REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

mardi 14 octobre 2014

LA BASILIQUE SAINT PIERRE à l'époque de la création du BALDAQUIN par LE BERNIN. 

Au moment où le pape Urbain VIII commande le baldaquin de Saint Pierre à GIAN LORENZO BERNINI en 1624,  la basilique saint  Pierre de Rome n'est terminée que depuis quelques années seulement et n'est pas encore consacrée (elle le sera seulement en 1626).

En contemplant l'intérieur de l'édifice, on est saisi à la fois par le gigantisme de l'ensemble, par sa somptuosité,  par l'unité de style et  l'harmonie architecturale qui s'en dégage, comme si, à première vue, la basilique avait été construite d'un seul jet et par le même concepteur.

Ce ne fut cependant pas le cas :
   . D'abord, parce que la construction s'étala dans le temps : commencée sous le pontificat de Jules II en 1506, elle se poursuivit jusqu'au premier tiers du 17eme siècle, soit pendant plus de cent ans. Pendant cette longue période, de nombreux événements se produisirent qui firent évoluer le style architectural italien : le triomphe de l'art de la renaissance, puis l'éclosion de l'art nouveau de la contre-réforme catholique après le choc de la réforme luthérienne. Cependant, ces évolutions, si elles influèrent l'architecture de Saint-Pierre en modifiant en particulier le plan de la basilique, n'eurent que peu d'effets sur son organisation d'ensemble.
   . Ensuite, parce qu'alternèrent des périodes d'intenses activités de construction suivies par d'autres pendant laquelle l'érection de la nouvelle basilique fut mise en sommeil, soit parceque les papes eurent d'autres préoccupations, soit à cause du manque de moyens financiers (1)
   . Enfin, par le fait que les papes confièrent la direction des travaux à des artistes renommés qui, chacun, présentèrent des aménagements du plan primitif, voire même des plans nouveaux ; ils ne restèrent cependant qu'à l'état de projets. En fait, trois seulement de ces artistes comptèrent dans la conception de saint Pierre de Rome : Bramante, Michel-Ange et Maderno.

Si ces diverses contingences n'ont guère influées sur l'aspect intérieur de saint Pierre de Rome, c'est que l'unité architecture n'a pas été inventée ex-nihilo pour la basilique : elle est en réalité héritée des concepts mis en œuvre par le Quattrocento (15eme siècle italien).

L'UNITÉ STYLISTIQUE DE SAINT PIERRE DE ROME, UN HÉRITAGE DU QUATTROCENTO.
la théorisation de l'architecture de la Renaissance qui servit de base à la basilique saint Pierre de Rome et à la plupart des églises des 16eme et 17eme siècle a été effectuée par les humanistes du 15eme siècle et en particulier par Léon Baptista Alberti (1404-1472) à partir de deux éléments :
   -  la redécouverte de l'héritage antique et de ce qu'il en subsistait à Rome avec en particulier le Panthéon surmonté de sa coupole à caissons, les voûtes en berceau des ruines romaines dont celles des thermes, les arcs de triomphe...
   - une réflexion quasiment philosophique sur "l'art d'édifier" (De re aedificatoria, livre posthume d'Alberti) avec :
          . recherche théorique au moyen des mathématiques des proportions idéales sur le modèle de l'harmonie des accords musicaux, découverte de la perspective à partir d'un point de fuite...
          . Mise en application de la construction mentale qui résulte de cette recherche aux contingences matérielles du matériel à employer, du site, du sol, de la région... avec donc convergence de la forme (construction abstraite et idéalisée) à la matière selon les préceptes aristotéliciens.

Alberti va mettre en application ces théories dans une de ses œuvres majeures, la co-cathédrale saint André de Mantoue : il concevra cette église mais mourra avant la fin des travaux, la coupole ne sera réalisée qu'en 1490-95. Sur les deux illustrations qui suivent, seront mentionnées les caractéristiques qui inspireront les églises construites postérieurement et en particulier saint Pierre de Rome.

Il s'agit d'une église à nef unique (alors que les églises médiévales possédaient deux bas-côtés)  en forme de croix latine. A la croisée du transept se trouve une coupole (1), elle est portée par quatre piliers de forme carrée (2) qui soutiennent de puissantes arcades (3) sur lesquelles est construite la coupole. Ces arcades constituent la naissance des quatre voûtes en berceau  ornées de caissons qui recouvrent la nef (4), les deux bras du transept (5) et le chœur (6).

Cette structure avec coupole centrale et voûtes en berceau sur les quatre bras de la croix sera une des constantes de l'architecture  baroque.

Le problème qui se pose avec une telle structure est, bien évidemment,  le poids de la voûte et les risques d'écartement de ces voûtes  ; à l'époque médiévale, on aurait construit d'épais contreforts qui aurait porté des arcs-boutants ; ce n'est pas ici le cas. Une autre forme de soutènement est apparue, celle des contreforts intérieurs (7) : ce sont d'épais murs qui vont s'élever de part et d'autre de la nef pour supporter la voûte.

Ces murs seraient disgracieux s'ils n'étaient pas masqués : ils se terminent au niveau de la nef par des pilastres (8) qui supportent une corniche à  entablement (9). En outre, pour renforcer ces piliers en les arrimant l'un à l'autre, ont été créé des voûtes en berceau à axe perpendiculaire au sens de la nef (10)) qui permettent de constituer des chapelles latérales (11) ; enfin, entre chaque contrefort, se trouve un espace fermé  servant, entre autre, de puits de lumière (12).

Ces contreforts intérieurs terminés par des pilastres qui constituent des chapelles latérales seront une autre caractéristique des églises baroques. 

Les théories d'Alberti et ses réalisations vont constituer la référence pour la construction de Saint Pierre de Rome.

(1) c'est, rappelons-le, à cause de ce manque de moyens financiers que le pape Léon X mis en vente des indulgences, ce qui conduisit Luther à afficher ses 96 propositions sur la porte de l'église de Wittenberg, et aboutit à la naissance du protestantisme.

mardi 7 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURES THERMALES (13)

LE COÛT DES CURES

la troisième allégation mentionnée dans l'introduction sur le thermalisme était le fait que les cures thermales coûtent cher à l'assurance maladie. Pour tenter de répondre à cette impression partagée par beaucoup de gens, je prendrai, comme précédemment, l'exemple des pathologies concernant l'arthrose. Pour cela, j'essaierai de comparer le coût des cures thermales par référence aux traitements classiques médicamenteux et à l'acupuncture.

En ce qui concerne l'importance des pathologies concernant l'arthrose, voici deux textes trouvés sur internet :

Texte commentant l'Étude COART France
" Les coûts directs de l'arthrose représentaient en 2002 plus de 1,6 milliard d'euros, soit environ 1,7 % des dépenses de l'assurance maladie. La moitié de ces dépenses était attribuable à la prise en charge hospitalière, avec plus de 800 millions d'euros. 13 millions de consultations ont été effectués annuellement et les coûts des prescriptions médicamenteuses ont représenté 570 millions d'euros. La progression des coûts médicaux directs par rapport à 1993 (+156 %) s'explique essentiellement par la croissance du nombre de patients traités (+54 %), le coût par patient s'étant accru de 2,5 % par an." (les conséquences socio-économiques de l'arthrose en France.)

Texte de "l'Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale" 
     . " Une étude, présentée au congrès international de l’arthrose à Barcelone de cette année, montre que le coût annuel de prise en charge d’un patient par médecin généraliste est de 755 euros en 2010. Le coût direct du traitement de l’arthrose par an s’élèverait donc à 3 milliards d’euros.
     . En France, l’arthrose touche de 9 à 10 millions de personnes, soit 17 % de la population. En dix ans, entre 1993 et 2003, l’augmentation des patients atteints a été de 54 %.
     . Très peu savent qu’elle est la seconde cause d’invalidité dans notre pays : pour de nombreux patients, il s’agit d’un véritable handicap. L’arthrose a été responsable de 5 millions d’arrêts de travail en dix ans (1993-2003). Cela a un coût : il s’élevait à 1,6 milliards d’euros en 2002, dernière année pour laquelle nous disposons d’une évaluation précise. Il est estimé aujourd’hui à 3 milliards d’euros par an.
"

Deux chiffres émanant de ces enquêtes devraient permettre d'effectuer les comparaisons souhaitées :
     . 9 à 10 millions de personnes souffrent de l'arthrose
     . La prise en charge annuelle d'un patient par le généraliste est de 755€ en 2010. Cependant, ce dernier chiffre me semble exagéré car le texte reproduit ci-dessus mentionne 9 millions de personnes pour un coût de 1,6 milliards d'Euros, cela ne représente que 177 euros par patient !

En ce qui concerne les cures thermales :
     . Elles concernent 362.000 personnes en 2007 soit un très faible pourcentage des personnes souffrant d'arthrose ( 4%).
     . Le coût d'une cure revient pour la sécurité sociale à 476,56€, comme le montre le tableau reproduit en annexe qui représente un cas réel de 2014 (1) : Ainsi, une cure thermale coûte moins cher que ce qui est mentionné dans le texte de " l'Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale" mais beaucoup plus que le chiffre calculé sur la base des coûts rapportés au nombre de malades.

En ce qui concerne l'acupuncture, selon mon expérience, il me faut renouveler les séances d'acupuncture au minimum tous les trois mois à raison de trois séances à chaque fois. La séance d'acupuncture effectuée dans un cabinet médical revenant à 18€, cela représente 140€ avec un remboursement de 89€ par l'assurance maladie.

Au vu de ces chiffres, il apparaît nettement que l'acupuncture est la pratique la moins coûteuse pour le soulagement de l'arthrose, cependant, à mon grand regret, cette médecine reste largement marginale.

Entre cure thermale et soins médicamenteux, quel est celui qui est le moins coûteux ? Les chiffres cités plus haut sur le coût par patient de la prise en charge de l'arthrose par les traitements médicamenteux sont trop disparates pour être fiables. Pourtant, les moyens informatiques auraient dû permettre de réaliser des statistiques précises, mais je n'en ai pas trouvé.

Si, en conclusion, on fait le bilan de ces articles consacrés aux cures thermales, on ne peux que constater notre impuissance à répondre clairement et simplement aux questions posées en introduction : pour le faire, il faudrait deux informations qui, semble-t'il, n'existent pas  :
   . L'étude scientifique comparée des bienfaits thérapeutiques des cures thermales, des traitements médicamenteux et des autres médecines dites douces.
   . Le coût comparé par patient d'un traitement médicamenteux, d'une cure thermale et des soins par les autres médecines.

Sans ces outils de base, on ne pourra émettre que des avis subjectifs sans les assortir d'aucune preuve.

(1) le coût d'une cure thermale RHumatisme en 2014 :

lundi 6 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (12)

 LE CAS PARTICULIER DES CURES DESTINÉES À LUTTER CONTRE L'OBESITE. 

Les cures effectuées au titre de la lutte contre l'obésité ont été étudiées dans une enquête spécifique de l'AFRETh, appelée MAATHERMES, elle est  plus statistique que scientifique.

 "Cette étude a été effectuée sur deux groupes de personnes :
     - Le groupe cure : 120 patients, reçus dans 5 stations thermales pendant 3 semaines pour suivre le traitement thermal spécifique pour  l’obésité.
      - Le groupe témoin : 157 patients, accompagnés par leur médecin généraliste dans un suivi contre le surpoids et l’obésité. "

Selon cette enquête, la perte de poids est beaucoup plus importante pour les curistes que pour ceux qui ont suivi "un programme de modification de style de vie et un  traitement médicamenteux"

" Les résultats de l'étude MAATHERMES sont d'autant plus pertinents que la cure nécessite une période d'intervention très inférieure aux programmes habituels de modifications de style de vie (16 à 26 semaines), et n'entraîne aucun effet secondaire indésirable." (Citation de l'enquête)

Pourtant cette même étude, donnant l'avis de médecins, semble considérablement minorer le rôle de l'eau thermale. Pour eux, la cure est surtout l'occasion d'une prise en charge globale de l'obèse. Ils effectuent pour le montrer six types d'observations :

La durée de la cure (trois semaines) permet aux gens de se couper de leurs habitudes, de leurs activités habituelles génératrices de stress et d'impression d'être continuellement  débordé, ce qui induit grignotage et "malbouffe" ; en cure, on vit pour soi-même, on n'a d'autres préoccupations que sa santé, on est pris en charge pour le reste.

La cure est aussi l'occasion d'effectuer des exercices physiques : les villes thermales organisent des activités de toute sorte pour les curistes, ceux-ci peuvent accomplir de nombreux sports (cyclisme, marche gymnastique...) ainsi que des activités de type relaxation.
 
Les cures s'accompagnent aussi de conseils diététiques sur les besoins en calories de chacun établis par des diététiciennes selon l'âge, le poids, les habitudes de vie.. ainsi que sur les équilibres alimentaires. Pour chaque curiste est rédigé un programme nutritionnel précis et détaillé effectué à partir de leur vécu. De même, des conférences sont organisées pour montrer les risques de l'obésité et les nombreuses pathologies qui en découlent (maladies cardio-vasculaire, arthrose...)

Dans les villes thermales ayant mis en place des programmes minceur, la prise en charge des curistes s'étend jusque dans les hôtels qui servent un menu diététique à 1400 kcl : le temps assez long de la cure permet aux organismes des curistes de s'habituer à ce rythme nouveau d'alimentation qui constatent que l'on peut manger de tout mais raisonnablement.

les conclusions des médecins insistent aussi sur le côté psychologique de la cure, les gens qui y viennent sont souvent perturbés par leur obésité, ils en ont honte et, de ce fait, se retranchent de la vie sociale ; pendant la cure, ils se retrouvent entre obèses, ce qui leur permet d'établir des contacts avec des personnes qui leur ressemblent ; chacun peut alors partager son problème de sur-poids et confronter son point de vue avec ceux des autres.

Ainsi, pour ces médecins, la cure est essentiellement la rééducation des habitudes comportementales même si l'eau thermale y a sa part à la fois par son action mécanique (l'eau chaude contribue à la fonte de la graisse, les jets permettent de masser) et chimique. (l'eau ingurgitée permet de drainer le fois et a un effet anorexique qui diminue la boulimie)

Enfin, les médecins qui témoignent dans MAATHERMES indiquent explicitement que la cure thermale est un "starter"  et non une fin en soi : il est nécessaire que tous les comportements acquis lors de la cure soient poursuivis. Cela n'est rarement le cas comme je l'ai écris précédemment, le retour à la maison s'accompagne généralement du retour aux habitudes et pratiques quotidiennes antérieures à la cure ; peu à peu, on en revient à tous les errements qui avaient conduit à l'obésité : nourriture trop riche et trop abondante, absence d'activités physiques, incitations continuelles de la société de consommation en ce qui concerne la nourriture... Bref, en peu de temps, les effets de la cure risquent d'être obérés et les bonnes résolutions oubliées.

Si on veut éviter cet échec, il est nécessaire que les cures d'amaigrissement soient assorties d'un suivi médical à la fois parce que les régimes, généralement déséquilibrés, peuvent avoir des résultats nocifs à long terme en créant des carences, et surtout parce qu'il est nécessaire d'accompagner les efforts des malades pour empêcher qu'ils ne renoncent. Dans cette perspective, il faudrait que les médecins refusent de prescrire de telles cures médicalisées si les patients ne font pas les efforts qu'on leur demande .

Il convient cependant de relativiser les affirmations qui précédent :
   . Les prises en charge par la sécurité sociale sont limitées aux cas les plus graves d'obésité : cela est perceptible quand on considère le pourcentage des curistes ressortant des différents agréments : 73% pour les prescriptions de cures RH, 11% pour le soin des Voies Respiratoires et 5% pour le secteur " affections digestives et urinaires" qui englobent non seulement l'obésité mais aussi toute sorte d'autres pathologies.
   . En fait, une grande partie des cures destinées à l'amaigrissement ne sont pas prises en charge, elles font partie d'une troisième catégorie de pratiques thermales qui sont à mi-chemin entre les cures de bien-être et les cures médicalisées. Ces cures, dont la durée est fixée par le curiste lui-même, ne sont pas remboursées par la sécurité sociale et donc sont effectuées en toute liberté par les gens qui choisissent de les suivre.


dimanche 5 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (11)

LE BILAN
Ainsi, il apparaît, au terme de cette description des avantages et des réserves émises à propos des cures thermales, une double impression :

Il y a d'abord ce ressenti de beaucoup de curistes que j'ai tenté de faire passer du subjectif à un maximum d'objectivité en essayant d'étayer mon impression par des informations glanées autour de moi et sur les sites scientifiques trouvés sur internet :
   . En premier lieu, une cure à base de soins thermaux soulage la douleur liée à l'arthrose et aux problèmes d'articulation,
   . L'effet de la cure est double, à la fois chimique et mécanique, soignant et rééduquant, les deux aspects revêtant une égale importance,
   . Les effets de la cure sont durables, ils permettent de se passer de médicaments.
   . L'eau thermale étant naturelle, elle ne produit aucun effet secondaire.

En ce qui concerne les réserves émises, elles correspondent à ce que l'on peut constater dans la société toute entière :
   . Beaucoup de gens affirment péremptoirement des convictions qui ne sont étayées par aucune preuve scientifique. En ce qui concerne les cures thermales, c'est tout à fait net puisque les études menées n'en sont qu'à leurs balbutiements et sont largement orientées par leurs initiateurs qui avancent de pseudo-preuves pour justifier leurs propos. . En fait, il semble bien que personne ne semble vouloir que la vérité s'exprime, de trop importants intérêts financiers sont en jeu !
   . À cela s'ajoute le laxisme généralisé de toute la société : beaucoup de curistes considèrent la cure comme une période de vacances, c'est du moins ce qui transparaît dans les médias. Ce comportement est cependant réel : il dérive du détestable principe : " je fais ce que je veux" qui a développé l'individualisme forcené.

Comment peut-on sortir de cette situation ?
Pour moi, il faudrait mettre en œuvre trois éléments :
   . Faire réaliser par la sécurité sociale une étude sur les bénéfices apportés aux gens souffrant de diverses pathologies par les cures thermales mais aussi par l'acupuncture, l'homéopathie, les traitements médicamenteux... de manière à voir ce qui est le plus profitable et le moins nocif à la santé. Cette enquête devrait être menée par les scientifiques indépendants et n'ayant pas manifesté ni d'a-priori ni de conflits d'intérêts. Une fois cette enquête terminée, l'assurance maladie pourra décider en toute connaissance de cause ce qu'elle rembourse ou pas. Avec un tel outil, on cesserait de proférer des balivernes qui embrouillent tout le monde.
   . Modifier la méthodologie de la prescription des cures : si un patient, quelques semaines après la cure, revient consulter son medecin et indique qu'il souffre à nouveau et qu'il a besoin à nouveau de médicaments, le médecin en conclura que la cure n'a pas eu l'effet escompté et qu'il est inutile de lui en prescrire l'année suivante.
   . Inclure dans les études de médecine l'apprentissage des médecines dites douces et en particulier des soins thermaux, afin que les praticiens généralistes puisse prescrire des cures en toute connaissance de cause. (cf : TOUS MALADES, TOUS SOIGNÉS dans ce blog)

C'est à ce prix que l'on pourra mettre un peu d'ordre et de raison dans des polémiques sur les cures thermales qui ne devraient pas avoir lieu d'être.

samedi 4 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (10)

LES RÉSERVES CONCERNANT LES PRATIQUES THERMALES

La première réserve émise par le corps médical concerne les critères d'agréments : alors que les médicaments font l'objet de longues procédures de certification et ne sont mis sur le marché qu'une fois le cursus complet accompli, les soins thermaux ne font pas l'objet d'enquête sur leur efficacité : les responsables des thermes semblent dire :  " à quoi bon évaluer nos pratiques puisque les cures ont prouvé leur efficacité depuis les romains et sans doute avant encore " il est probable que ces responsables ont peur des conclusions de telles évaluations qui risqueraient de ne pas être en leur faveur.

Pressés par l'Etat et par les menaces de déremboursement, les stations thermales décidèrent de se constituer en un groupe appelé CNETh (Conseil National des Exploitants Thermaux) et de créer une structure de recherche appelée AFRETH (agence française pour la recherche thermale). celle-ci mît en œuvre deux enquêtes :
      . THERMARTHROSE parue en 2005 pour répondre aux détracteurs des cures thermales en RHumatologie qui justifiaient leur opposition à la prise en charge par la sécurité sociale de ces cures par le fait qu'aucune étude n'avait jamais été entreprise sur leur efficacité. (1)
     . MAATHERMES à propos de l'obésité.
Il va de soit que ces enquêtes sont très favorables aux cures thermales puisqu'elles ont été menées par le CNETh qui, dans cette affaire, fut juge et partie. C'est pourquoi je n'en donnerai les conclusions qu'en note jointe.

En attendant qu'une vraie enquête, effectuée par une structure indépendante, puisse être organisée, il parait évident que toutes les supputations pourront continuer à circuler.

Une seconde réserve est aussi à noter : le choix du lieu de cure par les patients est, le plus souvent, déterminé plus par l'environnement que par la qualité des eaux et des soins. On préfère faire une cure dans le sud de la France, même si l'eau de telle ville thermale située dans un site moins agréable, serait plus efficace. C'est, en ce sens, que la cure s'assimile à des vacances dans les motivations de certains. Autrefois, la sécurité sociale ne remboursait les soins que si l'on choisissait le lieu de cure le plus proche de son domicile. Ce n'est malheureusement plus le cas.

Autre réserve, il suffit de regarder les gens lors des cures pour observer que la plupart tentent de faire des efforts pendant la cure, participant à des conférences, marchant, faisant du sport... Par contre, sitôt la cure terminée, ils abandonnent tous ces efforts, retombent dans leur quotidien et s'empressent d'oublier tout ce qu'ils avaient pris de résolutions pendant la cure. C'est le cas en particulier pour les cures luttant contre le surpoids et l'obésité dont je parlerai dans l'avant dernier article de ce chapitre. On a souvent l'impression que, pour beaucoup de gens, les trois semaines de cure sont un intermède agréable dont on s'empresse d'oublier les enseignements sitôt revenu chez soi.

La quatrième réserve concerne les agréments dispensés par l'assurance maladie. Certes, ils sont basés sur des critères objectifs : pureté de l'eau, qualité constante de ses composantes, analyse de ces composantes, température de l'eau... Pourtant, on peut se demander si, à ces critères objectifs, ne s'en ajoutent pas d'autres, moins scientifiques : on peut, par exemple, être étonné que deux stations proches l'une de l'autre, avec de l'eau à la composition semblable, soient agréées pour l'une au titre des soins en rhumatologie et l'autre pas ; renseignements pris, l'une de ces stations comporte une source où l'eau sourd à 21°, ce qui permet cet agrément en rhumatologie et l'autre pas ; pourtant, dans les deux stations, l'eau doit être réchauffée à 36° avant de servir pour les soins, ce qui annihile la différenciation entre les deux eaux ! En conséquence, la première station fait le plein de curistes et refuse même du monde faute de places alors que la station voisine est si peu fréquentée qu'elle est menacée de fermeture. Il est probable que d'autres considérations que la qualité de l'eau sont entrées en ligne de compte !

Une autre réserve consiste à la nécessité pour les curistes de tenir compte de contingences matérielles qui limitent la pratique  :
    . Une cure durant trois semaines, il faut pouvoir disposer de ce laps de temps pour l'effectuer, ce qui n'est pas toujours le cas pour les actifs.
    . Une cure, même prise en charge par la sécurité sociale, coûte cher, surtout si on vient de loin, il faut en effet se loger (le meublé le moins cher que j'ai trouvé à Vittel est de 480€ pour les trois semaines) et payer les frais annexes (dont les abonnements aux activités par exemple).
Tout cela limite la clientèle qui comporte surtout des personnes âgées à la retraite disposant de temps et d'assez de moyens pour payer tous les à-côtés : dans cette perspective, on ne peut pas dire que la démocratisation touche ce domaine de soins ! (même si la sécurité sociale prend en charge une partie des frais d'hébergement pour les plus démunis)

Enfin, une dernière réserve pourrait être émise, je la cite pour mémoire : l'intérêt économique. Pour défendre les cures thermales, cet argument est souvent employé : il faut maintenir les cures thermales non parce qu'elle sont utiles mais pour préserver les emplois et permettre aux collectivités locales de rentabiliser les investissements imposés par l'Etat au nom de normes si draconiennes qu'elles en deviennent stupides :   si la sécurité sociale supprimait les remboursements des cures thermales, les villes d'eau seraient totalement ruinées (selon le CNEth, les remboursements des cures par la sécurité sociale représente 74% du chiffre d'affaire des stations thermales. C'est dire l'importance des intérêts en jeu ! )

Pour moi, cet argument n'est pas à prendre en compte dans une politique de santé publique pour trois raisons au moins :
     - avec de tels arguments de préservation de l'emploi, on peut justifier n'importe quoi : si on tente de limiter l'alcoolisme, on nuit gravement aux viticulteurs et à l'emploi agricole, si on limite les autorisations de fumer, les usines cigaretières vont fermer, ce qui créera du chômage...
     - délivrer des agréments sous prétexte de maintenir l'emploi revient à faire financer ces emplois par les cotisants sociaux et par les contribuables, sans bien entendu le leur dire, ce qui est immoral.
     - surtout, avec de tels arguments économiques, on obère totalement le problème essentiel, celui de la santé publique.

Dans cette perspective, on retrouve toutes les perversions occasionnées par le " fric" : les personnes qui défendent l'emploi dans un tel contexte ne se servent de cet argument que pour préserver leurs propres intérêts et ceux de leurs actionnaires. Ils utilisent l'alibi du chômage  pour forcer la main à l'Etat et maintenir leurs privilèges. Ils se sont groupés en de puissants groupes de pression pour cela. En ce sens, l'intérêt du curiste est relégué au second plan.

1- L'enquete Thermarthrose
L'enquête porte sur 462 patients répartis en 2 groupes d’études :

     . Le groupe cure : 232 patients, accueillis dans 3 stations thermales ont reçu, en complément de leur traitement habituel, des soins thermo-minéraux pendant 18 jours.
     . Le groupe témoin : 230 patients ont suivi leur traitement habituel.


Les chiffres sont, dans cette enquête, éloquents : selon les patients, comme selon les médecins, la situation a été améliorée pour plus de 50% des curistes et seulement pour 30% des autres. La suite de l'enquête montre que cette amélioration n'est pas que ponctuelle mais se poursuit sur les mois qui suivent : " A 6 mois, on observe, de manière statistiquement significative une amélioration du score de la douleur de 11,4 chez les patients du groupe curiste et de 4,0 chez les patients du groupe témoin. L’amélioration du score d’incapacité est également significatif : il est de 8,5 pour les patients du groupe curiste et de 3,0 pour les patients du groupe témoin." 

vendredi 3 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (9)

LES BIENFAITS CONCERNANT LES CURES THERMALES

À partir du moment où les substances contenues dans l'eau thermale rejoignent la circulation sanguine, il devient difficile, sinon impossible dans l'état actuel des connaissances,  de mesurer postérieurement leur action, cela est vrai pour l'eau thermale mais aussi pour tous les médicaments et autres méthodes de soin.

On ne peut donc aller plus loin dans la description de l'impact des cures thermales sur le corps humain. Néanmoins, à partir de la connaissance de l'eau thermale et de ses voies d' utilisation, il est possible d'effectuer des comparaisons avec les autres méthodes de soin.

En préalable à ces comparaisons, il convient d'abord de rappeler qu'on ne sait pas actuellement soigner l'arthrose,  on peut simplement soulager la douleur en permettant aux malades d'améliorer leurs conditions quotidienne et de tenter de mener une vie normale.

En premier lieu, il convient de tenter de placer les cures thermales dans les deux types de pratiques médicales existantes :
   . L'homéopathie et l'acupuncture qui procèdent des mêmes méthodes de soin : on sollicite le corps pour qu'il trouve en lui-même la réaction qui diminue la douleur :
         - l'homéopathie en créant des symptômes semblables à ceux de la maladie sans que l'on soit effectivement malade.
         - l'acupuncture en suscitant la réaction du corps au moyen d'aiguilles piquées dans les zones douloureuses. (1)
   . Les médicaments chimiques, à l'inverse, ne font pas appel aux réactions au corps lui-même. Le but du médicament est que son principe actif arrive à son lieu d'intervention et agisse directement sur les cellules. (2)

Où se placent les cures thermales ? L'eau conduit-elle le corps à réagir positivement face à la douleur comme le fait l'homéopathie ou agit-elle comme les médicaments ? En ce qui me concerne, au vu de mon expérience, je serais tenté de classer les cures thermales dans la première catégorie.

Cure thermale ou médicament chimique : entre les deux voies d'action, comment choisir ? L'alternative est de la libre appréciation de chacun (où plutôt de l'avis du médecin traitant qui prodigue ses conseils à-priori selon ses convictions plus subjectives que réelles). Selon moi, ce choix peut être guidé par plusieurs types de considérations :

   - d'abord, les eaux thermales ne comportent que des substances existant naturellement dans le corps et pour lesquelles il peut se produire des carences qui pourraient expliquer certaines pathologies ; il n'y a aucun risque d'effets secondaires à l'exception des fatigues passagères déjà signalées et de possibilités de surdosage au niveau de l'ingestion de l'eau.
   - à l'inverse, les médicaments "chimiques" conduisent à des effets secondaires qui peuvent être particulièrement dangereux : c'est le cas en particulier des médicaments utilisant la molecule de diclofenac comme principe actif qui induisent généralement des maux d'estomac pour lesquels il est nécessaire de prendre des médicaments de complément, (3)
   - une autre considération est aussi à noter : alors que la cure thermale prend en compte les deux volets d'action, la rééducation par l'eau des articulations et le passage dans le corps de substances naturelles destinées à atténuer la douleur, le médicament n'agit que pour atténuer la douleur en la rendant supportable, c'est ensuite à chacun de se prendre en charge pour marcher et se mouvoir !
   - enfin, selon mon expérience, les bienfaits de la cure thermale durent longtemps, d'une année sur l'autre en ce qui me concerne et sans médicaments : par contre, un médicament nécessite des prises régulières.

Cette efficacité,  je peux aussi la prouver au moyen de mon expérience personnelle : jusqu'à l'âge de 7 ans, je subissais sans cesse des bronchites à répétition, ainsi que des rhumes et des angines. Aucun médicament me faisant de l'effet, le médecin de famille m'envoya en cure à La Bourboule pendant trois ans consécutifs. Je fus placé dans une de ces maisons qui accueillaient les enfants car mes parents n'avaient pas les moyens de rester à La Bourboule pendant les trois semaines que duraient ma cure. Mon père venait me conduire et ma mère me rechercher ou vice-versa. Je faisais partie de ces enfants qui marchaient en rang dans les rues de la ville, la tête emmitouflée dans des serviettes blanches. J'eus droit à toute sorte de soins, des bains qui duraient si longtemps que je croyais que l'on m'avait oublié, des inhalations... Apres ces trois cures à La Bourboule, je fus totalement guéri, je n'ai plus jamais eu une bronchite, ni même un rhume, ni une angine, bien entendu, je ne pris plus de médicaments. Cette guérison, je la dois à cette cure thermale.

Ces considérations positives sur les cures thermales doivent être cependant nuancées : je faillirais à mon souhait d'objectivité si je n'indiquais pas les nombreuses réserves que l'on trouve d'ailleurs citées un peu partout.

1- l'acupuncture à un rôle encore mal défini et diverses versions de ses modes opératoires existent chez les spécialistes qui tentent d'expliquer son effet bénéfique par la voie de la biochimie : l'application d'aiguilles stimulerait les terminaisons nerveuses dans les tissus, les informations induites par ces stimulations seraient transmises au niveau de la moelle épinière à des neurones spécifiques qui libèrent des endorphines, (sorte de morphine endogène suscitées par le corps) qui bloquent les messages de douleur des tissus enflammés ou blessés,

2- supprimer la sensation de douleur revient, pour les médicaments anti-douleur, à annihiler la production de prostaglandines qui agissent sur le cerveau pour signaler un dysfonctionnement. Le blocage de la douleur s'effectue non par des voies naturelles mais par l'action du principe actif du médicamant

3-en outre, le 22 août 2013, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) contre-indique le diclofénac « chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque avérée, de cardiopathie ischémique, d’artériopathie périphérique et/ou de maladie vasculaire cérébrale » et recommande que le traitement ne soit instauré qu'« après une évaluation du rapport bénéfice/risque chez les patients présentant des facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle, hyperlipidémie, diabète sucré et tabagisme) » 

jeudi 2 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (8)

LES SOINS : L'EXEMPLE DE L'ARTHROSE
Je prendrai ici l'exemple des soins apportées dans le cadre de l'orientation RH (1) :

Ceux-ci se répartissent en trois catégories :
   . Les soins au moyen de l'eau seule :
       . Exercices en piscine de type kinésithérapie,
       . Bains bouillonnants,
       . Douches au jet,
       . Douches sous immersion,
    . Les soins associant l'eau à d'autres produits :
       . Illustration avec mélange de boue et d'eau thermale,
       . Douches térébenthinées,
   . Les massages sous l'eau par un kinésithérapeute.

Entre ces différents soins, c'est le médecin thermal qui choisit les trois soins journaliers en fonction des pathologies constatées.

Comment, à partir de ces soins essentiellement externes, peut-on obtenir un soulagement de la douleur occasionnée par l'arthrose ? Selon ce que j'ai pu lire et entendre, il existe deux actions possibles de l'eau thermale :
   . Un effet mécanique,
   . Un effet chimique.

En ce qui concerne l'action mécanique, elle parait évidente : on peut la montrer à partir de deux exemples :

Lors des soins de kinésithérapie en piscine thermale, il apparaît un phénomène de portance de l'eau qui, selon les études que j'ai pu lire, supprime 80% du poids réel. Or l'arthrose consiste en une dégénérescence du cartilage enrobant l'extrémité des os et sa destruction avec, parallèlement, prolifération osseuse sous le cartilage. Il en résulte des douleurs lors du mouvement puisque les os frottent l'un contre l'autre. Cette douleur est augmentée si l'articulation supporte le poids du corps comme c'est le cas pour le genou surtout en cas d'obésité de la personne. Plutôt que de souffrir, beaucoup limitent leurs mouvements à l'indispensable. Dans l'eau, la portance de l'eau diminuant le poids sur l'articulation, ce qui n'était plus possible à l'air libre le redevient dans l'eau. Lors de la kinésithérapie dans l'eau, les malades réussissent à refaire des mouvements oubliés et qu'ils croyaient impossibles à réaliser : ils retrouvent un peu la mobilité de leurs articulations ankylosées. Ainsi les exercices dans l'eau thermale s'apparentent à une rééducation.

Le deuxième exemple est celui des bains bouillonnants : ils s'effectuent dans une piscine d'eau thermale portée à 36°, des jets dits " toniques"  sont projetés dans l'eau aux endroits où se développe l'arthrose, passant  successivement sur les chevilles, puis sur les genoux, les hanches, le dos, les épaules et les cervicales. Ces jets effectuent un massage complet des articulations.

Ainsi se définit clairement les effets mécaniques de la cure : il s'agit de tenter d'assouplir les articulations pour leur permettre de fonctionner à nouveau. Il se pose alors une question : celle de savoir si de tels effets nécessitent de l'eau thermale ? Ne pourrait-on pas obtenir le même résultat chez soi ou dans une piscine avec de l'eau du robinet ?

D'après ce que l'on m'a dit, si on effectue un soin avec de l'eau normale, l'effet mécanique sera le même qu'avec de l'eau thermale ; par contre l'effet chimique se se produira pas, ce qui ôtera à la cure la moitié de son efficacité.

Je me suis permis de demander à la responsable des cures de Vittel si les effets chimiques de l'eau thermale avaient été déjà étudiés, elle m'a répondu par l'affirmative au moyen de deux arguments :
   . Des comparaisons de soins ont été effectués avec de l'eau normale et de l'eau thermale : une amélioration significative n'a été constatée que pour les personnes ayant été soignées avec de l'eau thermale.
   . Lors des cures, beaucoup de gens se plaignent que, pendant la deuxième semaine, ils subissent une grande fatigue et sentent que leur douleur ne se calment pas et même s'accroissent : selon la responsable des cures, c'est normal car il faut que l'organisme s'adapte aux effets chimiques de la cure ; ensuite, pendant la troisième semaine, ces douleurs disparaissent.

Voici ce qu'elle m'a ensuite expliqué : l'eau thermale est portée à 36° ; cette chaleur permet de surchauffer la zone à traiter de telle sorte que les substances actives contenues dans la boue ou dans l'eau traversent la barrière cutanée dilatée par la chaleur. Il va se produire alors un échange avec pénétration dans le corps des ions du calcium et du sulfate et évacuation des déchets métaboliques. La chaleur de l'eau permet d'augmenter le mécanisme d'échange de 1 à 10. Passés les vaisseaux périphériques, les ions de l'eau thermale accèdent à la circulation sanguine.

À cette double action mécanique et chimique de l'eau thermale dispensée lors des soins s'ajoute le fait que les curistes sont amenés à boire de l'eau minérale distribuée au moyen de griffons dans tout l'établissement. Cette ingestion complète l'effet de l'eau thermale qui pénètre alors dans la circulation sanguine via l'estomac.

Ainsi apparaît trois effets de l'eau thermale :
   . Un effet mécanique qui permet d'assouplir les articulations ankylosées par l'arthrose.
   . Un effet chimique résultant de deux types de pénétration des ions de l'eau thermale dans le corps :
           . Par ingestion d'eau,
           . Par les vaisseaux sanguins de la peau.

(1) En France, 12 orientations thérapeutiques ont été définies par la sécurité sociale pour les cures thermales :
          . RH : Rhumatologie et séquelles de traumatismes ostéo-articulaires
          . VR : Maladies des voies respiratoires
          . MCA : Maladies cardio-vasculaires
          . AU : Maladies de l'appareil urinaire et maladies métaboliques
          . AD : Maladies de l'appareil digestif et maladies métaboliques
          . PHL : Phlébologie
          . GYN : Gynécologie
          . DER : Dermatologie
          . AMB : Affections des muqueuses bucco-linguales
          . NEU : Neurologie
          . PSY : Thérapeutique des affections psycho-somatiques
          . TDE : Troubles du développement chez l'enfant

mercredi 1 octobre 2014

IMPRESSIONS DE CURE THERMALE (7)

SUITE DE L'ARTICLE PRÉCÉDENT

LES CARACTÉRISTIQUES DES EAUX SELON LEUR COMPOSITION
Les eaux minérales et thermales proviennent de strates aquifères différentes; c'est pourquoi elles n'ont pas la même composition : le tableau ci-dessous montre les caractéristiques de trois sources minérales mises en bouteilles (Hepar et Grande Source pour Vittel, Contrexeville) et de l'eau thermale de la source Félicie utilisée pour les soins aux thermes de Vittel.

Au niveau du tableau, sont mentionnés les anions (-) et les cations (+) qui sont des ions séparés naturellement dans l'eau .

Cette différenciation entre les eaux thermales a conduit à établir une classification de leurs caractéristiques :

les eaux sont d'abord classées selon la quantité de sels minéraux qu'elles contiennent et réparties selon les anions prédominants :
               - bicarbonatées sodiques. (HCO3- et CO3--) ou calciques.
               - sulfurées calciques (S--  et SH-) ou sodiques.
               - sulfatées calciques (SO4--) ou sodique.
               - chlorurées sodiques (Cl-)

À ces catégories s'ajoutent les eaux à minéralisation spéciale comportant arsenic, cuivre, ou fer.

D'autres différenciations particulières apparaissent par ailleurs :
  . Selon la température à laquelle sourdent les sources, chaudes ou froides,
  . Selon ou non que les sources sont accompagnées de gaz, qui peuvent être aussi utilisés dans le cadre des soins,
  . Selon la minéralisation mesurée après évaporation de l'eau pour l'étude du résidu à sec.
          - les eaux faiblement minéralisées : moins de 500 mg de minéraux par litre.
          - les eaux moyennement minéralisées : entre 500 et 1500 mg/l que l'on peut aussi consommer fréquemment, comme par exemple Vittel.
          - les eaux fortement minéralisées : plus de 1500 mg/litre de minéraux. Elles ne sont pas à consommer quotidiennement mais lors d'un déficit de minéraux dans l'organisme. Parmi celles-ci, Hépar, Contrex.

Chaque eau possède donc sa spécificité même si elle est produite dans la même zone géographique.

L'UTILISATION DE L'EAU THERMALE POUR LES SOINS À VITTEL
pour les soins dans les thermes de Vittel est utilisée l'eau de la source Félicie: elle possède, comme il est mentionné dans le tableau trois caractéristiques principales :
    - elle est à la limite de la forte minéralisation,
    - de par sa composition. Elle est de type mixte : sulfatée calcique et chlorurée sodique,
    - c'est une eau froide mais elle sera chauffée à 36° pour les soins.

Il reste maintenant à connaître comment les éléments contenus dans l'eau utilisée aux thermes peuvent agir sur l'organisme.

À SUIVRE.