L'HOTEL DU MOÏSE
L'hôtel dit du Moïse se trouve situé à l'angle de la rue Charbonnet et de la rue Paillot de Montalbert ; cet hôtel est ainsi nommé car il comporte une statue de Moïse à l'angle des deux rues. Sous la statue se trouve un puits. Le terme d'hôtel ne se réfère pas à sa définition actuelle, il correspond à un édifice qui n'est plus une maison de marchand et pas encore une demeure seigneuriale.
Cette maison est construite selon les mêmes types architecturaux que les autres maisons de la ville accolant une façade à pignon et une façade à lucarne.
Pourtant, il est aisé de voir que son propriétaire a franchi une étape dans la hiérarchie des richesses :
. Les façades ne sont plus construites en colombage mais au moyen d'une mosaïque de pierre de craie et de briques appelé damier champenois,
. De même le rez-de chaussée ne comporte plus de boutiques ou d'ateliers mais plutôt des communs.
. L'escalier ne se trouve plus à l'extérieur de la maison mais est incorporé dans celle-ci, on le devine au niveau des deux fenêtres qui surmontent la porte d'entrée.
. Enfin, apparaît clairement au premier étage, le Piano Nobile qui est le logis du propriétaire,
Ce type de construction avec mosaïque de pierre de craie et de briques se retrouve dans le reste de la ville pour des demeures cossues : elle est aussi souvent associée au colombage. Voici deux exemples de maisons de notables comportant pour partie un rez-de-chaussée de damier champenois et un étage de colombage.
L'HOTEL DES ANGOISELLES occupe le coin entre la rue de la Montée aux Changes et la rue du général Sausset.
. Du côté de la rue du général Sausset, l'hôtel comporte au dessus de la boutique (1), deux étages à colombages sur encorbellement couverts de bardeaux (2), ce qui en fait sa grande originalité dans la ville,
. Au niveau de la rue de la Montée au Change, en élévation, se trouve au rez de chaussée un mur en damier champenois associant pierres de craie et briques (3) , puis s'élèvent deux niveaux en encorbellement recouverts de bardeaux (4).
. Cette façade est terminée par une cour comportant une tour-escalier (5) recouverte d'ardoises.
. Puis se trouve un mur en damier champenois surmonté d'un seul niveau de colombage, au centre s'ouvre une porte cochère (6) qui donne sur le cour arrière.
La FAÇADE SUR LA RUE LARIVEY de l'actuelle maison de l'outil et de la pensée ouvrière.
La maison de l'outil et de la pensée ouvrière est un ancien hôtel construit au milieu du 16e siècle par un riche marchand pour y entreposer le sel, le vin et les étoffes. Il s'appelait alors "hôtel de l'aigle". Il devient ensuite, par legs de ce riche marchand, l' hôpital et le collège de la Charité destiné " à l'instruction d'un collège de jeunes enfants, tant fils que filles, orphelins et pauvres, en la forme règle et manière qu'est le collège de la Trinité à Paris" ; l'hôtel de l'aigle est désormais dénommé Hôpital de la Charité et accueille les enfants pauvres pour leur apprendre un métier et leur enseigner le nécessaire intellectuel et spirituel. Dès le début du 17e siècle, l'hôpital forma des bonnetiers et contribua au développement de cet industrie dans la ville.
La façade du musée sur la RUE LARIVEY comporte :
. Un premier niveau comportant une base de pierre (1), puis une paroi avec alternance de pierre de craie et de briques selon le système du "damier champenois" (2).
. Des consoles enchâssées (3) dans le mur portent le mur en encorbellement de l'étage ; celui-ci comporte deux niveaux séparés par une poutre (4) : un étage avec de grandes fenêtres (5) et au dessus un grenier (6).
. Le grenier est desservi par deux lucarnes (7) qui permettent l'accès direct à partir de la rue aux greniers.
À l'intérieur se trouve une cour entourée de bâtiments qui associent damier champenois, colombages et éléments décoratifs de la Renaissance.
L'HÔTEL D'AUTRUY
Avec cet hôtel, on s'élève encore dans la hiérarchie sociale de Troyes : il a été construit au milieu du XVIe siècle et fut la demeure d'un maire de Troyes anobli par Henry IV.
Il comporte deux parties :
. Un logis érigé selon le style du damier champenois,
. Une haute tour-escalier qui se surélève pour constituer un donjon attestant que le propriétaire est noble.
Ainsi, se confirme bien cette utilisation des tours-escaliers destinées à témoigner de la richesse de son propriétaire, de sa volonté de mener une vie noble et enfin de l'anoblissement des plus distingués.
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