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vendredi 30 mai 2014

Une histoire immorale du XIIIe siècle (3)

Les deux scènes qui suivent le repas sur  la miniature du BRÉVIAIRE D'AMOUR DE MAÎTRE ERMENGAUD montrent les diables excitant les chevaliers pendant un tournoi.

La première scène montre la parade des seigneurs devant les dames. Les dames sont installées aux fenêtres de la grande salle du logis seigneurial du château, cette grande salle est toujours située au premier étage de ce logis, ce qui permet par les  fenêtres de bien voir le tournoi. Celui-ci se déroule généralement dans les lices de manière à disposer de plus de place.

Les chevaliers portent sur la tête un chapeau qu'ils garderont sous le casque pour le tournoi ; d'une main, ils arborent leur lance dont la pointe est couverte, pour l'instant, d'un manchon décoré. De l'autre main, ils tiennent les rênes du cheval, le bouclier étant accroché à leur avant-bras par deux sangles. Le cheval est caparaçonné, il porte les armoiries du seigneur. Dans le code de l'amour courtois, chaque dame se choisit un champion qui combattra pour elle et portera ses couleurs.

Evidemment, les diables ont tout intérêt à ce type de comportement : le souci de paraître est aux antipodes de l'humilité évangélique, il témoigne d'un orgueil insupportable, l'orgueil étant le premier et le plus grave des péchés capitaux.

La scène qui suit montre deux diables ailés stimulant l'ardeur des combattants du tournoi. Les participants sont constitués en deux camps, composés  généralement des chevaliers dépendant de deux seigneuries. On discerne leur équipement : casque à visière, cotte de mailles ( représentée par des lignes de points, gantelet, jambières, le reste de l'armure est masquée par la tunique que l'on porte au dessus.

Le tournoi ressemble tout à fait à une guerre : le but est, comme à la guerre,  de désarçonner les adversaires. La technique de combat est particulièrement bien décrite : on fonce vers la troupe adverse, la lance tenue en l'air ; juste avant le contact, on abaisse sa lance pour heurter de plein fouet un adversaire, c'est à celui qui sera le plus rapide et le plus solide sur son cheval . La première vague d'assaut est suivi d'une seconde : d'autres chevaliers  attaquent à l'épée afin de faire tomber ceux que le heurt des lances n'a pas fait chuter .

Deux diables excitent l'ardeur des combattants : peut-être que pendant ce tournoi, il y aura des morts, ce serait pour eux l'enfer assuré !

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