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dimanche 8 novembre 2015

Le déclin de la culture française ? (14) la frange de la population éprise de culture

Suite de l'article précédent...

La frange de la population éprise de culture se trouve, en tant que consommatrice, face à deux difficultés majeures :
     . Il est rare que les spectacles présentés en France correspondent aux attentes des spectateurs,
     . Il est difficile de se documenter et de se cultiver si on ne consulte sur Internet que des sites français, Internet étant, selon moi, la plus importance source de culture actuelle.

La première difficulté est parfaitement illustrée, entre autre, dans la conception française des opéras. Les metteurs en scène et les concepteurs de ces spectacles s'ingénient à vouloir toujours du nouveau ; en effet ils émanent de ces cercles intellectualistes qui renient, tant qu'ils le peuvent, les valeurs historiques des œuvres pour utiliser des mentalités et comportements de notre époque : cela conduit à des aberrations qui laissent pantois le spectateur : en voici quelques exemples parmi les opéras que j’ai pu voir :
     . Dans le "Jules César " de Haendel, Jules César arrive dans une grosse voiture décapotable, presque incognito, sans aucun attribut qui permet de le reconnaître.
     . Dans "Don Giovanni" de Mozart, au premier acte, alors que son père vient d'être tué, donna Anna exprime sa douleur à son fiancé don Ottavio. Dans un grand festival français, donna Anna arrive en mini-jupe moulante, telle une catin, elle se couche sur la scène tandis que don Ottavio, s'allonge sur elle en un pseudo-accouplement. Cela étant effectué tout en chantant !
     . Dans "l'or du Rhin" de Wagner donné à Paris, le Walhalla est présenté sous la forme d'un immense escalier, cet escalier enlève toute poésie á l'opéra alors qu'il aurait été tellement plus intelligent de s'inspirer des légendes germaniques ou du château de Neuschwanstein pour représenter l'esprit wagnérien.
    . Enfin, l'exemple, pour moi, le plus révélateur de ces travestissements des œuvres lyriques est la représentation de " Nabucco" de Verdi dans un opéra français : les soldats du roi de Babylone ont été joués par des enfants s'amusant avec des arcs ! Où se trouve l'esprit même de cet opéra qui décrivait un peuple soumis à l'oppression d'un envahisseur ? Cette mise en scène peut être comparée au "Nabucco " de la Scala de Milan retransmis à la télévision en direct à la même époque où l'on retrouvait parfaitement illustré le sens que Verdi donna à cet l'opéra.

Cette volonté d'innover pour innover en travestissant les opéras tient en une cause simple : lorsqu'on demande à un metteur en scène ce qu'il voulût représenter, il répond invariablement : " j'ai mis en scène mon interprétation personnelle de l'opéra". La plupart des amateurs lyriques auraient pu lui répondre " on se moque totalement de la manière dont vous concevez cet opéra ! Ce qui importe seulement c'est que vous mettiez en scène ce que le compositeur a voulu représenter et signifier" avec ce corollaire : " comment vous, metteur en scène obscur, pouvez-vous prétendre rivaliser avec ces grands génies que sont Mozart, Wagner ou Verdi ! ". Il convient cependant de ne pas généraliser, certains metteurs en scène français sont parfaitement compétents et montre, s'il en est besoin, que l'on pourrait très bien faire si l'on n'était pas engoncé dans cet esprit intellectualiste imposé qui saborde le meilleur de notre civilisation ; dommage que, pour la plupart, ils soient obligés de s'expatrier pour réaliser ce à quoi ils croient ( l'exemple de la mise en scène du comte Ory de Rossini par Jérôme Savary au festival de Glyndebourne est à cet égard significatif.)

Dans de telles conditions, l'amateur d'opéra, sortant souvent déçu des représentations que donnent les opéras en France, n'a d'autre recours que de se rendre à l'étranger et en particulier en Italie et en Allemagne, d'acheter des DVD provenant de ces pays où de regarder les opéras retransmis de l'étranger par la télévision.

A suivre...

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