Hitler appliqua aux juifs la méthode qu’il avait élaborée avec une démarche, rappelons-le, en quatre étapes :
. observations apportant des informations intuitives,
. vérification livresque,
. élaboration d’une synthèse et détermination des « valeurs » constitutives de son « être en soi ».
. Si nécessaire, remise en cause de ces valeurs du fait de nouvelles observations qui, après vérification par les livres, permettent l'élaboration de nouvelles valeurs adaptées à la nouvelle situation. .
Cette dernière étape est particulièrement bien décrite dans « Mein Kampf » où Hitler indique que son jugement se modifia radicalement quant-à sa perception des juifs.
En effet antérieurement à son séjour à Vienne, Hitler ne manifeste aucune haine à leur égard comme il l'écrit dans les deux extraits suivants :
« Il y avait très peu de juifs à Linz, ils s’étaient européanisés extérieurement et ils ressemblaient aux autres hommes. Je les tenais même pour des allemands...leur religion étrangère me semblait la seule différence qu’il existait entre eux et nous. »
« Je ne voyais encore dans le juif qu’un homme d’une confession différente et je continuais à réprouver au nom de la tolérance et de l’humanité, toute hostilité issue de considérations religieuses.»
Pour Hitler, dans cette première phase, les juifs sont des hommes comme les autres, différents seulement par leur religion et bien intégrés dans la nation allemande. Il fait état aussi de son apitoiement devant les persécutions dont ils ont été les victimes. Il constate aussi que l’antisémitisme est présent partout et le réfute au nom de la tolérance et de l'humanité, éprouvant même de l’horreur à la lecture des outrances de la presse antisémite.
Vint alors le temps de son séjour à Vienne. Ce que Hitler aperçut de l’aspect physique et du comportement des juifs lui fit changer complètement d’avis à leur propos. (1) cette modification fut en lui l’objet d’un conflit intérieur dont il témoigne dans le court extrait ci-dessous :
« Si mon jugement sur l’antisémitisme se modifia avec le temps, ce fut ma plus pénible conversion, elle m’a coûté des mois de lutte où s’affrontaient la raison et le sentiment.. la victoire commença à se déclarer en faveur de la première. Deux ans plus tard, le sentiment se rallia à la raison pour en devenir le fidèle gardien et conseiller. »
Ce texte décrit parfaitement le mécanisme de la conversion d’Hitler à l’antisémitisme :
. Il constata d’abord que ses premières appréciations sur les juifs ne ressortaient que de sentiments subjectifs, fruit de son éducation.
. Une analyse effectuée selon les lois de la raison, lui montre que ce sentiment n’est qu’une approximation fausse, Il s’en suit une lutte entre le sentiment qui voit dans les juifs des hommes comme les autres et la raison qui lui montre qu’il faut les condamner.
. Cette lutte se termine par la victoire de la raison : le sentiment dût accepter de se plier aux valeurs que la raison avait élaborées.
On ressent ici parfaitement décrite la démarche du dépassement du « paraître » (les sentiments) permettant d'accéder au « casier des valeurs de l’être » par la voie de la raison.
Dans le dernier extrait ci-dessous, toujours tiré du chapitre 2 du tome 1, on retrouve cité l’aboutissement de ces démarches guidées par la voie de la raison : devenir maître de son destin c'est aussi se connaître soi-même et organiser sa vie en fonction des « valeurs en soi. » que l’on a découvertes, c'est donc être libre ontologiquement.
« Si les malheurs de la patrie ont pu faire réfléchir des milliers et des milliers de gens sur les causes intérieurs de son effondrement, cela ne conduit jamais à cette solidité et à cette pénétration profonde, accessibles seulement à ceux qui sont devenus maîtres de leur destin après des années de lutte. »
C’est ensuite de la mise en pratique de ces valeurs en soi que vont émerger les notions morales et sociales de bien et de mal.
(1).il n’est pas à propos ici de les rapporter car seule compte pour moi la démarche intellectuelle de Hitler
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