REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

mercredi 2 avril 2014

ODE AU PRINTEMPS (3)


Le soleil apparaît, les lueurs de la nuit
S'estompent sous l'ardeur des rayons mordorés
" le moment est venu, il faut vous réveiller ! 
Fleurs des champs et des près, ouvrez-vous à la vie ! " 

Sous l'impérieux appel, les diamants de rosée
S'éclipsent peu à peu ; les timides bourgeons
Quittent leur léthargie et s'épanouiront
Ils formeront demain des buissons colorés. 

Ce n'est dans tous les coins que profusion de fleurs
Avide de chaleur, partout renaît la vie
Il est court et concis, le temps de la vigueur ! 

Un tapis verdoyant recouvre puissamment
Les déchets des humains, fruit de leur vilenie
On sait qui gagnera ce combat de titans.

mardi 1 avril 2014

ÉLÉGIE AU PRINTEMPS (2)


J'ai composé cette élégie pour tous ceux qui nous ont quitté et qui ne verrons plus la splendeur du printemps. 
Le printemps est venu mais vous n'êtes plus là, 
Dans vos sombres cercueils, vos yeux se sont rouverts
Pour vous faire accéder au glorieux univers
De la félicité des champs de l'au-delà.

Pour vous seuls j'ai cueilli les quelques fleurs des près
Que vous admiriez tant ! Par ce geste d'amour, 
Vous participerez à l'éternel retour
Du Phénix renaissant, de mille feux parés. 

Quand je serai parti, j'aimerais qu'un passant 
Jette sur mon tombeau une fleur colorée. 
Je pourrai un instant renaître au présent.

Tant que l'on est en vie, jouissons du moment, 
Émerveillons nos sens, vénérons la beauté
Sentons intensément le règne du printemps. 

lundi 31 mars 2014

ODE AU PRINTEMPS (1)

Il fait un tellement beau soleil ce matin que j'ai eu envie de rédiger ce poème dédié au printemps :

Sous le soleil de mars, tout s'éveille à la vie, 
Les humbles fleurs des champs s'élèvent vers les cieux
Parés de leur beauté, dans un vol harmonieux.
Les jardins sont couverts d'un merveilleux tapis.

Tout renaît dans l'instant, partout vit le printemps
Déployant sa beauté, sa joie et son bonheur, 
Des bourgeons déployés se développent les fleurs
Au pistil ciselé par un soleil clément.

Dans les près recouverts de tristes herbacées, 
Un vent évanescent dit au sol engourdi, 
"C'est le temps du réveil, levez-vous et croissez"

Devant ce renouveau, on se prend à rêver
D'un univers de paix, sans combat ni conflit
Où règnerait enfin espoir et liberté.

dimanche 9 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : épilogue.

LA FÉE : tu m'as fait appeler, me voici, je t'écoute.
MOI : j'ai constaté que le prix de l'électricité était bas par rapport aux autres grands pays d'Europe et je t'en sais gré. Par contre, je suis moins content de la manière dont les taxes augmentent.
LA FÉE : certes, mais il ne faut pas oublier que ces taxes ont été établies au nom de la solidarité envers ceux qui, par exemple, sont trop pauvres pour payer plein tarif, il faut bien les aider !

MOI :  il y a aussi le problème des centrales nucléaires qui sont dangereuses pour l'environnement, en premier lieu parce que la catastrophe de Fukushima pourrait se produire en France et surtout parce qu'on accumule des tonnes de matières radioactives dont on ne sait que faire !   
LA FÉE : je le reconnais, ce que tu dis est vrai, mais il ne faut pas oublier que le nucléaire a donné à notre pays son indépendance énergétique et qu'il a permis ces prix bas dont tu viens de parler. 

MOI : j'ai aussi constaté que le monopole de l'EDF a été supprimé dans la loi mais qu'il existe toujours en fait puisque l'Etat freine de tout son poids la mise en oeuvre de la dérégulation voulue par la commission européenne. c'est une bonne chose ! 
LA FÉE : mais cette situation hybride ne va pas durer, je me suis fait plusieurs fois critiquer à ce propos, je crains le  pire car il faudra que l'Etat soit contraint à des hausses considérables de tarifs, on va vers des moments difficiles. 

MOI :  Quel pessimisme ! Comme dirait le Pape Jean-Paul II : " n'ayez pas peur ! " 
LA FÉE : as-tu des solutions ? 
MOI : je serais bien présomptueux de vouloir en donner ! Pourtant, l'étude du passé m'a permis de constater deux choses : 
   . D'abord, l'homme n'est jamais si inventif que quand il est acculé face à un problème qui pourrait mettre en cause sa survie , l'homme n'est jamais si grand que devant l'adversité. Je me souviens avoir étudié des textes  du 18e siècle qui indiquaient que la déforestation effectuée en Angleterre serait catastrophique parce qu'on ne pourrait plus, faute de bois, produire de la fonte dans les " bas-fourneaux" , on sait ce qu'il advint : l'utilisation du charbon de terre sous forme de coke dans les fourneaux , la  création du haut fourneau,  l'augmentation prodigieuse de la production de fonte et d'acier, l'invention la machine à vapeur... conduisirent l'Angleterre à devenir le pays de la Révolution industrielle : tout cela provînt de l'ingéniosité humaine, il en sera de même pour le devenir de l'énergie. 
   . La société anonyme par actions a certes le défaut  de promouvoir seulement le profit et l'augmentation des dividendes ; cependant, au nom de ces dividendes, elle poussera à développer le progrès technique, c'est d'ailleurs le cas actuellement  avec l'apparition de toutes sortes d'énergies de substitution.  

 LA FÉE : je ne te comprends pas ! Toi qui n'a cessé de vilipender le néolibéralisme que tu as comparé à l'hydre de Lerne, voilà que tu défends la société par actions ? 
MOI : je suis cohérent avec moi-même et persiste à penser que le néolibéralisme est pernicieux en ce sens qu'il prône son autorégulation et refuse tout contrôle. Par contre, si on crée une économie associant, dans une concertation fructueuse, les sociétés anonymes par actions dont le dynamisme dans la recherche du profit est source de progrès et l'Etat, représentant de la collectivité, ayant pour charge de permettre à tous de profiter de ce progrès par une constante régulation, on disposera d'un système à la fois dynamique et juste. 

LA FÉE : c'est ce qui se passe actuellement avec l'électricité !
MOI : oui ! Mais il faudrait aller plus loin encore :
     . pour l'instant, on nous fait peur au moyen de prédictions pessimistes, on nous assène des oukases du type des décisions des monarchies de droit divin : on nous dit que c'est la fatalité  et qu'il faut s'y plier.
     . On laisse diverses initiatives privées se développer qui partent dans tous les sens, sans cohérence, et proposent des solutions substitutives à défaut d'être alternatives, on goberge les gens avec des propositions individualistes qui coûtent très chers et dont on n'est même pas sûr qu'elles soient rentables à long terme ( panneaux solaires, éoliennes,  pompes à chaleur, chauffage d'appoint...) il n'y a ni grand dessein national ni volonté collective, rien que des solutions individualistes et égoïstes  (1)
Tout cela ne va pas dans le bon sens.

LA FÉE : alors que faire ?
MOI : il ne faut jamais oublier que nous constituons une Nation de Citoyens libres et égaux, ils sont le principe de toute souveraineté et devraient posséder tous les pouvoirs, c'est, pour moi, à la Nation de se prendre en main et de décider :
   - il faut d'abord consulter les Citoyens afin qu'ils donnent leur avis sur les moyens de produire de l'énergie, je suis convaincu que de nombreuses personnes ont des idées pour résoudre le problème, je suis sûr que certains ont pensé à des inventions nouvelles et à des modes de production innovants ; s'ils n'en parlent pas, c'est qu'on ne leur demande pas leur avis ! Internet permet maintenant de le faire...
   - il faut aussi effectuer des propositions globales aux citoyens au lieu de laisser au démarchage privé les solutions innovantes, il faut dire au citoyens :  "la solution pour résoudre la crise de l'énergie est d'équiper le pays avec des ... Si vous acceptez de payer votre énergie plus cher pendant X années, nous nous chargeons d'acquérir ces équipements  et de les installer partout où ce sera nécessaire. "
LA FÉE : c'est de l'utopie
MOI : je vais te donner deux arguments pour montrer que c'est possible :
     . Cela a bien marché quand EDF a équipé le pays en centrales nucléaires !
     . Ce système s'appelle la démocratie directe, il fonctionne bien en Suisse, pourquoi pas chez nous !




(1) À cet égard, mieux vaut ne pas parler du scandale du prix d'achat payé par EDF pour l'électricité photovoltaïque produite par les particuliers, ni des prix de location des toitures !

samedi 8 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité (4)

6/ LE BILAN
Il s'articule en trois points :

L'ECHEC DE LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE MISE EN ŒUVRE DE LA LIBRE CONCURRENCE POUR FAIRE BAISSER LES PRIX DE L'ELECTRICITE
Cet échec peut se mesurer à deux points de vue :
     . 93% des particuliers continuent à être clients de EDF, à la fois parce qu'il font confiance à l'entreprise, qu'ils se méfient des offres des autres fournisseurs accomplies souvent par un démarchage téléphonique si mirobolant qu'il parait improbable et surtout que le tarif réglementé de l'EDF est le plus bas de tous : la libre concurrence n'est par réellement pratiquée au moins pour les particuliers.
     . Les prix réglementés suivirent l'inflation jusque 2012, depuis ils ont augmenté beaucoup plus vite que celle-ci comme le montre la courbe ci-dessous et continueront à augmenter dans le futur : la baisse espérée des prix de vente de l'électricité du fait de la libre concurrence ne s'est pas non plus produite.

QUELQUES RAISONS EXPLIQUANT LA HAUSSE ACTUELLE DES PRIX DE L'ELECTRICITE
Elle n'est pas due au prix de l'uranium sur le marché : depuis l'accident de Fukushima, son cours ne cesse de chuter : en 2007, il était de 130$ la livre, en septembre 2013, il n'est plus que de 35$

Elle pourrait être due à la mutation idéologique des entreprises héritées du monopole en sociétés anonymes : c'est ce que prétend l'auteur d'un article sur l'encyclopédie en ligne Wikipedia : "On est ainsi passé en soixante ans d’une vision de la rentabilité centrée sur la restitution du bénéfice aux usagers via des tarifs faibles et au personnel via des conditions salariales et péri-salariales avantageuses, fusse au prix d’une situation financière tendue (endettement), à une vision de la rentabilité centrée sur l’affectation des bénéfices prioritairement à l’actionnaire, fusse au détriment des intérêts des usagers et des salariés."

Cette allégation recèle certes une partie de la vérité. Pourtant, elle n'est sans doute pas le facteur principal de la hausse des tarifs de l'électricité : l'Etat étant le principal actionnaire des entreprises du secteur, il doit tenter au maximum de contenir les prix afin de préserver le pouvoir d'achat des particuliers, de ne pas mécontenter les électeurs et de permettre la relance économique. Ainsi, au niveau du prix du courant électrique réglementé, le gouvernement a fixé à la baisse les propositions de la commission de régulation et de l'EDF  pour 2013 et 2014 tout en maintenant des hausses de 5 et 8% par an pour chacune de ces années. En ce sens, on peut mesurer l'impact positif de l'action gouvernementale.

Un troisième facteur entre en considération : celui de l'importance des investissements à effectuer à la fois pour entretenir, moderniser et sécuriser les centrales dont certaines arrivent à leur limite d'âge ainsi que pour développer de nouveaux moyens de production pour lesquels il faudra beaucoup investir. Il va de soi que ce seront les usagers qui paieront la facture, comme ils ont déjà payé la totalité des équipements et centrales de l'EDF. Ces objectifs, qui ressortent de décisions politiques et environnementales paraissent néanmoins justifiées.

Enfin, il apparaît l'importance des taxes et contributions versées au titre des énergies renouvelables, des surcoûts payés par tous au titre des zones non directement connectées au réseau, aux tarifs sociaux, aux sommes reversées aux collectivités locales (communes et départements), à la participation aux retraites des opérateurs de réseaux... Ce sont ces diverses taxes qui obèrent la facture électrique comme le montre ce schéma trouvé sur un site gouvernemental :

Selon ce tableau, la part réelle de l'énergie et de son acheminement ne constitue que 64% de la facture ; si en outre on se souvient que l'Etat en tant qu'actionnaire perçoit des dividendes des sociétés, on peut en paraphrasant Molière dire : Mesdames et messieurs les usagers, " vous êtes de véritables vaches à lait ! " et il n'y a pas de bonne fée pour baisser les taxes ...

LA COMPARAISON DES TARIFS EUROPÉENS ET FRANÇAIS
Il convient cependant de relativiser les coûts de l'énergie en France par rapport au reste de l'Union européenne ;
le site d'Eurostat présente, entre autre, un tableau sur le coût de l'énergie en centimes d'Euro par Kwh,  établi à PPA (parité de pouvoir d'achat) dans les pays de l'Union Européenne,

J'en ai tiré quelques chiffres concernant des grands pays voisins : ils montrent bien que le prix de l'électricité en France est beaucoup plus bas que celui des autres pays de l'Union.

Au bout du compte, cette longue étude me permit de me faire une idée de l'évolution actuelle du marché économique de l'électricité et donc de pouvoir argumenter face à la fée électricité que je décidai d'appeler pour lui faire part de mes conclusions...

vendredi 7 mars 2014

HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT. la réalité (3)

5/ LA DISPARITION DE LA CONCENTRATION VERTICALE NÉE PAR LA LOI DE 1946
La mise en application des directives européennes amena la France à supprimer non seulement la forme étatique de l'EDF mais aussi  la concentration verticale faisant que l'EDF contrôlait toute la chaîne électrique allant de la production  jusqu'à l'arrivée  chez les utilisateurs.

Désormais furent différenciées, dans la réglementation plus que dans les faits, quatre structures correspondant aux quatre activités de l'ancien monopole :

Seuls les secteurs 1 et 4 sont livrés à la concurrence, le reste, 2 et 3 ressortant du marché dit régulé

LES SECTEURS LIVRÉS À LA CONCURRENCE
Au niveau de la FOURNITURE DE L'ELECTRICITE aux utilisateurs, la concurrence est théoriquement totale : tout producteur ayant reçu un agrément ministériel peut proposer à un usager de lui vendre de l'électricité.

Le libre choix du consommateur ne comporte en réalité que deux options principales :
   . Conserver l'offre de l'EDF, qualifié dans cette perspective de "fournisseur historique", à un tarif réglementé établi  par l'Etat. ce tarif est théoriquement aligné sur le taux d'inflation. (1)
   . Souscrire une offre de marché au prix fixé par les autres fournisseurs appelés les "fournisseurs alternatifs" . Ceux-ci proposent aux clients leurs services et fixent avec eux le prix de l'électricité au moyen d'un contrat engageant les deux parties.

Ce dualisme de choix est largement conditionné par les caractéristiques du secteur de la PRODUCTION. Celle-ci est assurée en 2011 à 77% par les centrales nucléaires qui restent la propriété de l'EDF, le complement étant fourni par les centrales thermiques (9,5% ) et hydrauliques  (9,3% dont 80% à EDF). Les producteurs alternatifs,faute de construire de nouvelles centrales ou de nouveaux barrages qui leur coûteraient trop chers, ne peuvent qu'acheter de l'électricité sur le marché de gros et en particulier à EDF.

Ainsi apparaît une étonnante particularité : les opérateurs alternatifs achètent de l'électricité à EDF et le revendent aux clients ! Certes, il existe pour eux d'autres moyens de produire du courant (énergies vertes et renouvelables) ou de l'importer mais ces moyens sont encore marginaux.

Dans ce cadre, apparut une double polémique entre EDF et les producteurs alternatifs :
   . Au niveau de la quantité d'électricité à mettre sur le marché : plus EDF vend d'électricité à ses concurrents, moins il disposera d'électricité disponible pour ses clients et plus il risque d'en perdre,
   . Au niveau des prix de vente :
          .  si l'EDF vend à bon marché le courant, il n'aura plus les moyens ni de gérer les outils de production en en assurant la maintenance, ni surtout de financer les investissements nécessaires au renouvellement des centrales, ce qui conduira l'entreprise à augmenter ses prix de vente pour réaliser ces investissements.
          . Si l'EDF vend trop cher le courant aux opérateurs alternatifs, il n'y aura plus de concurrence puisque le prix d'achat au marché de gros se répercutant au niveau du prix de vente au détail, celui-ci deviendra plus élevé que le tarif de l'EDF.

Cette polémique fut provisoirement réglée en 2010 par la loi NOME (nouvelle organisation du marché électrique) qui mit en place un accès régulé à l'électricité nucléaire produit par l'EDF, (jusqu'alors, le prix de l'électricité était négocié au jour le jour aux enchères ou à terme) :
     . en fixant la part maximale que l'EDF devra mettre à la disposition des opérateurs alternatifs, soit un quart de la production, le CRE (Commission de Régulation de l'Energie) établissant la part de chaque opérateur qui en fait la demande,
     . En établissant réglementairement le prix de vente par EDF à ces opérateurs (42€ le MWh).

Il va de soi que ces décisions mécontentèrent tout le monde, l'EDF qui s'estima floué, les opérateurs alternatifs qui déclarèrent que ces tarifs étaient trop élevés, les usagers qui avaient intégralement payé, via leur facture , le parc nucléaire et qui constataient que l'on distribuaient le courant à des compagnies privées, la commission européenne pour qui ces dispositions trop étatiques entravaient la libre concurrence... la France dût s'engager à supprimer les dispositifs mis en place par la loi NOME en 2015. Néanmoins, pour l'instant, la concurrence reste largement encadrée et régulée avec maintien d'une prédominance de l'EDF.

LES SECTEURS SOUMIS AU MARCHE RÉGULÉ : TRANSPORT ET DISTRIBUTION
Ils correspondent à deux entreprises présentant en grande partie les mêmes caractéristiques :
   . Le RTE, réseau de transport d'électricité qui se charge du réseau HT et THT (haute tension et très haute tension) (2)
   . L'ERDF (électricité réseau distribution France) qui assure le transport de l'électricité moyenne et basse tension et la distribution aux usagers. (3)

Ces caractéristiques communes sont les suivantes:
   . Ce sont des sociétés anonymes dont le capital a été constitué d'apports provenant de l'EDF, elles gérées par un directoire et un comité de surveillance qui dépendent aussi d'EDF,
   . Elles reçoivent une mission de service public et doivent à ce titre à axer leur action sur la qualité et la sécurité sans effectuer de discrimination entre les divers producteurs,
   . Elles disposent d'un quasi-monopole sur ces missions,
   . Elles sont financées par les usagers selon un tarif appelé TURPE (tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité)  fixé chaque année par l'état, qui est intégré dans la facture de chaque client (dans leur abonnement, et au niveau de la consommation)

Toutes les informations données sont reprises dans l'organigramme complété ci-dessous

Ainsi, il apparaît :
   . Que désormais, toute la filière électrique est organisée selon le principe des sociétés anonymes,
   . Que l'Etat conserve un contrôle étroit de réglementation et de régulation
       . En fixant les tarifs ( tarif réglementé de vente de courant par l'EDF, tarif TURPE, dispositifs de la loi NOME)
       . En contrôlant étroitement la marche des entreprises par le biais de leurs conseils d'administration
       . En en étant les actionnaires principaux,
       . En gérant la quasi-totalité de la production et du transport de l'électricité au moyen des sociétés anonymes constituées.

On constate donc que les directives européennes de libre concurrence ne sont que partiellement appliquées sauf sur un point, la disparition du service public au profit de sociétés anonymes.

Il restera, dans un dernier volet consacré à ce problème, de faire le bilan des évolutions survenues en déterminant leur conséquence sur la vie du citoyen.

(1) L'EDF garde en effet son rôle de fournisseur d'électricité, ce qui change dans la nouvelle structure est seulement que, désormais, il est soumis à la concurrence des autres fournisseurs, 

(2) Le RTE est une société anonyme dont le capital est détenu essentiellement par l'EDF, elle est dirigée par un comité de surveillance comportant 12 membres ( 6 représentant de l'EDF, 2 de l'Etat, 4 des salariés),

(3) la  DISTRIBUTION DE L'ELECTRICITE  est assurée à 95% par ERDF (électricité réseau distribution France)
     . L'ERDF est une société anonyme mais filiale d'EDF comportant un directoire et un comité de surveillance comportant 15 membres ( 8 représentant les actionnaires, 5 les salariés et 2 l'état, )
   . La distribution d'électricité est un service public qui relève de la compétence des collectivités locales, propriétaires du réseau, elles en confient la gestion à ERDF dans le cadre d'une délégation de service public. Un contrat spécifie exactement ses charges, parmi celles-ci on peur citer la nécessité de  pratiquer un tarif identique sur toute la France indépendamment des distances parcourues,

jeudi 6 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité 2


3/ LA MISE EN APPLICATION DES DIRECTIVES EUROPÉENNES
L'évolution qui survint à partir des dernières années du 20ème siècle et qui dure encore, résulte de la mise en application des directives européennes visant à déréglementer le secteur de l'énergie  en supprimant  tous les monopoles, le but étant de constituer un grand marché européen de l'électricité organisé selon le système de la libre concurrence.

Cette politique européenne entre dans le cadre de la mise en pratique des théories du néo-libéralisme, elle vise à permettre par le jeu de la concurrence, la baisse des tarifs pour les industriels comme pour les particuliers. Dans cette perspective, le monopole de l'EDF et sa double concentration horizontale et verticale se devait de disparaître.

La France, se conforma à ces directives avec beaucoup de retard et d'atermoiements ; l'ensemble des dispositions permettant de les transposer en droit français ne sont d'ailleurs pas toutes encore mises en application.

4/ LA TRANSFORMATION DE L'EDF EN SOCIÉTÉ ANONYME
il fallut d'abord supprimer le monopole de l'EDF et transformer l'entreprise en une société anonyme par actions comme les autres. Cette transformation fut effectuée après une longue période d'adaptation puisqu'elle ne survint qu'en 2004/5 alors que les premières directives européennes sur le marché concurrentiel de l'électricité dataient de 1996.

Il fut nécessaire en effet préparer l'EDF à la sortie du monopole et aux pratiques concurrentielles :
     . En premier lieu, on décida de baisser sensiblement le prix de l'électricité vendu afin de le rendre  suffisamment bas pour qu'il n'y ait pratiquement pas de concurrence réelle une fois le monopole supprimé,
     . On décida aussi d'adapter l'entreprise aux normes des sociétés par actions en apurant les bilans de tout ce qui pouvait sembler hasardeux au niveau des investissements et en supprimant les acquis sociaux spécifiques avec la volonté de les aligner sur le régime général.
     . On fit en sorte d'augmenter les bénéfices de manière à rendre attractif l'achat d'actions lors de l'ouverture du capital. Cette politique fut accomplie, entre autre, au détriment des investissements et des provisions réalisées pour le renouvellement du matériel, ce n'était cependant pas trop grave : le matériel et les centrales étant récents et parfaitement entretenus.

La question de l'ouverture du capital survenue en 2005 et de sa cotation en bourse fit l'objet de débats qui durent encore actuellement :
     . Les uns prétendirent que l'entreprise avait besoin de nouveaux capitaux pour se moderniser,
     . d'autres rétorquèrent que, du temps du monopole, la modernisation ayant été réalisée avec succès en grande partie par l'autofinancement, il était donc pour eux inutile de chercher de nouveaux capitaux.

En réalité il est probable que l'ouverture du capital au secteur privé fut surtout réalisée pour se mettre en conformité avec les directives européennes, cela explique qu'elle fut limitée à au moins deux points de vue :
   . Le capital resta largement détenu par l'Etat (84,48%), le reste se partageant entre les investisseurs privés (13,10%), les salariés (2,42%) et par l'Entreprise.
   . Le conseil d'administration comporte 18 membres : 6 élus par l'assemblée générale des actionnaires (ce qui donne une majorité absolue à l'Etat), 6 représentants de l'état et 6 élus par les salariés.

Ainsi, l'EDF passa du statut de service public à celui de société anonyme. du service de l'usager à celui des actionnaires. C'est un changement idéologique fondamental dont on verra les conséquences.
À SUIVRE...

mercredi 5 mars 2014

L' HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité

Dans ce troisième volet consacré à l'électricité, après avoir raconté la légende de la "fée électricité", je voudrais plus prosaïquement tenter d'expliquer simplement et clairement ce que j'ai compris des problèmes complexes de modification des coûts constatés de l'électricité.

Pour cela, il convient d'abord de replacer  la production d'électricité dans la perspective historique de la création et de l'évolution de l'EDF ; loin de moi l'idée de d'effectuer une étude exhaustive de l'entreprise,  j'en serais probablement incapable, mais je voudrais plutôt montrer que la production de courant procède d'une analyse économico-idéologique.

1. LA NATIONALISATION
Le 8 avril 1946 est décidé, sous l'impulsion du parti communiste, la nationalisation des 1450 entreprises de production et de transport de l'énergie électrique en France. Le but de cette nationalisation procédait d'une triple analyse :
    . Une analyse idéologique : en 1944, le conseil national de la résistance  inscrit à son programme le "retour à la nation de tous les grands moyens de productions monopolisées, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques" : ce qui est au service direct de la nation doit lui appartenir. Certes, ce n'étaient pas les premières nationalisations se produisant en France, le front populaire avait par exemple nationalisé les usines d'armements et les chemins de fer, créant en 1937 la SNCF, cependant c'était la première fois qu'une idéologie sous-tendait une réforme aussi importante.
   . La nationalisation avait aussi pour but la reconstruction du pays éprouvé par quatre années de destructions et surtout de pillage économique durant la guerre. La globalisation des moyens était la seule méthode permettant de disposer des ressources financières suffisantes à la fois pour reconstruire et pour moderniser.
   . Il fallait aussi permettent à chaque citoyen de recevoir de l'électricité à bon marché afin de permettre au niveau de vie des français de s'améliorer et d'établir des tarifs semblables sur tout le pays au nom de la solidarité.

Cette  nationalisation établissait un système à mi-chemin entre le capitalisme traditionnel bâti sur la liberté d'entreprendre et la collectivisation de tous les moyens de production des pays communistes ; elle créait la coexistence entre un service public étroitement encadré par l'Etat et un système capitaliste réglementé et encadré  par des lois sociales.

La loi du 8 avril 1946 prévoyait deux dispositions principales : l'EDF nouvellement créé reçut :
   . Le monopole total de concession sur la distribution,
   . Le quasi monopole sur la production, seules subsistant quelques régies autonomes et le droit laissé à des entreprises ( charbonnage de France par exemple) de produire leur propre courant et de l'utiliser pour leurs besoins propres (par contre, en cas de surplus de production, celle-ci devait être vendue à EDF,

Ainsi s'établissait une double concentration, horizontale et verticale qui créait un monopole

2/LA PÉRIODE DU MONOPOLE
Cette période couvre la deuxième moitié du 20ème siècle, elle se divise en deux périodes : cela de la main-mise de la gouvernance d'EDF par les ministères de tutelle puis à partir de la décennie 1960-70, celle du développement plus important de l'autonomie marquée en particulier par la création de contrats de programme fixant les objectifs à réaliser avec trois grandes exigences :
   . Diminuer les prix de vente de l'électricité aux clients,
   . Augmenter la productivité,
   . Réduire la dette.

EDF détermina alors une politique que l'on pourrait appeler par paraphrase celle du "juste prix" basée sur trois considérations :
 
1/ Etablir un quasi-équilibre budgétaire ne dégageant qu'un léger bénéfice pour trois raisons au moins :
         - montrer que l'entreprise est au service du public, qu'elle ne fait pas de bénéfices importants et donc que le prix de vente de l'électricité est établi au plus juste afin de contribuer prioritairement au bien-être du client et à la croissance de l'économie,
         -  éviter que l'état ne profite de bénéfices trop élevés et ne s'empare d'une "partie du gâteau" pour ses besoins propres,
         - justifier le fait que l'on ne baisse pas le prix du courant comme le demandaient les gouvernements qui, dans un contexte d'inflation galopante, prônaient la diminution des prix de vente de l'électricité pour tenter de réguler la hausse des prix.

 2/  moderniser les installations de distribution et augmenter la production en tablant d'abord sur l'auto-financement. < br />
3/ Permettre la plus large redistribution possible des surplus financiers aux employés de l'entreprise par une politique sociale nettement affirmée.

Au moyen de ces objectifs, l'EDF réussit avec intelligence et opiniâtreté à maintenir le double cap de moderniser la production d'électricité et de maintenir un juste prix aux usagers. Ce fut d'ailleurs un exploit car le dernier quart du 20ème siècle subit deux crises pétrolières qui augmentèrent considérablement le coût de l'énergie.

Afin de rester fidèle à l'esprit du service public, l'EDF décida de mener une reconversion totale de la production de l'énergie en équipant le pays des centrales nucléaires qui fournissent actuellement encore près de 80% du courant électrique. Cet équipement excédait évidemment les capacités d'autofinancement d'entreprise, il fallu emprunter et s'endetter et aussi augmenter provisoirement les prix de vente du courant électrique

Une fois le parc nucléaire terminé, l'EDF  :
     . s'employa à rembourser les emprunts,
     . effectua des provisions permettant la maintenance des centrales et la prévision des investissements qui ne manqueraient pas d'être nécessaires.
     . Diminua les tarifs d'électricité  tant aux niveau des particuliers qu'à celui de l'économie générale.

Ainsi, à  l'aube du 21ème siècle, l'EDF avait parfaitement appliqué les objectifs qui étaient ceux ayant présidé à la nationalisation de 1946. Le bilan de l'entreprise en 2000 le montre clairement :
À SUIVRE...