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mercredi 4 novembre 2015

Le déclin de la culture française ? (11) l'américanisme dénaturé

Suite de l'article précédent

La télévision, telle qu'est est conçue actuellement sur les chaînes vivant de la publicité. présente, par ses programmes,  une grande dangerosité à la fois pour la culture française mais pour les mentalités quotidiennes.

Je me suis livré à une enquête concernant, pendant une semaine,  les deux tranches d'émission du soir qui sont généralement celles de plus grande écoute sur les chaînes de la TNT :

     . Films et séries américaines: 43,4%
     . Films et séries françaises : 10,0%
     . Reportages : 35,3%
     . Variétés : 3,9%
     . Télé-réalités : 3,5% ( il y a avait peu par rapport à l'habitude)
     . Sports : 3,5% ( il n'y avait pas de grands championnats á ce moment)
     . Spectacle culturel : 0,3%

Ainsi, on peut considérer à la simple lecture de ces chiffres que, cette semaine-là, presque la moitié de la programmation des chaînes généralistes de la TNT provenait des pays anglo-saxons.

En fait, cette proportion est en réalité plus importante si on considère que les émissions de variétés comprennent une large part de chansons en anglais et que la quasi-totalité des télé-réalités ne sont que des transpositions d'émissions importées de l'étranger et principalement des Etats-Unis. En outre, si on accomplit une enquête sur les programmes de la fin d'après-midi, on peut constater qu'une grande majorité  des jeux présentés sont aussi des transpositions importées de l'étranger.

Les chiffres cités ci-dessous ne rendent cependant imparfaitement compte de la situation ; en effet  l'américanisme primaire de la télévision possède des conséquences particulièrement pernicieuses pour la société tout entière.

D'abord, en ce qui concerne les séries provenant des pays anglo-saxons, on constate qu'elles ont toutes en commun des scènes d'une grande violence : meurtres, agressions, fusillades, vols, course-poursuite sont présentes dans chacune même si le " bon" l'emporte toujours à la fin. On habitue les spectateurs à cette violence en la banalisant, ce qui ne peut que donner des idées aux gens déséquilibrés souffrant d'un mal-être, d'un manque de reconnaissance de leur valeur par la société, d'une envie de faire du mal ou de s'enrichir rapidement aux dépens d'autrui. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que la délinquance soit devenue un fléau social.

Les télé-réalités sont encore plus dangereuses car elles confinent à la manipulation des êtres humains :
     . D'abord, par le fait qu'elles sont toutes présentées comme des compétitions : on met en pleine lumière des individus qui ne sont absolument préparés à cela et qui, à l'inverse des sportifs, n'envisagent pas qu'ils pourraient perdre ;  quand ils sont éliminés, on peut imaginer les dégâts que cette élimination occasionne ! Ils doivent ressentir cela comme une humiliation surtout qu'elle est accomplie devant des milliers de spectateurs ; comment dans ces conditions pourraient-ils garder un peu de confiance en eux ? Comment supporter le regard des autres?  Certes, ces candidats sont tous volontaires mais il est probable qu'ils ne pensent pas à ce qui leur arrivera, d'autant que la télévision ne s'en occupera plus ensuite.
     . Ensuite par le choix des séquences qui sont diffusées : le but des responsables de ces émissions n'est pas de faire un portrait le plus exact possible des candidats ; au contraire, au moyen de séquences judicieusement choisies, on fait ressortir tout ce qu'il y a de mauvais en eux, on les classifie en un certain nombre d'archétypes sociaux qu'on livre en pâture au public. Les candidats à ces émissions disent souvent qu'ils ne se reconnaissent pas dans les portraits que l'on fait d'eux. Cette simplification à l'extrême des personnalités est caractéristique du cinéma américain tel qu'on nous le montre généralement..
     . Enfin, parce que ce sont les spectateurs qui choisissent les candidats à éliminer. Ce choix est complètement faussé par le fait que les candidats ne sont pas représentés tels qu'ils sont mais tels que la production de l'émission a choisi d'en faire : en conséquence,  le choix des téléspectateurs est téléguidé par cette même production : un candidat gentil et bon mais insipide n'a aucune chance de se maintenir, il faut plutôt faire en sorte que l'on conserve dans l'émission des gens manifestant des comportements déviants, voire amoraux et égocentriques qui permettront au suspense de se perpétuer. Cette manipulation atteint en conséquence tous les téléspectateurs qui vont s'habituer peu á peu à un mode de pensée perverti dans lequel on se lasse de la vertu et on se repaît du vice.

Ces télé-réalités m'évoquent les combats de gladiateurs de la Rome antique á la fin desquels il suffisait d'un geste du pouce pour décider de la vie ou de la mort de quelqu'un ; actuellement, il suffit de dire un numéro au téléphone pour décider du sort d'un candidat.

La troisième série d'observations découlant de cette enquête sur les programmations télévisuelles concerne les reportages et magazines d'information.

Á l'exception des reportages d'Arte et de France 5,  la plupart des émissions de ce type manifestent une pauvreté culturelle affligeante qui comporte trois volets :
     - l'évocation de catastrophes ou de scandales dans tous les domaines, politique, financier, agro-alimentaires...
     - des enquêtes policières sur des crimes et autres déviances élucidées ou non,
     - des investigations dans les quartiers sensibles, dans les urgences, les postes de police, les pompiers ..
Dans ces trois cas, on retrouve ce point commun avec les séries américaines de la présentation outrancière de la violence.

Dans l'enquête effectuée ci-dessus, sont mentionnés 10,3% de séries et de  films français, ils occupent une part faible dans les choix des téléspectateurs du fait que les films présentés sont généralement anciens et déjà diffusés à maintes reprises ; quant aux séries, outre le fait qu'elles ont été également déjà largement diffusées, elles manquent de rapidité dans l'action ce qui leur ôte beaucoup d'intérêt pour les téléspectateurs actuels.

Enfin, la retransmission des matchs sportifs tout comme les jeux généralement programmés en fin d'après-midi, évoquent pour moi plus les jeux du cirque qu'autre chose.

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