REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

dimanche 19 juin 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (5) HARIHARALAYA

LE PREAH-KO. (Suite)

LE PLAN D'UNE TOUR-SANCTUAIRE

Le dessin montre le plan d'une tour tel que je l'ai dessiné à main levée lors de ma visite d'Angkor.

La structure s'établit à partir d'une forme de base carrée (1) qui entoure la cella centrale (2) ; sur chaque côté se trouve une légère avancée (3) qui sert de transition entre la forme carrée et les quatre porches (4a,4b,4c,4d).

Seul le porche orienté vers l'Est comporte une porte effective (4a) permettant d'entrer dans la cella, les autres porches n'encadrent qu'une fausse porte.

Chacune des quatre portes, vraie ou fausse, est précédée par un escalier. Enfin, se trouve une terrasse  qui encadre la tour

Cette structure permet de passer du plan carré à un plan quasiment cruciforme prenant une forme circulaire qui servira de base aux étages supérieurs de la tour

vendredi 17 juin 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (4) HARIHARALAYA

LE PREAH-KO.
Il n'est évidemment pas question pour moi de décrire encyclopédiquement la cité d'Angkor, d'autres l'ont fait beaucoup mieux que moi, j'essaierai dans les articles qui vont suivre de déterminer, selon moi, les clés qui permettent la compréhension de l'ensemble du site telles que j'ai pu les retrouver en effectuant les synthèses de ce que j'avais admiré lors de ma visite des sites qui composent Angkor.

Le PREAH-KO est le plus ancien temple du site d'Angkor : il fut érigé en 879 par INDRAVARMAN,  le deuxième successeur du fondateur du royaume JAYAVARMAN ll et est dédié à Shiva et sa parèdre assimilés ici aux ancêtres masculins et féminin du roi.

Le plan du Preah-Ko est celui de tous les temples khmers d'Angkor, il comporte :
  . 1- une  enceinte extérieure  de plan carré disposée en concordance avec les points cardinaux.
  . 2- deux portes situées en direction de l'Est et de l'Ouest. La porte de l'Est étant l'entrée principale. Elle possède une forme cruciforme prolongée par quatre porches et était couverte, semble-t-il d'un toit en bois.
  . 3- passée cette porte, on entre dans une première cour située entre la première enceinte et la deuxième.
  . 4- Cette cour comporte huit bâtiments longs et étroits pourvus de porches, soit aux extrémités, soit, pour deux d'entre eux, au centre du bâtiment. Leur étroitesse s'explique par le fait qu'ils portent un plafond sur poutres de bois, ce qui obligeait à adapter l'espace à la longueur des poutres. Ces bâtiments pouvaient avoir diverses utilisations : bibliothèques, salles d'accueil des pèlerins et des moines sans que l'on sache réellement ce qu'ils représentaient.
   . 5- la première enceinte.
   . 6- porte de la deuxième enceinte.
   . 7- trois statues du taureau Nandi, la monture de Shiva, regardant vers les trois tours-sanctuaires (prasat)
   . 8- une plateforme sur podium mouluré comportant trois escaliers à l'Est et un seul à l'ouest , de part et d'autre de ces escaliers se dressent deux lions gardiens. Sur cette plateforme s'élèvent six tours-sanctuaires
   . 9- les trois tours sur la façade Est sont dédiées aux ancêtres masculins du roi assimilés à Shiva en tant que protecteur du royaume
   . 10- les tours qui se trouvent derrière, plus petites que les précédentes, sont dédiées aux ancêtres féminins du roi assimilées aux parèdres de Shiva.

De ce temple, seule la plateforme surmontée des six tours est bien conservée, les tours-sanctuaires sont particulièrement intéressantes stylistiquement parlant car elles sont conçues selon un modèle que l'on retrouvera sur l'ensemble du site.

jeudi 16 juin 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (3) HARIHARALAYA

Suite de l'article précédent

Dans ce microcosme cosmique qu'est le site d'Angkor, la capitale du royaume HARIHARALAYA se devait d'être aussi à son image :


. Le mont Mérou est figuré dans la cité par un " temple-montagne" le BAKONG

. L'océan cosmique est représenté par un bassin rectangulaire appelé BARAY INDRATATAKA alimenté par une rivière appelée STUNG ROULOS, tous les Baray d'Angkor étaient alimentés à la fois par l'eau des rivières mais aussi par les pluies de la mousson. L'eau était ensuite transportée par des canaux qui permettaient l'irrigation des rizières. Au centre du bassin artificiel se trouve un temple, le LOLEI

. Entre les deux, se trouve la ville, celle-ci était composé de maisons de bois dont il ne reste, à ma connaissance, aucune trace ; de même, il devait exister un Palais Royal qui a également disparu ; Dans la ville même se trouvent d'autres "temples plats" dont le plus Intéressant  est le PREAH-KO.

. Au delà de la ville se déploient les rizières irriguées, elles comportent deux secteurs : l'un se trouve tout autour du Bakong au sud du Baray, l'autre longe un canal reliant les douves du Bakong à la rivière Siem Reap.

Toutes les villes ultérieures seront  construites sur le même modèle à l'exception toutefois de la quatrième ville de YASHODARAPURA.

Les aménagements de HARIHARALAYA se poursuivre après la mort de JAYAVARMAN ll sous ses successeurs JAYAVARMAN lll ( 850-877), INDRAVARMAN ( 877-889) et YASOVARMAN (889-910). Pendant son règne, ce  dernier décide  de créer une nouvelle capitale qu'il baptise de son nom YASHODARAPURA.

Parmi les trois temples mentionnés sur la carte ci dessus, deux méritent d'être décrits, BAKONG et PREAH-KO, car ils sont les plus anciens du site ; en outre, ils sont révélateurs, tant par leur plan que par leur élévation, de l'art Khmer dont les principales caractéristiques se retrouvaient d’ailleurs déjà dans les sites pre-Angkoriens.

mercredi 15 juin 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (2) HARIHARALAYA

L'histoire d'Angkor commence au tout début du 9eme siècle. A cette époque, L'espace indochinois était divisé en un certain nombre de principautés et de royaumes sous la suzeraineté des souverains de Java. C'est alors qu'un prince khmer, JAYAVARMAN ll (802-850) proclame du haut d'une ride montagneuse appelée Phnom Kulen dominant le Tonle-Sap sa suzeraineté sur tout le pays.

Très vite, le royaume khmer s'agrandit comme le montre la carte schématique ci-contre qui représente ses limites sous le règne de JAYAVARMAN ll. Le roi contrôle en particulier le delta du MEKONG actuellement vietnamien. Les pointillés et les noms de pays en orange sont ceux de la géographie actuelle.

Le roi installe sa capitale entre le Phnom Kulen et le lac du Tonle-Sap sur un site qui prend le nom de HARIHARALAYA.



HARIHARALAYA  est la première implantation du site d'Angkor. Son nom est dérivé d'un Dieu appelé HARIHARA qui est une synthèse entre Shiva et Vichnou, la tête de cette statue le montre bien avec la double coiffe correspondant à chaque dieu et surtout avec l'œil frontal de Shiva dont la moitié seulement est représenté . Ce nom donné à la ville témoigne de la domination de l'Hindouisme sur le royaume khmer.

Ce site entre montagne et lac est particulièrement bien choisi pour deux raisons au moins :

     . La première est géographique : du Phnom Kulen coulent un certain nombre de rivières qui se jettent dans leTONLE-SAP ; elles ont un débit suffisant pour permettre l'irrigation au voisinage de la ville et ainsi d'étendre les zones de cultures jusque là cantonnées aux zones limoneuses apparaissant lors du reflux des eaux lacustres, il était même possible d'effectuer par des aménagements appropriés une deuxième récolté de riz, ce qui permettrait de nourrir un grand nombre d'habitants.

   . La seconde raison est religieuse : le site est conforme à la géomancie de l'hindouisme, religion venue d'Inde et pratiquée à cette époque par les Khmers. Selon cette géomancie, le monde des hommes est encadré par l'océan cosmique primordial et par la montagne cosmique du mont Mérou (ou Kailasha), centre du monde, axe autour duquel tourne la terre  et aussi  demeure de Shiva et de sa skati Parvati. Les villes créées par les hommes doivent être situées entre une montagne figurant le mont Mérou et un plan d'eau rappelant l'océan cosmique.  Cette caractéristique est adaptée au site de HARIHARALAYA situé entre une montagne, le Phnom Kulen et le lac du Tonle-Sap. Le Phnom Kulen conserve aujourd'hui encore son rôle de montagne sacrée.

A suivre

mardi 14 juin 2016

Un regard sur ANGKOR ( CAMBODGE) (1)

PRÉSENTATION DU PAYS

Le Cambodge est un pays de plateaux et de plaines coupés de rares rides montagnardes. Il est bordé sur une grande partie de ses frontières de montagnes et hauteurs formant des limites naturelles (chaîne de l’Éléphant, Mont Cardamone, chaîne des Dangrek faisant frontière avec la Thaïlande, rebord oriental de la cordillère annamite).

Le seul endroit où le pourtour du Cambodge n'est pas une frontière naturelle se trouve au sud-Ouest où on passe du Cambodge au Vietnam par la vallée du Mékong qui s'épanouit en un vaste delta en Cochinchine.


Le pays est parcouru par un réseau hydrographique très particulier :
. A l'ouest se trouve le MÉKONG qui, après avoir formé la frontière entre la Thaïlande et le Laos, entre au Cambodge et s'épanouit dans la plaine khmère
. A l'est coule le TONLE-SAP, un affluent du MÉKONG ; il comporte en amont un vaste lac appelée Tonle-Sap. Cet affluent se jette dans le MÉKONG au niveau de PHNOM PENH.

Le fleuve et son affluent possèdent une particularité surprenante découlant du rythme des moussons :
   . de juin à octobre se produit la mousson humide. Le MÉKONG reçoit tant de précipitations qu'il entre en crue, cette crue remonte vers l'amont du TONLE-SAP et arrive jusqu'au lac qui s'élargit pour occuper la totalité de la cuvette dans laquelle il se trouve. Pendant cette période donc la rivière TONLE-SAP coule de l'aval vers l'amont.
   . à l'inverse, pendant la mousson sèche, le MÉKONG, moins alimenté en eau, rentre dans son lit, la rivière TONLE-SAP reprend son cours habituel d'amont en aval, le lac se vide peu à peu laissant émerger un sol humide couvert de limon sur lequel le riz est cultivé. En outre, le lac est très poissonneux, ce qui permet aux khmers de pêcher et de faire du poisson la base de leur nourriture avec le riz.

L'inversion du cours du TONLE-SAP devait être ressenti par les Khmers comme miraculeuse et était attribuée aux Dieux.

De part et d'autre du lac et du cours du TONLE-SAP se trouvent la plupart des capitales du Cambodge, en particulier Angkor et Phnom-Penh.

Prochain article : HARIHARALAYA

dimanche 12 juin 2016

LA LIBERTÉ (44) ET LE CHOIX ENTRE LE BIEN ET LE MAL : LE CONTRE EXEMPLE DES GÉNOCIDAIRES

LES CONCEPTEURS DES GÉNOCIDES (suite et fin)

En conclusion, il me reste à mesurer si dans la durée de leur action, on peut discerner chez  les concepteurs de génocides et de massacres de masse une évolution de la manière dont évolue leur liberté ontologique. Selon moi, ils subissent une lente mais inéluctable mutation de celle-ci avec perte progressive de la connaissance de leur être en soi.

Au moment de la phase d'élaboration de leurs valeurs, ils disposent de leur totale liberté ontologique, d’abord au niveau du choix de leurs valeurs ensuite par le classement de ces valeurs qui leur permet de se fixer un cadre de vie.

Cette élaboration, effectuée en toute liberté va devoir se conjuguer avec les critères moraux de la vie sociale et en particulier avec les notions de bien et de mal :
   . Si la hiérarchie de leurs valeurs les conduit au génocide et aux massacres de masse, c’est qu’ils ont privilégié le mal en tant que critère social,
   . Si la hiérarchie de leurs valeurs les conduit à vouloir privilégier la paix et l’harmonie dans une société apaisée, c’est qu’ils ont choisi le bien en tant que critère social.
Lors de leur choix, ils disposent toujours de leur totale liberté puisque ce choix de vie correspond exactement à la hiérarchie de leurs valeurs en soi.

C’est au fur et à mesure que se développe l’action que l’on va voir apparaître une différence entre ceux qui ont privilégié le bien et ceux qui ont choisi le mal :
   . Ceux qui ont choisi le mal social vont devenir très vite le jouet de leur entourage comme je l’ai écrit dans l’article précédent ;  la camarilla de courtisans qui les entoure va les couper de toute réalité en les empêchant de remettre en cause et de faire évoluer selon les circonstances  les valeurs en soi qu’ils avaient élaborées en toute liberté. Il se produit alors une sclérose progressive de ces valeurs, le cheminement vers «  l’être en soi » se coupe peu à peu, les concepteurs de génocide et de massacres de masse deviennent esclaves de leurs valeurs sans pouvoir même imaginer qu’elles ont pu devenir obsolètes, ils ne sont désormais ni libres ni maîtres de leur destin.
   . Ceux qui choisissent le bien entrent souvent en conflit avec leur entourage qui tente d’imposer leur soif de vengeance, ils refusent de subir aucune influence négative, ils choisissent de  s’entourer de personnes qui ont le même état d’esprit qu’eux et savent que leurs critiques seront constructives. Ils sont encore capables de tenir compte de ces critiques, de cheminer vers leur « être en soi » et de faire évoluer si nécessaire les « valeurs en soi » ; selon les critères que j’ai établis précédemment, ils restent totalement libres tant en eux-mêmes que vis à vis de la société. ,

Le contre-exemple des génocidaires me permet de formuler cet aphorisme : Est parfaitement et totalement libre celui qui est capable de mettre en harmonie le choix et le classement  de ses valeurs en soi  et les nécessaires contingences de la vie sociale. Si tous  ceux qui ont, à quelque niveau que ce soit, une fonction de dirigeant  méditait cette idée, le monde n’en serait que meilleur !!

samedi 11 juin 2016

LA LIBERTÉ (43) ET LE CHOIX ENTRE LE BIEN ET LE MAL : LE CONTRE EXEMPLE DES GÉNOCIDAIRES.

LES CONCEPTEURS DES GÉNOCIDES (suite)

Avant une conclusion finale, Il  me reste, pour clore ce chapitre consacré à la liberté de choix entre le bien et le mal, à montrer comment à partir des valeurs de « l’être  en soi », on peut devenir un initiateur de génocide. En effet, tous ceux qui ont vécu des moments difficiles dominés par l’iniquité et l’injustice et qui ont élaboré des « valeurs en soi » dont certaines d’entre-elles auraient pu mener au génocide ne sont aucunement passé à l’acte ;  pourtant, ils ont réussi à faire évoluer la situation de leurs contemporains sans haine ni violence et à créer une nouvelle société ; c’est le cas, entre autre, du Mahatma Gandhi qui délivra l’Inde de la colonisation anglaise par la non-violence , du Pape Jean Paul II qui redonna confiance au polonais dans leur lutte pour leur liberté et surtout de Nelson Mandela.

Le cas de Nelson Mandela est à cet égard exemplaire ; après des années de lutte contre le système de l’apartheid, il fut longuement emprisonné dans des conditions inhumaines d’isolement. Lors de sa libération, il aurait pu organiser le massacre de ses tortionnaires blancs, ce qui aurait mené à un génocide. Il ne le fit pas, pardonnant à ses bourreaux pour peu qu’ils reconnaissent leurs erreurs et leur offrant de vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres dans une société réconciliée.

Pourquoi Nelson Mandela n’a-t-il pas initié le massacre des blancs ? Tout simplement parce qu’il avait placé au premier plan de ses « valeurs en soi » la compassion envers tous les êtres humains qu’ils soient victimes ou tortionnaires. Cette valeur prima sur toutes les autres dans ses choix d'action.

Ainsi, à partir de la même base de départ, celle du refus de la situation existante dans laquelle ils vivaient, s’est produit une différenciation entre les uns qui agirent pacifiquement et les autres qui organisèrent des massacres de masse au nom de leur idéal. Alors se pose la question de savoir pourquoi les concepteurs de génocide n’ont-ils pas suivi la même voie que Mandela ou Gandhi ? Cela pourtant aurait pu être possible : Hitler par exemple dans « Mein Kampf » évoque  le  sentiment de tolérance et d’humanité qui étaient en lui  avant qu’il ne se forge une panoplie de valeurs aux antipodes de ses premiers concepts.

Selon moi, il existe trois raisons dominantes :

La première est qu’ils avaient élaboré le  projet d’un monde nouveau si conséquent qu’il en devenait utopique : les uns l’avaient basé sur la supériorité d'une race sur les autres , d’autres voulaient créer un monde meilleur où tous les êtres humains seraient libres, égaux et heureux  (société communiste), d’autres encore voulait transformer l’humanité afin de favoriser le plus vite possible  la venue d'un être surnaturel qui pourrait sauver le monde...

La deuxième raison tient au fait que de tels projets étaient si démesurés dans leurs ambitions que leurs concepteurs décidèrent  d'accélérer le cours de l'histoire afin d’en voir de leur vivant la concrétisation : l’exemple des dirigeants communistes responsables de massacres de masse est révélateur de cet état d’esprit.

Marx avait placé dans la durée la création de la société communiste et construit un scénario historique qui verrait successivement une phase de luttes révolutionnaires du prolétariat contre le capitalisme puis une longue phase de dictature du prolétariat chargée de préparer l’avènement d’une société communiste dans laquelle tous seraient libres et heureux.

 Les dirigeants communistes, pressés d’arriver le plus vite possible au but final, ne respectèrent pas le schéma prévu par Marx :
   . Lénine imposa à son pays la dictature du prolétariat alors que le capitalisme n’était que naissant,
   . Staline imposa par la force aux campagnes russes la collectivisation à des paysans qui n’avaient pas été préparé pour cette réforme.
   . Pol Pot voulut de son vivant créer directement  la société communiste dans son pays sans passer par les phases prévues par Marx.
Dans les trois cas, ces décisions conduisirent à l’exécution de tous ceux qui résistèrent et à la mort de millions de personnes.

Cette même volonté d’accélérer le cours de l’histoire se remarque chez Hitler qui se  plaignait de son âge et avait peur de mourir avant d'avoir vu la concrétisation de cette évolution historique qu'il voulait imposer, ainsi, la « solution finale du problème juif » n’intervint qu’en 1942 ; auparavant, divers projets avait été élaborés pour rendre l’Allemagne « judenfrei » dont la déportation des juifs à Madagascar, tous ces projets étaient trop lents, il fallait en finir par une politique plus radicale qui fut celle de l’extermination.

La troisième raison est que ces concepteurs de génocide et de massacres de masse furent de plus en plus coupés de la réalité par un écran de courtisans serviles et pressés de faire du zèle pour obtenir des faveurs, n'hésitant pas à ordonner de terribles massacres pour plaire à leurs maîtres : un concepteur de génocide n’est rien s’il n’a pas autour de lui des exécutants qui accomplissent servilement ses idées.

A suivre ...

vendredi 10 juin 2016

LA LIBERTÉ (42) ET LE CHOIX ENTRE LE BIEN ET LE MAL : LE CONTRE EXEMPLE DES GÉNOCIDAIRES.

LES CONCEPTEURS DES GENOCIDES (suite )

Hitler appliqua aux juifs la méthode qu’il avait élaborée avec une démarche, rappelons-le, en quatre étapes :
   . observations apportant des informations intuitives,
   . vérification livresque,
   . élaboration d’une synthèse et détermination des « valeurs » constitutives de son « être en soi ».
   . Si nécessaire, remise en cause de ces valeurs du fait de nouvelles observations qui, après vérification par les livres, permettent l'élaboration de nouvelles valeurs adaptées à la nouvelle situation. .

Cette dernière étape est particulièrement bien décrite dans « Mein Kampf » où Hitler indique que son jugement se modifia radicalement quant-à sa perception des juifs.

En effet antérieurement à son séjour à Vienne, Hitler ne manifeste aucune haine à leur égard comme il l'écrit dans les deux extraits suivants :

«  Il y avait très peu de juifs à Linz, ils s’étaient européanisés extérieurement et ils ressemblaient aux autres hommes. Je les tenais même pour des allemands...leur religion étrangère me semblait la seule différence qu’il existait entre eux et nous. » 

« Je ne voyais encore dans le juif qu’un homme d’une confession différente et je continuais à réprouver au nom de la tolérance et de l’humanité, toute hostilité issue de considérations religieuses.»

Pour Hitler, dans cette première phase, les juifs sont des hommes comme les autres, différents seulement par leur religion et bien intégrés dans la nation allemande. Il fait état aussi de son apitoiement devant les persécutions dont ils ont été les victimes. Il constate aussi que l’antisémitisme est présent partout et le réfute au nom de la tolérance et de l'humanité, éprouvant même de l’horreur à la lecture des outrances de la presse antisémite.

Vint alors le temps de son séjour à Vienne. Ce que Hitler aperçut de l’aspect physique et du comportement des juifs  lui fit changer complètement d’avis à leur propos. (1) cette modification fut en lui l’objet d’un conflit intérieur dont il  témoigne dans le court extrait ci-dessous :

« Si mon jugement sur l’antisémitisme se modifia avec le temps, ce fut ma plus pénible conversion, elle m’a coûté des mois de lutte où s’affrontaient la raison et le sentiment.. la victoire commença à se déclarer en faveur de la première. Deux ans plus tard, le sentiment se rallia à la raison pour en devenir le fidèle gardien et conseiller. »

Ce texte décrit parfaitement le mécanisme de la conversion d’Hitler à  l’antisémitisme :
   . Il constata d’abord que ses premières appréciations sur les juifs ne ressortaient que de sentiments subjectifs, fruit de son éducation.
   .  Une analyse effectuée selon les lois de la raison, lui montre que ce sentiment n’est qu’une approximation fausse, Il s’en suit une  lutte entre le sentiment qui voit dans les juifs des hommes comme les autres et la raison qui lui montre qu’il faut les condamner.
   . Cette lutte se termine par la victoire de la raison : le sentiment dût accepter de se plier aux valeurs que la raison avait élaborées.

On ressent ici parfaitement décrite la démarche du dépassement du «  paraître »  (les sentiments) permettant d'accéder  au « casier des valeurs de l’être » par la voie de la raison.

Dans le dernier extrait ci-dessous, toujours tiré du chapitre 2 du tome 1, on retrouve cité l’aboutissement de ces démarches guidées par la voie de la raison : devenir maître de son destin c'est aussi se connaître soi-même et organiser sa vie en fonction des « valeurs en soi. » que l’on a découvertes, c'est donc être libre ontologiquement.

«  Si  les malheurs de la patrie ont pu faire réfléchir des milliers et des milliers de gens sur les causes intérieurs de son effondrement, cela ne conduit jamais à cette solidité et à cette pénétration profonde, accessibles seulement à ceux qui sont devenus maîtres de leur destin après des années de lutte. »

C’est ensuite de la mise en pratique de ces valeurs en soi que vont émerger les notions morales et sociales de bien et de mal.

(1).il n’est pas à propos ici de les rapporter car seule compte pour moi la démarche intellectuelle de Hitler