suite de l'article précédent
La légende de Saint Nicolas et des trois enfants tués par le boucher et ressuscités par le Saint est une des plus représentée dans l’iconographie en particulier en Lorraine dont Saint Nicolas est le saint patron. Que ce soit sur un vitrail, en statue ou en image traditionnelle, il apparaît la même scène : Saint Nicolas portant la mitre et la crosse, se trouve devant un cuveau figurant un saloir d’où sortent trois enfants nus en prières (à droite).
Cette légende est aussi l’objet d’une chanson populaire traditionnelle dont le texte, sans doute ancien, fut recueilli et versifié par Gérard de Nerval en 1842. C’est ce texte qui se trouve ci-dessous (à gauche ) :
Ainsi, on est passé de l’histoire de deux (ou trois) clercs riches à celle de trois enfants de paysans que leurs parents ont envoyés pour ramasser les épis de blé laissés par les moissonneurs : on est passé aussi d’un aubergiste désirant détrousser les clercs à un boucher tuant les enfants pour saler leurs corps et vendre la viande.
Gérard de Nerval a sans doute codifié une chanson qui devait exister avec de multiples variantes locales. Ces variantes s’expliquent par le fait que cette légende se développa dans les croyances populaires et dans les Mystères théâtraux sans qu’existe, à ma connaissance, un support écrit consistant de référence.
Il convient de remarquer aussi que l’histoire de la résurrection des trois clercs, comme celle des trois petits glaneurs, fait référence au rite de la résurrection des morts et à l’aide que les saints intercesseurs peuvent apporter aux pécheurs pour gagner leur salut : des conceptions typiques de la contre-réforme catholique du milieu du 16è siècle.
Cette chanson est encore chantée aujourd’hui en Lorraine, cela montre la pérennité du culte populaire de Saint Nicolas dans l’Est de la France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire