménagement étaient autrefois triple :
. Le fait que plusieurs personnes soient malades et meurent dans un court laps de temps fait que l'on ressent des influences maléfiques,
. L'épuisement des terres et surtout l'apparition des fourmis manioc qui ravagent les cultures.
. Des mésententes familiales qui font qu'une partie de la parenté quitte le village pour s'installer ailleurs. Ce système a actuellement tendance à s'amplifier parallèlement à la destructuration des liens de parenté.
A suivre...
mercredi 13 janvier 2016
Les WAYANAS (1) amérindiens de Guyane.
Le peuple amérindien des Wayanas est établi de part et d'autre de la frontière entre la Guyane française et le Surinam avec deux lieux principaux de localisation : le Litani qui avec le Tampok constitue le Maroni à partir de Maripasoula et la rivière Paloumeu, un affluent du Tapanahoni.
Les Wayanas du Litani, établis en amont de Maripasoula, se trouvent sur la ligne de partage des eaux entre Guyane française et Surinam ; ainsi, ils peuvent passer, selon les circonstances, d'une rive á l'autre pour conserver leur autonomie.
Originaires d'Amazonie, ils ont reflué vers l'est et les Guyanes pour échapper aux peuples enrôlés par les portugais comme chasseurs d'esclaves, ils se trouvent au niveau de l'Oyapok au 18ème siècle puis se fixent dans le haut Maroni en amont du saut rocheux proche de Maripasoula
Ils ont préservé leur mode de vie traditionnel jusque dans les années 50 du 20ème siècle pour trois raisons principales :
. Ils ont fui les épidémies qui risquaient de les décimer au contact des colonisateurs amenant des maladies contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés. Pour cela, ils s'enfoncèrent dans des endroits inoccupés et difficiles d'accès au plus profond de la forêt.
. Entre eux et les colonisateurs européens se trouve un peuplement intermédiaire, celui des "Noirs Réfugiés", BONI, DJUKA et PARAMAKA qui constituèrent un écran entre leur culture et celle des occidentaux. Ces Noirs Réfugiés sont un peuple composé d'anciens esclaves d'origine africaine, ayant réussi à fuir les plantations du Surinam pour être libre, ils se sont établis sur le cours moyen du Maroni.
. Le Litani tout comme le Maroni sont difficilement accessibles par bateau, seules des pirogues peuvent en effet passer les sauts, ces bancs rocheux qui barrent périodiquement le cours des rivières La navigation sur le Maroni est aux mains des Noirs Réfugiés qui sont passés maîtres dans l'art du canotage, cela préserva les Wayanas des contacts directs avec les européens même si sont apparus des orpailleurs sur le fleuve.
Je me suis toujours intéressé aux civilisations que les occidentaux considèrent à tort comme primitives dans ma quête de la nature originelle de l'homme ; pour moi, les Wayanas pouvaient représenter un exemple de ces hommes des origines puisqu'ils n'avaient subi jusqu'aux années 50 pratiquement aucun influence mentale de la colonisation, il en est d'ailleurs de même des Noirs Réfugiés qui avaient gardé intacte leur civilisation vers le milieu du 20ème siècle.
Depuis, la situation a évolué, au moins dans le cas des Wayanas ; pourtant il est encore possible de retrouver, lors de la visite d'un de leurs villages, les coutumes anciennes qu'ont rapportées les explorateurs et ethnologues en se basant sur des villages très isolés ayant conservé en totalité leurs traditions.
Les Wayanas du Litani, établis en amont de Maripasoula, se trouvent sur la ligne de partage des eaux entre Guyane française et Surinam ; ainsi, ils peuvent passer, selon les circonstances, d'une rive á l'autre pour conserver leur autonomie.
Originaires d'Amazonie, ils ont reflué vers l'est et les Guyanes pour échapper aux peuples enrôlés par les portugais comme chasseurs d'esclaves, ils se trouvent au niveau de l'Oyapok au 18ème siècle puis se fixent dans le haut Maroni en amont du saut rocheux proche de Maripasoula
Ils ont préservé leur mode de vie traditionnel jusque dans les années 50 du 20ème siècle pour trois raisons principales :
. Ils ont fui les épidémies qui risquaient de les décimer au contact des colonisateurs amenant des maladies contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés. Pour cela, ils s'enfoncèrent dans des endroits inoccupés et difficiles d'accès au plus profond de la forêt.
. Entre eux et les colonisateurs européens se trouve un peuplement intermédiaire, celui des "Noirs Réfugiés", BONI, DJUKA et PARAMAKA qui constituèrent un écran entre leur culture et celle des occidentaux. Ces Noirs Réfugiés sont un peuple composé d'anciens esclaves d'origine africaine, ayant réussi à fuir les plantations du Surinam pour être libre, ils se sont établis sur le cours moyen du Maroni.
. Le Litani tout comme le Maroni sont difficilement accessibles par bateau, seules des pirogues peuvent en effet passer les sauts, ces bancs rocheux qui barrent périodiquement le cours des rivières La navigation sur le Maroni est aux mains des Noirs Réfugiés qui sont passés maîtres dans l'art du canotage, cela préserva les Wayanas des contacts directs avec les européens même si sont apparus des orpailleurs sur le fleuve.
Je me suis toujours intéressé aux civilisations que les occidentaux considèrent à tort comme primitives dans ma quête de la nature originelle de l'homme ; pour moi, les Wayanas pouvaient représenter un exemple de ces hommes des origines puisqu'ils n'avaient subi jusqu'aux années 50 pratiquement aucun influence mentale de la colonisation, il en est d'ailleurs de même des Noirs Réfugiés qui avaient gardé intacte leur civilisation vers le milieu du 20ème siècle.
Depuis, la situation a évolué, au moins dans le cas des Wayanas ; pourtant il est encore possible de retrouver, lors de la visite d'un de leurs villages, les coutumes anciennes qu'ont rapportées les explorateurs et ethnologues en se basant sur des villages très isolés ayant conservé en totalité leurs traditions.
dimanche 10 janvier 2016
Regard sur... FORT DE FRANCE (10)
Suite de l'article précédent
L'ANCIEN PALAIS DE JUSTICE (à gauche ) se trouve sur l'emplacement de l'ancien couvent des filles de la Providence, il comporte une structure métallique avec, comme ailleurs, un parement de pierres de taille.
L'ancien HOTEL DE VILLE, (à droite) devenu théâtre après la construction de l'hôtel de ville actuel, fut édifié en 1848 ; détruit par l'incendie de 1990 puis par le cyclone de 1891, il fut reconstruit en 1901, ce bâtiment est de style néoclassique, le porche central en avancée comporte des pilastres séparant les fenêtres en plein cintre de l'étage, il est surmonté d'un fronton précédant le campanile.
Le PAVILLON BOUGEROT ( à gauche) est un autre exemple de l'utilisation de la fonte dans une maison coloniale, la maison est construite au moyen d'une ossature de métal qui n'est plus seulement que fonctionnelle pour devenir esthétique , les galeries qui entourent trois des façades comportent en particulier des colonnes à chapiteaux corinthiens bordées de gracieuses volutes et de rinceaux
Il convient enfin de citer le joyau de Fort de France, la BIBLIOTHÈQUE SCHOELCHER (à droite)
Dans son testament, Victor Schoelcher, le libérateur des esclaves, député de la Martinique et de la Guadeloupe de 1848 à 1850, décide de léguer sa vaste collection de livres au Conseil général de la Martinique. Ce dernier confie à l'architecte Pierre-Henri Picq le soin de concevoir le bâtiment destiné à accueillir cette collection.
L'architecte éleva de1886 à1887 son bâtiment en France ; il fut présenté aux parisiens dans le jardin des Tuileries, puis il fut démonté et transporté pièces par pièces jusqu'à Fort de France pour être remonté. Le parement mérite le qualificatif d'éclectique car il associe tous les styles : roman, byzantin, grec et classique.
Dans cette ville dominée par l'architecture métallique, il ne reste que quelques maisons ayant gardé un style colonial ; elles ont certes été reconstruites au fil des temps mais elles l'ont été sur le même emplacement et avec la même forme. C'est le cas dans la rue de Blenac où alternent des maisons qui paraissent anciennes et de petits blocs modernes de forme quadrangulaire.
Ainsi, se définit un étonnant paradoxe : Fort de France, qui a gardé la structure et le plan colonial du 18ème siècle, possède essentiellement des édifices témoignant de la révolution industrielle et du modern style. C'est ce qui en fait le charme.
L'ANCIEN PALAIS DE JUSTICE (à gauche ) se trouve sur l'emplacement de l'ancien couvent des filles de la Providence, il comporte une structure métallique avec, comme ailleurs, un parement de pierres de taille.
L'ancien HOTEL DE VILLE, (à droite) devenu théâtre après la construction de l'hôtel de ville actuel, fut édifié en 1848 ; détruit par l'incendie de 1990 puis par le cyclone de 1891, il fut reconstruit en 1901, ce bâtiment est de style néoclassique, le porche central en avancée comporte des pilastres séparant les fenêtres en plein cintre de l'étage, il est surmonté d'un fronton précédant le campanile.
Le PAVILLON BOUGEROT ( à gauche) est un autre exemple de l'utilisation de la fonte dans une maison coloniale, la maison est construite au moyen d'une ossature de métal qui n'est plus seulement que fonctionnelle pour devenir esthétique , les galeries qui entourent trois des façades comportent en particulier des colonnes à chapiteaux corinthiens bordées de gracieuses volutes et de rinceaux
Il convient enfin de citer le joyau de Fort de France, la BIBLIOTHÈQUE SCHOELCHER (à droite)
Dans son testament, Victor Schoelcher, le libérateur des esclaves, député de la Martinique et de la Guadeloupe de 1848 à 1850, décide de léguer sa vaste collection de livres au Conseil général de la Martinique. Ce dernier confie à l'architecte Pierre-Henri Picq le soin de concevoir le bâtiment destiné à accueillir cette collection.
L'architecte éleva de1886 à1887 son bâtiment en France ; il fut présenté aux parisiens dans le jardin des Tuileries, puis il fut démonté et transporté pièces par pièces jusqu'à Fort de France pour être remonté. Le parement mérite le qualificatif d'éclectique car il associe tous les styles : roman, byzantin, grec et classique.
Dans cette ville dominée par l'architecture métallique, il ne reste que quelques maisons ayant gardé un style colonial ; elles ont certes été reconstruites au fil des temps mais elles l'ont été sur le même emplacement et avec la même forme. C'est le cas dans la rue de Blenac où alternent des maisons qui paraissent anciennes et de petits blocs modernes de forme quadrangulaire.
Ainsi, se définit un étonnant paradoxe : Fort de France, qui a gardé la structure et le plan colonial du 18ème siècle, possède essentiellement des édifices témoignant de la révolution industrielle et du modern style. C'est ce qui en fait le charme.
samedi 9 janvier 2016
Regard sur... FORT DE FRANCE (9)
QUELQUES MONUMENTS SIGNIFICATIFS DE FORT DE FRANCE
L'HÔTEL DU DÉPARTEMENT, bien qu'inspiré du Petit Trianon de Versailles date de 1923. Il est construit en béton armé et présente un aspect classique : colonnade avec ordres superposés, dorique au rez-de-chaussée, ionique à l'étage et entablement.
L'EGLISE SAINT LOUIS devenue cathédrale a subi de nombreuses vicssitudes : incendie en 1890 qui nécessite le remplacement du toit, cyclone de 1891 qui fit décider d'une reconstruction complète. Cette reconstruction prit la forme d'une structure métallique qui permit de créer une ossature capable de résister aux ouragans et aux tremblements de terre. Dans cette perspective, les murs ne constituent qu'un parement plaqué sur cette structure métallique.
Malgré cela, le clocher fut endommagé par un tremblement de terre en 1953, une réfection d'ensemble s'en suivit et l'église ne rouvrit ses portes qu'en 1979. Dans de telles conditions, il paraît évident qu'il ne reste rien de l'église primitive.
La façade de style néogothique montre parfaitement la structure métallique. Elle comporte quatre hautes poutrelles reliées par des barres transversales au niveau de la nef et deux plus petites au niveau des bas-côtés. Cette structure permet de créer de larges ouvertures. Seul le clocher peut paraître plus fragile car moins coordonné à la structure.
L'intérieur de la cathédrale est beaucoup plus imposante que la façade.
Au centre, se trouve une nef d'une grande largeur, ce qui est permis par l'utilisation de grands arcs en berceau portés par des colonnes métalliques ; des barres transversales relient entre elles ces colonnes, l'une est établie à mi-hauteur et porte une tribune au dessus des bas-côtés. Une coupole basse se trouve à la croisée du transept.
L'ensemble est, selon moi, très intéressant par les formes courbes que l'on trouve à tous niveaux pour contrebalancer l'effet un peu austère de l'armature d'ensemble.
A suivre...
L'HÔTEL DU DÉPARTEMENT, bien qu'inspiré du Petit Trianon de Versailles date de 1923. Il est construit en béton armé et présente un aspect classique : colonnade avec ordres superposés, dorique au rez-de-chaussée, ionique à l'étage et entablement.
L'EGLISE SAINT LOUIS devenue cathédrale a subi de nombreuses vicssitudes : incendie en 1890 qui nécessite le remplacement du toit, cyclone de 1891 qui fit décider d'une reconstruction complète. Cette reconstruction prit la forme d'une structure métallique qui permit de créer une ossature capable de résister aux ouragans et aux tremblements de terre. Dans cette perspective, les murs ne constituent qu'un parement plaqué sur cette structure métallique.
Malgré cela, le clocher fut endommagé par un tremblement de terre en 1953, une réfection d'ensemble s'en suivit et l'église ne rouvrit ses portes qu'en 1979. Dans de telles conditions, il paraît évident qu'il ne reste rien de l'église primitive.
La façade de style néogothique montre parfaitement la structure métallique. Elle comporte quatre hautes poutrelles reliées par des barres transversales au niveau de la nef et deux plus petites au niveau des bas-côtés. Cette structure permet de créer de larges ouvertures. Seul le clocher peut paraître plus fragile car moins coordonné à la structure.
L'intérieur de la cathédrale est beaucoup plus imposante que la façade.
Au centre, se trouve une nef d'une grande largeur, ce qui est permis par l'utilisation de grands arcs en berceau portés par des colonnes métalliques ; des barres transversales relient entre elles ces colonnes, l'une est établie à mi-hauteur et porte une tribune au dessus des bas-côtés. Une coupole basse se trouve à la croisée du transept.
L'ensemble est, selon moi, très intéressant par les formes courbes que l'on trouve à tous niveaux pour contrebalancer l'effet un peu austère de l'armature d'ensemble.
A suivre...
vendredi 8 janvier 2016
Regard sur... FORT DE FRANCE (8)
COMPARAISON ENTRE LA VILLE DE 1689 ET LA VILLE ACTUELLE
Il existe, comme on le voit en comparant les plans de la ville du 18ème siècle et ceux du 21ème siècle, une grande concordance :
On retrouve d'abord l'emplacement du canal de ceinture de la ville, il a été comblé et aménagé en une large artère, le boulevard Général de Gaulle. Ce boulevard sert encore de limite entre la ville ancienne et les quartiers nouveaux qui se développent dans la plaine et sur les mornes qui la bordent.
De même, les deux grands axes qui limitaient la ville ancienne (C du plan de 1684) apparaissent encore sur le plan actuel (rues de la Liberté et rue Moreau de Jonnes) ; de même, le dualisme entre les quartiers sud et nord apparait encore clairement :
Au sud de la rue Moreau de Jonnes se trouve la zone lotie, conservant le plan en damier d'origine, il comporte en particulier l'église devenue cathédrale précédée de son parvis.
Au nord de cette rue se trouve la "ville officielle" :
- le quartier du couvent des capucins (D) et du collège Jésuite (E) a été remplacé par :
. Un vaste ensemble commercial et administratif appelé « espace Perrinon (1) » qui fait disparaître la moitié de la seule rue dérogeant au plan en damier ( actuelle rue Ledru-Rollin),
. L’ancien Hôtel de Ville (2) devenu théâtre jouxtant l'actuel Hôtel de Ville et le nouveau palais de justice (3),
- la place Vallières (H et 4) a été lotie,
- l'ancien couvent des religieuses de la Providence (G et 5), après avoir été caserne, devint l’ancien palais de justice.
- l'ancien palais du gouverneur (K) est devenu préfecture de région (6)
Á l'emplacement de la place d'armes (L) se trouve la place de la Savane (7), devenue un vaste parc. La seule transformation dans la topographie de cette place est la démolition du bastion protégeant le fort afin de créer une voie littorale reliant le parc au carénage.
Enfin, il convient de remarquer en (8) une zone récupérée sur la mer afin de créer un espace moderne avec, en particulier le centre des affaires de la pointe Simon.
Cette concordance de la topographie pourrait penser que l'on peut découvrir dans la ville une architecture du 18eme siècle colonial. Ce n'est pas le cas, il suffit de faire le tour de ville pour s'en apercevoir. Les tremblements de terre, les ouragans et les incendies ont détruit la quasi-totalité des bâtiments publics. En conséquence, les édifices principaux, y compris ceux qui ont un aspect ancien, datent tous de la première moitié du 20eme siècle et furent construits afin de résister aux aléas du temps .
J’en donnerai quelques exemples dans les articles qui vont suivre,,,
Il existe, comme on le voit en comparant les plans de la ville du 18ème siècle et ceux du 21ème siècle, une grande concordance :
On retrouve d'abord l'emplacement du canal de ceinture de la ville, il a été comblé et aménagé en une large artère, le boulevard Général de Gaulle. Ce boulevard sert encore de limite entre la ville ancienne et les quartiers nouveaux qui se développent dans la plaine et sur les mornes qui la bordent.
De même, les deux grands axes qui limitaient la ville ancienne (C du plan de 1684) apparaissent encore sur le plan actuel (rues de la Liberté et rue Moreau de Jonnes) ; de même, le dualisme entre les quartiers sud et nord apparait encore clairement :
Au sud de la rue Moreau de Jonnes se trouve la zone lotie, conservant le plan en damier d'origine, il comporte en particulier l'église devenue cathédrale précédée de son parvis.
Au nord de cette rue se trouve la "ville officielle" :
- le quartier du couvent des capucins (D) et du collège Jésuite (E) a été remplacé par :
. Un vaste ensemble commercial et administratif appelé « espace Perrinon (1) » qui fait disparaître la moitié de la seule rue dérogeant au plan en damier ( actuelle rue Ledru-Rollin),
. L’ancien Hôtel de Ville (2) devenu théâtre jouxtant l'actuel Hôtel de Ville et le nouveau palais de justice (3),
- la place Vallières (H et 4) a été lotie,
- l'ancien couvent des religieuses de la Providence (G et 5), après avoir été caserne, devint l’ancien palais de justice.
- l'ancien palais du gouverneur (K) est devenu préfecture de région (6)
Á l'emplacement de la place d'armes (L) se trouve la place de la Savane (7), devenue un vaste parc. La seule transformation dans la topographie de cette place est la démolition du bastion protégeant le fort afin de créer une voie littorale reliant le parc au carénage.
Enfin, il convient de remarquer en (8) une zone récupérée sur la mer afin de créer un espace moderne avec, en particulier le centre des affaires de la pointe Simon.
Cette concordance de la topographie pourrait penser que l'on peut découvrir dans la ville une architecture du 18eme siècle colonial. Ce n'est pas le cas, il suffit de faire le tour de ville pour s'en apercevoir. Les tremblements de terre, les ouragans et les incendies ont détruit la quasi-totalité des bâtiments publics. En conséquence, les édifices principaux, y compris ceux qui ont un aspect ancien, datent tous de la première moitié du 20eme siècle et furent construits afin de résister aux aléas du temps .
J’en donnerai quelques exemples dans les articles qui vont suivre,,,
jeudi 7 janvier 2016
Regard sur... FORT DE FRANCE (7)
Suite de l'article précédent
FORT ROYAL EN 1784
A la veille de la Révolution, on peut considérer que la structure urbaine est achevée. En conséquence, il est possible de trouver dans le plan présenté ci-dessous les caractéristiques de la ville actuelle.
En premier lieu, le périmètre de la ville a été porté vers le nord au delà du canal projeté en 1698 ; un nouveau canal relie la rivière, appelée de son nom actuel, Levassor (A), au Carénage ; il sert à la fois de moyen de circulation pour les barques mais aussi de canal de drainage et surtout de collecte des eaux descendues des mornes environnants qui avaient été á l'origine des marécages d'antan. Ce canal comportant trois ponts (B)
Cet agrandissement de la ville fait apparaitre deux quartiers nettement différenciés au sud et au nord de la limite ancienne de la ville marquée, dans le plan, par une ligne en pointillé jaune (actuelles rue Perrinon et de la liberté)
Au sud, le périmètre urbain défini par les concepteurs de la ville en damier (C), est totalement loti. On retrouve en son centre ancien l'église saint Louis précédée d'une place formant parvis.
Au nord de cette ligne, les nouveaux quartiers sont beaucoup moins densément peuplés, Ils comprennent ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui la partie officielle de la ville avec des bâtiments à vocation militaire, religieuse et administrative.
Désormais, le couvent des capucins (D) ne se trouve plus isolé hors de la cité, il est désormais inclus dans ces nouveaux quartiers. En se dirigeant de ce couvent vers le Carénage, on trouve successivement :
- (E) le collège des jésuites dont l'emplacement avait été prévu dans le plan de 1698, il est précédé d'une petite place appelée place du collège (F),
- (G) sur le côté ouest de cette place se trouve un couvent de religieuses,
- en (H), se trouve une place appelée place Vallières,
- (I) le palais de justice,
- (J) l'hôtel des officiers du Génie,
- (K) le logement du gouverneur,
En (L), La place d'armes (actuelle Savane), autrefois marécageuse, a été drainée pour constituer une vaste esplanade bordée de lignes d'arbres ; elle sert aux parades militaires et devient aussi le centre de la ville reliant le bourg au fort. Les défenses du fort ont été renforcées avec création d'un bastion séparé de la citadelle par un chenal et comportant en son centre une barbacane (M). Les casernes et magasins du fort (N) sont disséminés dans la ville. On trouve aussi une prison militaire appelée "bagne" (O)
Deux installations restent à l'écart de la zone urbaine, le cimetière (P) et l'hôpital militaire (Q) pour lequel un emplacement avait été réservé à cet endroit sur le plan de 1698.
FORT ROYAL EN 1784
A la veille de la Révolution, on peut considérer que la structure urbaine est achevée. En conséquence, il est possible de trouver dans le plan présenté ci-dessous les caractéristiques de la ville actuelle.
En premier lieu, le périmètre de la ville a été porté vers le nord au delà du canal projeté en 1698 ; un nouveau canal relie la rivière, appelée de son nom actuel, Levassor (A), au Carénage ; il sert à la fois de moyen de circulation pour les barques mais aussi de canal de drainage et surtout de collecte des eaux descendues des mornes environnants qui avaient été á l'origine des marécages d'antan. Ce canal comportant trois ponts (B)
Cet agrandissement de la ville fait apparaitre deux quartiers nettement différenciés au sud et au nord de la limite ancienne de la ville marquée, dans le plan, par une ligne en pointillé jaune (actuelles rue Perrinon et de la liberté)
Au sud, le périmètre urbain défini par les concepteurs de la ville en damier (C), est totalement loti. On retrouve en son centre ancien l'église saint Louis précédée d'une place formant parvis.
Au nord de cette ligne, les nouveaux quartiers sont beaucoup moins densément peuplés, Ils comprennent ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui la partie officielle de la ville avec des bâtiments à vocation militaire, religieuse et administrative.
Désormais, le couvent des capucins (D) ne se trouve plus isolé hors de la cité, il est désormais inclus dans ces nouveaux quartiers. En se dirigeant de ce couvent vers le Carénage, on trouve successivement :
- (E) le collège des jésuites dont l'emplacement avait été prévu dans le plan de 1698, il est précédé d'une petite place appelée place du collège (F),
- (G) sur le côté ouest de cette place se trouve un couvent de religieuses,
- en (H), se trouve une place appelée place Vallières,
- (I) le palais de justice,
- (J) l'hôtel des officiers du Génie,
- (K) le logement du gouverneur,
En (L), La place d'armes (actuelle Savane), autrefois marécageuse, a été drainée pour constituer une vaste esplanade bordée de lignes d'arbres ; elle sert aux parades militaires et devient aussi le centre de la ville reliant le bourg au fort. Les défenses du fort ont été renforcées avec création d'un bastion séparé de la citadelle par un chenal et comportant en son centre une barbacane (M). Les casernes et magasins du fort (N) sont disséminés dans la ville. On trouve aussi une prison militaire appelée "bagne" (O)
Deux installations restent à l'écart de la zone urbaine, le cimetière (P) et l'hôpital militaire (Q) pour lequel un emplacement avait été réservé à cet endroit sur le plan de 1698.
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