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samedi 21 mai 2016

LA LIBERTÉ (27) ET LE CHOIX ENTRE LE BIEN ET LE MAL

L'ENSEIGNEMENT SUR LE BIEN ET LE MAL DES RELIGIONS MONOTHÉISTES (suite)

Il convient cependant de relativiser ce côté factice du libre-arbitre en tant que liberté qui n'en serait pas une (1) ; tout dépend en effet de ce que l'on entend par acte positif permettant le salut. On trouve dans les livres saints et chez leurs commentateurs tout une série d'interprétations possibles de ce qui est bien et de ce qui ne l'est pas.

Ainsi, dans le christianisme, on passe d'une conception d'un Dieu vengeur et implacable envers ceux qui désobéissent comme dans l'Ancien Testament au Dieu d'amour et de miséricorde des Evangiles. Voici par exemple deux citations qui éclairent ce dualisme :

" Samuel dit à Saül: «'... Ecoute donc les paroles prononcées par l'Eternel! Voici ce que dit l'Eternel, le maître de l'univers: Je me souviens de ce que les Amalécites ont fait à Israël lorsqu'ils lui ont barré le chemin à sa sortie d'Egypte. Va maintenant frapper les Amalécites. Vouez à la destruction tout ce qui leur appartient. Tu ne les épargneras pas et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et bébés, boeufs et brebis, chameaux et ânes.» (1-SAMUEL 15)

"Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un prend ton manteau, ne l'empêche pas de prendre encore ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s'en empare.…(LUC 6)

Ces deux exemples montrent que le salut peut être obtenu selon les cas par le bellicisme ou le pacifisme selon le texte auquel on se réfère.

 A cela s'ajoute l'enseignement de l'église avec d'autres antagonismes comme celui utilisé par saint Bernard pour justifier les massacres accomplis par les croisés médiévaux et qui indique que l'homicide est un péché tandis que le malicide (tuer le mal qui est en un homme) ne l'est pas ! De tels enseignements conduisirent aux excès des croisades et plus tard des tribunaux de l'inquisition !

Il en est de même dans l'Islam concernant le DJIHÂD selon les commentateurs musulmans : dans la Sunna, la tradition musulmane, les docteurs en droit musulmans distinguent trois sortes de Djihad :
     . le 'Djihad' le plus grand ('Djihad' al-akbar), celui contre l'ennemi intérieur et contre le mal qui détourne du bien,
     . Le 'Djihad' al-asghar (Djihad le plus petit), celui contre l'ennemi extérieur pour défendre la religion dans une perspective uniquement défensive.
     .  le 'Djihad' le plus noble ('Djihad' al-afdal) qui signifie « dire la vérité devant un oppresseur en ne reniant pas sa foi en Dieu » (2)

Dans ces conditions, tout dépend quel Djihad sera mis en avant, ce qui permet à chacun d’établir une interprétation qui lui soit propre.  

De ce qui précède, j'en conclue que les notions de bien et de mal sont, dans les religions monothéistes dérivées du judaïsme, des valeurs relatives et non absolues, elles dépendent des interprétations que l'on peut en faire. Si je reprends ma métaphore du tiroir, chaque croyant peut trier les valeurs que lui proposent les religions par l'emploi de sa raison de ses croyances ou de sa foi  et les classer en toute liberté.

(1) voir l’article précédent

(2) Un internaute anonyme d'un forum musulman écrit cette phrase : "Chaque individu peut lire le Coran et la Sunna, mais quiconque ne peut les interpréter, car chacun projette ses états d'âmes dans son interprétation. Les gens englués dans l'ignorance et l'obscurantisme sont gouvernés par les pulsions de leur ego, et par conséquent vivent dans l'époque de l'ignorance, même si l'on est au vingt et unième siècle. Leur interprétation des textes sacrés, de la Bible, des Evangiles et du Coran correspond au niveau ... matérialiste de leur compréhension et de leur imagination. L'on ne peut pas accuser le texte, si son interprétation est erronée. "


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