REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
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Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

lundi 26 octobre 2015

Le déclin de la culture française ? (3) l'analyse de M Morisson

Comment vue de France, peut-on interpréter cette analyse  de M Morisson ?  :

Il y a d'abord, selon moi, un argument qui est contestable : celui qui rend l'art dépendant de la société capitaliste : la valeur intrinsèque d'une oeuvre d'art ne se définit pas par les sommes atteintes lors des ventes aux enchères :  la créativité artistique s'est toujours effectuée dans notre pays en réaction contre l'art académique ambiant : au 19ème siècle, alors que Bougereau était un artiste reconnu par tous, naquit le réalisme et l'impressionnisme qui furent tant décriés qu'ils n'avaient alors sur le marché aucune valeur. Il en fut de même pour le cubisme, le nouveau roman, le nouveau théâtre...

Tout aussi contestable est l'affirmation que l'art français est devenu médiocre á force d'être subventionné : en fait obtenir une subvention de l'Etat est sans doute aussi difficile que recevoir la caution des sociétés capitalistes.

Pourtant, Donald Morrison analyse parfaitement la situation de la culture française lorsqu'il dit que son déclin provient des mentalités françaises elles- mêmes :

Autrefois, explique t'il, la renommée de la littérature française tenait au fait que les auteurs développaient des valeurs universalistes qui transcendaient le tempérament français pour modeler l'ensemble de l'humanité á ces valeurs : " Les précédentes générations d'écrivains français - de Molière, Hugo, Balzac et Flaubert à Proust, Sartre, Camus et Malraux – ne manquaient effectivement pas d'une audience internationale." 

Cette assertion est parfaitement justifiée : Harpagon, Argan ou Diafoirus de Molière, constituent des archétypes dans lesquels.tout le monde pouvait se retrouver, il en est de même de personnages comme le père Goriot, Eugènie Grandet de Balzac, et de la société constituée par les Rougon-Macquart de Zola ou de la fresque décrite dans les Misérables de Victor Hugo. En outre, ces archétypes étaient mis en scène de telle manière qu'apparaisse une perspective moralisatrice valable pour tous : " voilà ce qu'il advient quand on est avare ou cacochyme" aurait pu dire Molière.  Dans la même perspective, la théorisation des droits de l'homme par le siècle des lumières fut  universellement reconnue et appliquée en devenant les fondements de notre civilisation actuelle.

Pour M Morrison, cette vision universaliste n'existe plus : il utilise des qualificatifs assez durs pour témoigner de l'évolution survenue : intellectualisme, abstraction, introspection, autofiction, art de la palabre... Ces termes définissent une culture aux antipodes de l'universalisme prôné autrefois  par la culture française il en résulte une culture intellectualisée á l'extrême se caractérisant soit par l'abstraction soit par l'intimisme cérébral et introspectif, on a l'impression que cet art s'enferme dans une spirale qui se coupe de plus en plus du réel. Dans cette perspective, la culture française n'est plus que le fait d'une infime minorité  exprimant ses états d'âme, sombrant dans un verbiage ennuyeux et souvent inaccessible á la traduction, ce que M Morrison appelle le fardeau de la palabre. Selon lui, cette évolution s'est produit en littérature avec, entre autre, l'apparition du nouveau roman.

Une dernière  observation peut être enfin formulée : dans son analyse, M Morrison fournit une vision globale du déclin français, il témoigne de ce qu'observe de l'extérieur un journaliste étranger. En fait, si cette analyse correspond bien dans son ensemble à la réalité française, elle doit être cependant nuancée en particulier si on se place dans une perspective sociologique.

En effet se dégagent trois strates sociales pour lesquelles on peut noter de profondes différences en ce qui concerne leurs perceptions de la culture :
     . Il y a d'abord une étroite coterie de gens cultivés (ou se prétendant tels) qui orientent l'art et la culture vers toujours plus d'abstraction, d'hermétisme et d'ésotérisme et qui, de ce fait, se coupent non seulement des autres français mais aussi du reste du monde, ce sont eux dont parle M Morrison dans son article.
     . De l'autre côté se trouve une majorité de gens qui se détourne de toutes les traditions culturelles françaises pour se complaire dans un américanisme partiel, superficiel et mal compris en n'en percevant que ce qui en est le plus discutable.
     . Entre les deux existe une frange plus ou moins importante de gens qui se passionne pour toutes les formes d'art et de culture, critiquant l'intellectualisme des premiers et la médiocrité des autres.

Ces trois catégories méritent qu'on s'y intéresse afin de mieux mesurer le degré de déclin de la culture française.

dimanche 25 octobre 2015

Le déclin de la culture française ? (2) l'analyse de M Morisson

Quelles sont les explications données par M Morrison á ce déclin de l'influence culturelle française ?

Il cite d'abord le fait que "beaucoup de Français croient que leur pays et sa culture sont sur le déclin.  Les librairies sont remplies de jérémiades telles que « La France qui tombe », « Le grand gaspillage », « La guerre des deux France » ou « Les classes moyennes à la dérive ». Les invités des émissions de débat et les chroniqueurs d'opinion décrient la fortune faiblissante de la France." 

Deuxième cause, le déclin de la pratique de la langue française dans le monde qui, selon cet auteur, n'est plus parlé que par 12% de la population mondiale.

Donald Morrison donne aussi comme autre cause du déclin, l'omniprésence des subventions : " Les producteurs de n'importe quel film non pornographique peuvent obtenir une avance gouvernementale contre les recettes du "box-office" (la majorité des prêts ne sont jamais entièrement remboursés). En fait, les recettes qui proviennent de la taxe de 11% sur les tickets de cinéma sont réinvestis sous forme de subvention. Avec tous ces avantages, pourquoi l'offre culturelle française ne se débrouille-t-elle pas mieux à l'étranger ? ... Avec un marché domestique à l'abri grâce à des quotas et la barrière de la langue, les producteurs français peuvent prospérer sans des ventes à l'étranger. Seulement 1 film français sur 5 est exporté vers les États-Unis, 1 sur 3 en Allemagne" en outre, les subventions  "assureraient la médiocrité"  des films français. Pour preuve de ce qu'il avance, l'auteur indique qu'aux États-Unis, l'art n'est pratiquement pas subventionné, ce qui oblige les artistes á se surpasser pour intéresser les investisseurs privés.

Enfin, Donald Morrison indique comme cause du déclin que "certains aspects du caractère national peut aussi jouer un rôle... Les écrivains Français pensent qu'ils doivent être des intellectuels" ... " L'abstraction et la théorie ont longtemps été prisées dans la vie intellectuelle française et mises en exergue dans les écoles.... part cette tendance est plus apparente que dans la fiction qui souffre encore du mouvement introspectif du nouveau roman.  Beaucoup des romanciers français les plus révérés aujourd'hui par la critique écrivent une fiction avec un style dépouillé et élégant qui voyage mal. D'autres pratiquent ce que les Français appellent l'autofiction - des mémoires à peine voilées qui dissimulent mal qu'elles ont été conçues par une absorption du moi profond" l'article se termine par cette phrase : " pour beaucoup d’étrangers, le fardeau de la palabre persiste" 

Cet article présente l'analyse de la culture française vue des Etats-Unis. L'étude de la culture française vue de l'intérieur du pays corrobore t-elle la thèse de M Morisson ? ... 

Á suivre... 

samedi 24 octobre 2015

Le déclin de la culture française ? (1) l'analyse de M Morisson

L'ARTICLE "THE DEATH OF THE FRENCH CULTURE"

Un des aspects les plus tristes du déclin français que j'ai évoqué dans une précédente série d'articles est celui qui se produit dans les domaines linguistiques et culturels. Elle a été en particulier explicitée dans un article paru en 2007 dans le Times écrit par un journaliste américain, Donald Morrison dont le titre était the "Death of the French Culture" . Cet article suscita évidemment de vigoureuses protestations et fit polémique en France. Pour le comprendre, il convient d'indiquer qu'il s'agit d'une vision non de la culture française en tant que telle mais beaucoup plus du rayonnement de la culture française dans le monde.

Son propos s'articule en deux grandes parties :
     . Le constat de la situation,
     . Une tentative d'explication de celui-ci,

En ce qui concerne le constat, voici quelques extraits de son article :

" Jadis admirée pour l'excellence dominatrice de ses écrivains, artistes et musiciens, la France est à présent une puissance qui dépérit sur le marché culturel mondial. 

Seule une poignée des nouveaux romans de cette saison trouvera un éditeur hors de France. Moins d'une douzaine le sera aux États-Unis dans une année moyenne, alors que dans le même temps, 30 % de toutes les fictions vendues en France sont traduites de l'anglais.... Les précédentes générations d'écrivains français - de Molière, Hugo, Balzac et Flaubert à Proust, Sartre, Camus et Malraux – ne manquaient effectivement pas d'une audience internationale. 

La France pond encore environ 200 films par an, soit plus que tout autre pays en Europe. Mais la plupart des films français sont aimables, sorte de broutilles à petits budgets pour le marché intérieur. Les films américains représentent quant à eux près de la moitié des tickets vendus dans les cinémas français." 

Suit alors une preuve contestable du déclin français au niveau de la peinture, l'auteur indique que dans les " maisons de vente aux enchères" la cote des productions françaises est  très inférieure à celle des œuvres des autres pays , cette idée est contestable car la valeur intrinsèque d'un tableau ne se mesure pas à l'aune de sa valeur commerciale.

" La France a effectivement des compositeurs et des chefs d'orchestre de réputation internationale, mais aucun équivalent à des géants du XXe siècle tels que Debussy, Satie, Ravel et Milhaud. Dans la musique populaire, les chanteurs et chanteuses(f) tels que Charles Trenet, Charles Aznavour et Édith Piaf furent jadis écoutés du monde entier. Aujourd'hui, les Américains et les Britishs dominent la scène pop. 

La France est un pays où promouvoir l’influence culturelle a été la politique nationale durant des siècles, un pays où les philosophes controversés et les nouveaux musées démonstratifs sont des symboles de fierté et de patriotisme. De plus, la France a endossé la responsabilité de promouvoir le concept d’« exception culturelle » qui autorise les gouvernements à empêcher l’entrée des produits de divertissement étrangers tout en subventionnant les leurs. Les dirigeants français, croient qu’un tel protectionnisme est essentiel pour sauver la diversité culturelle. " 

À suivre...

mardi 13 octobre 2015

Impressions sur .. MONTPELLIER (5)

LA CATHÉDRALE

Les églises de Montpellier ne sont pas anciennes car beaucoup d'entre elles ont été détruites par les protestants. la cathédrale conserve néanmoins une partie de sa structure médiévale  .

A l'origine, avait été établi sur ce site un monastère bénédictin qui fut construit à l'époque du pape Urbain V. Il comprenait une église consacrée en 1373 et des bâtiments monastiques.


Quand le siège épiscopal de Maguelone fut transféré à Montpellier, l'évêque fit de l'ancien monastère son palais épiscopal tandis que l'église abbatiale devenait cathédrale.
La façade occidentale serait assez austère si elle n'était pas  précédée d'un porche-baldaquin de style avignonnais,  comportant deux tourelles circulaires,

A l'intérieur, coexistent deux architectures :
     . La nef correspond à l'ancienne église abbatiale, elle est représentative de l'art gothique méridional
     . Par contre, le transept et le chœur actuel datent du XIXème siècle.

La nef ne comporte pas de bas-côtés, ceux-ci sont remplacés par des chapelles latérales limitées par des murs-contreforts internes qui portent la structure. Au dessus se trouve une rangée de fenêtres hautes. La voûte est ogivale avec d'imposants arcs doubleaux.

Ce type de construction avec contreforts intérieurs séparant les chapelles latérales  permet de faire en sorte qu'il n'y ait pas besoin d'arcs-boutants à l'extérieur, comme le montre la photo ci-contre : les contreforts intérieurs sont surélevés au niveau de l'étage des fenêtres hautes et supportent la voûte

L'ancien palais épiscopal est devenu la faculté de médecine.

mercredi 7 octobre 2015

Impressions sur... Les remparts d'Aigues-Mortes (5)

Le deuxième type de portes est celui des entrées monumentales de la ville,  elles comportent un PORCHE CENTRAL ENCADRÉ DE DEUX TOURS CIRCULAIRES.

La PORTE MARINE s'ouvre sur le port médiéval.
La roue centrale possède  les mêmes éléments de défense que les tours-portes simples avec :
     - un porche sous lequel se trouve la porte et la herse,
     - une chambre surmontant le porche avec le mécanisme de la herse,
     - au dessus, une terrasse de tir avec créneaux et archères.



De chaque côté de ce porche central s'élèvent les deux tours demi-circulaires ; en élévation , elles comportent deux fenêtres surmontant une archère basse, ce qui permet de penser que ces tours ont trois niveaux.

A cette structure qui est commune à toutes les portes de ce type, la PORTE DE LA GARDETTE  possède une spécificité puisqu'elle comporte les rainures verticales typiques d'un pont-levis ;  cette situation s'explique par le fait que c'est à cette porte qu'arrivait la chaussée d'accès que Louis IX a fait aménager. C'était le seul accès direct par voie de terre, il fallait donc une meilleure protection. A l'emplacement du parking se trouvait le fossé.



Ces portes monumentales ne le sont véritablement qu'à l'extérieur car, à l'intérieur, la façade est rectiligne sans qu'apparaissent les deux tours latérales.

Cette caractéristique avait été observée dans les tours d'angle qui possèdent la même structure.

C'est ce que montre bien la photo de la PORTE DE LA GARDETTE  prise depuis la rue Jean Jaurès. En son centre se trouve la porte proprement dite. Au dessus, court le chemin de ronde en encorbellement, il donne accès aux deux salles demi-circulaires des tours et á la salle centrale par trois portes.


Le chemin de ronde est, au niveau des tours, en avancée par rapport à celui du rempart. Cela permet d'y installer des rampes d'escalier sur demi-arcades qui donne directement sur le chemin de ronde.

C'est ce que montre la photo ci-contre avec respectivement de gauche à droite :
   . La courtine derrière laquelle on aperçoit la tour de Constance,
   . l'escalier d'accès au chemin de ronde au niveau de la tour,
   . Le mur rectiligne de la porte.

Sur la miniature du 15eme représentant le départ de Louis IX pour la croisade, on reconnaît parfaitement bien les différentes articulations de la courtine.








Cet ensemble n'a subi pratiquement aucune modification depuis le 15eme siècle, il est un témoignage des techniques de fortifications de l'époque de saint Louis à une époque où on ne disposait pas de canons pour s'emparer d'une ville.

mardi 6 octobre 2015

Impressions sur... Les remparts d'Aigues-Mortes (5)

Le deuxième type de tour est celui des TOURS D'ANGLE.

L'aspect extérieur de la TOUR DE VILLENEUVE

Vue de l'extérieur, il apparaît une paroi circulaire simple couvrant l'angle et comportant une terrasse à créneaux et archères. La tour est flanquée d'une autre tour polygonale qui sert d'escalier extérieur d'accès à la terrasse.

 La façade interne donnant sur la ville est beaucoup plus complexe comme le montre la photo de la TOUR DES BOURGUIGNONS.(1)

D'abord, il apparaît que la tour n'est pas totalement circulaire, elle accole en effet deux formes : une forme demi-circulaire à l'extérieur et une forme rectangulaire à l'intérieur en sorte que dans la ville ne ne voit  qu'une forme plane.

Autre caractéristique, le chemin de ronde ne traverse plus la tour comme c'était le cas dans la porte de l'Organeau, il contourne la tour en avant de celle-ci.

Le chemin de ronde est accessible du boulevard intérieur par deux escaliers, chacun est supporté par une demi-arcade qui encadre la tour.

La tour comporte trois niveaux :
   . Une grande salle accessible directement par le chemin de ronde.
   . Au dessus se trouve la terrasse, on y accède par la tour-escalier extérieure. Cette terrasse est bordée de deux mâchicoulis qui surplombent le chemin de ronde.
   . En dessous, de la salle principale, la présence de deux meurtrières permet de penser que se trouvent des salles inférieures sans accès vers l'extérieur qui évoquent des réserves ou peut-être des culs de basse-fosse.

1- le nom de " tour des bourguignons" fait référence à un épisode de la guerre de cent ans et à la guerre civile dite des Armagnacs et des Bourguignons. La place, livrée aux Bourguignons par son gouverneur, fut assiégée par Charles de Bourbon, au nom du dauphin de France; elle résista, mais ses habitants se soulevèrent et massacrèrent la garnison en 1421; les morts furent si nombreux  que pour éviter les risques de propagation des maladies, on décida de les entasser dans un tour de l'enceinte et de les saler. On en tira une chanson :

Bourguignon salé , 
L'épée au côté, 
La barbe au menton, 
Saute ! Bourguignon !

lundi 5 octobre 2015

Impressions sur... Les remparts d'Aigues-Mortes (4)

La PORTE DES CORDELIERS située sur le flanc Ouest présente une structure semblable à celle de la porte de l'Organeau, elle est cependant mieux conservée.

Elle comporte également trois niveaux:

     - une terrasse de tir avec quatre mâchicoulis au milieu des quatre côtés,

     - une salle d'étage pourvue d'une fenêtre sur sa face interne et d'une étroite archère sur l'extérieur. Aux quatre angles se trouvent quatre échauguettes dont une, surélevée et éclairée par des fenêtres étroites,  comporte, selon moi,  l'escalier d'accès d'accès à la terrasse. La photo permet d'apercevoir au niveau du chemin de ronde, une porte qui représente le seul accès à la salle haute.  le chemin de ronde semble traverser la salle pour se continuer vers la tour suivante. Cette salle servait de salle des gardes et permettait le maniement de la herse.

     - le porche proprement dit comporte deux arcades séparées par la rainure de descente de la herse.

L'aspect de la courtine se présente comme suit :
     - vu de l'extérieur, on aperçoit au niveau supérieur les créneaux et meurtrières habituels ainsi que des trous carrés qui pouvaient porter un mâchicoulis ou un hourd ; en dessous,  se trouvent les fentes étroites, à peine visibles, des archères
    - vu de l'intérieur, le chemin de ronde sur encorbellement occupe le niveau supérieur ;  en dessous, le mur est échancré de grandes arcades qui comportent les archères de l'étage inférieur. Á la base de ces arcades se trouvent deux bancs de pierres permettant au défenseur de s'asseoir lors des périodes d'accalmies.

dimanche 4 octobre 2015

Impressions sur... Les remparts d'Aigues-Mortes (3)

La TOUR DE L'ORGANEAU est du type des TOUR-PORTES SIMPLES

Comme les deux photos ci-dessus le montrent la tour-porte comprend trois niveaux et deux étages :

     - tout en haut se trouve une terrasse de guêt et de tirs. Cette terrasse ne comporte ni créneau ni archère. Elle conserve cependant quatre mâchicoulis qui permettent de lancer des projectiles dans les quatre directions : à l'extérieur de la muraille sur des ennemis qui attaquent, mais aussi à l'intérieur au cas où la porte serait prise ainsi que sur les deux côtés au dessus du chemin de ronde, si un ennemi s'empare de ce chemin de ronde, il est toujours possible de lutter contre lui.

     - en dessous se trouve une salle, elle ne possède qu'une seule fenêtre sur la façade intérieure, par contre la façade extérieure n'en comporte pas. Cette salle n'est accessible que par le chemin de ronde.

     - Sur chacun de ses angles, la salle d'étage comporte des échauguettes sur consoles ; à la fois à vocation décorative et utilitaire, elles doivent enserrer les escaliers d'accès à la terrasse.

     - En dessous se trouve le porche d'entrée. Il est composé de deux arcades emboîtées l'une dans l'autre et comporte actuellement, comme le montre la photo ci-contre, de l'extérieur vers l'intérieur :
         - une arcade externe.
         - une profonde rainure indiquant que là se trouvait une herse commandée de la chambre de l'étage.
         - une arcade intérieure sur laquelle s'appuie une porte cloutée.
       
Sur les deux photos ci-dessus, on aperçoit aussi l'aspect de la courtine :

la structure externe comporte deux étages de défense :
           - la partie supérieure avec créneaux, archères et conduits rectangulaires,
           - en dessous, on aperçoit des traits verticaux à peine visibles, qui correspondent à l'étage inférieur d'archères.

Á l'intérieur, on retrouve ces deux étages :
          - l'un correspond au chemin de ronde,
          - l'autre comporte de grandes chambres de tir insérées dans la muraille.

Une miniature du 15e siècle représentant saint Louis partant à la croisade,  montre à gauche la porte de l'Organeau : comme on peut le constater,  cette tour-porte est restée en l'état depuis la fin du Moyen-Age.