L'EGLISE SAINTE MADELEINE :
Cette église, mentionnée en 1120, reconstruite au 12e siècle dans le style gothique, puis terminée et remaniée au niveau intérieur dans les dernières années du XIVe siècle, fut consacrée en 1519. Postérieurement est ajoutée la tour Renaissance, le portail de l'ancien cimetière ainsi que le portail principal.
L'église comporte deux œuvres d'art majeure : le jubé et les vitraux.
LE JUBÉ
Un jubé est un édifice de pierre ou de bois construit entre le chœur et la nef d’une église. Il tient son nom du premier mot de la formule latine « jube, domine, benedicere » (daigne, Seigneur, me bénir)
Le jubé se compose traditionnellement de trois éléments : la tribune (le jubé proprement dit), le chancel (ou clôture) et le groupe sculpté de la crucifixion.
- De la tribune, on lisait l'Évangile et on prêchait. Là étaient aussi installés les chœurs ainsi que parfois un orgue portatif.
- Le chancel, avait pour fonction de séparer le chœur réservé aux membres du clergé de la nef où s'assemblent les fidèles.
- La crucifixion surmonte la tribune ; tournée vers les fidèles, elle représente le Christ en croix entouré de la Vierge Marie et de saint Jean.
Le jubé de l'église sainte Madeleine fut réalisé par un artisan local Jean Gailde dans les premières années du 16e siècle dans le style flamboyant qui produit ici un de ses derniers chef-d'œuvre.
Il comporte trois parties :
. Au centre, trois arcades construite entre les deux piliers de la croisée du transept. Les trois arcades sont ornées de festons trilobés (1) terminés par des fruits d'arum. L'arcade centrale se termine par deux clés pendantes (2) qui semblent la suspendre dans le vide. Entre chaque arcade se trouvent des niches vides (3) qui devaient comporter des statues. Ces niches sont surmontées de dais (4) ciselés dans la pierre qui se prolongent jusqu'à la balustrade (5). Au dessus de chaque arcade se trouvent des quadrilobes (6) incurvés dont les angles sont prolongés de motifs floraux. Dans ces quadrilobes ont été sculptés des personnages (Jésus au centre semble prêcher, de part et d'autre sont représentés deux hommes et deux femmes qui semblent l'écouter)
. De part et d'autre, le jubé se prolonge par une ensemble de sculptures apposées sur la lourde colonne qui supporte la croisée du transept : deux étages de trois niches qui devaient comporter des statues (7) surmontées de dais finement ciselés dans la pierre
. L'escalier réalisé par jean Gailde s'enroule autour d'une des colonnes du chœur, il mène à la galerie dont la rambarde est décorée de fleurs de lys surmontées d'une couronne. Sous la corniche à spirale qui termine le mur de l'escalier se trouve sculpté un ensemble étonnant de démons et monstres.
REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet
Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com
dimanche 3 août 2014
samedi 2 août 2014
À la découverte .. de Troyes (9)
LA STATUE DE SAINT ROCH DE LA BASILIQUE SAINT URBAIN DATANT DU XVIe siècle
SAINT ROCH était un des saints les plus vénérés au Moyen-âge car, avec saint Sébastien et saint Michel, il était invoqué pour sa protection en cas d'épidémie de peste. On connaît sa vie grâce à un texte de Jehan Philipot datant de 1494 dont j'utiliserai de larges extraits.
Roch naquit à Montpellier entre 1348 et 1350 à l'époque de la guerre de Cent-ans, des ravages perpétrés par les grandes compagnies et de la peste noire. Montpellier rattachée à la couronne de France depuis 1349 était une république marchande, cosmopolite et tolérante, réputée pour ses universités. "Ses parents étaient seigneurs terriens, véritablement nobles de la noblesse du cœur. Ils étaient fort âgés et n'avaient point d'enfants. Son père s'appelait Jehan. Sa mère, Dame France, pria le Seigneur de lui donner un fils qui soit dévoué à sa cause. L'Ange du Seigneur la visita et lui dit : “Ô France, sois certaine que tu recevras sa grâce”. L'enfant eut, à la naissance, une croix rouge empreinte sur son côté droit."
Il perdit ses parents très jeune, vendit alors tous ses biens, distribua l'argent aux pauvres. rejoignit le 3ème ordre franciscain, revêtit l'habit de Pèlerin, et prit la route du pèlerinage pour Rome. " Lorsqu'il fut en Italie, il arriva dans la ville d'Agripendante. Or celle-ci était ravagée par une épidémie de peste. Roch se mit à soigner les malades et à les guérir par le signe de la croix. De même fit-il à Césenne qui, par lui, fut délivrée de la peste." il arriva à Rome au début de l'année 1368 et se mît au service des malades de l'hôpital du saint Esprit. Il resta deux ans à Rome puis décida de rentrer chez lui, " il repartit sur les routes. Il soigna encore les malades à Plaisance, mais là, il attrapa la maladie."
" Il fut alors chassé par ceux qu'il avait guéris.. Il se réfugia dans la forêt. Pour apaiser sa fièvre et laver sa blessure, l'Ange du Seigneur fit jaillir une source. Pour apaiser sa faim terrestre, le chien du seigneur voisin volait chaque jour un pain à son maître. Le seigneur Gothard, attiré par le manège de son chien, le suivit et découvrit Roch au fond de sa retraite. Il se convertit, vendit ses biens et prit à son tour l'habit de pèlerin. Puis l'Ange visita de nouveau Roch et lui dit : Retourne en ton pays, car tu seras délivré et guéri de la pestilence dont tu es oppressé.
" Refusant de dire son nom à quiconque et traversant une province en guerre, il fut appréhendé et jeté en prison où il demeura cinq années. L'Ange le réconforta au moment de sa mort et une grande clarté inonda sa cellule. On trouva dans celle-ci une inscription en lettres d'or disant que tous ceux qui prieront le glorieux Saint Roch seront guéris de la peste. On découvrit la croix rouge sur sa poitrine. Il fut enseveli solennellement. Depuis ce temps, dans toutes les provinces de France et d'Europe, le culte de Saint Roch s'est répandu et il fut longtemps le Saint le plus populaire dans les campagnes. »
Il fut enterré avec dévotion à Voghera qui, presque immédiatement après sa mort ( survenue vers 1379)) lui consacra une fête. Sa dépouille, gardée dans l'église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l'objet d'une transaction, en février 1485 (à l'exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise. La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l'église de la Scuola Grande di San Rocco. Au XIXe siècle, un tibia fut remis solennellement au Sanctuaire Saint-Roch de Montpellier, qui possède également son bâton de pèlerin.
Saint Roch est représenté en pèlerin et porte la tenue habituelle d'un pèlerin (à l'exception des deux clés de saint Pierre qui indiquent le but de son pèlerinage) chapeau, pèlerine, bourdon, panetière. Il montre de son doigt un bubon de la peste sur la cuisse. À sa gauche se tient l'ange ; à sa droite, le chien qui lui apporta quotidiennement son pain durant sa maladie
SAINT ROCH était un des saints les plus vénérés au Moyen-âge car, avec saint Sébastien et saint Michel, il était invoqué pour sa protection en cas d'épidémie de peste. On connaît sa vie grâce à un texte de Jehan Philipot datant de 1494 dont j'utiliserai de larges extraits.
Roch naquit à Montpellier entre 1348 et 1350 à l'époque de la guerre de Cent-ans, des ravages perpétrés par les grandes compagnies et de la peste noire. Montpellier rattachée à la couronne de France depuis 1349 était une république marchande, cosmopolite et tolérante, réputée pour ses universités. "Ses parents étaient seigneurs terriens, véritablement nobles de la noblesse du cœur. Ils étaient fort âgés et n'avaient point d'enfants. Son père s'appelait Jehan. Sa mère, Dame France, pria le Seigneur de lui donner un fils qui soit dévoué à sa cause. L'Ange du Seigneur la visita et lui dit : “Ô France, sois certaine que tu recevras sa grâce”. L'enfant eut, à la naissance, une croix rouge empreinte sur son côté droit."
Il perdit ses parents très jeune, vendit alors tous ses biens, distribua l'argent aux pauvres. rejoignit le 3ème ordre franciscain, revêtit l'habit de Pèlerin, et prit la route du pèlerinage pour Rome. " Lorsqu'il fut en Italie, il arriva dans la ville d'Agripendante. Or celle-ci était ravagée par une épidémie de peste. Roch se mit à soigner les malades et à les guérir par le signe de la croix. De même fit-il à Césenne qui, par lui, fut délivrée de la peste." il arriva à Rome au début de l'année 1368 et se mît au service des malades de l'hôpital du saint Esprit. Il resta deux ans à Rome puis décida de rentrer chez lui, " il repartit sur les routes. Il soigna encore les malades à Plaisance, mais là, il attrapa la maladie."
" Il fut alors chassé par ceux qu'il avait guéris.. Il se réfugia dans la forêt. Pour apaiser sa fièvre et laver sa blessure, l'Ange du Seigneur fit jaillir une source. Pour apaiser sa faim terrestre, le chien du seigneur voisin volait chaque jour un pain à son maître. Le seigneur Gothard, attiré par le manège de son chien, le suivit et découvrit Roch au fond de sa retraite. Il se convertit, vendit ses biens et prit à son tour l'habit de pèlerin. Puis l'Ange visita de nouveau Roch et lui dit : Retourne en ton pays, car tu seras délivré et guéri de la pestilence dont tu es oppressé.
" Refusant de dire son nom à quiconque et traversant une province en guerre, il fut appréhendé et jeté en prison où il demeura cinq années. L'Ange le réconforta au moment de sa mort et une grande clarté inonda sa cellule. On trouva dans celle-ci une inscription en lettres d'or disant que tous ceux qui prieront le glorieux Saint Roch seront guéris de la peste. On découvrit la croix rouge sur sa poitrine. Il fut enseveli solennellement. Depuis ce temps, dans toutes les provinces de France et d'Europe, le culte de Saint Roch s'est répandu et il fut longtemps le Saint le plus populaire dans les campagnes. »
Il fut enterré avec dévotion à Voghera qui, presque immédiatement après sa mort ( survenue vers 1379)) lui consacra une fête. Sa dépouille, gardée dans l'église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l'objet d'une transaction, en février 1485 (à l'exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise. La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l'église de la Scuola Grande di San Rocco. Au XIXe siècle, un tibia fut remis solennellement au Sanctuaire Saint-Roch de Montpellier, qui possède également son bâton de pèlerin.
Saint Roch est représenté en pèlerin et porte la tenue habituelle d'un pèlerin (à l'exception des deux clés de saint Pierre qui indiquent le but de son pèlerinage) chapeau, pèlerine, bourdon, panetière. Il montre de son doigt un bubon de la peste sur la cuisse. À sa gauche se tient l'ange ; à sa droite, le chien qui lui apporta quotidiennement son pain durant sa maladie
vendredi 1 août 2014
À la découverte de.. TROYES (8)
LA BASILIQUE SAINT URBAIN
Troyes donna à la chrétienté un Pape, Urbain 4, né en 1185 à Troyes dans une maison qui disparut pour faire place à l'église Saint Urbain. Le futur pape se nomme Jacques Pantaléon , fils d'un savetier troyen, il étudia à l'école de la cathédrale puis partit apprendre la théologie à la Sorbonne autour de 1200. Chanoine à Langres, archidiacre à Liège puis à Laon, évêque de Verdun, chapelain du Vatican et légat du pape en Pologne, il est nommé patriarche de Jérusalem en 1255. En 1261, alors qu'il n'est pas encore cardinal, il est élu pape, il ne s'installera jamais à Rome. Il est mort et a été enseveli à Perouse en 1264 alors qu'il avait émis le vœu d'être inhumé à Troyes dans l'église qu'il avait créé . En 1935, les restes d'Urbain 4 sont transférés dans l'église qui devient basilique en 1964.
En 1261, sitôt élu, Urbain IV il décide de faire bâtir une collegiale sur le site de l'ancienne échoppe de son père. On la qualifie de "reliquaire géant" car toutes les réalisations qui s'échelonnèrent du 13e au 20ème siècle, furent effectuées en concordance avec l'idée initiale du maître d'œuvre en sorte que cette église témoigne d'une étonnante unité architecturale.
. 1264-1286 : sont dressés le chœur, le transept, le mur d'enveloppe, y compris la façade et la dernière travée, incomplète, du vaisseau central,
. Fin 14e siècle : après un siècle d'abandon, des travaux permettent d'édifier, les piliers et arcades de la nef ; la basilique, bien qu'inachevée est consacrée en 1389.
. 1846-1905 : l'église est restaurée puis sont réalisés les derniers éléments prévus des le 13e siècle, porche de façade, parties hautes, arcs-boutants et voûte de la nef.
L'EXTERIEUR DE LA BASILIQUE.
Vue d'ensemble de l'église saint Urbain au niveau de la ruelle Pithou et au niveau de la place de la préfecture,
. L'église est construite selon l'aspect habituel des églises gothiques, la forme de croix n'apparaissant qu'en élévation ; la basilique est de plan carré sauf au niveau de l'abside circulaire.
. Chacune des deux façades des transepts se dresse vers le ciel en se dégageant de la profusion décorative des piliers et chapelles latérales ; elles comportent de grandes verrières et sont précédées de porches qui ont reçu une importante surcharge décorative de gables, de piliers ornés de flammes...
. La profusion décorative est encore plus importante au niveau de la façade occidentale : en avant de cette façade se trouve un porche comportant des arcades surmontées de gables qui s'élèvent au dessus de la balustrade. Au dessus de cette balustrade, trois fines arcades ont été construites en avant des verrières qui terminent la nef.
L'INTERIEUR DE LA BASILIQUE
Il est totalement en contraste avec l'exubérance flamboyante de l'extérieur ; la sobriété, la luminosité la caractérisent. Dans cette haute église où dominent les lignes verticales, rien ne semble arrêter le regard qui s'élève directement vers la voûte.
. La nef en élévation comporte deux étages : une fenêtre haute et des arcades donnant sur le bas-côté, les travées sont séparées par une haute colonne montant sans interruption jusqu'au mince chapiteau au dessus duquel se développent les nervures de la voûte.
. L'abside n'est plus que lumière : les fenêtres hautes surmontent un triforium ajouré : on a l'impression que l'architecture s'efface pour ne laisser subsister que les vitraux qui illuminent l'église,
Troyes donna à la chrétienté un Pape, Urbain 4, né en 1185 à Troyes dans une maison qui disparut pour faire place à l'église Saint Urbain. Le futur pape se nomme Jacques Pantaléon , fils d'un savetier troyen, il étudia à l'école de la cathédrale puis partit apprendre la théologie à la Sorbonne autour de 1200. Chanoine à Langres, archidiacre à Liège puis à Laon, évêque de Verdun, chapelain du Vatican et légat du pape en Pologne, il est nommé patriarche de Jérusalem en 1255. En 1261, alors qu'il n'est pas encore cardinal, il est élu pape, il ne s'installera jamais à Rome. Il est mort et a été enseveli à Perouse en 1264 alors qu'il avait émis le vœu d'être inhumé à Troyes dans l'église qu'il avait créé . En 1935, les restes d'Urbain 4 sont transférés dans l'église qui devient basilique en 1964.
En 1261, sitôt élu, Urbain IV il décide de faire bâtir une collegiale sur le site de l'ancienne échoppe de son père. On la qualifie de "reliquaire géant" car toutes les réalisations qui s'échelonnèrent du 13e au 20ème siècle, furent effectuées en concordance avec l'idée initiale du maître d'œuvre en sorte que cette église témoigne d'une étonnante unité architecturale.
. 1264-1286 : sont dressés le chœur, le transept, le mur d'enveloppe, y compris la façade et la dernière travée, incomplète, du vaisseau central,
. Fin 14e siècle : après un siècle d'abandon, des travaux permettent d'édifier, les piliers et arcades de la nef ; la basilique, bien qu'inachevée est consacrée en 1389.
. 1846-1905 : l'église est restaurée puis sont réalisés les derniers éléments prévus des le 13e siècle, porche de façade, parties hautes, arcs-boutants et voûte de la nef.
L'EXTERIEUR DE LA BASILIQUE.
Vue d'ensemble de l'église saint Urbain au niveau de la ruelle Pithou et au niveau de la place de la préfecture,
. L'église est construite selon l'aspect habituel des églises gothiques, la forme de croix n'apparaissant qu'en élévation ; la basilique est de plan carré sauf au niveau de l'abside circulaire.
. Chacune des deux façades des transepts se dresse vers le ciel en se dégageant de la profusion décorative des piliers et chapelles latérales ; elles comportent de grandes verrières et sont précédées de porches qui ont reçu une importante surcharge décorative de gables, de piliers ornés de flammes...
. La profusion décorative est encore plus importante au niveau de la façade occidentale : en avant de cette façade se trouve un porche comportant des arcades surmontées de gables qui s'élèvent au dessus de la balustrade. Au dessus de cette balustrade, trois fines arcades ont été construites en avant des verrières qui terminent la nef.
L'INTERIEUR DE LA BASILIQUE
Il est totalement en contraste avec l'exubérance flamboyante de l'extérieur ; la sobriété, la luminosité la caractérisent. Dans cette haute église où dominent les lignes verticales, rien ne semble arrêter le regard qui s'élève directement vers la voûte.
. La nef en élévation comporte deux étages : une fenêtre haute et des arcades donnant sur le bas-côté, les travées sont séparées par une haute colonne montant sans interruption jusqu'au mince chapiteau au dessus duquel se développent les nervures de la voûte.
. L'abside n'est plus que lumière : les fenêtres hautes surmontent un triforium ajouré : on a l'impression que l'architecture s'efface pour ne laisser subsister que les vitraux qui illuminent l'église,
jeudi 31 juillet 2014
À la découverte de.. TROYES (7)
LES VITRAUX DE L'EGLISE SAINT PANTALEON
L'église saint Pantaléon possède un étonnant ensemble de vitraux du 16e siècle avec élaboration d'un nouveau style propre à l'ecole troyenne de peinture sur verre à partir de 1530.
Vers 1530-35, les maîtres verriers troyens abandonnèrent très souvent la technique traditionnelle du vitrail à base de verre coloré enserré dans une moulure de plomb pour n'utiliser que du verre blanc peint au moyen de quelques couleurs avec dominante de gris et de tonalités allant du jaune au brun : dans cette école caractéristique de la Renaissance, les formes ne sont plus rendues par le verre coloré mais par la peinture, ce qui permet de multiplier les personnages, de creer le mouvement, de passer du hiératique au dynamique, de constituer des effets de perspective et d'insérer de multiples détails dans un même panneau.
Cette nouvelle technique témoigne du changement de perspective du rôle des vitraux qui deviennent essentiellement didactiques et participent à manifester la magnificence du monde de Dieu. À l'inverse, rappelons le, les vitraux des églises gothiques, éclairés par la lumière, baignaient le fidèle dans une ambiance colorée qui semblaient venir du ciel et établissait entre les fidèles et Dieu, un lien quasi-mystique.
Voici deux exemples des vitraux en grisaille de l'église saint Pantaléon :
Une scène de la vie du prophète Daniel (1531 et 1546 pour une restauration) sur un des vitraux les plus anciens peints selon la technique de la grisaille avec représentation de Daniel dans la fosse aux lions.
la bataille de saint Jacques (1540)
saint Jacques, brandissant son étendard, vient de sauver les chrétiens et de leur donner la victoire sur les maures. Ce tableau très composé traduit à la fois la perspective et le mouvement.
L'église saint Pantaléon possède un étonnant ensemble de vitraux du 16e siècle avec élaboration d'un nouveau style propre à l'ecole troyenne de peinture sur verre à partir de 1530.
Vers 1530-35, les maîtres verriers troyens abandonnèrent très souvent la technique traditionnelle du vitrail à base de verre coloré enserré dans une moulure de plomb pour n'utiliser que du verre blanc peint au moyen de quelques couleurs avec dominante de gris et de tonalités allant du jaune au brun : dans cette école caractéristique de la Renaissance, les formes ne sont plus rendues par le verre coloré mais par la peinture, ce qui permet de multiplier les personnages, de creer le mouvement, de passer du hiératique au dynamique, de constituer des effets de perspective et d'insérer de multiples détails dans un même panneau.
Cette nouvelle technique témoigne du changement de perspective du rôle des vitraux qui deviennent essentiellement didactiques et participent à manifester la magnificence du monde de Dieu. À l'inverse, rappelons le, les vitraux des églises gothiques, éclairés par la lumière, baignaient le fidèle dans une ambiance colorée qui semblaient venir du ciel et établissait entre les fidèles et Dieu, un lien quasi-mystique.
Voici deux exemples des vitraux en grisaille de l'église saint Pantaléon :
Une scène de la vie du prophète Daniel (1531 et 1546 pour une restauration) sur un des vitraux les plus anciens peints selon la technique de la grisaille avec représentation de Daniel dans la fosse aux lions.
la bataille de saint Jacques (1540)
saint Jacques, brandissant son étendard, vient de sauver les chrétiens et de leur donner la victoire sur les maures. Ce tableau très composé traduit à la fois la perspective et le mouvement.
mercredi 30 juillet 2014
À la découverte de.. TROYES (6)
L'ARCHITECTURE DE L'ÉGLISE SAINT PANTALEON
c'est à la Renaissance, le siège d'une paroisse de bourgeois riches qui permirent par leurs dons de parer l'église de nombreuses œuvres d'art. En outre, Après la révolution, on y rassembla de nombreuses sculptures du XVIe siècle provenant d'autres églises, ce qui en fit un véritable musée.
Cette église a été détruite par le grand incendie de 1524 et fut reconstruite aux XVI et XVIe siècle, elle occupe une parcelle de plan rectangulaire et c'est seulement en élévation que l'on peut constater qu'elle forme une croix avec nef (1), transept (2), choeur et abside (3), cette abside circulaire domine la rue de Turenne. Le portail (4) et la première travée (5), de style classique ont été ajoutés au XVIIIe siècle. Tout autour de la partie en forme de croix se trouvent les bas-côtés et les chapelles latérales (6).
Le chevet de l'église saint Pantaléon donnant sur la rue de Turenne, fait nettement apparaitre les deux niveaux de l'église :
. Le niveau supérieur comporte l'abside demi-circulaire.
. Au dessous, les chapelles latérales sont alignées formant la façade sur la rue.
L'intérieur de l'église saint Panthaléon comporte :
- Une élévation à deux niveaux :
. Au niveau inférieur de très gros piliers séparent les travées et les arcades donnant sur le bas-côté, ces gros piliers en avancée sur la nef créent un ensemble où dominent les formes courbes qui évoquent le baroque ; chaque pilier de la nef comporte deux étages de statues, ce qui augmente encore l'impression de courbure et la monumentalité.
. Au dessus court une forte moulure pourvue d'un balcon en saillie formant galerie qui fait le tour de l'église et permet la circulation.
. Au dessus encore, s'élèvent des colonnes plus fines encadrant les grandes fenêtres pourvues de vitraux en grisaille qui sont une des originalités de cette église.
- Un plafond en bois en berceau à 28m de haut. Le fait que l'on ait utilisé ce type de plafond, beaucoup plus léger qu'une voûte en pierre, a permis d'alléger considérablement la structure des murs porteurs et de donner une impression d'ensemble de grâce et de légèreté.
Cette église révèle un style original où apparaissent de nettes influences de la contre-réforme : c'est particulièrement évident au niveau de la forte moulure en saillie qui souligne la séparation entre les deux niveaux de l'élévation, comme on le trouve dans l'esprit du style baroque.
Rappelons, à cet égard, la quadruple caractéristique de l'art baroque :
. Comme les protestants et à l'inverse des chrétiens du moyen-âge, le catholicisme de la contre-réforme estime que l'homme est incapable de gagner son salut seul et qu'il a besoin pour cela de l'intercession des saints et de la Vierge Marie.
. À l'inverse du protestantisme dont les temples se caractérisent par un grand dépouillement , l'église baroque doit exprimer la magnificence et la puissance de Dieu, ce qui est le cas de saint Pantaléon.
. À l'inverse des églises gothiques où dominaient les lignes verticales qui permettaient par un seul regard de s'élever jusqu'à la voûte symbolisant le ciel, l'art baroque se caractérise par la prédominance des lignes horizontales avec séparation du monde de Dieu et de celui des hommes, cela est évoqué,dans l'église saint Pantaléon, par la présence de cette forte moulure et du balcon en saillie
. L'art baroque se caractérise aussi par la dynamisme du regard des fidèles : il s'élève vers les statues des intercesseurs qui eux-mêmes lèvent le regard vers le ciel.
Cette église témoigne de l'évolution des mentalités du XVIe siècle avec mise en œuvre de nouveaux concepts religieux et maintien d'un grand nombre de structures médiévales. Cette évolution se rattache nettement aux influences de la Renaissance.
c'est à la Renaissance, le siège d'une paroisse de bourgeois riches qui permirent par leurs dons de parer l'église de nombreuses œuvres d'art. En outre, Après la révolution, on y rassembla de nombreuses sculptures du XVIe siècle provenant d'autres églises, ce qui en fit un véritable musée.
Cette église a été détruite par le grand incendie de 1524 et fut reconstruite aux XVI et XVIe siècle, elle occupe une parcelle de plan rectangulaire et c'est seulement en élévation que l'on peut constater qu'elle forme une croix avec nef (1), transept (2), choeur et abside (3), cette abside circulaire domine la rue de Turenne. Le portail (4) et la première travée (5), de style classique ont été ajoutés au XVIIIe siècle. Tout autour de la partie en forme de croix se trouvent les bas-côtés et les chapelles latérales (6).
Le chevet de l'église saint Pantaléon donnant sur la rue de Turenne, fait nettement apparaitre les deux niveaux de l'église :
. Le niveau supérieur comporte l'abside demi-circulaire.
. Au dessous, les chapelles latérales sont alignées formant la façade sur la rue.
L'intérieur de l'église saint Panthaléon comporte :
- Une élévation à deux niveaux :
. Au niveau inférieur de très gros piliers séparent les travées et les arcades donnant sur le bas-côté, ces gros piliers en avancée sur la nef créent un ensemble où dominent les formes courbes qui évoquent le baroque ; chaque pilier de la nef comporte deux étages de statues, ce qui augmente encore l'impression de courbure et la monumentalité.
. Au dessus court une forte moulure pourvue d'un balcon en saillie formant galerie qui fait le tour de l'église et permet la circulation.
. Au dessus encore, s'élèvent des colonnes plus fines encadrant les grandes fenêtres pourvues de vitraux en grisaille qui sont une des originalités de cette église.
- Un plafond en bois en berceau à 28m de haut. Le fait que l'on ait utilisé ce type de plafond, beaucoup plus léger qu'une voûte en pierre, a permis d'alléger considérablement la structure des murs porteurs et de donner une impression d'ensemble de grâce et de légèreté.
Cette église révèle un style original où apparaissent de nettes influences de la contre-réforme : c'est particulièrement évident au niveau de la forte moulure en saillie qui souligne la séparation entre les deux niveaux de l'élévation, comme on le trouve dans l'esprit du style baroque.
Rappelons, à cet égard, la quadruple caractéristique de l'art baroque :
. Comme les protestants et à l'inverse des chrétiens du moyen-âge, le catholicisme de la contre-réforme estime que l'homme est incapable de gagner son salut seul et qu'il a besoin pour cela de l'intercession des saints et de la Vierge Marie.
. À l'inverse du protestantisme dont les temples se caractérisent par un grand dépouillement , l'église baroque doit exprimer la magnificence et la puissance de Dieu, ce qui est le cas de saint Pantaléon.
. À l'inverse des églises gothiques où dominaient les lignes verticales qui permettaient par un seul regard de s'élever jusqu'à la voûte symbolisant le ciel, l'art baroque se caractérise par la prédominance des lignes horizontales avec séparation du monde de Dieu et de celui des hommes, cela est évoqué,dans l'église saint Pantaléon, par la présence de cette forte moulure et du balcon en saillie
. L'art baroque se caractérise aussi par la dynamisme du regard des fidèles : il s'élève vers les statues des intercesseurs qui eux-mêmes lèvent le regard vers le ciel.
Cette église témoigne de l'évolution des mentalités du XVIe siècle avec mise en œuvre de nouveaux concepts religieux et maintien d'un grand nombre de structures médiévales. Cette évolution se rattache nettement aux influences de la Renaissance.
mardi 29 juillet 2014
À la découverte de.. TROYES (5)
Dans les articles qui précédent, j'ai décrit la hiérarchie des maisons de Troyes et témoigné de la richesse de la ville, il convient de relater maintenant la manière dont cette richesse s'est constituée.
À l'origine, la ville était la capitale de la cité du peuple gaulois des Tricasses, sous le nom de AUGUSTOBONA TRICASSIUS. La topographie de cette ville est encore largement inconnue. On en retrouve parfois quelques traces dans le sous-sol de l'actuelle Troyes.
Au IIIe siècle, afin de protéger la cité des invasions germaniques, un rempart est édifié à la hâte, réduisant la partie urbaine à un carré de 400m de côté, c'est dans ce "castrum" que s'implante la cathédrale.
Ce développement est la manifestation la plus tangible de l'enrichissement de la ville. Parallèlement, le centre actif de Troyes se déplace de l'ancienne cité romaine à la partie ouest de la nouvelle ville. L'ancienne cité n'est plus que le centre ecclésiastique de Troyes ( cathédrale, couvent, hôtel-dieu..) ainsi que son centre politique (château des comtes de Champagne), par contre, la nouvelle ville devient un centre artisanal et commerçant essentiel, organisé autour de la place du marché où vont se tenir les foires de Champagne.
La présence des foires de Champagne dans la cité est dû à trois facteurs :
. La protection et la sage administration des comtes de Champagne qui possèdent Troyes depuis le 10e siècle (d'abord sous le nom de comte de Meaux et de Troyes) : ils créent six foires dans quatre villes du comté ( Lagny, Provins, Bar sur Aube, Troyes ; Troyes en hébergeant deux, à la saint-Jean et à la saint-Rémy) et accordent leur sauvegarde sous forme d'un sauf-conduit à quiconque se rend à ces foires. De même, le comte de Champagne Thiebaut IV octroiera en 1230 une charte communale à la ville.
. Le sauf-conduit royal de 1209 accordé par le roi Philippe-Auguste, suzerain des comtes de Champagne, qui étend à tout le royaume la protection de la justice royale à quiconque se rend aux foires de Champagne, cela étend considérablement l'aire d'influence des foires.
. La situation géographique du comté de Champagne à mi-chemin entre les deux centres économiques et commerciaux du monde médiéval comme le montre le schéma ci-dessous :
Les foires de champagne deviennent le centre essentiel du commerce européen où l'on trouve de tout : des draps et étoffes de Flandres, de Londres et d'Italie, des épices et de la soie venu d'Orient via les villes marchandes de Venise et de Gènes, les poissons, les cuirs et les peaux venus de Russie, de Norvège par la Hanse Germanique, (association de villes marchandes du saint Empire). Cette prospérité conduit en particulier à l'installation à Troyes de banquiers italiens dit "lombards".
Cette prospérité durera jusqu'à la fin du 13e siècle, le déclin fut dû à plusieurs facteurs :
. L'incorporation du comté de Champagne au royaume de France avec le mariage du roi Philippe le Bel avec Jeanne de Navarre, héritière, entre autre, du comté de Champagne (1285). Or les rois de France préféraient privilégier leur foire de Paris au détriment des foires de Champagne.
. Les querelles pour la succession au trône de France après la mort de Philippe le Bel (1314) qui aboutirent aux ravages de la guerre de cent ans.
. Le déplacement des routes commerciales vers des voies plus sûres en particulier au niveau du couloir rhénan.
La ville actuelle ne date pas de la grande époque des foires de Champagne : en 1524, un incendie détruisit une grande partie de la ville commerçante. Troyes avait accumulé assez de richesses pour reconstruire rapidement les maisons : cela fut accompli selon le style en vogue dans la première moitié du XVIe siècle, celui de la Renaissance Française avec association de structures architecturales médiévales et de décors renaissance, comme en témoignent les abouts sculptés des maisons de la reconstruction.
Troyes possède, du fait de son histoire, une grande unité architecturale, celle de la première renaissance française.
Cette caractéristique se remarquera dans les articles qui vont suivre et qui seront consacrés aux églises de la ville.
À l'origine, la ville était la capitale de la cité du peuple gaulois des Tricasses, sous le nom de AUGUSTOBONA TRICASSIUS. La topographie de cette ville est encore largement inconnue. On en retrouve parfois quelques traces dans le sous-sol de l'actuelle Troyes.
Au IIIe siècle, afin de protéger la cité des invasions germaniques, un rempart est édifié à la hâte, réduisant la partie urbaine à un carré de 400m de côté, c'est dans ce "castrum" que s'implante la cathédrale.
Le castrum romain. La ville médiévale
Cette petite ville survit aux invasions et aux saccages (en particulier ceux des Huns au Ve siècle et des Normands au IXe siècle) puis la prospérité renaît avec, au XIIIe siècle, un développement urbain continu qui donnera au bourg la forme bien particulière d'un "bouchon de Champagne".Ce développement est la manifestation la plus tangible de l'enrichissement de la ville. Parallèlement, le centre actif de Troyes se déplace de l'ancienne cité romaine à la partie ouest de la nouvelle ville. L'ancienne cité n'est plus que le centre ecclésiastique de Troyes ( cathédrale, couvent, hôtel-dieu..) ainsi que son centre politique (château des comtes de Champagne), par contre, la nouvelle ville devient un centre artisanal et commerçant essentiel, organisé autour de la place du marché où vont se tenir les foires de Champagne.
La présence des foires de Champagne dans la cité est dû à trois facteurs :
. La protection et la sage administration des comtes de Champagne qui possèdent Troyes depuis le 10e siècle (d'abord sous le nom de comte de Meaux et de Troyes) : ils créent six foires dans quatre villes du comté ( Lagny, Provins, Bar sur Aube, Troyes ; Troyes en hébergeant deux, à la saint-Jean et à la saint-Rémy) et accordent leur sauvegarde sous forme d'un sauf-conduit à quiconque se rend à ces foires. De même, le comte de Champagne Thiebaut IV octroiera en 1230 une charte communale à la ville.
. Le sauf-conduit royal de 1209 accordé par le roi Philippe-Auguste, suzerain des comtes de Champagne, qui étend à tout le royaume la protection de la justice royale à quiconque se rend aux foires de Champagne, cela étend considérablement l'aire d'influence des foires.
. La situation géographique du comté de Champagne à mi-chemin entre les deux centres économiques et commerciaux du monde médiéval comme le montre le schéma ci-dessous :
Les foires de champagne deviennent le centre essentiel du commerce européen où l'on trouve de tout : des draps et étoffes de Flandres, de Londres et d'Italie, des épices et de la soie venu d'Orient via les villes marchandes de Venise et de Gènes, les poissons, les cuirs et les peaux venus de Russie, de Norvège par la Hanse Germanique, (association de villes marchandes du saint Empire). Cette prospérité conduit en particulier à l'installation à Troyes de banquiers italiens dit "lombards".
Cette prospérité durera jusqu'à la fin du 13e siècle, le déclin fut dû à plusieurs facteurs :
. L'incorporation du comté de Champagne au royaume de France avec le mariage du roi Philippe le Bel avec Jeanne de Navarre, héritière, entre autre, du comté de Champagne (1285). Or les rois de France préféraient privilégier leur foire de Paris au détriment des foires de Champagne.
. Les querelles pour la succession au trône de France après la mort de Philippe le Bel (1314) qui aboutirent aux ravages de la guerre de cent ans.
. Le déplacement des routes commerciales vers des voies plus sûres en particulier au niveau du couloir rhénan.
La ville actuelle ne date pas de la grande époque des foires de Champagne : en 1524, un incendie détruisit une grande partie de la ville commerçante. Troyes avait accumulé assez de richesses pour reconstruire rapidement les maisons : cela fut accompli selon le style en vogue dans la première moitié du XVIe siècle, celui de la Renaissance Française avec association de structures architecturales médiévales et de décors renaissance, comme en témoignent les abouts sculptés des maisons de la reconstruction.
Troyes possède, du fait de son histoire, une grande unité architecturale, celle de la première renaissance française.
Cette caractéristique se remarquera dans les articles qui vont suivre et qui seront consacrés aux églises de la ville.
lundi 28 juillet 2014
À la découverte de.. TROYES (4)
Si on s'élève dans la hiérarchie des richesses dans la ville de Troyes, on voit apparaître d'autres types de maisons.
L'HOTEL DU MOÏSE
L'hôtel dit du Moïse se trouve situé à l'angle de la rue Charbonnet et de la rue Paillot de Montalbert ; cet hôtel est ainsi nommé car il comporte une statue de Moïse à l'angle des deux rues. Sous la statue se trouve un puits. Le terme d'hôtel ne se réfère pas à sa définition actuelle, il correspond à un édifice qui n'est plus une maison de marchand et pas encore une demeure seigneuriale.
Cette maison est construite selon les mêmes types architecturaux que les autres maisons de la ville accolant une façade à pignon et une façade à lucarne.
Pourtant, il est aisé de voir que son propriétaire a franchi une étape dans la hiérarchie des richesses :
. Les façades ne sont plus construites en colombage mais au moyen d'une mosaïque de pierre de craie et de briques appelé damier champenois,
. De même le rez-de chaussée ne comporte plus de boutiques ou d'ateliers mais plutôt des communs.
. L'escalier ne se trouve plus à l'extérieur de la maison mais est incorporé dans celle-ci, on le devine au niveau des deux fenêtres qui surmontent la porte d'entrée.
. Enfin, apparaît clairement au premier étage, le Piano Nobile qui est le logis du propriétaire,
Ce type de construction avec mosaïque de pierre de craie et de briques se retrouve dans le reste de la ville pour des demeures cossues : elle est aussi souvent associée au colombage. Voici deux exemples de maisons de notables comportant pour partie un rez-de-chaussée de damier champenois et un étage de colombage.
L'HOTEL DES ANGOISELLES occupe le coin entre la rue de la Montée aux Changes et la rue du général Sausset.
. Du côté de la rue du général Sausset, l'hôtel comporte au dessus de la boutique (1), deux étages à colombages sur encorbellement couverts de bardeaux (2), ce qui en fait sa grande originalité dans la ville,
. Au niveau de la rue de la Montée au Change, en élévation, se trouve au rez de chaussée un mur en damier champenois associant pierres de craie et briques (3) , puis s'élèvent deux niveaux en encorbellement recouverts de bardeaux (4).
. Cette façade est terminée par une cour comportant une tour-escalier (5) recouverte d'ardoises.
. Puis se trouve un mur en damier champenois surmonté d'un seul niveau de colombage, au centre s'ouvre une porte cochère (6) qui donne sur le cour arrière.
La FAÇADE SUR LA RUE LARIVEY de l'actuelle maison de l'outil et de la pensée ouvrière.
La maison de l'outil et de la pensée ouvrière est un ancien hôtel construit au milieu du 16e siècle par un riche marchand pour y entreposer le sel, le vin et les étoffes. Il s'appelait alors "hôtel de l'aigle". Il devient ensuite, par legs de ce riche marchand, l' hôpital et le collège de la Charité destiné " à l'instruction d'un collège de jeunes enfants, tant fils que filles, orphelins et pauvres, en la forme règle et manière qu'est le collège de la Trinité à Paris" ; l'hôtel de l'aigle est désormais dénommé Hôpital de la Charité et accueille les enfants pauvres pour leur apprendre un métier et leur enseigner le nécessaire intellectuel et spirituel. Dès le début du 17e siècle, l'hôpital forma des bonnetiers et contribua au développement de cet industrie dans la ville.
La façade du musée sur la RUE LARIVEY comporte :
. Un premier niveau comportant une base de pierre (1), puis une paroi avec alternance de pierre de craie et de briques selon le système du "damier champenois" (2).
. Des consoles enchâssées (3) dans le mur portent le mur en encorbellement de l'étage ; celui-ci comporte deux niveaux séparés par une poutre (4) : un étage avec de grandes fenêtres (5) et au dessus un grenier (6).
. Le grenier est desservi par deux lucarnes (7) qui permettent l'accès direct à partir de la rue aux greniers.
À l'intérieur se trouve une cour entourée de bâtiments qui associent damier champenois, colombages et éléments décoratifs de la Renaissance.
L'HÔTEL D'AUTRUY
Avec cet hôtel, on s'élève encore dans la hiérarchie sociale de Troyes : il a été construit au milieu du XVIe siècle et fut la demeure d'un maire de Troyes anobli par Henry IV.
Il comporte deux parties :
. Un logis érigé selon le style du damier champenois,
. Une haute tour-escalier qui se surélève pour constituer un donjon attestant que le propriétaire est noble.
Ainsi, se confirme bien cette utilisation des tours-escaliers destinées à témoigner de la richesse de son propriétaire, de sa volonté de mener une vie noble et enfin de l'anoblissement des plus distingués.
L'HOTEL DU MOÏSE
L'hôtel dit du Moïse se trouve situé à l'angle de la rue Charbonnet et de la rue Paillot de Montalbert ; cet hôtel est ainsi nommé car il comporte une statue de Moïse à l'angle des deux rues. Sous la statue se trouve un puits. Le terme d'hôtel ne se réfère pas à sa définition actuelle, il correspond à un édifice qui n'est plus une maison de marchand et pas encore une demeure seigneuriale.
Cette maison est construite selon les mêmes types architecturaux que les autres maisons de la ville accolant une façade à pignon et une façade à lucarne.
Pourtant, il est aisé de voir que son propriétaire a franchi une étape dans la hiérarchie des richesses :
. Les façades ne sont plus construites en colombage mais au moyen d'une mosaïque de pierre de craie et de briques appelé damier champenois,
. De même le rez-de chaussée ne comporte plus de boutiques ou d'ateliers mais plutôt des communs.
. L'escalier ne se trouve plus à l'extérieur de la maison mais est incorporé dans celle-ci, on le devine au niveau des deux fenêtres qui surmontent la porte d'entrée.
. Enfin, apparaît clairement au premier étage, le Piano Nobile qui est le logis du propriétaire,
Ce type de construction avec mosaïque de pierre de craie et de briques se retrouve dans le reste de la ville pour des demeures cossues : elle est aussi souvent associée au colombage. Voici deux exemples de maisons de notables comportant pour partie un rez-de-chaussée de damier champenois et un étage de colombage.
L'HOTEL DES ANGOISELLES occupe le coin entre la rue de la Montée aux Changes et la rue du général Sausset.
. Du côté de la rue du général Sausset, l'hôtel comporte au dessus de la boutique (1), deux étages à colombages sur encorbellement couverts de bardeaux (2), ce qui en fait sa grande originalité dans la ville,
. Au niveau de la rue de la Montée au Change, en élévation, se trouve au rez de chaussée un mur en damier champenois associant pierres de craie et briques (3) , puis s'élèvent deux niveaux en encorbellement recouverts de bardeaux (4).
. Cette façade est terminée par une cour comportant une tour-escalier (5) recouverte d'ardoises.
. Puis se trouve un mur en damier champenois surmonté d'un seul niveau de colombage, au centre s'ouvre une porte cochère (6) qui donne sur le cour arrière.
La FAÇADE SUR LA RUE LARIVEY de l'actuelle maison de l'outil et de la pensée ouvrière.
La maison de l'outil et de la pensée ouvrière est un ancien hôtel construit au milieu du 16e siècle par un riche marchand pour y entreposer le sel, le vin et les étoffes. Il s'appelait alors "hôtel de l'aigle". Il devient ensuite, par legs de ce riche marchand, l' hôpital et le collège de la Charité destiné " à l'instruction d'un collège de jeunes enfants, tant fils que filles, orphelins et pauvres, en la forme règle et manière qu'est le collège de la Trinité à Paris" ; l'hôtel de l'aigle est désormais dénommé Hôpital de la Charité et accueille les enfants pauvres pour leur apprendre un métier et leur enseigner le nécessaire intellectuel et spirituel. Dès le début du 17e siècle, l'hôpital forma des bonnetiers et contribua au développement de cet industrie dans la ville.
La façade du musée sur la RUE LARIVEY comporte :
. Un premier niveau comportant une base de pierre (1), puis une paroi avec alternance de pierre de craie et de briques selon le système du "damier champenois" (2).
. Des consoles enchâssées (3) dans le mur portent le mur en encorbellement de l'étage ; celui-ci comporte deux niveaux séparés par une poutre (4) : un étage avec de grandes fenêtres (5) et au dessus un grenier (6).
. Le grenier est desservi par deux lucarnes (7) qui permettent l'accès direct à partir de la rue aux greniers.
À l'intérieur se trouve une cour entourée de bâtiments qui associent damier champenois, colombages et éléments décoratifs de la Renaissance.
L'HÔTEL D'AUTRUY
Avec cet hôtel, on s'élève encore dans la hiérarchie sociale de Troyes : il a été construit au milieu du XVIe siècle et fut la demeure d'un maire de Troyes anobli par Henry IV.
Il comporte deux parties :
. Un logis érigé selon le style du damier champenois,
. Une haute tour-escalier qui se surélève pour constituer un donjon attestant que le propriétaire est noble.
Ainsi, se confirme bien cette utilisation des tours-escaliers destinées à témoigner de la richesse de son propriétaire, de sa volonté de mener une vie noble et enfin de l'anoblissement des plus distingués.
dimanche 27 juillet 2014
À la découverte de.. TROYES (3)
LA STRUCTURE INTERNE D'UNE MAISON À COLOMBAGE DE LA RUE KLÉBER
Il arrive que, parfois, une personne obligeante nous invite à entrer chez elle pour nous montrer sa maison, ce fut le cas pour cette maison de la rue Kléber. Elle est plus haute que les autres en ce sens qu'elle comporte quatre niveaux, avec un rez-de-chaussée servant autrefois de boutique ou d'atelier, deux étages d'habitation et un grenier. Elle est aussi originale au niveau du colombage qui est effectué à partir du motif de la croix de saint André.
Cette visite a permis de tracer un plan sommaire de cette maison au niveau du rez de chaussée.
En premier lieu, la maison est construite sur une parcelle étroite sur la rue et toute en profondeur, ce qui est commun à la plupart des villes marchandes nées au Moyen-âge.
1 ancienne boutique avec une arrière-boutique,
2 long couloir qui conduit à une cour arrière,
3 ensemble de galeries étagées qui fait le tour de la maison sur trois côtés :
- 3a galerie donnant accès aux étages de la maison principale,
- 3b galerie adossée au mur de séparation de cette maison et de la maison voisine,
- 3c escalier droit à l'italienne permettant de monter aux étages,
- 3d galerie qui donne accès à une construction située à l'arrière de la parcelle (sans doute boutiques ou appartements).
Ce type d'agencement doit être commun à la plupart des maisons de Troyes.
LES MAISONS À TOUR-ESCALIER
À gauche, la cour intérieure d'une maison à tour-escalier de la Ruelle des Chats.
La tour, adossée à la paroi, comporte un escalier à vis. Elle témoigne de la richesse du propriétaire et de son aspiration à mener une vie noble : en effet, cette tour évoque d'autant plus un donjon urbain que la partie supérieure dépasse du toit comme dans les demeures nobles de la ville.
À droite, la maison de l'orfèvre.
Elle forme un coin de la rue Paillot de Montalbert et de la rue Chambeaux, Dans ce quartier, les maisons anciennes abondent , elles étaient autrefois si serrées que l'orfèvre a été obligé de construire sa tour-escalier à l'extérieur de la maison dans l'angle des deux rues et non, comme de coutume, dans la cour arrière qui dessert les étages ; la tour est en encorbellement et à toit conique recouvert d'ardoises en losanges , elle est soutenue par deux cariatides et un atlante : comme on le voit, l'utilisation de l'encorbellement permet toutes les audaces !
Il arrive que, parfois, une personne obligeante nous invite à entrer chez elle pour nous montrer sa maison, ce fut le cas pour cette maison de la rue Kléber. Elle est plus haute que les autres en ce sens qu'elle comporte quatre niveaux, avec un rez-de-chaussée servant autrefois de boutique ou d'atelier, deux étages d'habitation et un grenier. Elle est aussi originale au niveau du colombage qui est effectué à partir du motif de la croix de saint André.
Cette visite a permis de tracer un plan sommaire de cette maison au niveau du rez de chaussée.
En premier lieu, la maison est construite sur une parcelle étroite sur la rue et toute en profondeur, ce qui est commun à la plupart des villes marchandes nées au Moyen-âge.
1 ancienne boutique avec une arrière-boutique,
2 long couloir qui conduit à une cour arrière,
3 ensemble de galeries étagées qui fait le tour de la maison sur trois côtés :
- 3a galerie donnant accès aux étages de la maison principale,
- 3b galerie adossée au mur de séparation de cette maison et de la maison voisine,
- 3c escalier droit à l'italienne permettant de monter aux étages,
- 3d galerie qui donne accès à une construction située à l'arrière de la parcelle (sans doute boutiques ou appartements).
Ce type d'agencement doit être commun à la plupart des maisons de Troyes.
LES MAISONS À TOUR-ESCALIER
À gauche, la cour intérieure d'une maison à tour-escalier de la Ruelle des Chats.
La tour, adossée à la paroi, comporte un escalier à vis. Elle témoigne de la richesse du propriétaire et de son aspiration à mener une vie noble : en effet, cette tour évoque d'autant plus un donjon urbain que la partie supérieure dépasse du toit comme dans les demeures nobles de la ville.
À droite, la maison de l'orfèvre.
Elle forme un coin de la rue Paillot de Montalbert et de la rue Chambeaux, Dans ce quartier, les maisons anciennes abondent , elles étaient autrefois si serrées que l'orfèvre a été obligé de construire sa tour-escalier à l'extérieur de la maison dans l'angle des deux rues et non, comme de coutume, dans la cour arrière qui dessert les étages ; la tour est en encorbellement et à toit conique recouvert d'ardoises en losanges , elle est soutenue par deux cariatides et un atlante : comme on le voit, l'utilisation de l'encorbellement permet toutes les audaces !
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