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lundi 30 mai 2016

LA LIBERTÉ (34) ET LE CHOIX ENTRE LE BIEN ET LE MAL : LE CONTRE EXEMPLE DES GÉNOCIDAIRES

Suite de l’article précédent

L’extrait ci-dessous du témoignage de Rudolf Hoess montre de manière frappante la manière dont est appliquée la “machine à obéir” que sont devenus les SS après leur formation. Il relate la manière dont le commandant d’Auschwitz fut amené à créer un camp d’extermination jouxtant le camp de concentration primitif.

“ Conformément à la volonté du Reichsführer SS, Auschwitz devint le plus grand établissement  d’extermination   des   hommes   que   l'histoire   ait   connu.   Lorsque, en été 1941, il me  donna  personnellement  l'ordre  de  préparer  à  Auschwitz  une place  pour  l'extermination  massive  et  me  chargea  moi-même  de  cette  opération ,  je ne pouvais me faire la moindre idée de l'envergure de cette entreprise et de l' effet qu'elle produirait . Bien  que  cet  ordre  fût  quelque  chose  d'extraordinaire ,  quel­que  chose  de  monstrueux ,  l'argumentation  qui  l'accompagnait  me   fit   paraître cette ·action d'extermination  tout  à  fait  juste.  A  l'époque  je  n'y  pensais  pas ;  j'ai reçu l'ordre, je  devais  l’exécuter. Que  cette  extermination  des  Juifs  fût  nécessaire ou non, je ne pouvais pas  me  permettre  d'en juger  ; je  ne pouvais pas voir  si  loin. Du moment où le Führer 109 lui-même avait ordonné  «  la  solution  définitive  du  problème juif » un vieux membre du parti national-socialiste n'avait pas à réfléchir,  surtout  quand   il  était  un  officier  SS.  «   Führer,  ordonne,  nous  suivons  » ce  n'était pour nous en aucun cas une simple formule , un slogan. On l'entendait strictement à la lettre.”

Ce texte montre à l'évidence que Hoess avait perdu à cette époque non seulement son sens critique mais aussi son humanité : il reçoit l’ordre de mettre en œuvre une extermination massive, et obéit sans état d'âme comme il l'écrit à  deux reprises : “j’ai reçu l’ordre, je devais l'exécuter” et “ Führer, ordonne, nous suivons”.  Non seulement, il ne discute pas l’ordre mais en plus Il l’appliquera sans réfléchir, sans le comprendre et, bien entendu, sans le juger : Puisque l’ordre émane de Himmler, il ne peut être que juste même s’il n’y parait pas de prime abord : le Reichführer possède en effet une vision globale du devenir de l’Allemagne que Hoess ne peut comprendre au niveau où il est. Hoess est devenu une “machine à obéir”, il a perdu totalement sa liberté, devenant esclave de ce qu’il considère comme son devoir.

Suite à cet ordre, Hoess s’emploie à obéir servilement à l’ordre en permettant sa mise en œuvre par les travaux d'aménagements du futur camp d’extermination. Son témoignage le montre occupé, par exemple, à chercher où il pourrait trouver assez de fil barbelé pour entourer le camp, à faire obéir ses subordonnés enfermés dans la routine du camp, à demander toujours plus aux déportés pour que tout soit prêt lorsque les premières juifs arriveraient.

“Harcelé éternellement par  le  Reichsführer  SS,  par  les difficultés  que  créait la guerre, par les embarras quotidiens du camp et de tout le domaine, embarras qu'entraînait le flot ininterrompu de nouveaux internés, je  ne  pensais  plus qu'à mon travail... Harcelé  moi-même, je  ne laissais pas respirer mes subordonnés, SS ou civils, tous les services inté­ressés, les entreprises privées  et  les  détenus .  Rien ne comptait  pour moi que de faire avancer le travail… pour exécuter  les ordres qu'on m'avait  donnés”

À suivre...

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