3/ QUELQUES CATÉGORIES DE PRINCIPE ACTIF SELON LEUR ORIGINE.
0n trouve d'abord des produits naturels pour lesquels a été effectuée la même démarche que pour l'aspirine : utilisation empirique, recherche du principe actif, élaboration d'un produit de synthèse et abandon du produit naturel d'origine ( sauf en phytothérapie pour lesquels les principes actifs des plantes naturelles servent toujours de support aux fabrications).
Cette évolution peut être notée pour :
. Des substances d'origine végétale : la quinine (autrefois tiré du quinquina qui concurrença longtemps la salicine), la morphine (opium) la digitaline...
. Des substances d'origine animale (huile de foie de morue, insuline, cortisone ...)
. Des produits minéraux ( bicarbonate de sodium)
. Des micro-organismes comme les levures, mais aussi les vaccins,
Une deuxième catégorie est représentée par les produits émanant des biotechnologies pour la production de molécules identiques à celles produites par l'homme avec en particulier la reproduction de protéines et de fragments d'ADN : cette nouvelle branche de l'industrie pharmaceutique, née du décryptage du génome humain est porteuse d'immenses espoirs dans tous les domaines ; elle renouvellera totalement les concepts médicaux d'ici quelques années.
4/ LA DIVERSITÉ DES MODES D'ACTION
En 1796, le médecin Samuel Hahnemann invente les deux termes d'homéopathie et, par antiphrase, d'allopathie, ces deux termes sont commodes pour différencier les deux types de principes actifs des médicaments :
en ALLOPATHIE , (médecine des contraires) "on traite le malade par une substance qui à un effet contraires à ceux de la maladie" ( fièvre/ antalgique) : en d'autre termes, la substance va lutter contre les causes de la maladie : ainsi, un antibiotique va servir à tuer une bactérie, l'allopathie peut être considérée comme la "médecine officielle"
en HOMÉOPATHIE, "on prescrit une substance capable de déclencher chez un individu sain des symptômes semblables à ceux que présente le malade", cette forme de soin est controversée mais, pour moi, elle parait assez logique : on augmente les symptômes de tel ou tel mal afin d'amener le corps à réagir en fabriquant les substances nécessaire à lutter contre la maladie. En outre, elle ne conduit à aucun effet secondaire.
Dans leur superbe mépris de tout ce qui sort de leur horizon, la plupart des médecins rejettent l'homéopathie sans d'ailleurs la connaître. Les beaux esprits disent qu'elle n'a pas plus d'effet qu'un placebo et que, si on se sent mieux, c'est soit qu'on était pas malade, soit qu'on s'est guéri par persuasion mentale. En ce qui me concerne, je n'en crois rien et aimerais que tous ces discoureurs décident de s'intéresser au problème sans les à-priori qui font condamner sans savoir. (2)
(1)une bactérie est une cellule vivante comportant un programme génétique (chromosome) et un mécanisme de reproduction des protéines (ribosome) l'antibiotique agit soit en bloquant le mécanisme de production des protéines, soit en attaquant le programme immunitaire ou encore en fragilisant la paroi de la cellule pour permettre aux globules blancs de l'éliminer.
(2) l''homéopathie,selon ses tenants, agit un peu à la manière des vaccins : on fabrique ces derniers à partir d'un agent infectieux rendu inoffensif en laboratoire, il permettra au corps à apprendre à reconnaître cet agent infectieux et à fabriquer les anti-corps permettant de le combattre
ANNEXE
Quelques sites qui furent à la base de ma réflexion
. http://physique.chimie.pagesperso-orange.fr/Cours_de_chimie/Chimie_12_FORMULATION_ET_DOSAGE_DE_L'ASPIRINE.htm
. http://physique-eea.ujf grenoble.fr/intra/Organisation/CESIRE/CHIMIE/FichiersChimie/Scientifiques/ChimieOrganique/aspirine.PDF
. http://philippe.gorlier.voila.net/Documents/Aspirine.pdf
. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pharmacocinétique
REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet
Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com
mardi 8 avril 2014
lundi 7 avril 2014
PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (5 ) : le principe actif
2/ LES ÉTAPES DE LA CRÉATION DE L'INSULINE
LES OBSERVATIONS EMPIRIQUES
Elles apparaissent dès la plus haute antiquité.
Le mot diabète est créé par Apollonius de Memphis en 250 av. J.-C. à partir des mots "dia" (à travers) et "betos" (fuite). En latin, "diabetes" signifie "siphon" : les malades ingèrent une grande quantité d’eau qu’ils éliminent presque aussitôt.
Pendant des siècles, médecins et goûteurs d’eau gouttent l’urine des patients diabétiques : le diagnostic repose sur le goût sucré de cette urine. Le diabète est alors nommé "diabetes mellitus" (diabète au goût de miel), notre diabète sucré.
Le médecin suisse Johann Conrad Brunner (1653-1727), est le premier à mentionner l’origine pancréatique du diabète. Après abblation du pancréas sur des chiens, il observe en 1683 que les animaux ont une soif extrême et urinent fréquemment.
En 1776 , une double découverte est effectuée par le chimiste Dolson :
- il isole le sucre dans les urines des diabétiques,
- puis il réussit à isoler un dépôt de sucre dans le sérum sanguin (glycémie).
En 1869. Paul Langerhans, en étudiant le pancréas, découvre que celui-ci comporte deux séries d'éléments :
- des cellules sécrétant le suc pancréatique , un des acteurs important de la digestion,
- d'autres cellules regroupées en îlots que l'on appellera les îlots de Langerhans." (1)
LA FORMULATION D'UNE EXPLICATION GLOBALE et LA MISE EN APPLICATION SUR L'ETRE HUMAIN
En Octobre 1920, Frederick Grant Banting, un jeune chirurgien canadien de 29 ans, émit l'hypothèse que les îlots de Langerhans contenus dans le pancréas produisait une hormone capable de réguler la glycémie.
Il vérifia cette hypothèse :
. En extrayant l'hormone par le biais d'animaux de laboratoire.
. En la testant sur des chiens rendus diabétiques par l'ablation du pancréas.
En voici ses conclusions : « nous avons obtenu, à partir du pancréas d’animal, quelque chose de mystérieux et qui, injecté à un chien diabétique, supprime tous les symptômes cardinaux de la maladie. Si cette substance agit chez l’homme, ce sera un grand bienfait pour la médecine ».(1)
En 1922, La première injection à l’homme est effectuée avec succès. Dès 1923, Des laboratoires se mettent à produire de l’insuline extraite de pancréas de boeuf et de porc.
LA DÉCOUVERTE DE LA STRUCTURE CHIMIQUE ET LA PRODUCTION D'INSULINE DE SYNTHÈSE.
En 1955, le biochimiste anglais Frédérick Sanger décrit la structure chimique de la proteine d’insuline. Les chercheurs comprennent alors qu’il existe des différences entre l’insuline humaine et les insulines animales jusqu’alors utilisées comme traitement
À partir de là, deux actions parallèles vont se mettre en place dans les années 1978-82
. Modification de l'insuline de porc pour fabriquer de l'insuline du type de celle de l'homme
. La première insuline humaine obtenue par génie génétique, apparaît sur le marché.
Ainsi apparaît un type de mise en oeuvre de principe actif assez semblable à celui de l'aspirine :
. Une phase d'observation empirique débouchant sur des travaux scientifiques d'explications
. Une synthèse de ces travaux permettant la mise en application de l'insuline sur les être humains
. La découverte de la structure chimique de la protéine , ce qui déboucha sur la création d'insuline de synthèse.
(1) sources utilisées :
http://www.afd.asso.fr/diabete-recherche/insuline-histoire-decouverte
http://touslesinsolites.wordpress.com/2012/05/20/histoire-succincte-du-diabete-et-de-ses-traitements/
LES OBSERVATIONS EMPIRIQUES
Elles apparaissent dès la plus haute antiquité.
Le mot diabète est créé par Apollonius de Memphis en 250 av. J.-C. à partir des mots "dia" (à travers) et "betos" (fuite). En latin, "diabetes" signifie "siphon" : les malades ingèrent une grande quantité d’eau qu’ils éliminent presque aussitôt.
Pendant des siècles, médecins et goûteurs d’eau gouttent l’urine des patients diabétiques : le diagnostic repose sur le goût sucré de cette urine. Le diabète est alors nommé "diabetes mellitus" (diabète au goût de miel), notre diabète sucré.
Le médecin suisse Johann Conrad Brunner (1653-1727), est le premier à mentionner l’origine pancréatique du diabète. Après abblation du pancréas sur des chiens, il observe en 1683 que les animaux ont une soif extrême et urinent fréquemment.
En 1776 , une double découverte est effectuée par le chimiste Dolson :
- il isole le sucre dans les urines des diabétiques,
- puis il réussit à isoler un dépôt de sucre dans le sérum sanguin (glycémie).
En 1869. Paul Langerhans, en étudiant le pancréas, découvre que celui-ci comporte deux séries d'éléments :
- des cellules sécrétant le suc pancréatique , un des acteurs important de la digestion,
- d'autres cellules regroupées en îlots que l'on appellera les îlots de Langerhans." (1)
LA FORMULATION D'UNE EXPLICATION GLOBALE et LA MISE EN APPLICATION SUR L'ETRE HUMAIN
En Octobre 1920, Frederick Grant Banting, un jeune chirurgien canadien de 29 ans, émit l'hypothèse que les îlots de Langerhans contenus dans le pancréas produisait une hormone capable de réguler la glycémie.
Il vérifia cette hypothèse :
. En extrayant l'hormone par le biais d'animaux de laboratoire.
. En la testant sur des chiens rendus diabétiques par l'ablation du pancréas.
En voici ses conclusions : « nous avons obtenu, à partir du pancréas d’animal, quelque chose de mystérieux et qui, injecté à un chien diabétique, supprime tous les symptômes cardinaux de la maladie. Si cette substance agit chez l’homme, ce sera un grand bienfait pour la médecine ».(1)
En 1922, La première injection à l’homme est effectuée avec succès. Dès 1923, Des laboratoires se mettent à produire de l’insuline extraite de pancréas de boeuf et de porc.
LA DÉCOUVERTE DE LA STRUCTURE CHIMIQUE ET LA PRODUCTION D'INSULINE DE SYNTHÈSE.
En 1955, le biochimiste anglais Frédérick Sanger décrit la structure chimique de la proteine d’insuline. Les chercheurs comprennent alors qu’il existe des différences entre l’insuline humaine et les insulines animales jusqu’alors utilisées comme traitement
À partir de là, deux actions parallèles vont se mettre en place dans les années 1978-82
. Modification de l'insuline de porc pour fabriquer de l'insuline du type de celle de l'homme
. La première insuline humaine obtenue par génie génétique, apparaît sur le marché.
Ainsi apparaît un type de mise en oeuvre de principe actif assez semblable à celui de l'aspirine :
. Une phase d'observation empirique débouchant sur des travaux scientifiques d'explications
. Une synthèse de ces travaux permettant la mise en application de l'insuline sur les être humains
. La découverte de la structure chimique de la protéine , ce qui déboucha sur la création d'insuline de synthèse.
(1) sources utilisées :
http://www.afd.asso.fr/diabete-recherche/insuline-histoire-decouverte
http://touslesinsolites.wordpress.com/2012/05/20/histoire-succincte-du-diabete-et-de-ses-traitements/
dimanche 6 avril 2014
PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (4) : le principe actif
Le principe actif est la substance qui agit contre la maladie. Décrire cette substance est d'une grande complexité puisqu'il faut faire appel à des notions complexes de chimie organique, ce qui n'est pas mon but.
Pour permettre néanmoins de comprendre son rôle, je me propose de prendre deux exemples parfaitement évocateurs de la méthodologie employée pour la création de la substance active, celui de l'aspirine et de l'insuline avant de déterminer une classification schématique des principaux principes actifs
1/ l'ASPIRINE.
La PHASE EMPIRIQUE
L'utilisation de la feuille et de l'écorce de saule remonte à la plus haute antiquité, on en trouve mention en Égypte pharaonique, en Grèce et dans l'empire romain : ainsi Gallien, médecin de l'empereur Marc Aurèle (161-180) indique que la décoction de saule est bénéfique pour faire tomber la fièvre, diminuer la douleur et calmer les rhumatismes : cette phase empirique témoigne d'un très ancien savoir transmis et affiné au fil des générations dont l'origine se perd dans la nuit des temps.
En 1763, les observations concernant l'utilisation de l'écorce de saule font l'objet d'un mémoire adressé par le révérend Edward Stones à la "Royal Society" de médecine de Londres. Ce rapport indique que le Révérend avait utilisé de l'écorce de saule réduite en poudre, l'avait administré à ses paroissiens souffrant de fièvres et constaté que la fièvre avait diminué.
Le mémoire du révérend Stones était corroboré par de multiples observations qui avaient été effectuées un peu partout sur les bénéfices des décoctions de feuilles de saule et des poudres d'écorce de saule pour le traitement des fièvres et des douleurs.
LA RECHERCHE DE LA SUBSTANCE ACTIVE
Cette époque est celle de la naissance de la chimie actuelle :
. En 1787, Lavoisier qui a en particulier étudié la composition de l'eau dont il appelle les composants « oxygène » et « hydrogène", exprime l'idée qu'il existe des éléments définis comme des substances simples qui ne peuvent être décomposées par aucune méthode connue d'analyse chimique, et conçoit une théorie de la formation des composés chimiques des éléments.
. En 1787 est publié la "Méthode de nomenclature chimique" sous l'impulsion de savants autour de Lavoisier qui établit une liste de des éléments simples.
. En 1789, William Higgins publie un travail sur ce qu'il appelle les combinaisons de particules « ultime », que l'on qualifie aujourd'hui de molécule et prévoit des liens entre ces particules qui annoncent le concept de la liaison de valence.
C'est dans le cadre de cette chimie naissante, mais aussi dans celui des concepts platoniciens visant à rechercher l'essence des choses au delà des apparences, que se produit la phase suivante : on tenta de rechercher dans l'écorce de saule la substance simple qui en constituait le principe actif agissant.
On peut prendre comme exemple le procédé mis en œuvre par le pharmacien Leroux en 1829 :
. il fit sécher l'écorce, la concassa et la réduit en poudre avant de la faire bouillir et de filtrer le résidu avec du sel de plomb afin d'éliminer les impuretés.
. Après avoir plusieurs fois fait bouillir puis filtrer puis évaporer la substance, il obtint des cristaux blancs qu'il nomma SALICINE. (du nom latin du saule, salix)
. Dans cette élaboration, Leroux utilisa 500 grammes de feuilles de saule pour n'obtenir que 30 grammes de SALICINE. la substance se révéla active.
Pour augmenter l'efficacité du produit, d'autres expériences furent réalisées: ainsi, en 1837, un autre pharmacien nomme Piria fit fondre de la potasse caustique dans une bassine, y ajouta de la SALICINE et y fit passer un flux de gaz carbonique ; quand la masse fut refroidie, il ajouta de l'eau et de l'acide chlorhydrique, il se forma un précipité blanc qu'on appela ACIDE SALICYLIQUE. (1)
A remarquer que ce produit fabriqué chimiquement se trouvait aussi à l'état naturel dans la nature
Il va de soi que la reconnaissance de ces substances ne pouvait s'effectuer par une analyse chimique, la chimie organique ne sera véritablement connue que dans la deuxième moitié du 19ème siècle, il fallait se contenter de méthodes empiriques, aspect du précipité, odeur, réaction à divers produits...
Les cristaux ainsi obtenus étaient beaucoup plus efficaces que la SALICINE pour faire baisser la fièvre et calmer les douleurs rhumatismales mais ils étaient si agressifs pour l'estomac qu'ils occasionnaient des maux particulièrement difficiles à supporter.
LA PHASE DE SYNTHÈSE
À partir de 1850-60, les connaissances en chimie organique se développent et elles permirent de pallier à un autre problème, celui de la matière première : la quantité d' écorce de saule mise à disposition des pharmaciens était limitée et donc entravait la production de l'acide salicylique.
Le chimiste allemand Hermann Kolbe réussit en 1860 à créer de l'acide salicylique en faisant passer du gaz carbonique dans du goudron de houille (actuel phénol) et de la soude, il obtint de l'acide salicylique ; ce procédé peu coûteux permit de passer des préparations effectuées dans les pharmacies à une production industrielle en usine dans la deuxième moitié du 19ème siècle. En conséquence, l'usage d'écorce de saule fut abandonnée au profit de la réaction chimique au phénol.
Il restait une dernière action à accomplir, celle de la limitation des effets secondaires au niveau de l'estomac, c'est un chimiste allemand Félix Hoffmann qui travaillait pour la firme Bayer qui, en 1887, modifia la molécule d'acide salicylique au moyen "d'anhydride éthanoique" en créant une substance appelée ACIDE ACETYSALICYLIQUE qui fut commercialisée sous le nom d'ASPIRINE. (2)
Ainsi apparaît un premier type de mise en oeuvre de principe actif :
. À partir du constat que tel produit naturel peut soigner les malades, on recherche le principe actif contenu dans ce produit.
. On cherche à créer synthétiquement ce principe actif en combinant des composés chimiques qui permettent de se passer du produit naturel
(2) L'acide acétylsalicylique fut en réalité découvert par un chimiste strasbourgeois Gerhardt mais sans qu'il l'utilise à titre médicamenteux
ANNEXE
La structure des molécules de l'acide salicylique et de l'acide acétylsalicylique-aspirine ainsi que la réaction chimique des procédés de Kolbe et de Hoffmann
Pour permettre néanmoins de comprendre son rôle, je me propose de prendre deux exemples parfaitement évocateurs de la méthodologie employée pour la création de la substance active, celui de l'aspirine et de l'insuline avant de déterminer une classification schématique des principaux principes actifs
1/ l'ASPIRINE.
La PHASE EMPIRIQUE
L'utilisation de la feuille et de l'écorce de saule remonte à la plus haute antiquité, on en trouve mention en Égypte pharaonique, en Grèce et dans l'empire romain : ainsi Gallien, médecin de l'empereur Marc Aurèle (161-180) indique que la décoction de saule est bénéfique pour faire tomber la fièvre, diminuer la douleur et calmer les rhumatismes : cette phase empirique témoigne d'un très ancien savoir transmis et affiné au fil des générations dont l'origine se perd dans la nuit des temps.
En 1763, les observations concernant l'utilisation de l'écorce de saule font l'objet d'un mémoire adressé par le révérend Edward Stones à la "Royal Society" de médecine de Londres. Ce rapport indique que le Révérend avait utilisé de l'écorce de saule réduite en poudre, l'avait administré à ses paroissiens souffrant de fièvres et constaté que la fièvre avait diminué.
Le mémoire du révérend Stones était corroboré par de multiples observations qui avaient été effectuées un peu partout sur les bénéfices des décoctions de feuilles de saule et des poudres d'écorce de saule pour le traitement des fièvres et des douleurs.
LA RECHERCHE DE LA SUBSTANCE ACTIVE
Cette époque est celle de la naissance de la chimie actuelle :
. En 1787, Lavoisier qui a en particulier étudié la composition de l'eau dont il appelle les composants « oxygène » et « hydrogène", exprime l'idée qu'il existe des éléments définis comme des substances simples qui ne peuvent être décomposées par aucune méthode connue d'analyse chimique, et conçoit une théorie de la formation des composés chimiques des éléments.
. En 1787 est publié la "Méthode de nomenclature chimique" sous l'impulsion de savants autour de Lavoisier qui établit une liste de des éléments simples.
. En 1789, William Higgins publie un travail sur ce qu'il appelle les combinaisons de particules « ultime », que l'on qualifie aujourd'hui de molécule et prévoit des liens entre ces particules qui annoncent le concept de la liaison de valence.
C'est dans le cadre de cette chimie naissante, mais aussi dans celui des concepts platoniciens visant à rechercher l'essence des choses au delà des apparences, que se produit la phase suivante : on tenta de rechercher dans l'écorce de saule la substance simple qui en constituait le principe actif agissant.
On peut prendre comme exemple le procédé mis en œuvre par le pharmacien Leroux en 1829 :
. il fit sécher l'écorce, la concassa et la réduit en poudre avant de la faire bouillir et de filtrer le résidu avec du sel de plomb afin d'éliminer les impuretés.
. Après avoir plusieurs fois fait bouillir puis filtrer puis évaporer la substance, il obtint des cristaux blancs qu'il nomma SALICINE. (du nom latin du saule, salix)
. Dans cette élaboration, Leroux utilisa 500 grammes de feuilles de saule pour n'obtenir que 30 grammes de SALICINE. la substance se révéla active.
Pour augmenter l'efficacité du produit, d'autres expériences furent réalisées: ainsi, en 1837, un autre pharmacien nomme Piria fit fondre de la potasse caustique dans une bassine, y ajouta de la SALICINE et y fit passer un flux de gaz carbonique ; quand la masse fut refroidie, il ajouta de l'eau et de l'acide chlorhydrique, il se forma un précipité blanc qu'on appela ACIDE SALICYLIQUE. (1)
A remarquer que ce produit fabriqué chimiquement se trouvait aussi à l'état naturel dans la nature
Il va de soi que la reconnaissance de ces substances ne pouvait s'effectuer par une analyse chimique, la chimie organique ne sera véritablement connue que dans la deuxième moitié du 19ème siècle, il fallait se contenter de méthodes empiriques, aspect du précipité, odeur, réaction à divers produits...
Les cristaux ainsi obtenus étaient beaucoup plus efficaces que la SALICINE pour faire baisser la fièvre et calmer les douleurs rhumatismales mais ils étaient si agressifs pour l'estomac qu'ils occasionnaient des maux particulièrement difficiles à supporter.
LA PHASE DE SYNTHÈSE
À partir de 1850-60, les connaissances en chimie organique se développent et elles permirent de pallier à un autre problème, celui de la matière première : la quantité d' écorce de saule mise à disposition des pharmaciens était limitée et donc entravait la production de l'acide salicylique.
Le chimiste allemand Hermann Kolbe réussit en 1860 à créer de l'acide salicylique en faisant passer du gaz carbonique dans du goudron de houille (actuel phénol) et de la soude, il obtint de l'acide salicylique ; ce procédé peu coûteux permit de passer des préparations effectuées dans les pharmacies à une production industrielle en usine dans la deuxième moitié du 19ème siècle. En conséquence, l'usage d'écorce de saule fut abandonnée au profit de la réaction chimique au phénol.
Il restait une dernière action à accomplir, celle de la limitation des effets secondaires au niveau de l'estomac, c'est un chimiste allemand Félix Hoffmann qui travaillait pour la firme Bayer qui, en 1887, modifia la molécule d'acide salicylique au moyen "d'anhydride éthanoique" en créant une substance appelée ACIDE ACETYSALICYLIQUE qui fut commercialisée sous le nom d'ASPIRINE. (2)
Ainsi apparaît un premier type de mise en oeuvre de principe actif :
. À partir du constat que tel produit naturel peut soigner les malades, on recherche le principe actif contenu dans ce produit.
. On cherche à créer synthétiquement ce principe actif en combinant des composés chimiques qui permettent de se passer du produit naturel
(2) L'acide acétylsalicylique fut en réalité découvert par un chimiste strasbourgeois Gerhardt mais sans qu'il l'utilise à titre médicamenteux
ANNEXE
La structure des molécules de l'acide salicylique et de l'acide acétylsalicylique-aspirine ainsi que la réaction chimique des procédés de Kolbe et de Hoffmann
samedi 5 avril 2014
PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (3)
3/ L' EXEMPLE D'UN PRINCIPE ACTIF : LE CHLORHYDRATE DE SOTALOL
Pour illustrer mon propos de l'article qui précède, voici un exemple concernant les médicaments utilisant le principe actif de la molécule appelée CHLORHYDRATE DE SOTALOL,
En ce qui concerne le princeps et les génériques, rien n'est plus facile de les reconnaitre : le site du ministère de la santé donne sur Internet la liste des médicaments princeps et générique, le générique utilisant la deuxième partie du nom de la molécule.
Pour connaître les excipients utilisés, il est très facile de s'y retrouver puisqu'on retrouve sur le site du Vidal, la composition des excipients des médicaments qui possèdent comme principe actif le CHLORHYDRATE DE SOTALOL.
. Le premier est le médicament princeps, il comporte du lactose, le lactose qui est un excipient à effet notoire, c'est à dire qu'il peut présenter des risques d'allergie ou d'intolérance.
. Le second est un générique qui est exactement semblable au princeps à tous les points de vue, en ce cas il est clair que ces deux médicaments sont totalement interchangeables
. Le troisième comporte des excipients différents, en particulier sa composition ne mentionne pas de lactose.
Par contre, il est très difficile au malade de choisir quel générique est adapté à son cas, faute des conseils du pharmacien, mieux vaut demander le générique exactement semblable.
Pour illustrer mon propos de l'article qui précède, voici un exemple concernant les médicaments utilisant le principe actif de la molécule appelée CHLORHYDRATE DE SOTALOL,
En ce qui concerne le princeps et les génériques, rien n'est plus facile de les reconnaitre : le site du ministère de la santé donne sur Internet la liste des médicaments princeps et générique, le générique utilisant la deuxième partie du nom de la molécule.
Pour connaître les excipients utilisés, il est très facile de s'y retrouver puisqu'on retrouve sur le site du Vidal, la composition des excipients des médicaments qui possèdent comme principe actif le CHLORHYDRATE DE SOTALOL.
. Le premier est le médicament princeps, il comporte du lactose, le lactose qui est un excipient à effet notoire, c'est à dire qu'il peut présenter des risques d'allergie ou d'intolérance.
. Le second est un générique qui est exactement semblable au princeps à tous les points de vue, en ce cas il est clair que ces deux médicaments sont totalement interchangeables
. Le troisième comporte des excipients différents, en particulier sa composition ne mentionne pas de lactose.
Par contre, il est très difficile au malade de choisir quel générique est adapté à son cas, faute des conseils du pharmacien, mieux vaut demander le générique exactement semblable.
vendredi 4 avril 2014
PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (2) règles administratives
1/ DÉFINITION DES TERMES DE PRINCIPE ACTIF ET EXCIPIENT
un médicament comporte toujours ces deux éléments : LE PRINCIPE ACTIF et LES EXCIPIENTS
. Un PRINCIPE ACTIF ou SUBSTANCE ACTIVE : une substance qui permet de lutter contre la maladie. Elle est composée de molécules ressortant de la chimie organique avec, à la base, un assemblage d'atomes de carbone, d'oxygène, d'hydrogène combiné à d'autres particules au moyen de liaisons spécifiques. Le principe actif agit de plusieurs manières : un antibiotique va détruire les bactéries responsables de maladie, l'antalgique réduit la douleur ou la fièvre...
Les EXCIPIENTS : ce sont des associations de substances désignées sur les notices par leurs noms chimiques :
. Ils sont neutres face au principe actif et n'interfèrent pas dans son action,
. Ils adaptent le principe actif, ayant souvent la forme d'une poudre blanche ou d'un liquide, au mode d'administration du médicament : gélules, sirop, suppositoire, spray, liquides...
. Ils permettent la conservation de l'efficacité du principe actif jusqu'à sa date de péremption.
. Ils permettent au principe actif d'être conduit là où il faut qu'il agisse pour combattre le mal.
Principe actif et excipients sont aussi importants l'un que l'autre : en guise de métaphore, on peut dire que le principe actif ressemble à un camion qui doit permettre une livraison, l'excipient étant la route qui conduit de l'entrepôt au client.
C'est à partir de ces deux substances que vont se définir les notions de princeps et de générique
2/ LA DIFFÉRENCE ENTRE PRINCEPS ET GÉNÉRIQUE
La production d'un médicament procède d'une cheminement assez simple que j'ai résumé dans le croquis ci-dessous :
1/ la phase de recherche est effectuée au niveau des laboratoires pharmaceutiques à partir d'un besoin médical constaté ; une fois le principe actif déterminé sous forme d'une molécule, le laboratoire s'empresse de la faire breveter afin de bénéficier d'un droit de propriété exclusif pendant 20 ans
2/ une recherche annexe est effectuée en parallèle afin de définir les excipients qui vont permettre la mise en œuvre du principe actif.
3/ ensuite le laboratoire effectue une série de tests et d'essais afin de mesurer l'efficacité du médicament. C'est à la suite de ces essais qu'est rédigée la notice du médicament précisant sa destination, sa composition, ses effets secondaires et sa posologie. Le médicament est alors transmis à l'ANSM en France (agence nationale de sécurité du médicament) pour autorisation et commercialisation. Entre le dépôt de brevet et cette commercialisation, il peut s'écouler de deux à trois ans.
4/ Pendant la durée du brevet , le médicament, appelé PRINCEPS sera vendu exclusivement par le laboratoire créateur :
. Le prix HT en est fixé par le laboratoire en concertation avec les services de l'état.
. Le laboratoire donne au médicament un nom fantaisiste plus simple que celui de la molécule constituant principe actif et surtout plus attractif pour le client : ainsi apparaissent des désinences en ...OR , en DOL..remédiant à la douleur... En SOLU... comme solution...
À ce niveau, une remarque s'impose : le prix du médicament est théoriquement élevé afin de permettre au laboratoire de se rembourser des frais occasionnés par la recherche, or, le médicament étant pris en charge au titre de la sécurité sociale, c'est finalement la sécurité sociale qui finance en dernier ressort la recherche !
4/ lorsque le brevet est expiré, le médicament sort de la licence exclusive du laboratoire qui l'a découvert. Cela implique plusieurs conséquences :
. Tous les laboratoires peuvent le fabriquer, le médicament est appelé un GÉNÉRIQUE
. Le générique comporte le même PRINCIPE ACTIF que le PRINCEPS, souvent d'ailleurs, les subsistances constituant le Principe Actif des génériques, comme ceux des princeps, sont achetées aux mêmes fabricants ce qui montre à l'évidence que ces produits sont exactement les mêmes.
. les seules évolutions peuvent concerner les EXCIPIENTS qui peuvent varier d'un générique à l'autre. C'est à ce niveau que le problème peut se poser : les excipients pouvant être différents, il peut se produire diverses allergies et intolérances.
. Alors que le laboratoire d'origine conserve le nom fantaisie donné à l'origine au princeps, le générique portera le nom de sa molécule qui en fait celui du principe actif. Ainsi le médicament appelé "Tahor" est assorti d'un générique qui porte le nom de la molécule, soit "Atorvastatine" auquel est ajouté le nom du laboratoire. C'est un problème important pour certaines personnes car si le fabricant d'origine continue à fabriquer le princeps sous le nom fantaisiste Tahor, le générique qui leur sera donné portera le nom d'Atorvastatine, ce qui est source de nombreux malentendus et d'incompréhension.
. En ce qui concerne le prix compare du princeps et du générique voici ce que j'ai trouvé sur le site des " entreprises du médicament :
" . Le PFHT (prix hors-taxe) des médicaments génériques est fixé à -60 % du prix du princeps.
. Le prix du princeps est ensuite diminué, à la commercialisation du générique, de 20 %.
. Afin d’encourager la substitution, la marge officinale (des pharmaciens) pour les médicaments génériques est calculée sur la base du prix du princeps : en valeur absolue, le pharmacien gagne la même marge, qu’il vende le princeps ou le générique.
. À l’issue de dix-huit mois d’exploitation, le Comité décide soit la mise sous TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) du groupe princeps + génériques, soit la baisse du prix du princeps (-12,5 %) et des génériques (-7 %)"
Je mentionne aussi pour mémoire des différences entre princeps et génériques qui sont secondaires mais qui gênent souvent les utilisateurs : formes et couleurs différentes, comprimés non sécables...
Ainsi, cette étude "administrative" de la différence entre générique et princeps conduit à une première série de conclusions :
. Les deux médicaments possèdent la même molécule qui en constitue le principe actif,
. Les excipients sont laissés au libre choix des laboratoires,
. Le prix des génériques est largement plus bas que celui du princeps, ce qui est normal puisque les laboratoires fabricant le générique ne font que copier ce qui a été élaboré par d'autres.
À SUIVRE...
un médicament comporte toujours ces deux éléments : LE PRINCIPE ACTIF et LES EXCIPIENTS
. Un PRINCIPE ACTIF ou SUBSTANCE ACTIVE : une substance qui permet de lutter contre la maladie. Elle est composée de molécules ressortant de la chimie organique avec, à la base, un assemblage d'atomes de carbone, d'oxygène, d'hydrogène combiné à d'autres particules au moyen de liaisons spécifiques. Le principe actif agit de plusieurs manières : un antibiotique va détruire les bactéries responsables de maladie, l'antalgique réduit la douleur ou la fièvre...
Les EXCIPIENTS : ce sont des associations de substances désignées sur les notices par leurs noms chimiques :
. Ils sont neutres face au principe actif et n'interfèrent pas dans son action,
. Ils adaptent le principe actif, ayant souvent la forme d'une poudre blanche ou d'un liquide, au mode d'administration du médicament : gélules, sirop, suppositoire, spray, liquides...
. Ils permettent la conservation de l'efficacité du principe actif jusqu'à sa date de péremption.
. Ils permettent au principe actif d'être conduit là où il faut qu'il agisse pour combattre le mal.
Principe actif et excipients sont aussi importants l'un que l'autre : en guise de métaphore, on peut dire que le principe actif ressemble à un camion qui doit permettre une livraison, l'excipient étant la route qui conduit de l'entrepôt au client.
C'est à partir de ces deux substances que vont se définir les notions de princeps et de générique
2/ LA DIFFÉRENCE ENTRE PRINCEPS ET GÉNÉRIQUE
La production d'un médicament procède d'une cheminement assez simple que j'ai résumé dans le croquis ci-dessous :
1/ la phase de recherche est effectuée au niveau des laboratoires pharmaceutiques à partir d'un besoin médical constaté ; une fois le principe actif déterminé sous forme d'une molécule, le laboratoire s'empresse de la faire breveter afin de bénéficier d'un droit de propriété exclusif pendant 20 ans
2/ une recherche annexe est effectuée en parallèle afin de définir les excipients qui vont permettre la mise en œuvre du principe actif.
3/ ensuite le laboratoire effectue une série de tests et d'essais afin de mesurer l'efficacité du médicament. C'est à la suite de ces essais qu'est rédigée la notice du médicament précisant sa destination, sa composition, ses effets secondaires et sa posologie. Le médicament est alors transmis à l'ANSM en France (agence nationale de sécurité du médicament) pour autorisation et commercialisation. Entre le dépôt de brevet et cette commercialisation, il peut s'écouler de deux à trois ans.
4/ Pendant la durée du brevet , le médicament, appelé PRINCEPS sera vendu exclusivement par le laboratoire créateur :
. Le prix HT en est fixé par le laboratoire en concertation avec les services de l'état.
. Le laboratoire donne au médicament un nom fantaisiste plus simple que celui de la molécule constituant principe actif et surtout plus attractif pour le client : ainsi apparaissent des désinences en ...OR , en DOL..remédiant à la douleur... En SOLU... comme solution...
À ce niveau, une remarque s'impose : le prix du médicament est théoriquement élevé afin de permettre au laboratoire de se rembourser des frais occasionnés par la recherche, or, le médicament étant pris en charge au titre de la sécurité sociale, c'est finalement la sécurité sociale qui finance en dernier ressort la recherche !
4/ lorsque le brevet est expiré, le médicament sort de la licence exclusive du laboratoire qui l'a découvert. Cela implique plusieurs conséquences :
. Tous les laboratoires peuvent le fabriquer, le médicament est appelé un GÉNÉRIQUE
. Le générique comporte le même PRINCIPE ACTIF que le PRINCEPS, souvent d'ailleurs, les subsistances constituant le Principe Actif des génériques, comme ceux des princeps, sont achetées aux mêmes fabricants ce qui montre à l'évidence que ces produits sont exactement les mêmes.
. les seules évolutions peuvent concerner les EXCIPIENTS qui peuvent varier d'un générique à l'autre. C'est à ce niveau que le problème peut se poser : les excipients pouvant être différents, il peut se produire diverses allergies et intolérances.
. Alors que le laboratoire d'origine conserve le nom fantaisie donné à l'origine au princeps, le générique portera le nom de sa molécule qui en fait celui du principe actif. Ainsi le médicament appelé "Tahor" est assorti d'un générique qui porte le nom de la molécule, soit "Atorvastatine" auquel est ajouté le nom du laboratoire. C'est un problème important pour certaines personnes car si le fabricant d'origine continue à fabriquer le princeps sous le nom fantaisiste Tahor, le générique qui leur sera donné portera le nom d'Atorvastatine, ce qui est source de nombreux malentendus et d'incompréhension.
. En ce qui concerne le prix compare du princeps et du générique voici ce que j'ai trouvé sur le site des " entreprises du médicament :
" . Le PFHT (prix hors-taxe) des médicaments génériques est fixé à -60 % du prix du princeps.
. Le prix du princeps est ensuite diminué, à la commercialisation du générique, de 20 %.
. Afin d’encourager la substitution, la marge officinale (des pharmaciens) pour les médicaments génériques est calculée sur la base du prix du princeps : en valeur absolue, le pharmacien gagne la même marge, qu’il vende le princeps ou le générique.
. À l’issue de dix-huit mois d’exploitation, le Comité décide soit la mise sous TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) du groupe princeps + génériques, soit la baisse du prix du princeps (-12,5 %) et des génériques (-7 %)"
Je mentionne aussi pour mémoire des différences entre princeps et génériques qui sont secondaires mais qui gênent souvent les utilisateurs : formes et couleurs différentes, comprimés non sécables...
Ainsi, cette étude "administrative" de la différence entre générique et princeps conduit à une première série de conclusions :
. Les deux médicaments possèdent la même molécule qui en constitue le principe actif,
. Les excipients sont laissés au libre choix des laboratoires,
. Le prix des génériques est largement plus bas que celui du princeps, ce qui est normal puisque les laboratoires fabricant le générique ne font que copier ce qui a été élaboré par d'autres.
À SUIVRE...
jeudi 3 avril 2014
PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (1) prologue.
La prise de médicaments est à la fois un problème important pour les particuliers et crucial pour l'ensemble de la collectivité : à ce dernier niveau, il apparaît en effet des implications de toutes sortes :
. Sociétale : ambition de chacun de vivre le plus longtemps et le mieux possible.
. Économique : un enjeu essentiel pour l'industrie pharmaceutique.
. Politique : coût exorbitant de la santé publique et déficit des systèmes de sécurité sociale.
. Philosophique : problème du ressenti individuel face à la douleur et à la souffrance ,
. Comportemental : consultations trop fréquentes chez le médecin effectuées à la moindre anicroche de santé ayant pour cause une indicible angoisse face à la maladie et la mort,
. Psychologique : impression que si l'on obtient pas du médecin une liste impressionnante de médicaments, on sera mal soigné, ajouts chez le pharmacien d'automédications sur la foi des publicités télévisuelles, phénomène croissant de l'hypocondriaquie ; à cet égard, il suffit de regarder certains sites internet dédiés à la santé pour s'imaginer que l'on ressent les symptômes de toutes les maladies.
Tous ces phénomènes pèsent lourd dans le devenir collectif des sociétés actuelles, c'est pourquoi, la question du choix entre médicament princeps et générique se pose avec beaucoup d'acuité.
Essayer de prendre partie n'est pas chose aisée ; deux tendances apparaissent :
. Les uns tentent de comprendre le problème pour effectuer un choix raisonné entre les deux alternatives,
. Les autres prennent partie sur la foi des conseils qu'on leur donne.
Explicitons ces deux alternatives.
Choisir de manière rationnelle entre princeps et générique est extrêmement difficile : d'abord parce que la compréhension d'un médicament nécessite des connaissances approfondies en chimie moléculaire et ensuite par le fait que les sciences médicales usent d'un vocabulaire très spécifique et complexe, comme si les tenants de cette discipline voulaient garder pour eux l'exclusivité de leur connaissance ; on bute sur chaque notion lorsqu'on entreprend de comprendre : rien n'est plus décourageant à ce niveau que de lire une notice de médicament ! Cette complexité des termes techniques évoque pour moi de fâcheux relents d'ésotérisme à l'inverse de la maxime de Nicolas Boileau qui a toujours guidé mes recherches : " ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement"
Dans ces conditions, on peut concevoir que la plupart des malades se fient aux professionnels de santé qui ne formulent à ce niveau que des informations subjectives :
. les uns optent pour les génériques en indiquant que le PRINCIPE ACTIF de ceux-ci est le même que celui du médicament originel appelé PRINCEPS, le premier,
. Les autres arguent que la différence entre princeps et générique est importante, non au niveau du principe actif mais à celui des EXCIPIENTS.
Rien n'est plus frappant à cet égard que de se rendre dans une pharmacie pour constater la différence de langage des préparateurs en pharmacie :
. S'il est favorable aux génériques, il dira : " votre médecin vous a prescrit du ... Je vous donne le générique, c'est pareil et il coûte moins cher à la sécurité sociale" : pas question de réfuter une telle affirmation !
. S'il est défavorable ou hésitant, il formulera sa question d'une toute autre manière : " votre médecin vous a prescrit du .. Est ce que cela vous ennuie si je vous donne le générique ?" bien évidemment on a envie de répondre "oui, cela me gêne, je préfère que vous me donniez le médicament que le médecin m'a prescrit"
Comment s'y retrouver ? L' étude méthodologique que je me propose d'accomplir se divisera en quatre volets qui permettront de définir les quatre termes essentiels que je viens d'utiliser dans cette introduction :
. Différence "administrative" entre PRINCEPS ET GÉNÉRIQUE,
. Le PRINCIPE ACTIF
. Les EXCIPIENTS et le cheminement du médicament dans le corps
. La conclusion et les voies de réflexion suggérées par cette étude.
mercredi 2 avril 2014
ODE AU PRINTEMPS (3)
S'estompent sous l'ardeur des rayons mordorés
" le moment est venu, il faut vous réveiller !
Fleurs des champs et des près, ouvrez-vous à la vie ! "
Sous l'impérieux appel, les diamants de rosée
S'éclipsent peu à peu ; les timides bourgeons
Quittent leur léthargie et s'épanouiront
Ils formeront demain des buissons colorés.
Ce n'est dans tous les coins que profusion de fleurs
Avide de chaleur, partout renaît la vie
Il est court et concis, le temps de la vigueur !
mardi 1 avril 2014
ÉLÉGIE AU PRINTEMPS (2)
J'ai composé cette élégie pour tous ceux qui nous ont quitté et qui ne verrons plus la splendeur du printemps.
Le printemps est venu mais vous n'êtes plus là,
Dans vos sombres cercueils, vos yeux se sont rouverts
Pour vous faire accéder au glorieux univers
De la félicité des champs de l'au-delà.
Pour vous seuls j'ai cueilli les quelques fleurs des près
Que vous admiriez tant ! Par ce geste d'amour,
Vous participerez à l'éternel retour
Du Phénix renaissant, de mille feux parés.
Quand je serai parti, j'aimerais qu'un passant
Jette sur mon tombeau une fleur colorée.
Je pourrai un instant renaître au présent.
Tant que l'on est en vie, jouissons du moment,
Émerveillons nos sens, vénérons la beauté
Sentons intensément le règne du printemps.
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