REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

samedi 2 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (4)

SAINT JOHN (suite)

La ville de saint John comporte aussi deux édifices caractéristiques de son passé colonial et de la période de domination britannique sur l'île : une cathédrale et la Court-house . Ces deux bâtiments possèdent une architecture qui tranche singulièrement par rapport au style du reste de la ville, d’abord par l’utilisation de la pierre volcanique grise, ensuite par les styles classiques et baroques qui les caractérisent. Ils datent tous les deux du 18è siècle, mais furent reconstruits  au 19e siècle suite à des tremblements de terre.

LA CATHÉDRALE est de style néo-baroque comme le montrent les deux clochers de la façade occidentale. A l’exception de cette façade occidentale, les murs des autres façades ne sont qu’un parement qui masque une ossature de bois intérieure comportant des piliers de bois qui séparent la nef des bas-côtés et porte le plafond en forme de coque inversée.


La cathédrale est  actuellement encore en réparation. La photo de droite, ci-dessus, montre l’aspect intérieur de l’édifice antérieurement à cette réparation.

L’ancienne COURT HOUSE, devenue musée, était le siège de l’administration britannique

Le bâtiment est de style néo-classique avec :
   . Sur une façade, un corps central en léger retrait encadré par deux corps latéraux en avancée ; le corps central comporte une galerie à trois arcades au rez-de-chaussée et un étage à parement de bois sur lequel s’ouvre trois fenêtres  Les fenêtres cintrées du rez-de-chaussée possèdent un encadrement à bossage.
   . L’autre façade comporte un fronton surmontant la porte principale. cette façade possède également des fenêtres cintrées au rez-de-chaussée pourvues aussi d'un encadrement à bossage.


La présence de ces deux édifices peut paraître incongrue dans le cadre antillais de cette capitale, selon moi, il ne lui donne que plus de charme.

A suivre...

jeudi 31 août 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (3)

SAINT JOHN (suite)

Le DEUXIÈME TYPE DE MAISONS,  plus original et caractéristique de Saint-John,  correspond à des édifices à deux niveaux surmontés, au niveau de la façade sur rue, de toits à deux ou trois pignons accolés,  s’imbriquant à l’arrière dans un toit transversal. Ces maisons sont construites en pierres au rez-de-chaussée et en bois au premier étage au moyen de planches disposées horizontalement.


Ce type de maisons est commun au centre-ville. En élévation, les  maisons représentées ci-dessus se composent :
   . de boutiques au rez-de-chaussée  fermées par de grands volets de bois. Elles sont précédées d’un portique formé de piliers de bois construit sur le bord du trottoir, cela crée une galerie qui ombrage l'entrée des magasins.
   . D'un étage à encorbellement porté par le portique et établi en surplomb du trottoir, cet étage s’ouvre sur la rue par des fenêtres à guillotine pourvues de volets.

Ce type de structures anciennes est original à saint John ; il ressemble, toute proportion gardée,  aux constructions des pays d’Europe du Nord, souvent à colombages,  qui comportent, elles aussi,  un étage en encorbellement sur la rue créant une galerie à portique sur la rue.

De nombreux édifices actuels témoignent de la pérennité de cette forme architecturale, comme en témoigne la photo de droite.

Enfin, un TROISIÈME TYPE DE MAISONS peut être observé ; il comporte une architecture masquant, sur la rue, le système de pignons en accordéon. C’est ce que l’on peut remarquer au niveau de la maison ci-contre :
     . La façade,  représentée à  gauche sur la photo, comporte une structure longiligne terminée par un entablement masquant les toits. De ce côté, ne se trouve pas de portiques.
     . La façade,  établie à droite sur la photo, comporte un double portique à créant une galerie à l'étage.

à  suivre


mardi 29 août 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (2)

SAINT JOHN

La ville fut fondée au 17ème siècle. Comme toutes les villes coloniales, elle comportait  un plan en damier et fut établie sur le littoral nord de la profonde baie qui s’ouvre sur la plaine centrale. A l'entrée de cette baie, se trouve un promontoire surmonté du fort saint James qui défendait la ville. La ville dispose d’un port en eau profonde accessible de nos jours aux paquebots.




Ce qui est frappant, quand on visite saint John, c’est la grande unité de l’architecture urbaine marquée par le maintien du style traditionnel, à peine travesti par la présence d’édifices modernes.

Trois types de maisons peuvent être discernée lors d’une simple promenade dans les rues de ce bourg qui est pourtant une capitale d’Etat.

LE PREMIER TYPE DE MAISONS, le plus simple, commun à toutes les îles antillaises,  comporte de petites habitations basses à un seul niveau, généralement construites en bois et surmontées de toits en tôles à deux pans. Elles sont établies sur des piles de béton  qui surélèvent le plancher afin de lui permettre d'échapper aux aléas naturels. Ces petites maisons, peintes de couleurs vives,  comportent toutes un pignon sur rue parfois en forte avancée, parfois complétée par un auvent de protection.

Elles comportent deux variantes :
     . De petites boutiques ne comportant qu’une seule grande porte en façade que l’on ferme avec des volets de bois ; derrière la boutique, se devine le logis et une cour.
     . Des maisons d’habitations qui comportent souvent une véranda, soit servant de porche, soit construites dans un renfoncement de la façade, soit même bâtie sur le trottoir. Ces petites maisons d’habitation se trouvent plutôt en périphérie du centre-ville, formant transition entre la ville et la campagne.

A suivre

dimanche 27 août 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (1)

PRÉSENTATION DE L’ILE D’ANTIGUA


Elle se divise en trois bandes longitudinales orientées du Nord-Ouest au Sud-Est
   . La bande méridionale comporte, un ensemble volcanique largement érodé et peu élevé  (le point culminant, le Boggy Peak ne s'élève qu’à 402m ). Il conserve néanmoins les formes caractéristiques des cônes volcaniques. Le littoral de cette partie sud, escarpé et très découpé, a été en grande partie régularisé par la mer, mais il subsiste des baies en eau profonde comme Falmouth Harbour et surtout English Harbour qui fut longtemps une des bases navales des britanniques dans les Antilles. En avant de la côte se trouve une barrière corallienne.
   . La partie nord comporte des collines calcaires et marneuses. Elles se terminent sur la mer par une zone indécise de lagons et d’îles émergées terminées par un cordon corallien comportant des passes difficiles d'accès.
   . Au centre, une plaine constituée d’argile, de dépôts de cendres, de débris volcaniques et matériaux divers. C’est au niveau de cette plaine au relief déprimé par rapport aux deux précédents ensembles, que se trouvent de larges baies en eau profonde : au Nord-Ouest, la baie étroite et profonde de Saint John, au Sud-Est, la baie de Willoughby.



Du fait de sa faible altitude, Antigua possède un climat plus sec que les autres îles antillaises. Il y a peu de rivières et le problème de l’eau potable se pose aux habitants, ils ont aménagé de nombreuses citernes qui s’emplissent pendant la saison humide de juin à novembre.

Antigua fut découverte par Colomb en 1493 mais la colonisation fut entravée par la faiblesse des ressources en eau et par les raids des indiens Caraïbes qui se servaient de l'île comme base de ravitaillement. Ce n’est qu’en 1632 que les anglais s’y installèrent ; en 1674, la canne à sucre fut introduite, l’île restera anglaise jusqu’à son indépendance en 1981.

jeudi 1 juin 2017

Le bonheur selon Épicure (2)

suite de l'article précédent 

L’idée fondamentale  d'Épicure est que tout être humain aspire au bonheur et passe son temps à la recherche de celui-ci : « il faut méditer sur les causes qui peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu’il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tout pour l’avoir. »

Cette préoccupation d'Épicure est celle de notre monde actuel : combien de fois n’entendons-nous pas des gens exprimer son absence : «  j’ai droit quand même un peu de bonheur », «  je ne suis pas heureux » … Pourtant notre conception contemporaine du bonheur est très différente de celle d'Épicure : notre époque ne conçoit le plus souvent le bonheur que par l’abondance et la satisfaction de tous les désirs au moment où ils se présentent.
       
Pour Épicure, le bonheur consiste à la fois à une bonne santé du corps et à l’ataraxie de l’âme, «perfection même de la vie heureuse ». Ce mot grec correspond en français avec l’idée d’une parfaite quiétude de l’être humain conçu dans sa globalité,  Elle permet une paix intérieure profonde, crée un équilibre personnel qui permet de jouir pleinement de chaque instant qui passe et de ressentir un profond apaisement ; c’est elle qui conduit au bonheur.

Cette double quête de la santé du corps et de l’ataraxie de l’âme conduire Épicure à définir une autre notion, celle du plaisir : « le plaisir est celui qui consiste... pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble ».

En utilisant une phraséologie actuelle, on pourrait dire que l’ataraxie est l’objectif final d’une vie et que le plaisir est seulement le moyen d’y parvenir, en effet « lors ce que nous avons réussi (à atteindre l’ataraxie), toute l’agitation de l’âme tombe, l’être vivant n’ayant plus à s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni à chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l‘âme et celui du corps ». Ainsi selon Épicure, quand le stade de  l’ataraxie est atteint, la recherche du plaisir n’a plus lieu d’être et ne se produit plus.

Cette définition du plaisir est évidemment aux antipodes des préoccupations des contemporains du philosophe  ainsi que celles de l’épicurisme romain. Ainsi Épicure écrit : «Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs ..voluptueux.., ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens »pour le philosophe, la recherche du plaisir est conforme à notre nature puisqu’elle est la condition sine qua non pour atteindre l’état d’ataraxie ; cependant, pour cela, il est nécessaire de « déterminer ce qu'il faut choisir et ce qu'il faut éviter. »

à suivre...

vendredi 26 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (25) L’ILE DE TENERIFE

Suite de l’article précédent

Les nefs des deux églises se terminent par des grandes arcades qui les séparent du chœur et établissent la barrière entre le monde profane et celui des clercs.


Les chœurs des deux églises sont composées de la même manière :
   . La plafond du chœur est plus haut que ceux de la nef, il est en forme de polygones tronqués par un panneau central plat ;  leur décoration est de style mudéjare à caissons.
  . Au niveau du chevet plat, s’élève un retable doré formé d’un assemblage de deux étages de corniches horizontales et de colonnes souvent torses enserrant des niches portant des statues (pour l’église du couvent de Santa Catalina, elles représentent sainte Catherine de Sienne et Saint Dominique) ou des tableaux ; au dessus des deux étages se trouve un couronnement fait de niches, de volutes et de frontons qui remplissent l’espace entre le toit et la corniche de l’étage supérieur.
  . En avant du retable, s’élève un autel argenté surmonté, dans ces deux églises, d’une niche abritant la Vierge du Rosaire.

Dans l’église du couvent de Santa Catalina, un pan latéral du chœur comporte la claustra qui le sépare de la chapelle où les moniales  assistent à la messe

Ainsi, à la somptuosité du chœur s’oppose l’aspect assez austère de la nef ; cela établit un contraste saisissant entre le monde des hommes et celui du monde céleste. Cette caractéristique est typique des églises baroques destinées à éblouir les fidèles par la somptuosité du décor qui évoque la magnificence  de Dieu, à exacerber leur sensibilité et à les amener émotionnellement à ressentir sa puissance.

mercredi 24 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (24) L’ILE DE TENERIFE

LES ÉGLISES 

Pour moi, la visite d’une église doit commencer par l'intérieur car c’est là qu’elle prend sa vraie signification et qu’apparaît la religiosité que le concepteur voulut lui donner.

Les églises de Tenerife ayant le mieux conservé leur aspect ancien, possèdent toutes le même aspect et ressortent de deux types :
   . Le premier type est représenté par l’église du monastère dominicain  de Santa Catalina, couvent semblable par sa structure  à celui du couvent de Santa Clara.
   . Au second type appartient l’église San Marco de Icod de Los Vinos, ville célèbre par son dragonnier, qui a conservé quelques aspects de son centre ancien


Ces deux types se différencient par la largeur donnée à l'église compte tenu du fait qu’il fallut s’adapter à la longueur maximale des poutres transversales de bois utilisée pour le couvrement.
     . L’église du monastère de Santa Catalina est étroite, elle ne comporte qu'une seule nef ; au-dessus des murs sont posées des poutres transversales de bois qui supportent un toit de bois en forme de carène renversée ; il n’existe pas de chapelles latérales, les autels latéraux sont érigés le long des murs de la nef.
    . L’église de Icod de Los Vinos fut conçue de manière beaucoup plus ample ; comme il était impossible de trouver des poutres transversales de la taille de la largeur projetée, il fallut créer trois toits en accordéon et deux rangées d’arcades pour les soutenir et en faire la jonction ; en conséquence, il se constitua trois nefs d’égale hauteur. A cette structure de base furent adjointes des chapelles latérales qui comportent les autels secondaires.

A suivre

lundi 22 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (23) L’ILE DE TENERIFE


LES MONASTÈRES

Parmi les plus originaux qui semblent former un style particulier à la Laguna, on peut citer les monastères de Santa Clara et de Santa Catalina de Siena dont les façades sur la rue sont particulièrement originales.

Le monastère de Santa Clara est le premier qui fut fondé dans l’île, en 1575, il fut occupé par des moniales de l’ordre de sainte Claire, un ordre formant le pendant féminin de l’ordre des franciscains ; à l’inverse des franciscains, ordre prêcheur, les clarisses sont cloîtrées. L’église est dédié à Saint Jean Baptiste.

Il est probable que le monastère d’origine ne comportait que la partie colorée en rouge et brun , le reste résulte d’agrandissements postérieurs, sans doute installés à l’emplacement des jardins et communs .

Cette partie ancienne était composée des trois éléments essentiels nécessaires à la vie de religieuses cloîtrées, une église, un cloître, un couvent. La vue cavalière du monastère montre bien aussi un aspect d’ensemble qui évoque une forteresse.

La façade principale sur la rue renforce cette impression :
   . Au centre se trouvent deux portes qui donnent accès à la nef de l’église. L’église est en effet ouverte à tous ceux qui veulent  assister à la messe, comme c’est le cas la plupart du temps dans les pays de colonisation où le service religieux est effectué par un clergé régulier ( franciscains et capucins, dominicains, augustins..)
  . La partie surélevée à droite de la façade correspond au chœur et donne sur la partie interne du couvent, les clarisses assistent à la messe dans une chapelle spéciale reliée au chœur de l’église par une claustra de bois.
  . Au-dessus des murs du couvent, à gauche, se trouve une salle en avancée sur le mur; elle est construite en bois et comporte des fenêtres fermées par des grilles de bois évoquant les moucharabieh ;  on dit que c’est par cette pièce surélevée que les moniales pouvaient regarder à l’extérieur sans être vues.