REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
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Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

samedi 24 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (41) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

Suite de l’article précédent

Voici quelques exemples de  reliefs de la première galerie d’Angkor Vat qui me semblent significatifs.


Le barattement de la mer de lait raconte que les Dieux et les Démons décidèrent de s’unir pour s’emparer de la liqueur d’immortalité contenue dans la mer de lait. Pour réaliser ce projet, ils décidèrent de baratter la mer, le serpent Vakusi s’offrit pour servir de corde afin de permettre la rotation de la baratte ; au dessus de la scène se trouvent des apsaras, les danseuses des Dieux.

Il va de soi qu’une fois la liqueur récupérée, Dieux et Démons se battirent pour sa possession. Le combat vit la victoire des Dieux conduits par Vichnou, du bien contre le mal dirait-on selon nos notions occidentales.

Les bas-reliefs des galeries d’Angkor-Vat comportent un grand nombre de représentation de combats, j’ai choisi une scène significative d'un combat mythique  des dieux et des démons  pour décrire les techniques employées par les sculpteurs.


Cette scène est marquée d’abord par la violence des mouvements et des formes . Cela crée un enchevêtrement dans lequel se mélangent les corps distendus, les armes (épées et boucliers) et les chevaux.

La distorsion des formes  est rendue  par une caractéristique générale de tous les reliefs : les personnages sont figurés de profil pour la partie supérieure du corps et de face pour la partie inférieure ; en conséquence,  les cavaliers ne sont pas représentés assis sur les chevaux mais au dessus d’eux, comme si la violence du mouvement faisaient en sorte qu’ils se tiennent debout sur leur monture, prenant appui seulement avec un pied sur la croupe du cheval.

 La perspective est aussi absente de ces fresques, les reliefs comportent plusieurs plans placés  les uns au dessus des autres du plus bas au plus haut pour différencier le plus près du plus lointain.

La composition de ce panneau,  se divise en deux plans.  Au premier plan, deux personnages combattent avec une grande ardeur ;  ils sont traités de manière symétrique, d’une main, ils tiennent le bouclier et de l'autre l’épée ; la violence de l’affrontement est telle que même des chevaux semblent participer au combat en se heurtant. Au deuxieme plan, situé au dessus, on aperçoit le fouillis des personnages et des chevaux si entremêlés en masses tourbillonnantes qu’on a de la peine à les distinguer ; on a l’impression que ce combat se déroule dans le ciel ce qui, au niveau de ce mythe, est parfaitement admissible. Aucun espace n’est décelable entre les deux plans

À suivre...

vendredi 23 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (40) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

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La troisième originalité du temple d’Angkor Wat réside en l'ADAPTATION ARCHITECTURALE DES GALERIES afin de créer des murs pleins permettant la sculpture de grands panneaux en bas-relief. Ces longues fresques représentent, selon moi, la partie la plus intéressante de la visite d’Angkor-Vat.


Les  principaux reliefs sculptés  sont situés sur le mur externe de la deuxième enceinte, cette localisation s’explique sans peine quand on sait que la partie interne du temple était réservée seulement au roi, aux prêtres et aux dignitaires, le peuple étant confiné sur l’esplanade. Il devait néanmoins avoir accès à la galerie extérieure et il pouvait y retrouver les grandes épopées et mythes d’origine indienne ainsi que la description de son histoire récente et en particulier de la lutte de Suryavarman ll contre les chams.


Selon moi, ces reliefs sont organisés selon une progression bien précise : l’histoire débute au Nord-Est avec le barattement de la mer de lait puis elle se poursuit par trois récits mythiques dont le combat de Vichnou contre les Asura qui est la conséquence du barattement de la mer de lait. Il est suivi sur la face Est  par l’évocation des batailles finales des deux grandes épopées indiennes du Ramayana et du Mahabarata. En poursuivant la circumnambulation, on  accède à la face nord où l’on peut admirer successivement la bataille historique de Suryavarman ll sur les Cham et enfin, l’étonnante scène des 37 ciels et des 37 enfers.

Cet ordre me parait parfaitement logique : tout débute par l’origine de la bataille mythique entre Dieux et démons qui fut la conséquence du  barattement de la mer de lait, puis suivent des scènes de bataille qui se terminent toutes par la victoire du bien sur le mal. Parmi ces batailles se trouve celle de  Suryavarman ll dont la victoire sur les Cham est assimilée à celle de Vichnou contre les forces malfaisantes. Enfin, la dernière scène montre ce qu’il advient de ces forces après le jugement de Yama, le dieu de la mort.

À suivre...

mercredi 21 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (39) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

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La deuxieme originalité d’Angkor Wat est la PARFAITE MAÎTRISE DE LA GESTION ARCHITECTURALE DES GALERIES en particulier au niveau des raccordement entre les niveaux par des caissons dénivelés ; c’est ce que montre en particulier la photo ci-dessous prise au niveau de l’une des quatre cours entre la deuxieme et la troisième galerie :

   . A- galerie reliant la deuxieme enceinte et la troisième au toit cannelé,
   . B- portique adossé à la galerie,
   . C- podium mouluré  construit en avant de la dénivellation de 8m séparant la deuxieme terrasse de la troisième,
   . D- galerie extérieure composant la troisième enceinte,
   . E- porche d’entrée de la troisième terrasse,
   . F- escalier de liaison entre la deuxieme et la troisième terrasse,
   . G- ensemble de deux caissons de galerie dénivelés qui surmontent l’escalier, les cannelures du toit sont précédées  d’une surélévation du caisson de galerie terminé par la forme ondulée d’un corps de Naga ou de makara.

Cet ensemble témoigne  bien, selon moi, la grande maîtrise des constructeurs d’Angkor Wat qui semblent se jouer des difficultés pour former un ensemble particulièrement harmonieux.

À suivre...

lundi 19 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (38) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

Passée la troisième enceinte, la perspective change de sens devenant verticale, comme le montre les photos ci-contre.

En effet, devant le visiteur se trouve un ensemble d'élévation imposante qui comporte deux strates :
   . Au niveau inférieur, alternent un haut podium mouluré et des escaliers particulièrement raides. ; ces escaliers sont au nombre de 12, chaque côté en comporte trois, un escalier se trouve au niveau axial et chaque tour d’angle en comporte deux. L’ensemble prend uns structure crantée qui évoque, vu du ciel, un timbre poste
  . Au niveau supérieur se trouvent une galerie reliant des tours d’angle ainsi qu’une porte basse au toit cruciforme, qui permet au nouveau de mieux voir la tour sanctuaire trônant  au milieu de la quatrième terrasse


La quatrième terrasse (9)enfin comporte, comme le montre le plan et la vue aérienne ci-dessus,  une structure en croix avec quatre galeries qui partent des portes axiales pour aboutir à l’une des quatre portes de la cella (10).

Ainsi, à tout moment, le visiteur côtoie le grandiose à la fois par l’amplitude des perspectives horizontales d’une grande amplitude puis des perspectives verticales qui semble élever le regard vers le ciel. Pour peu, on peut imaginer facilement les processions des prêtres qui passent par les galeries puis montent les escaliers qui les conduisent à la cella.

À suivre...

dimanche 18 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (37) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

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C’est seulement en s’approchant de  la deuxieme enceinte ( 5 du plan) que l’on peut admirer sa façade.
     .  Au premier plan, se trouve une vaste plateforme cruciforme à laquelle on accède par un escalier aux rampes portant des lions gardiens ;
    . derrière se déploie  la façade orientale de la deuxieme enceinte ;  comme pour celle de la première,  elle comporte un rythme ternaire avec trois portes centrales cruciformes surmontées d’un toit de même forme. En avant de la porte,  se trouve un porche portant, comme à l’accoutumée, un  fronton aux rebords ondulés figurant le serpent Naga.
    . De part et d’autre de ces trois porches, se déploie une galerie comportant un double portique, c’est dans ces galeries que se trouvent les magnifiques reliefs qui sont une des trois caractéristiques d’Angkor Wat.
   . Enfin, aux extrémités se trouvent des tours de coin.
Aucune  de ces portes n’a une forme de tour, elles sont tous couvertes d’un toit cruciforme en pseudo-voûtes. L’absence de gopura s’explique sans doute par le fait que l’architecture voulut  créer un ample perspective sur la partie centrale du temple qui en est l’élément essentiel.


Les trois portes de la deuxième enceinte  (5 du plan) donnent sur trois galeries orientées Est-Ouest qui mènent aux trois portes centrales de la troisième enceinte (7 du plan)  Ces trois galeries sont recoupées par une galerie transversale, ce qui crée quatre petites cours. Dans ces cours, la volonté de perspective cède la place à la constitution d’un espace clos où on a l’impression de se trouver  dans un cadre protégé propice à la méditation et à la prière. C’est par une de ces galeries que passait le cortège royal qui se rendait au sanctuaire.


La façade Est de la troisième enceinte (7 du plan) est largement masquée par les galeries, Elle comporte, tout comme les deux enceintes précédentes,  trois portes axiales et deux tours d’angle. A nouveau, sans doute  pour une question de perspective, les trois portes sont surmontées de toits cruciformes afin que, de l’esplanade, on  puisse voir  la cella centrale vers laquelle devait se porter tous les regards.

À suivre...

samedi 17 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (36) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

Suite de l'article précédent

La RECHERCHE D’UNE PERSPECTIVE GRANDIOSE s’observe dès que l’on accède à la chaussée (1 du plan) ; autrefois, elle permettait de traverser les douves servant de réservoir. Sur la photo ci-dessous, on aperçoit d’abord cette chaussée à gauche surplombant ce qui reste de ces douves.


Une première perspective s’ouvre alors au visiteur : la première enceinte (2) du plan) qui, sur les autres côtés, forme un simple mur, se déploie ici, à l’est,  en une imposante façade d’entrée comportant cinq portes :    . Les trois portes axiales de plan cruciforme sont construites en forme de gopura (ce rythme ternaire se reproduira sur les trois enceintes orientales du temple)
   . Les deux autres portes latérales en forme de pavillon au toit cruciforme servaient au passage des éléphants.
   . Entre les deux et jusqu’aux pavillons d’angle, est construite une galerie à double colonnade.
A l’arrière, comme dans le lointain, se profilent les tours du temple-montagne proprement dit.

Passé le gopura central, la perspective prend encore une plus grande amplitude, on se trouve en effet dans une très vaste esplanade (3 du plan)  que  l’on parcoure sur une chaussée surélevée entrecoupée de terrasses.


Les balustrades sont formées de corps de Nagas qui déploient leurs sept têtes en éventail à chaque intersection. De part et d’autre de la chaussée, se remarquent les ruines de deux bibliothèques ainsi qu’une mare, seule reste des bassins d’autrefois. Dans le fond, on aperçoit de loin le mur de la deuxième enceinte (4 du plan) surmontée des tours de la dernière terrasse

Au dessus de la deuxième enceinte se profilent les gopura encadrant le sanctuaire central.

À suivre...


jeudi 15 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (35) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

ANGKOR-VAT : PRÉSENTATION GÉNÉRALE 

Angkor Vat est, selon moi, le temple-montagne le plus imposant et le plus majestueux du site d’Angkor ; en le visitant, on y ressent à la fois une  impression de grandiose et de grandiloquence confinant même à la démesure mais aussi une sensation d’une profonde  harmonie qui témoigne d’un art à son apogée.

A première vue, on pourrait cependant penser qu’ Angkor-Vat manque d’originalité :
     . On ne discerne que peu de modifications dans son organisation spatiale d’ensemble par rapport aux temples-montagnes plus anciens,
     . La plupart des  innovations  architecturales du BAPHUON sont reprises sans modifications notoires.

La conservation de l’organisation  traditionnelle de l’espace des temples-montagnes parait évidente à l'étude du plan d’ensemble d’Angkor Vat  présenté ci-dessus :
     . 1. Vaste douves de plan carré servant aussi de réservoir pour l’irrigation,
     . 2. Première enceinte comportant un mur simple pourvu de portes axiales s’ouvrant dans les directions cardinales,
     . 3. Vaste esplanade parcourue par une chaussée surélevée comme au Baphuon.
     . 4. Première terrasse avec une vaste plateforme cruciforme,
     . 5. Deuxième enceinte de forme carrée percée sur le milieu de  chaque côté de portes s’ouvrant dans les directions  cardinales,
     . 6. Deuxième terrasse surélevé de 2m par rapport à la première,
     . 7. Troisième enceinte,
     . 8. Troisième  terrasse surélevée de 8m par rapport à la seconde,
     . 9. Quatrième enceinte,
     . 10. Quatrième terrasse surélevée de 13m par rapport à la précédente. C’est au centre de cette terrasse que s’élève le sanctuaire dédié à Vichnou et non à Civa comme le voulait la tradition.

De la même manière, les composantes architecturales  utilisées  à Angkor Vat sont semblables à celles  inventées pour le  Baphuon tels que la reconstitution du temple l’a montrée avec quatre éléments principaux :
   . De très hauts podium moulurés horizontalement masquant les dénivelés entre les terrasses,
   . Des escaliers assez raides pour accéder à ces niveaux,
   . Des  galeries à gros piliers carrés surmontés de pseudo voûtes brisées s’individualisant en caissons séparés.
   . Des structures de plan cruciforme au niveau des portes et des tours d’angle qui portent soit des pavillons au toit quadriforme, soit des gopuras imitant les tours-sanctuaires des époques antérieures.

Ainsi, au vu de ces caractéristiques, on pourrait penser que Angkor Vat  n’est qu’une copie des temples anciens et en particulier du Baphuon. Ce n’est cependant pas le cas ; selon moi, l’originalité d’Angkor Vat réside dans trois caractéristiques principales :
   . La recherche systématique d’amples perspectives pour augmenter encore l’impression de grandiose et ainsi magnifier l’aura du roi par une construction exceptionnelle.
   . La parfaite maîtrise de l’imbrication des galeries, tours et gopura semblant  se jouer des formes et des structures dans un souci de parfaite harmonie.
   . L’adaptation de l’architecture de certaines  galeries permet de  faire apparaître des murs pleins qui se couvre de reliefs racontant à la fois les combats de Suryavarman ll et les grands mythes indiens.

Ce sont ces caractéristiques qu'il convient de décrire en détail.

À suivre...

mardi 13 septembre 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (34) YASHODARAPURA 3 et ANGKOR VAT

La mort d'Udayaditvarman ll en 1066 fut suivie d'une longue période marquée par les usurpations, les guerres civiles et les invasions des Cham ( sud du Vietnam actuel). Il faudra attendre le règne de SURYAVARMAN II (1113-1150) pour que la situation se rétablisse. Le roi s'attaque aux Viets (actuel Tonkin) et réussi même pendant quelques années à déposer le roi du Champa ( actuel Vietnam du sud) et à le remplacer par un membre de sa famille.

En ce qui concerne Angkor, Suryavarman ll décide d'agrandir la cité et la zone inondable en créant ce qui est appelé Yashodharapura lll. Cette extension de la capitale Khmer fut effectuée selon les principes geomancique qui avaient présidés à la construction des précédentes villes avec le  temple-montagne d'Angkor-Vat entouré de douves servant à l'irrigation et un nouveau Baray creusé au sud du Baray oriental, le Yashodharatataka.

Ce nouveau Baray n'est pas desservi par une rivière, il ne se remplit seulement que  grâce à l'eau de pluie de la mousson d'été et au ruissellement. Il permet néanmoins d'agrandir une nouvelle fois la zone irriguée qui va permette de relier les zones irriguées de Hariharapula et de Yashodharapura.

Cette relative modestie du bassin contraste avec  l'imposante grandeur du temple-montagne d'Angkor-Vat

À suivre...