REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

jeudi 27 décembre 2018

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (4) FALKENSTEIN


La LOCALISATION et L’ASPECT D’ENSEMBLE du château  de FALKENSTEIN corroborent exactement les caractéristiques que j’ai  mentionnées dans les trois articles précédents : il est établi sur un éperon dominant une voie secondaire de communication reliant  Haguenau à Bitche. Cette route, actuellement la D1062, emprunte la vallée de la Zizel du Nord, un sous-affluent du Rhin, puis elle  redescend vers le plateau lorrain ; elle existait probablement déjà aux époques celtiques et romaines.

La photo aérienne montre la même organisation de l’espace que celle décrite à Dabo :

1 falaise de grès retaillée pour en rendre l’escalade impossible.
2 partie laissée plane  lors du façonnage de la falaise afin de créer une basse-cour servant de lice. Au niveau de cette basse-cour, sont creusées dans la falaise, des salles troglodytes.
3 haut château établi sur l’étroite crête du promontoire.
4 chemin d’accès au promontoire bordé de salles troglodytes.


L’HISTOIRE DU FALKENSTEIN A L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE comporte toutes les phases précédemment décrites dans les articles d’introduction :

 Phase de conflit entre les puissances territoriales voisines pour la suzeraineté du château
Le château fut construit par le comte Pierre de Lutzelbourg, un vassal de l’évêque de Metz. Lorsqu’en 1142 où 1143, son fils mourut sans héritier direct, ses possessions revinrent de droit  à son suzerain qui était aussi son parent le plus proche, Étienne de Bar, évêque de Metz ; celui-ci l’inféoda à un de ses fidèles.

Cela ne faisait pas l’affaire du duc de Lorraine qui guignait ce comté afin d’agrandir ses possessions vers l’Est et décida de l’envahir. Étienne de Bar fit alors appel à l’empereur Hohenstaufen, Frédéric Barberousse et chassa les lorrains du comté. L’évêque de Metz récupéra son comté mais le château de FALKENSTEIN revint à l’empereur qui le donna en fief impérial au comte de Saarwerden

 Établissement d’un ministériel et montée en puissance de celui-ci
Selon la formule habituelle, le comte de SAARWERDEN, établit à Falkenstein un ministériel. Peu à peu, celui-ci s’émancipa et prit le nom du château.

Partage du château
Afin de contrer ceux qui sont devenus  les sires de Falkenstein, les comtes de Saarwerden décidèrent de nommer d’autres ministériaux, ce furent d’abord les BRONN (en garde du château de Wasenbourg, vassaux des Lichtenberg) puis les WINSTEIN (fief impérial). Chacune de ces trois familles se partagea les revenus de la seigneurie ainsi que  l’étroite crête sommitale constituée par le sommet de l’éperon rocheux  de Falkenstein où ils y construisirent trois châteaux  séparés. Il ne semble pas que ces cessions aient été dues à des gagières.

Pour résoudre les conflits entre les trois familles, il fallut rédiger une  Burgfriede (paix castrale) en 1335. Elle comportait trois  dispositions principales :
     . Chaque seigneur devra payer un valet d’armes pour assurer la garde du château,
     . Ils nommeront un « Baumeister » qui sera chargé de l’entretien et des réparations à effectuer.
     . Il sera possible aux comparsoniers de louer leur partie du château (ce qui semble indiquer qu’ils n’habitent pas le château, à l’exception probable des Falkenstein) ; la Burgfriede précise les tarifs : pour quatre jours, un seigneur devra payer quatre livres strasbourgeoise et une arbalète neuve ; par contre, un simple  chevalier ne paiera qu’une livre et une arbalète.

Guerre féodale et prise de possession par un autre seigneur qui revendique son indépendance envers toute sujétion
La dernière étape de l’histoire médiévale du château de FALKENSTEIN  correspond à  la mainmise progressive du château par la famille des LICHTENBERG, une puissante seigneurie primitivement vassale de l’évêque de Metz et suzerain des BRONN, déjà possesseur d’un tiers du château

En 1377, les FALKENSTEIN entrèrent en conflit avec les Lichtenberg, le château est pris et incendié, les Falkenstein gardèrent leur part de la seigneurie mais ils furent obligés de faire allégeance au sire de Lichtenberg.  Le château de Falkenstein fut alors, de fait, dans l’orbe féodale de ce dernier comme il est mentionné  sur la carte ci-contre.

C’est au début du 16e siècle que les Sires de Lichtenberg obtiendront la totale suzeraineté sur la seigneurie par désengagement des Saarwerden.

En 1564, le château sera incendié par la foudre et laissé à l’abandon.

La destruction totale du château sera le fait des français lors de la prise de contrôle  de l’Alsace par le roi de France afin d’empêcher toute velléité d’indépendance des seigneurs alsaciens.

Prochain article : UNE PROMENADE- DÉCOUVERTE DU CHÂTEAU

dimanche 23 décembre 2018

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (3) PRÉSENTATION (Fin)

La troisième caractéristique générale des châteaux des Vosges gréseuses concerne leur structure architecturale. Pour moi, un des exemples les plus typiques est celui du château de DAGSBURG (Dabo).

Il est représenté ci-dessous tel qu’il était avant sa destruction par les français à l’époque de Louis 14. Ce roi avait, en effet,  décidé de raser la plupart des châteaux alsaciens, lorrains et franc-comtois afin d'empêcher toute tentative de révolte de la population dans des provinces qu’il avait décidé de contrôler en les matant.

L’auteur en est MATTHÄUS MERIAN (1593-1650) qui nous a laissé de magnifiques gravures représentant les villes et châteaux de son temps dans un recueil appelé : « Topographia Germania »


Le château de Dabo est établi en haut d’une des collines des Vosges gréseuses (1). Le sommet de la colline a été retaillé par les hommes afin d’augmenter les pentes et de rendre le château inexpugnable. En conséquence, les strates rocheuses apparaissent nettement (2)

Le château comporte deux ensembles de construction :
     . Au pied de la falaise, se trouve un espace servant de lices, entouré de murailles (3) ; ainsi, un assaillant ayant réussi à accéder à la basse-cour, se trouvait pris au piège entre ces murailles et la falaise.
   . En haut du promontoire était construit le haut-château (4), il  comportait le logis seigneurial, la chapelle castrale ainsi que tous les bâtiments utilitaires que nécessitaient  la vie quotidienne du château

Pour relier les lices et le haut-château, était aménagé un chemin d’accès (5) ; celui-ci était construit de telle manière que l’on puisse le démolir rapidement en cas d’attaque. A Dabo, à mi-chemin, se trouvait un rempart intermédiaire (6) permettant la défense avancée du château.

Pour assurer l’approvisionnement du château, on utilisait une grue à écureuil (7) bien visible sur le dessin.

La manière dont on résolvait à Dabo le problème essentiel pour tout château perché, de  l’approvisionnement en eau, n’apparaît pas sur la gravure. Dans les autres châteaux, on se servait de grandes citernes creusées dans le rocher mais cela ne suffisait pas, le promontoire ne comportant jamais d’eau du fait de la porosité de la roche. Il fallait avoir recours à des puits creusés au pied de la falaise. Autour de ce puits était généralement construite une puissante tour qui le protégeait,  il fallait, en effet, empêcher un assaillant d'empoisonner l'eau du puits. L’eau était également remontée au moyen de grues à écureuil.

vendredi 21 décembre 2018

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (2) PRÉSENTATION


Carte  présentant la situation des régions périphériques des Vosges Gréseuses  en l’an 1400 
(Voir «  Heigiles Romisches Reich » disponible sur internet)

Beige : « Etats » dirigé par des seigneurs laïques.
Bleu foncé : « Etats » dirigés par des  ecclésiastiques qui associent à  leurs fonctions religieuses, une domination seigneuriale ; cette situation est habituelle dans le Saint Empire Romain Germanique.
Jaune : villes impériales libres.
Bleu clair : seigneuries établies sur le massif des Vosges gréseuses et sur ses pourtours ;  c’est dans ces seigneuries que trouvent quatre des cinq châteaux que je me propose de décrire, le cinquième ressortant de l’évêché de Strasbourg
   . 1 Falkenstein
   . 2 Lichtenberg-Hanau
   . 3 Lutzelstein (la Petite Pierre)
   . 4 Saarwerden
   . 5 Fénétrange

Il est évident que cette carte représente la situation politique à une époque précise sans rendre compte de l’évolution fluctuante des dominations.

Pendant tout le Moyen-Age, la région des Vosges gréseuses a été l’objet de conflits entre les puissances qui l’entouraient à l’Ouest et à l’Est :
        . Vers l’Ouest, se trouvaient les possessions des ducs de Lorraine et des évêques de Metz.
        . Vers l’Est, se situaient les terres dominées en 1400 par la ville libre impériale de Strasbourg et  l’évêque de Strasbourg. Le pouvoir impérial qui, à l’époque des Hohenstaufen possédait une influence dominante en Alsace, s’est considérablement étiolé à la mort de l’empereur Frédéric 2 (1250) et pendant le grand interrègne qui suivit ; au 14e siècle, les possessions impériales se réduisent au Grand-Baillage de Haguenau, récupéré en 1273 par le nouvel empereur, Rodolphe de Habsbourg.

Les Vosges gréseuses constituent, pour ces dominations, une zone de confins et de frontières qu’il est important de controler à cause des voies de communication les traversant. La configuration topographique fait que cette frontière est à la fois imprécise et fluctuante ce qui conduit à de nombreux conflits : ainsi lorsqu’une seigneurie de la région disparaît faute d’héritier, chacun des quatre protagonistes aspirant à récupérer la suzeraineté sur son domaine.

La situation se complique du fait que, comme ailleurs dans l’Europe féodale,  les « états » ne prennent pas le contrôle direct des seigneuries qu’ils récupèrent : ils y établissent des ministériaux en charge d’administrer et de garder le domaine castral entré en leur possession. C’est alors qu’à nouveau, la configuration topographique de la région joue son rôle ; en effet, souvent, ces ministériaux profitent de leur situation d’isolement  pour acquérir de plus en plus d’indépendance, ils prennent alors le nom du château dont ils ont la garde et ne livrent plus au possesseur primitif de la seigneurie qu’un serment de vassalité sans grande obligation.

Les seigneuries ainsi constituées, comme ailleurs, vont évoluer au fil des temps avec deux mouvements possibles, l’un de démembrement, l’autre de regroupement :

Les mouvements de regroupement des seigneuries se produisent en particulier dans trois cas :
            . Par la violence avec encerclement du château d’un adversaire.
            . Par achat.
            . De manière plus pacifique quand l’unique héritière d’une seigneurie  est une fille, les possesseurs des seigneuries voisines s’empressent autour d’elle pour l’épouser afin de réunir à leurs biens propres, ceux de leur femme.

Le démembrement des seigneuries ainsi constituées est un phénomène beaucoup plus courant, il  se produit selon diverses causes, j’en citerai trois en particulier :  
           . Les nouveaux occupants des châteaux doivent à leur tour protéger les limites de leur domination, ils érigent de nouveaux châteaux et les confient à la garde de nouveaux ministériaux qui peu à peu aspirent aussi à l’autonomie.
           . Lors de la mort du seigneur, en cas d’héritiers multiples, les terres de la  seigneurie sont partagées, chacun des héritiers s’empresse de se construire un nouveau château.
            . Enfin se généralisa peu à peu un système de « gagière » qui fut un des plus importants moyens de décomposition des seigneuries et de partage des  châteaux : en voici l’exemple type : un seigneur ayant besoin immédiatement  d’argent, décide de l’emprunter à un de ses voisins ou à une ville libre ; au titre de garantie, il cède à son créancier une partie  de la jouissance d’un de ses châteaux et des biens qui en dépendent  jusqu’au remboursement de l’emprunt. Si  ce seigneur a encore besoin d’argent, il pourra s’adresser à d’autres créanciers à qui il concédera une autre partie de son château. Ainsi, au fil du temps, se développe un système de seigneurs «comparsonniers » qui n’ont généralement qu’une double ambition, gagner le plus d’argent sur la part de la seigneurie dont ils ont la jouissance et dépenser le mon possible pour l'entretien des châteaux. En outre, ces «comparsonniers » ne s’entendent pas toujours, il faut souvent des « Burgfriede » (paix castrale) pour régler les problèmes.

L’évolution ultime se produit avec l’apparition des « chevaliers brigands », appelés ainsi quand ils ne reconnaissent plus aucun maître et vivent en s’emparant des biens des commerçants de passage et en les rançonnant. Ce sont souvent les troupes de la ville libre de Strasbourg, dont les intérêts commerciaux sont menacés, qui se chargent d'attaquer les châteaux de ces chevaliers brigands, de s’en emparer et souvent de les détruire.

Cette présentation générale sera illustrée lors de la description des cinq châteaux que je me propose d’effectuer ; il va de soi que l'interprétation que je viens de développer, m’est personnelle.

Prochain article :  FALKENSTEIN

mercredi 19 décembre 2018

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (1) PRÉSENTATION



Dans ce nouveau chapitre, je me propose d’évoquer cinq châteaux médiévaux érigés dans la partie alsacienne des Vosges gréseuses : FALKENSTEIN, LE HAUT-BARR, FLECKENSTEIN, LUTZELSTEIN (la Petite Pierre) et LICHTENBERG.





Ces cinq châteaux sont actuellement situés de part et d’autre des départements de la Moselle et du Bas-Rhin, dans une région assez différente des paysages de la plaine alsacienne telle qu’on la représente habituellement : la région est en effet composée d’un moutonnement de collines aux versants arrondis et couvert de forêts.



Il existe parfois des crêtes rocheuses au sommet de certaines collines, elles furent retaillées par les hommes pour rendre leurs versants plus abrupts, il en résulte la présence d’éperons aux parois de couleur rouge  sur lesquels ont été érigés la quasi-totalité des châteaux médiévaux de cette région.

Comme le montre la photo, les sommets de ces collines sont toutes à la même altitude du fait qu’elles ont été constituées à partir d’une couche sédimentaire de grès (Buntsanstein) recouvrant le socle hercynien de roches cristallines. Lors de la création des Alpes à l’époque cénozoïque (ex tertiaire), le socle cristallin s’est soulevé, consécutivement à la surrection des Alpes, il a émergé dans les Vosges du sud ; par contre, dans les Vosges du nord, il subit une surrection moindre et resta  recouvert de la couche de grès. La couche sédimentaire a été ensuite érodée par les rivières, avec formation de vallées très évasées en V au fond desquelles se sont établis les villages et aussi les voies de communication.

Ces voies de communication utilisent les fonds de vallées des rivières nées dans les Vosges gréseuses qui se dirigent soit vers le Rhin, soit vers le plateau lorrain. Elles sont donc orientées Ouest-Est et relient, par des routes souvent incommodes, la Lorraine et l’Alsace. Elles eurent toutes une grande importance dans l’Antiquité et à l’époque médiévale comme je le montrerai dans l'article qui suit, ce fait explique, en particulier, la présence des châteaux destinés à contrôler ces routes.

Ainsi, c’est en grande partie la topographie qui détermine la localisation des châteaux fortifiés : ils sont établis sur les crêtes rocheuses retaillées pour les rendre inexpugnables et dominent, pour les contrôler,  les routes établies dans les fonds de vallées.

Les considérations géographiques expliquent la localisation des châteaux mais ce sont les circonstances historiques qui justifient leur présence.

PROCHAIN ARTICLE : les circonstances historiques

lundi 4 juin 2018

Impressions de voyage : RIGA (Lettonie) (16)

suite de l'article précédent

Il convient cependant de relativiser cette morne impression des banlieues de la ville et des bâtiments de l’époque communiste.

En effet, le long des rues menant à Riga, se trouvent des constructions nettement plus imposantes qui conservent encore beaucoup d’allure

En voici un exemple :

Ce bâtiment est conforme à la structure habituelle des édifices de l'époque communiste avec son rez-de-chaussée où se trouvaient les magasins collectifs remplacés par des boutiques privées et ses quatre étages de logement. Cependant, il comporte un corps central imposant constitué d’un portique de cinq piliers surmonté d’une corniche en avancée. De part et d’autre de ce portique, des fenêtres de formes différentes de celles des autres soulignent les cages d’escaliers tout en mettant en valeur le corps central.

Cet édifice témoigne à Riga, du fonctionnalisme cher aux architectes communistes et se place dans la continuité des œuvres architecturales du Jugendstil et du Jugendstil vertical. Ainsi, loin d'être en rupture avec l’art des  époques antérieures, l’art fonctionnaliste soviétique en constitue plutôt une sorte d’aboutissement.

Fin du chapitre sur Riga.

samedi 2 juin 2018

Impressions de voyage : RIGA (Lettonie) (15)

Suite de l'article précédent

Les édifices de l’époque communiste s’intercalent  entre les maisons de bois, les photos ci-dessous illustrent trois exemples de ce type de constructions :


La photo de gauche présente la forme habituelle des habitations  collectives de la période soviétique. Elles comportent quatre étages d’appartements  dont chacun possède un  balcon. La plupart de ceux-ci ont été fermés afin d’agrandir l’espace de vie dans des logements exigus. Le rez-de-chaussée était autrefois occupé par les magasins collectifs. C’est à ce niveau que l’on remarque le mieux l’évolution survenue : les ternes magasins collectifs ont été vendus et sont désormais utilisés par des boutiques privées qui signalent leur présence par leurs enseignes lumineuses.

La photo du centre montre un édifice semblable construit en briques et ayant comporté également autrefois un magasin collectif actuellement fermé. Ce bâtiment comporte une décoration soignée :
   . La façade, à partir du rez-de-chaussée, est rythmée par des piliers non saillants ressortant grâce à leur couleur, entre ces piliers se trouvent deux fenêtres.
  . Ces piliers sont surmontés par des consoles  portant une corniche à modillons.
  . Entre les rangées de fenêtres du premier et du deuxième étage, se trouvent des panneaux sculptés.
De tels motifs architecturaux, souvent à la gloire du communisme, sont typiques des habitations collectives de cette époque et étaient un moyen de propagande parmi d’autres.

La photo de droite montre ce qu’il adviendra probablement de la plupart des édifices de l’époque de la République populaire, beaucoup n’ont pas été entretenus et sont actuellement si vétustes qu’ils en deviennent inhabitables.
     . A gauche, se trouve un bâtiment collectif en briques si délabré qu’il est inhabité, il avait pourtant une certaine allure avec un corps central en avancée surmonté d’un fronton.
     . A droite, un terrain vague témoigne de récentes démolitions. Il est probable que ce quartier sera rénové et qu’il présentera une toute autre allure dans les années qui vont suivre.

A suivre...

jeudi 31 mai 2018

Impressions de voyage : RIGA (Lettonie) (14)

LES MAISONS DES BANLIEUES DE RIGA

À la splendeur architecturale de la ville de Riga s’oppose le morne aspect de beaucoup  de ses banlieues.

Elles associent deux types de constructions :
     . Des maisons traditionnelles en bois,
     . Des bâtiments collectifs de l’époque soviétique.

Toutes les photos qui vont suivre ont été prises dans le même quartier et coexistent sur une faible superficie.

Les maisons en bois sont un reliquat du passé, datant de l’époque où il était interdit de construire en pierres hors de l’enceinte de la ville. Un certain nombre de ces maisons subsistent encore, cependant beaucoup ont dû être démolies à l’époque soviétique pour être remplacées par des bâtiments construits en briques.


Les trois maisons présentées ci-dessus sont évocatrices de l’aspect des constructions de bois.
   .  Elles sont construites sur un soubassement de briques qui comporte de petites ouvertures ouvrant sans doute sur des caves.
   . Au-dessus, se trouve le logis proprement dit. Il est ici à deux niveaux mais on peut trouver aussi des maisons à un seul rez-de-chaussée.
   . Les murs sont composés d’une ossature de bois donnant sa forme à la maison ; à l’intérieur de cette ossature sont insérées des planches généralement posées horizontalement ainsi que l’encadrement des fenêtres.
   . L’ossature de la maison et l’encadrement des fenêtres sont peints afin de souligner l’architecture.
   . Les fenêtres comportent un double vantail surmonté d’une imposte et sont doubles afin de protéger la maison du froid. Les fenêtres extérieures possèdent une ouverture à soufflet.
   . Le toit est intégré à l’ossature de bois et devait être autrefois recouvert de bardeaux de bois.

Ces maisons sont différentes de celles de la campagne construites également en bois, elles correspondent à une utilisation urbaine avec probablement boutique au rez-de-chaussée et logis à l'étage.

Concurremment à ces maisons modestes, se trouvent aussi des maisons construites sur le même principe mais comportant une ornementation de style classique, c’est le cas en particulier de ce bel édifice présenté sur la photo de gauche dont la façade est rythmée à l'étage par des pilastres de bois créant deux corps latéraux surmontés de frontons et un corps central couronné d’un entablement à trois niches qui devait comporter le nom du propriétaire.

A suivre..

mardi 29 mai 2018

Impressions de voyage : RIGA (Lettonie) (13)

 Suite de l’article précédent

Le  JUGENDSTYL PERPENDICULAIRE se caractérise par une architecture plus rationaliste et ordonnée avec prédominance des lignes verticales.


On remarque encore des ornements caractéristiques de l’art nouveau tant  architecturaux (présence d’oriels, utilisation des courbes et volutes dans les fenêtres cintrées et au niveau des oriels) que décoratifs (panneaux entre les hauteurs de fenêtres) mais ces ornements sont intégrés dans la structure et n’en sont que des composantes.

On ne retrouve plus l’impression foisonnante du Jugendstil éclectique et l’ancrage letton du romantisme national, C’est un art qui paraît assagi, même s’il conserve en les assumant l’héritage des périodes précédentes,  et qui semble avoir atteint sa maturité et son point d’équilibre.

Le Jugendstil perpendiculaire n’est pas spécifique à Riga et à la Lettonie, il se développera dans toute d’Europe et deviendra un précurseur du fonctionnalisme qui apparaît à Riga vers 1920.

A suivre