REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

dimanche 10 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (7)

Les installations militaires d'English Harbour sont figurées sur la carte ci-dessous   :

 
 . 1 : FORT BERKELEY est établi sur le cap fermant la rade. Ce fort, attesté en 1704, est mentionné parmi les trente forts construits sur le littoral d’Antigua. À cette date, les navires utilisaient la rade comme port de mouillage, mais sans installations portuaires particulières.
   . 2 : FORT CHARLOTTE,  érigé sur le cap faisant face à Fort Berkeley.
   . 3 : entre ces deux forts, une chaîne permettait de fermer la rade.
   . 4 : un premier chantier naval, dit de SAINTE HÉLÈNE, est construit en 1725, il comporte des  hangars permettant à la fois  le carénage des navires et l’entreposage du matériel nécessaire ;  il n’y a pas d’autres structures organisées à ce moment, c’est chaque équipage qui répare et entretien son navire.
  . 5 : les aménagements sommaires du chantier de Saint Hélène ne suffisant pas, il fut décidé en 1845 de construire, en face de celui-ci, un nouveau chantier naval appelé NELSON DOCKYARD en l’honneur de Nelson qui, de 1784 à 1787, mouilla dans la baie alors qu’il était capitaine de frégate.  Les installations du Nelson Dockyard, telles que l’on peut les visiter,  seront décrites dans l’article suivant.
   . 6 : les mornes qui entourent la baie furent pourvus de forts d’artillerie. Le fort de DOW HILL est figuré sur la carte, il est en ruines mais on en  aperçoit encore bien les terrasses établies en surplomb de la pente des mornes où se trouvaient les canons servant à la défense de la côte et de la rade, complétant ainsi le fort Berkeley qui ne pouvait assurer qu’une défense rapprochée.
   . 7 : sur les basses pentes du morne fut construit CLARENCE HOUSE, ancienne résidence du gouverneur d’Antigua.

Une gravure du 18ème siècle montre certains aspects d'ENGLISH HARBOUR au 18ème siècle.


Les travaux d’aménagement du chantier naval de Nelson Dockyard se poursuivirent jusque 1855 ; à cette époque, la situation géopolitique avait évolué, l’apparition des navires à vapeur et la moindre importance des Antilles, tant sur le plan économique que stratégique, conduisirent les anglais à fermer le chantier en 1889.

A suivre,,,

vendredi 8 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (6)

ENGLISH HARBOUR

Le Sud d’Antigua possède une baie particulièrement propice à l’installation d’un vaste complexe militaire ayant permis  aux colonisateurs anglais de se doter d’une base navale de première importance : English Harbour.

Le site, comme le montre la vue aérienne ci-contre, est celui d’une baie relativement étroite et profonde comportant deux caps :
   . Le premier (1) permet de protéger la baie des tempêtes, de créer en amont une zone d’eau calme et donc de constituer un mouillage sûr. On le vit en particulier en 1723, quand un ouragan détruisit 35 navires au mouillage dans les autres baies de l’île alors que les bateaux réfugiés à English Harbour ne subirent aucun dommage.
   . Un second cap (2) se trouve dans la baie proprement dite ; plus large que le précédent, il permet une implantation humaine importante. Ce second cap domine deux bassins abrités des tempêtes marines.

Le vaste complexe naval dont on peut encore visiter une partie, fut élaboré progressivement au cours du 18ème siècle dans un contexte de  luttes entre les puissances européennes pour la suprématie navale sur les mers des Antilles,

Un pays qui disposait de cette suprématie pouvait à la fois :
    .  S’emparer des îles à sucre et à épices dont le commerce en Europe était source d’importants profits, chaque pays disposant, en effet, sur les îles en sa possession, du monopole de son commerce transatlantique.
    . Armer une flotte importante de corsaires qui attaquaient les navires étrangers  transportant le sucre et autres produits provenant des Antilles ou du continent américain.

Pour assurer la maîtrise de la mer, il fallait trouver une base navale pouvait offrir aux navires :
   . Un mouillage sûr, à l’abri à la fois des tempêtes et des ouragans, mais aussi des attaques des  flotte de guerre des autres pays européens.
   . Une base de ravitaillement en armes, en nourriture et en eau.
   . Un chantier servant à la fois pour le carénage et la réparation des navires mais aussi pour la construction navale.

English Harbour fut tout cela à la fois.

A suivre

mercredi 6 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (5)

SAINT JOHN

Enfin, il convient de mentionner, dans cette description de Saint-John, le fait qu’une partie de la ville fut modifiée pour assurer le développement du tourisme de croisière, après que l'on ait créé  de larges jetées permettant d’accueillir les paquebots.

Ces jetées donnent sur un front de mer totalement rénové avec des rues bordées de petites maisons colorées construites selon un style colonial reconstitué et destinées à attirer les touristes. Ceux-ci y découvrent ainsi une ambiance  évoquant  plus  un décor de théâtre que la vie réelle. Ces rues servent de paravent à la vraie ville et permettent  aux touristes de se livrer à leur sport favori, les achats dans les boutiques. Sur ce front de mer, se trouvent aussi de nombreux bars, tous, évidemment, pourvus de terrasses orientées vers la mer.

Cette ambiance pseudo-antillaise se retrouve en particulier dans une rue qui s’ouvre par un portique annonçant que l’on se trouve dans une zone « free tax ». Dans cette rue, sont présentées  toutes les marques de haut luxe que l’on peut trouver aux  États-Unis et en Europe ainsi que quelques boutiques d’objets antillais,  généralement fabriqués en Asie.



Dans ce centre commercial s’agglutinent les touristes ; certains portent  à la main des sacs qui témoignent de leurs nombreux achats.

Passée cette rue, on entre dans la vraie ville. Beaucoup  ne s'y risquent pas, sans doute par peur d’être confronté à la réalité. Ils retournent dans leurs bateaux de luxe,  fiers de pouvoir exhiber à leurs congénères tout ce qu’ils ont acheté à, selon eux, des prix dérisoires.

La visite de cette rue m’a conduit à deux réflexions :
   . Le petit État  que constitue Antigua et Barbuda, est quasiment dépourvu de ressources : développer de telles zones de tourisme de luxe attire les croisiéristes qui y dépensent leur argent. Elles sont une source de revenus appréciable pour le pays.
   . La plupart des croisiéristes sont venu là, non pour découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles cultures,  mais beaucoup plus pour se donner du bon temps, profiter du soleil, se baigner dans une mer chaude ou dans les piscines et, bien entendu, de faire des affaires en ayant l’impression d’acheter à bas prix des objets ou des habits dont ils n’avaient pas envie avant de les voir. Cette forme de vacances leur convient parfaitement et je le comprends sans aucune réticence.

Par contre, je suis assez navré d’entendre, au retour sur le bateau,  certaines réflexions de ceux qui ont dépassé la zone détaxée et parlent de la ville en indiquant qu’elle est sale, qu’elle sent mauvais et que ce pays est très pauvre !.

Essayer de monter à ces gens, convaincus inconsciemment de la supériorité de leur civilisation matérialiste, qu’il n’est pas normal de juger un pays à quelques impressions fugitives entrevues en quelques minutes, est un exercice perdu d’avance, mieux vaut alors se taire !

samedi 2 septembre 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (4)

SAINT JOHN (suite)

La ville de saint John comporte aussi deux édifices caractéristiques de son passé colonial et de la période de domination britannique sur l'île : une cathédrale et la Court-house . Ces deux bâtiments possèdent une architecture qui tranche singulièrement par rapport au style du reste de la ville, d’abord par l’utilisation de la pierre volcanique grise, ensuite par les styles classiques et baroques qui les caractérisent. Ils datent tous les deux du 18è siècle, mais furent reconstruits  au 19e siècle suite à des tremblements de terre.

LA CATHÉDRALE est de style néo-baroque comme le montrent les deux clochers de la façade occidentale. A l’exception de cette façade occidentale, les murs des autres façades ne sont qu’un parement qui masque une ossature de bois intérieure comportant des piliers de bois qui séparent la nef des bas-côtés et porte le plafond en forme de coque inversée.


La cathédrale est  actuellement encore en réparation. La photo de droite, ci-dessus, montre l’aspect intérieur de l’édifice antérieurement à cette réparation.

L’ancienne COURT HOUSE, devenue musée, était le siège de l’administration britannique

Le bâtiment est de style néo-classique avec :
   . Sur une façade, un corps central en léger retrait encadré par deux corps latéraux en avancée ; le corps central comporte une galerie à trois arcades au rez-de-chaussée et un étage à parement de bois sur lequel s’ouvre trois fenêtres  Les fenêtres cintrées du rez-de-chaussée possèdent un encadrement à bossage.
   . L’autre façade comporte un fronton surmontant la porte principale. cette façade possède également des fenêtres cintrées au rez-de-chaussée pourvues aussi d'un encadrement à bossage.


La présence de ces deux édifices peut paraître incongrue dans le cadre antillais de cette capitale, selon moi, il ne lui donne que plus de charme.

A suivre...

jeudi 31 août 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (3)

SAINT JOHN (suite)

Le DEUXIÈME TYPE DE MAISONS,  plus original et caractéristique de Saint-John,  correspond à des édifices à deux niveaux surmontés, au niveau de la façade sur rue, de toits à deux ou trois pignons accolés,  s’imbriquant à l’arrière dans un toit transversal. Ces maisons sont construites en pierres au rez-de-chaussée et en bois au premier étage au moyen de planches disposées horizontalement.


Ce type de maisons est commun au centre-ville. En élévation, les  maisons représentées ci-dessus se composent :
   . de boutiques au rez-de-chaussée  fermées par de grands volets de bois. Elles sont précédées d’un portique formé de piliers de bois construit sur le bord du trottoir, cela crée une galerie qui ombrage l'entrée des magasins.
   . D'un étage à encorbellement porté par le portique et établi en surplomb du trottoir, cet étage s’ouvre sur la rue par des fenêtres à guillotine pourvues de volets.

Ce type de structures anciennes est original à saint John ; il ressemble, toute proportion gardée,  aux constructions des pays d’Europe du Nord, souvent à colombages,  qui comportent, elles aussi,  un étage en encorbellement sur la rue créant une galerie à portique sur la rue.

De nombreux édifices actuels témoignent de la pérennité de cette forme architecturale, comme en témoigne la photo de droite.

Enfin, un TROISIÈME TYPE DE MAISONS peut être observé ; il comporte une architecture masquant, sur la rue, le système de pignons en accordéon. C’est ce que l’on peut remarquer au niveau de la maison ci-contre :
     . La façade,  représentée à  gauche sur la photo, comporte une structure longiligne terminée par un entablement masquant les toits. De ce côté, ne se trouve pas de portiques.
     . La façade,  établie à droite sur la photo, comporte un double portique à créant une galerie à l'étage.

à  suivre


mardi 29 août 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (2)

SAINT JOHN

La ville fut fondée au 17ème siècle. Comme toutes les villes coloniales, elle comportait  un plan en damier et fut établie sur le littoral nord de la profonde baie qui s’ouvre sur la plaine centrale. A l'entrée de cette baie, se trouve un promontoire surmonté du fort saint James qui défendait la ville. La ville dispose d’un port en eau profonde accessible de nos jours aux paquebots.




Ce qui est frappant, quand on visite saint John, c’est la grande unité de l’architecture urbaine marquée par le maintien du style traditionnel, à peine travesti par la présence d’édifices modernes.

Trois types de maisons peuvent être discernée lors d’une simple promenade dans les rues de ce bourg qui est pourtant une capitale d’Etat.

LE PREMIER TYPE DE MAISONS, le plus simple, commun à toutes les îles antillaises,  comporte de petites habitations basses à un seul niveau, généralement construites en bois et surmontées de toits en tôles à deux pans. Elles sont établies sur des piles de béton  qui surélèvent le plancher afin de lui permettre d'échapper aux aléas naturels. Ces petites maisons, peintes de couleurs vives,  comportent toutes un pignon sur rue parfois en forte avancée, parfois complétée par un auvent de protection.

Elles comportent deux variantes :
     . De petites boutiques ne comportant qu’une seule grande porte en façade que l’on ferme avec des volets de bois ; derrière la boutique, se devine le logis et une cour.
     . Des maisons d’habitations qui comportent souvent une véranda, soit servant de porche, soit construites dans un renfoncement de la façade, soit même bâtie sur le trottoir. Ces petites maisons d’habitation se trouvent plutôt en périphérie du centre-ville, formant transition entre la ville et la campagne.

A suivre

dimanche 27 août 2017

L'île d'Antigua aux Antilles (1)

PRÉSENTATION DE L’ILE D’ANTIGUA


Elle se divise en trois bandes longitudinales orientées du Nord-Ouest au Sud-Est
   . La bande méridionale comporte, un ensemble volcanique largement érodé et peu élevé  (le point culminant, le Boggy Peak ne s'élève qu’à 402m ). Il conserve néanmoins les formes caractéristiques des cônes volcaniques. Le littoral de cette partie sud, escarpé et très découpé, a été en grande partie régularisé par la mer, mais il subsiste des baies en eau profonde comme Falmouth Harbour et surtout English Harbour qui fut longtemps une des bases navales des britanniques dans les Antilles. En avant de la côte se trouve une barrière corallienne.
   . La partie nord comporte des collines calcaires et marneuses. Elles se terminent sur la mer par une zone indécise de lagons et d’îles émergées terminées par un cordon corallien comportant des passes difficiles d'accès.
   . Au centre, une plaine constituée d’argile, de dépôts de cendres, de débris volcaniques et matériaux divers. C’est au niveau de cette plaine au relief déprimé par rapport aux deux précédents ensembles, que se trouvent de larges baies en eau profonde : au Nord-Ouest, la baie étroite et profonde de Saint John, au Sud-Est, la baie de Willoughby.



Du fait de sa faible altitude, Antigua possède un climat plus sec que les autres îles antillaises. Il y a peu de rivières et le problème de l’eau potable se pose aux habitants, ils ont aménagé de nombreuses citernes qui s’emplissent pendant la saison humide de juin à novembre.

Antigua fut découverte par Colomb en 1493 mais la colonisation fut entravée par la faiblesse des ressources en eau et par les raids des indiens Caraïbes qui se servaient de l'île comme base de ravitaillement. Ce n’est qu’en 1632 que les anglais s’y installèrent ; en 1674, la canne à sucre fut introduite, l’île restera anglaise jusqu’à son indépendance en 1981.

jeudi 1 juin 2017

Le bonheur selon Épicure (2)

suite de l'article précédent 

L’idée fondamentale  d'Épicure est que tout être humain aspire au bonheur et passe son temps à la recherche de celui-ci : « il faut méditer sur les causes qui peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu’il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tout pour l’avoir. »

Cette préoccupation d'Épicure est celle de notre monde actuel : combien de fois n’entendons-nous pas des gens exprimer son absence : «  j’ai droit quand même un peu de bonheur », «  je ne suis pas heureux » … Pourtant notre conception contemporaine du bonheur est très différente de celle d'Épicure : notre époque ne conçoit le plus souvent le bonheur que par l’abondance et la satisfaction de tous les désirs au moment où ils se présentent.
       
Pour Épicure, le bonheur consiste à la fois à une bonne santé du corps et à l’ataraxie de l’âme, «perfection même de la vie heureuse ». Ce mot grec correspond en français avec l’idée d’une parfaite quiétude de l’être humain conçu dans sa globalité,  Elle permet une paix intérieure profonde, crée un équilibre personnel qui permet de jouir pleinement de chaque instant qui passe et de ressentir un profond apaisement ; c’est elle qui conduit au bonheur.

Cette double quête de la santé du corps et de l’ataraxie de l’âme conduire Épicure à définir une autre notion, celle du plaisir : « le plaisir est celui qui consiste... pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble ».

En utilisant une phraséologie actuelle, on pourrait dire que l’ataraxie est l’objectif final d’une vie et que le plaisir est seulement le moyen d’y parvenir, en effet « lors ce que nous avons réussi (à atteindre l’ataraxie), toute l’agitation de l’âme tombe, l’être vivant n’ayant plus à s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni à chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l‘âme et celui du corps ». Ainsi selon Épicure, quand le stade de  l’ataraxie est atteint, la recherche du plaisir n’a plus lieu d’être et ne se produit plus.

Cette définition du plaisir est évidemment aux antipodes des préoccupations des contemporains du philosophe  ainsi que celles de l’épicurisme romain. Ainsi Épicure écrit : «Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs ..voluptueux.., ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens »pour le philosophe, la recherche du plaisir est conforme à notre nature puisqu’elle est la condition sine qua non pour atteindre l’état d’ataraxie ; cependant, pour cela, il est nécessaire de « déterminer ce qu'il faut choisir et ce qu'il faut éviter. »

à suivre...