Très vite, le royaume khmer s'agrandit comme le montre la carte schématique ci-contre qui représente ses limites sous le règne de JAYAVARMAN ll. Le roi contrôle en particulier le delta du MEKONG actuellement vietnamien. Les pointillés et les noms de pays en orange sont ceux de la géographie actuelle.
Le roi installe sa capitale entre le Phnom Kulen et le lac du Tonle-Sap sur un site qui prend le nom de HARIHARALAYA.
HARIHARALAYA est la première implantation du site d'Angkor. Son nom est dérivé d'un Dieu appelé HARIHARA qui est une synthèse entre Shiva et Vichnou, la tête de cette statue le montre bien avec la double coiffe correspondant à chaque dieu et surtout avec l'œil frontal de Shiva dont la moitié seulement est représenté . Ce nom donné à la ville témoigne de la domination de l'Hindouisme sur le royaume khmer.
Ce site entre montagne et lac est particulièrement bien choisi pour deux raisons au moins :
. La première est géographique : du Phnom Kulen coulent un certain nombre de rivières qui se jettent dans leTONLE-SAP ; elles ont un débit suffisant pour permettre l'irrigation au voisinage de la ville et ainsi d'étendre les zones de cultures jusque là cantonnées aux zones limoneuses apparaissant lors du reflux des eaux lacustres, il était même possible d'effectuer par des aménagements appropriés une deuxième récolté de riz, ce qui permettrait de nourrir un grand nombre d'habitants.
. La seconde raison est religieuse : le site est conforme à la géomancie de l'hindouisme, religion venue d'Inde et pratiquée à cette époque par les Khmers. Selon cette géomancie, le monde des hommes est encadré par l'océan cosmique primordial et par la montagne cosmique du mont Mérou (ou Kailasha), centre du monde, axe autour duquel tourne la terre et aussi demeure de Shiva et de sa skati Parvati. Les villes créées par les hommes doivent être situées entre une montagne figurant le mont Mérou et un plan d'eau rappelant l'océan cosmique. Cette caractéristique est adaptée au site de HARIHARALAYA situé entre une montagne, le Phnom Kulen et le lac du Tonle-Sap. Le Phnom Kulen conserve aujourd'hui encore son rôle de montagne sacrée.
A suivre
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