REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

jeudi 15 octobre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (43)

  CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

ÉPISODE 10 ET 11 : ET FUGA VERTERUN ANGLI (et les anglais prirent la fuite)

La tapisserie de Bayeux s’interrompt après ce moment du récit en sorte que la fuite des anglais n’est qu’à peine esquissée.

A gauche de la broderie, sont représentés les cavaliers normands (T) ils utilisent toutes les armes dont ils disposent : un cavalier s’apprête à lancer un javelot, trois d’entre eux chargent à l’épée tandis qu’un des poursuivants normands, monté à cheval, bande son arc. Cette charge contre des fuyards est moralement assez discutable puisque les anglais sont attaqués dans le dos alors que la plupart sont désarmés.

 Les fuyards sont représentés sur deux niveaux :

     . Dans la partie supérieure (U), on aperçoit des hommes sans aucune protection, ne portant ni bouclier ni cotte de mailles, sans doute sont-ce des paysans enrôlés en tant qu’auxiliaires qui fuient ; deux d’être eux portent des bâtons, un autre tente d’extirper la flèche qu’il a reçu dans l’œil (cela est assez étonnant puisque cette flèche a été tirée de face et non de dos). En avant de ces piétons, un cavalier semble également tenter de retirer une flèche qu’il a reçue au visage.

   : Dans la partie inférieure (V), sont figurés deux cavaliers qui utilisent une sorte de fouet pour obliger leurs chevaux  à aller plus vite, ce sont probablement des soldats anglais car ils semblent porter leurs cottes de mailles et, pour l’un, un casque.

La tapisserie s’arrête au moment de cette fuite des anglais, Il était probablement prévu de la poursuivre comme le montre la partie représentée à l’extrême droite qui représente également des fuyards. On ignore pourquoi cela ne fut pas réalisé.

Par contre Guillaume de Poitiers consacre de larges extraits de sa chronique à ce dernier épisode :

 « Le jour étant déjà sur son déclin, les Anglais virent bien qu'ils ne pouvaient tenir plus longtemps contre les Normands. Ils savaient qu'ils avaient perdu un grand nombre de leurs troupes, que le roi, deux de ses frères, et plusieurs grands du royaume avaient péri, que tous ceux qui restaient étaient presque épuisés, et qu'ils n'avaient aucun secours à attendre. Ils virent les Normands, dont le nombre n'était pas fort diminué, les presser avec plus de violence qu'au commencement, comme s'ils eussent pris en combattant de nouvelles forces. Effrayés aussi par l'implacable valeur du duc qui n'épargnait rien de ce qui lui résistait, et de ce courage qui ne savait se reposer qu'après la victoire, ils s'enfuirent le plus vite qu'ils purent, les uns à cheval, quelques-uns à pied, une partie par les chemins, presque tous par des lieux impraticables; quelques-uns, baignés dans leur sang, essayèrent en vain de se relever, d'autres se relevèrent, mais furent incapables de fuir. Le désir ardent de se sauver donna à quelques-uns la force d'y parvenir. Un grand nombre expirèrent dans le fond des forêts, et ceux qui les poursuivaient en trouvèrent plusieurs étendus sur les chemins.

 Les Normands, quoique sans aucune connaissance du pays, les poursuivaient avec ardeur, et, frappant les rebelles dans le dos, mettaient la dernière main à cette heureuse victoire. Plusieurs d'entre eux, renversés à terre, reçurent la mort sous les pieds des chevaux »


 

lundi 12 octobre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (42)

 CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

ÉPISODE 8 : l’infanterie anglaise ploie sous les attaques incessantes des normands

EPISODE 9 : le roi Harold est tué

suite de l'article précèdent 

Guillaume de Poitiers, lorsqu’il évoque le comportement du duc pendant ce combat, en fait un véritable panégyrique,

 « Il conduisit supérieurement cette bataille, arrêtant les siens dans leur fuite, ranimant leur vaillance, et partageant leurs dangers … sa valeur les devançait toujours dans la route en même temps qu'elle leur donnait le courage. A la vue seule de cet admirable et terrible chevalier, une grande partie des ennemis perdirent le cœur sans avoir reçu de blessures. Trois chevaux tombèrent percés sous lui, trois fois il sauta hardiment à terre, et ne laissa pas longtemps sans vengeance la mort de son coursier. C'est alors qu'on put voir son agilité et sa force de corps et d’âme. Son glaive rapide traverse avec fureur les écus, les casques et les cuirasses; il frappe plusieurs guerriers de son bouclier. Ses chevaliers, le voyant ainsi combattre à pied, sont saisis d'admiration, et la plupart, accablés de blessures, reprennent courage. Quelques-uns, perdant leurs forces avec leur sang, appuyés sur leur bouclier, combattent encore vaillamment; et plusieurs ne pouvant faire davantage, animent de la voix et du geste leurs compagnons à suivre hardiment le duc, et à ne pas laisser échapper la victoire d'entre leurs mains »

 Comme si la description de la bravoure de Guillaume n’était pas suffisante, Le narrateur n’hésite pas à montrer que celle-ci est à l’égale et même surpasse les grands héros  mythiques des combattants de  l’antiquité.

 « Guillaume n'aurait pas craint de se battre en combat singulier avec Herald, que les poètes comparent à Hector…, pas plus qu'Achille ne craignit de se battre avec Hector,…  Tydée eut recours à un rocher contre cinquante hommes qui lui dressaient des embûches; Guillaume … seul en affronta mille. Les auteurs de la Thébaïde ou de l'Enéide, qui selon les règles de la poésie exagèrent encore dans leurs livres les grandes actions qu'ils chantent…l’'élèveraient au rang des dieux. »

A suivre

jeudi 8 octobre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (41)

CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

ÉPISODE 8 : l’infanterie anglaise ploie sous les attaques incessantes des normands

EPISODE 9 : le roi Harold est tué

Lorsque les fantassins furent suffisamment dispersés, les normands tournèrent le dos,lancèrent la charge et menèrent des actions rapides d’encerclement contre l’infanterie anglaise qui fut dispersée en petits groupes et contrainte à la défensive.

 Le récit de cet épisode de la bataille est narré sur la tapisserie de Bayeux. On retrouve les mêmes représentations que celles figurées lors de la première charge victorieuse des normands :


.Les cavaliers normands (L) chargent lançant leurs javelots puis combattant à l’épée au contact de l’ennemi.

   . Les anglais (M), dispersés en petits groupes, tentent de résister aux assauts répétés des normands, luttant comme ils le peuvent au moyen de javelots de la hache et de l’épée. Ceux qui combattent à l’épée peuvent se protéger au moyen de leurs boucliers, par contre ceux qui manient la hache n’ont d’autre défense que leur cotte de mailles.

   . Les archers, (N) absents de l’épisode précédent, sont dessinés sur la bande inférieure. Il est probable que leur action est précieuse entre deux charges de cavalerie comme le montre le nombre important de flèches plantées dans les boucliers de certains anglais. Un d’entre eux est mort après avoir reçu une flèche dans l’œil (O)

 Devant les charges impétueuses des Normands et de leurs alliés, les anglais faiblissent, c’est à ce moment que Guillaume de Poitiers place la mort du roi et de ses frères.

Il va de soi que cette scène de la mort d’Harold est figurée sur la tapisserie de Bayeux

HIC HAROLD REX INTERFECTUS EST (ici, le roi Harold est mort). Harold (2), entouré d’un tout petit groupe de combattants, vient de recevoir une flèche dans l’œil, il essaie désespérément de la retirer avant de mourir.

 






La bande inférieure montre des scènes assez horribles : les cadavres sont déshabillés afin de récupérer leur cotte de mailles (P), ils restent nus (Q) sur le sol, d’autres rassemblent les épées prises aux morts (R), empilent leurs boucliers, tout cela se passe au milieu de la mêlée, il est probable que ce sont des paysans réquisitionnés pour effectuer cette corvée qui devait être particulièrement dangereuse comme le montre la scène où un de ces paysans est saisi par les cheveux par un anglais qui s’apprête à lui couper la tête (S)

A suivre.

samedi 3 octobre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (40)

   CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

ÉPISODE 6 : faire retraite pour mieux attaquer (voir tableau article 35)

Devant l’échec de l’offensive frontale, les normands et leurs alliés  décidèrent d’adapter l’épisode de la retraite éperdue survenue lors de leur première déroute pour en faire un atout et emporter la victoire : faire semblant de fuir pour amener l’armée anglaise à se disperser à leur poursuite en étirant leurs lignes  puis contre attaquer.

 « Quelques mille (anglais)  osèrent, comme auparavant, courir, comme s'ils eussent volé, à la poursuite de ceux qu'ils croyaient en fuite. Tout à coup les Normands, tournant leurs, chevaux, les cernèrent,  les enveloppèrent de toutes parts, et les taillèrent en pièces sans en épargner aucun. S'étant deux fois servis de cette ruse avec le même succès, ils attaquèrent le reste avec une plus grande impétuosité » (Guillaume de Poitiers)

A suivre

 

jeudi 1 octobre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (39)

  CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

ÉPISODE 5 les anglais se ressaisissent et réussissent à stopper les attaques frontales des normands

Guillaume de Poitiers raconte que les soldats de Guillaume, encouragés par cet épisode victorieux décidèrent de lancer de nouvelles charges contre le corps principal de l’armée d’Harold, ce fut un nouvel échec :  Les Anglais s’étaient formés en lignes serrées et « combattaient avec courage et de toutes leurs forces, tâchant surtout de ne point ouvrir de passage à ceux qui voulaient fondre sur eux pour les entamer », il y eut certes des brèches temporaires dans les rangs anglais mais celles-ci se refermèrent grâce à l’arrivée des soldats de l’arrière sur la ligne de front.

 La tapisserie de Bayeux représente un épisode de la bataille qui peut correspondre à cet épisode

On y voit les anglais installés sur une butte (A) et au pied de celle-ci (B). Munis d’armes de jet, ils profitent de leur position haute pour attaquer la cavalerie normande qui les harcèle. Pour cela ils lancent leurs traits à la fois sur les hommes et sur les chevaux. Ces derniers, (C), blessés tombent sur le sol, désarçonnant les cavaliers qui tombent à terre. Le sol est jonché de chevaux morts (D)  et de normands tués (E). Certes, la charge des normands fait aussi quelques victimes parmi les anglais : c’est le cas de deux hommes qui tombent de la hauteur de la butte (F)  et d’un autre soldat touché en plein cœur par la lance d’un normand (G)

 Devant l’inanité de leurs efforts et vues leurs importantes pertes, les normands préfèrent à nouveau se replier. (H)  C’est au cours de cette seconde retraite que la tapisserie de Bayeux mentionne la rumeur de la mort du duc alors que Guillaume de Poitiers la place lors de la première phase de retraite.

A suivre


dimanche 27 septembre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (38)

  CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

Épisode 4 (voir tableau article 35) : les normands entament une contre-attaque qui isole l’avant-garde de l’armée anglaise  et la décime.

Cet épisode est mentionné à la fois dans nos deux sources d’inspiration mais à des places différentes :
    . . Guillaume de Poitiers montre que la contre-offensive se produit quand le duc réussit à stopper la retraite de ses troupes.
   . Sur la tapisserie de Bayeux, elle est représentée immédiatement après l’épisode de l’attaque du camp retranché d’Harold, faisant ainsi croire que les anglais ont été vaincus sur la colline et qu’ils ont dû fuir.
 
Selon Guillaume de Poitiers les paroles du duc  ranimèrent le courage de ses troupes, Guillaume se mit alors à la tête de ses troupes et se prépare à  résister menant  une contre-offensive.

 A la tête de ses troupes, le duc lance sa cavalerie à l’assaut de  l’avant-garde de l’armée anglaise. Les normands réussissent à encercler une petite partie des soldats ennemis qui, rappelons-le, sont à pieds :   « Les Normands, enflammés d'ardeur, enveloppèrent plusieurs milliers hommes qui les avaient poursuivis, et les taillèrent en pièces en un moment, en sorte que pas un n'échappa »

 La figuration de cet épisode sur la tapisserie de Bayeux concorde avec le récit du chroniqueur et montre bien la manière dont s’est produite cette partie du combat : par des charges d’encerclement, les normands ont réussi à scinder l’avant-garde anglaise en petits groupes plus vulnérables que lorsque les fantassins forment un front uni.

On aperçoit les soldats anglais divisés en petits groupes (B) encerclés par les cavaliers qui les chargent en lançant leurs javelots (C) où en s’en servant comme une arme d’estoc, au moment des combats rapprochés ils utilisent aussi l’épée (D). Les anglais usent  de haches qu’ils manient à deux mains (E) ainsi que d’épées (F). L’un de ces anglais (G) s’attaque au cheval d’un normand , ce qui est un moyen efficace pour faire tomber son cavalier ; juste derrière lui, un homme tient un bâton dont le fer de la hache s’est détaché, il est évidemment complètement désarmé et sans bouclier pour se protéger.

 Ce premier épisode victorieux s’explique sans peine : autant ils sont dans une position défavorable lors de l’attaque d’une colline fortifiée ; autant en terrain plat, les cavaliers ne pouvaient que prendre l’avantage : étant juchés sur leurs chevaux, les normands dominaient de leur hauteur les fantassins anglais, ils profitaient aussi de la mobilité de leurs chevaux pour charger inlassablement. Les  soldats anglais  en position défavorable, ne pouvaient se défendre qu’avec les armes qu’ils avaient emportées au cours de leur poursuite.

 La bande inférieure du panneau montre les morts qui jonchent le terrain, certains ont la tête coupée (H), un autre a reçu un javelot dans le visage (J) le sol est parsemé de boucliers et d’épées cassées (K)

 Parmi les victimes anglaises  de la charge normande se trouvaient, selon la tapisserie de Bayeux, deux frères du roi : HIC CECIDERUM LEWIN ET GYRD FRATREAS HAROLD REGIS (ici succombèrent Lewin et Gyrd, frères du roi) . Selon Guillaume de Poitiers, la mort des deux frères du roi n’est pas rapportée à ce moment du récit mais beaucoup plus tard puisque, comme je l’ai mentionné sur le tableau comparatif des deux récits,  leurs corps ont été retrouvés à proximité de celui du roi Harold qui meurt à la fin de la bataille.

A suivre...

jeudi 24 septembre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (37)

 CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS

Épisode 3 (voir tableau article précédent) : Guillaume se fait reconnaître et redonne courage à ses troupes

 Il se produit au moment de la retraite éperdue des armées de Guillaume et de ses alliés, racontée à la page 54. Le duc, à ce moment du récit, ôta son casque et se fit reconnaître. Il  arrêta les normands dans leur fuite et leur tint ce discours : « Voyez-moi tous. Je vis et je vaincrai, Dieu aidant. Quelle démence vous pousse à la fuite? Quel chemin s'ouvrira à votre retraite? Vous vous laissez repousser et tuer par ceux que vous pouvez égorger comme des troupeaux. Vous abandonnez la victoire et une gloire éternelle, pour courir à votre perte, et à une perpétuelle infamie. Si vous fuyez, aucun de vous n'échappera à la mort.»

 Cet épisode (entouré ci-dessous en rouge) est mentionné dans la tapisserie de Bayeux (voir tableau comparatif) avec la mention HIC EST DUX WILE.. (ici est le duc Guillaume).
 

On y aperçoit Guillaume (4) levant son casque pour se faire reconnaître alors que son porte-étendard (A) le désigne du doigt pour que tous puissent le voir. Le duc ne tient à la main qu’un bâton de commandement, il n’est ni armé d’une épée ni protégé par un bouclier, son porte-étendard ne porte pas d’armes non plus. Cette représentation de Guillaume n’est pas corroborée par le chroniqueur qui écrit que le duc combattait vaillamment avec son épée et son bouclier.

 Il convient aussi de remarquer que sur la tapisserie de Bayeux la scène se produit au moment où Guillaume est engagé dans la bataille finale qui lui donnera la victoire et non lors de la retraite de ses troupes découragées par leur échec comme l’écrit le narrateur

A suivre

dimanche 20 septembre 2020

LA TAPISSERIE DE BAYEUX, témoignage de la vie et des mentalités au 11e siècle (36)

 

CHRONOLOGIE DE LA SUITE ET DE LA FIN DE LA BATAILLE D’HASTINGS


Récit de Guillaume de Poitiers

Phylactère de la tapisserie de Bayeux

1 l’armée de Guillaume entame sa retraite, les normands croient que le duc a été tué.

 

2L’infanterie anglaise la poursuit croyant la victoire proche

 

3 Guillaume se fait reconnaître et redonne courage à ses troupes

 

4 les normands entament une contre-attaque qui isole l’avant-garde de l’armée anglaise  et la décime.

4 les normands attaquent les anglais, les isolent en petits groupes et les déciment

 

10  au cours de cette attaquent les deux frères du roi sont tués

5 cette  victoire partielle conduit les normands à utiliser la stratégie de l’attaque frontale contre d’autres contingents de l’armée anglaise,  c’est un échec.

 5 les anglais se ressaisissent et réussissent à stopper les attaques frontales des normands

6 Les normands usent d’une retraite stratégique pour isoler de nouveaux corps anglais lancés à leur poursuite afin de les attaquer par des mouvements d’encerclement. Cela réussit

 

7 les normands usent de la même stratégie d’enveloppement pour attaquer le corps principal de l’armée anglaise.

 

8 l’infanterie anglaise ploie sous les attaques incessantes des normands

 

9 le roi Harold est tué

 

10  les frères du roi sont également tués

 

11 les anglais fuient dans toutes les directions poursuivis par la cavalerie ducale

 

12 certains fuyards réussirent à se regrouper sur une colline entourée de marécages

12 les anglais se rassemblent sur une colline pour continuer la lutte

13 les normands les attaquent,  les premières charges échouent, les anglais disposant de l’avantage topographique

13 les normands les attaquent, leurs charges échouent

14 les attaques successives des normands réussissent, la colline est reprise

 

 

15 les anglais commettent une nouvelle fois l’erreur de descendre de la colline

 

16 par des charges successives,  les normands réussissent à isoler de petits groupes qu’ils peuvent plus facilement tuer

 

1 les normands croient que le duc a été tué, Guillaume lève son casque pour montrer qu’il est vivant.

 

9 le roi Harold est tué

 

11 les anglais fuient dans toutes les directions poursuivis par la cavalerie ducale


Sur quelle chronologie doit-on se baser pour raconter la fin de l’histoire de la bataille d’Hastings ?

Deux raisons me font penser que le récit de Guillaume de Poitiers est le plus vraisemblable.

   1 : Il est d’abord le plus complet, montrant l’alternance des déboires de l’armée de Guillaume et de ses réussites. La Tapisserie de Bayeux n’évoque que les réussites en occultant les moments pendant lesquels la défaite de l’armée ducale devenait vraisemblable.

On a l’impression que le récit de la bataille sur la tapisserie de Bayeux se réduit à deux phases : les difficultés passagères des armées ducales lorsque les anglais s’établissent sur des positions fortifiées et les victoires de la cavalerie normande sur l’infanterie anglaise dès que le combat se déroule en terrain plat. Comme lors de la guerre de Bretagne, délibérément, les phases d’échecs ont été largement occultées.

Cette manière de raconter la bataille, selon moi, se justifie par le fait que la tapisserie de Bayeux n’a pas pour but de raconter une conquête du duc mais beaucoup plus de montrer que Guillaume effectuait une guerre juste cautionnée par Dieu contre les impies ayant renié leur serment prêté sur les reliques 

2 : La deuxième raison qui me fait douter de la véracité de l’histoire racontée par la Tapisserie de Bayeux concerne les contradictions chronologiques relevées, la plus évidente concerne la mort du roi et de ses frères : la Tapisserie de Bayeux la place lors de deux phases différentes d’encerclement et de scission en petits groupes de l’infanterie anglaise. Guillaume de Poitiers nous indique simplement qu’après la bataille, les corps du roi et de ses frères ont été retrouvés sur le lieu de affrontement principal (§ 8,9 et 10 du tableau ci-dessus) ce qui l’a amené à penser que c’est là qu’ils avaient été tués.

 En conséquence de ce qui précède, même si cela peut paraître une position iconoclaste, je me propose de suivre la chronologie mentionnée par Guillaume de Poitiers en l’illustrant lorsque c’est possible, par l’image de la tapisserie de Bayeux  correspondant à l’épisode décrit dans la chronique.