La salle à manger n’était utilisée que lorsqu’on avait des invités conviés au repas, ce qui, pour notre famille, se produisait souvent les dimanches à midi ; si quelqu’un que nous connaissions venait à l’improviste, il était accueilli généralement à la cuisine, on ne recevait à la salle à manger que les gens qui ne nous étaient pas familiers. Dans les deux cas, on ne manquait jamais d’offrir du café, du vin, de la bière ou de apéritif.
Dans notre maison, la salle à manger était chauffée par une cheminée à l’âtre que l'on remplaca très vite par un poêle à gaz. Cette pièce était pour nous synonyme de fête, c’est sur le bahut contenant la vaisselle des grandes occasions, qu’étaient installés le sapin de Noël et les cadeaux, c’est là aussi que le jour de Noël, à notre lever, on trouvait les cadeaux que nous avait apportés le père Noël. De même, les repas de Pâques et du Nouvel An étaient pris à la salle à manger.
La troisième pièce était la chambre où couchaient les enfants, elle comportait un lit cosy et un lit pliant qui pouvait servir de fauteuil, ces deux lits étaient utilisés pour coucher les deux enfants de la famille, on ne se rendait dans notre chambre que pour dormir ; on préférait jouer et faire les devoirs à la cuisine. Une armoire où on rangeait les habits complétait le mobilier. Dans notre maison, cette pièce comportait une cheminée à l’âtre qui fut très vite remplacée par un poêle à gaz, il chauffait la chambre des enfants ainsi que la chambre des parents qui lui était contiguë. Plus tard, cette pièce devint un salon
La dernière chambre constituant le logis était la chambre des parents, elle comportait un mobilier dit de "chambre à coucher" avec des meubles en bois plaqué selon le style à la mode à cette époque : un grand lit, deux tables de nuit et une grande armoire où était rangé le linge de maison. Celui-ci provenait en grande partie du trousseau amené par ma mère au nomment de son mariage. Ce trousseau était constitué petit à petit dès l’adolescence par la jeune fille et par ses parents, ceux-ci offraient généralement à leur fille une partie de son trousseau en guise de cadeau lors des fêtes, des anniversaires et de Noël. Celle-ci était fière de voir son trousseau s’étoffer peu à peu, il se composait de linge si solide qu’il pouvait durer une vie. Certaines pièces du trousseau étaient brodées aux initiales de la jeune fille. La conception dominante était qu’elle devait amener tout son ménage lors de son mariage. C’est ce trousseau qui était rangé dans l’armoire de la chambre des parents. Cette chambre était le domaine réservé des parents. On s’y rendait assez peu.
Une telle répartition des pièces d'habitation se retrouve aussi à la campagne. Je me propose de décrire quelques fermes de ma région dans des articles ultérieurs.
A suivre