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mardi 20 décembre 2016

..La légende de Saint Nicolas (9)

DEUX MIRACLES ACCOMPLIS PAR SAINT NICOLAS APRÈS SA MORT

Le premier miracle que je rapporterai est celui de l’enfant noyé et ressuscité par Saint Nicolas. Il est représenté dans les deux vitraux n°14 et 39 de la cathédrale de Chartres. J’ai accolé ci-dessous le texte de Jacques de Voragine et les deux représentations du miracle sur le vitrail 39.

Un noble pria le bienheureux Nicolas de lui obtenir un fils, lui promettant de conduire son enfant à son église où il offrirait une coupe d'or. Un fils lui naquit et quand celui-ci fut parvenu à un certain âge, il commanda une coupe. Elle se trouva fort de son goût, et il l’employa à son usage, mais il en fit ciseler une autre d'égale valeur. Et comme ils allaient par mer à l’église de saint Nicolas, le père dit à son fils d'aller lui puiser de l’eau dans la coupe qu'il avait commandée en premier lieu. L'enfant, en voulant puiser de l’eau avec la coupe, tomba dans la mer et disparut aussitôt. Le père cependant, tout baigné de larmes, accomplit son vœu. 

Etant donc venu à l’autel de saint Nicolas, comme il offrait la seconde coupe, voici qu'elle tomba de l’autel comme si elle en eût été repoussée. L'ayant reprise et replacée une seconde fois sur l’autel, elle en fut rejetée encore plus loin. Tout le monde était saisi d'admiration devant un pareil prodige, lorsque voici l’enfant sain et sauf qui arrive portant dans les mains la première coupe ; il raconte, en présence des assistants, qu'au moment où il tomba dans la mer, parut aussitôt saint Nicolas qui le garantit. Le père rendu à la joie offrit les deux coupes au saint.

Les deux documents racontent le même événement avec toutefois trois différences importantes :
   . D’abord, Jacques de Voragine évoque deux coupes tandis que le vitrail n’en présente qu’une seule ; en conséquence, l’histoire de la seconde coupe qui  tombe à terre n’y apparaît pas ; à l’arrivée, les parents de l’enfant, ne viennent pas porter une seconde coupe, ils sont simplement en prière devant l’autel.
   . Ensuite,  on constate, sur le vitrail présenté ci-dessus, que l’enfant ne tombe pas à l’eau naturellement ;  près de lui se trouve en effet un démon cornu tenant à la main un bâton muni d’un crochet qui a servi à tirer l’enfant pour le faire tomber dans l’eau et le noyer. Dans cette perspective, le miracle prend tout son sens : il s’agit de l’éternel combat du bien contre le mal, de Dieu et de ses saints contre les forces sataniques.  Nicolas, du fait de sa sainteté, possède le moyen de contrer le diable et peut retirer des griffes du démon un enfant innocent pour le remettre à ses parents.
    . Enfin, il convient de constater une autre différence entre les deux sources d'information : dans le texte de la Légende Dorée, le saint n’apparaît pas au moment où l'enfant tend la coupe à ses parents, il n'est cité qu'au moment du sauvetage de l'enfant ;  par contre, le vitrail de Chartres figure saint Nicolas physiquement présent  à cet instant et donc en vie.

Selon moi, le vitrail de Chartres présente le récit dans sa version la plus ancienne et met en scène l''évêque de son vivant tandis que le texte de Jacques de Voragine témoigne d'une version postérieure ayant subi de nombreux ajouts et surtout faisant intervenir le saint après sa mort terrestre.

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